L’été 24 (IX) : Kurt Sanderling

J’ai passé une partie de l’été qui s’achève à réécouter les disques d’un très grand chef, Kurt Sanderling, né il y a 112 ans le 19 septembre 1912, mort 99 ans plus tard le 18 septembre 2011 ! Il y a un an j’avais consacré un billet à ces chefs d’orchestre pères et fils :

« Je pense ne pas être démenti si j’affirme que la famille Sanderling est unique en son genre : le père Kurt (1912-2011) a donné naissance à trois chefs, Thomas(1942), Stefan (1964) et Michael (1967). J’ai eu l’immense privilège de les voir diriger tous les quatre, et d’inviter Thomas et Stefan à Liège.

Je suis inconditionnel de Kurt Sanderling, dont il existe heureusement nombre de témoignages enregistrés, de disques qu’on chérit comme des trésors. Je me rappellerai jusqu’à la fin de mes jours les deux Neuvième – Mahler et Beethoven – que Sanderling avait dirigées à la tête de l’Orchestre de la Suisse romande au début des années 90. » (Chefs pères et fils, 18 juin 2023).

Etablir une discographie de Kurt Sanderling relève du parcours du combattant. D’autant que la plupart de ses enregistrements de studio ont peu ou prou disparu des rayons, alors que surgissent ça et là des « live » bien cachés dans des coffrets récapitulatifs (lire Bruckner et alors ?)

Dans Bruckner comme dans Mahler, on perçoit bien les caractéristiques de l’art du grand chef allemand; le creusement continu des partitions, une maîtrise impérieuse des grands équilibres, le refus de l’esbroufe.

Celui qui a travaillé auprès du grand Mravinski à Leningrad adopte le même traitement pour les symphonies de Chostakovitch. On cherchera autant le studio que les « live » plutôt nombreux.

Comme tous les chefs de sa génération, Kurt Sanderling s’est d’abord nourri des grands classiques, Haydn, Beethoven, Brahms, curieusement pas de Mozart. Son intégrale des symphonies « parisiennes » est depuis longtemps dans mes préférées.

Tout comme une intégrale des symphonies de Beethoven captée au début des années 80 à Londres avec le Philharmonia.

Autres pépites d’une discographie dont aucun élément n’est négligeable :

5 réflexions sur “L’été 24 (IX) : Kurt Sanderling

  1. Et cette merveilleuse symphonie n°45 de Haydn, dirigée en 1965 avec la complicité de la Staatskapelle de Dresde pour Deutsch Gramophon, qui s’en souvient ?

  2. Je collectionne les disques de Kurt Sanderling

    Ce n’était pas vendeur voici 20 ans

    JJ’avais eu pour pas cher des coffrets chostakovitch mahler brahms avec Dresde et sibelius

    Dans les revues au mieux on avait une critique condescendante de ses Sibelius…

    Puis jj’ai réussi à trouver ses beethoven qui sont certes joués lentement (c’est si loin de mon idéal toscanini en) mais tellement habités et tellement lisibles (toutes les notes et ts les contrecha nts) que j’ai trouvé ça merveilleux

    Puis Haydn dommage qu’il n’en ait pas fait plus

    Avec Bernstein c’est un des meilleurs quoique plus classique

    Puis eencore les concertos de Beethoven avec uchida

    Une aabsolue merveille à mettre sur le même plan que kempf avec van kempen par exemple

    Dernierement j’ai lu un commentaire négatif brocardant la médiocrité de son orchestre symphonique de berlin

    C’est peut-être un orchestre médiocre pour un mélomane du dimanche qui écoute le son de ses enceintes ou en regardant la chevelure argenté de karajan (le nbc de toscanini aussi est jugé médiocre par nombre de trissotins des revues musicales)

    mais pour les vrais amoureux de la musique le travail de Sanderling est marqué du sceau de (si l’on m’accorde ces grands mots) ce que j’appellerai l’authenticité spirituelle de la musique

    Loin du vedettariat….

  3. L’Orchestre symphonique de Berlin est loin d’être un orchestre médiocre – de très bons enregistrements ont été faits avec cet ensemble, avec Sanderling mais aussi avec le très bon Günther Herbig notamment. Justement, il me semble, qu’il avait été formé pour Kurt Sanderling qui, après avoir exercé dans l’ex-URSS, est revenu dans sa patrie originelle de laquelle il avait dû s’éloigner en raison des lois antisémites répugnantes du Führer. Je partage votre admiration pour ce chef d’orchestre modeste et surtout dévoué corps et âme à enseigner la musique. Il me rappelle en ceci Jean-Sébastien Bach ; ses fils sont eux aussi devenus de magnifiques musiciens. Chez les Sanderling, on faisait de la musique en famille.

    1. vous dites vrai

      la musique se transmet volontiers en famille

      donc les Sanderling ts musiciens remarquables c est à la fois très naturel et merveilleux car cela suppose tout de Même d excellentes relations filiales

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