Jeanne Moreau est morte, quelques semaines avant son 90ème anniversaire. Comme Michèle Morgan, quelques films seulement ont forgé sa légende.
Une légende qu’elle-même et le milieu culturel ont soigneusement entretenue, jusqu’à la caricature souvent. Mais c’est le propre des stars que de susciter, longtemps après qu’elles ont disparu des plateaux de cinéma ou des scènes de théâtre, engouement, vénération, admiration exclusifs.
Je n’ai rencontré qu’une fois Jeanne Moreau à l’occasion de la sortie d’un CD qui n’a pas laissé un souvenir impérissable de ses talents de conteuse, même si le piano de Jean Marc Luisada est comme toujours passionnant.
J’étais tout prêt à lui dire des gentillesses, à avoir même un brin de conversation avec elle, j’étais alors directeur de France Musique. Elle était en service commandé, on lui avait demandé de paraître à un cocktail organisé par Deutsche Grammophon, elle ne manifesta aucun intérêt pour les personnes présentes (essentiellement des professionnels), se fit tirer le portrait avec son pianiste, et s’en fut dès que la corvée fut achevée.
Quelques années plus tard, l’actrice sur le retour allait faire la cruelle expérience de ce qu’on ne se risque pas impunément à la mise en scène d’opéra. J’ai rarement vu pareil ratage dans cet Attilade 2001 à l’Opéra de Paris, sauvé du naufrage par l’immense Samuel Ramey .
Il ne faudrait pas non plus que les jeunes générations ne gardent de Jeanne Moreau que la savoureuse caricature de Laurent Gerra (à voir ici à 3’33 »)
Pour beaucoup d’entre nous, l’actrice disparue reste une voix, inimitable, inimitée.
Et, dans l’éclat de sa beauté première, nous restent quelques grands films qui la font immortelle.
On avait fait l’ouverture à Pibrac (Révolution), on a fait pas moins de deux clôtures ! Le #FestivalRF17 s’est achevé vendredi soir par un double bouquet final à Montpellier et à Marciac.
Sur le Parvis de l’hôtel de ville de Montpellier, une soirée proposée et diffusée en direct par FIPavec trois groupes qui ne risquaient pas de refroidir l’atmosphère : Rey Cabrera, African Salsa Orchestra et La Mambanegra
Katia et Marielle Labèque et leurs amis chanteurs et percussionnistes basques Eñaut Elorrieta,Thierry Biscary,Raphael Seguinier, Harkaitz Martinez de San Vicente, Mikel Ugarte Azurmend précédaient Norah Jones sous l’immense chapiteau de la petite commune gersoise.
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(avec Mathieu Gallet co-président du Festival Radio France auprès de Katia et Marielle Labèque)
Jeudi, à l’Opéra Berlioz, c’était des retrouvailles avec « le » flûtiste star, Emmanuel Pahud, et Michael Schonwandt en très grande forme à la tête de « son » Orchestre de Montpellier. Nielsen, Langgaard et Sibelius (un concert à réécouter sur francemusique.fr)
Je faisais le compte au dîner qui suivit un concert très applaudi : 25 ans d’amitié avec le flûte solo des Berliner Philharmoniker !
Et cet agréable sentiment que ni les années ni la distance n’ont de prise sur notre complicité.
Mercredi soir, bonheur de pouvoir – enfin – partager un concert de jazz au Domaine d’O avec Yaron Hermanen trio, rejoints pour un boeuf final par Emile Parisien, fantaisie et imagination au pouvoir !
Et mardi soir, c’était le concert emblématique du Festival 2017 : trois compositeurs russes, quasi contemporains, Prokofiev, Glière et Chostakovitch, un chef historique, le vétéran Vladimir Fedosseiev, le Choeur et l’Orchestre philharmonique de Radio France en grand appareil, et la voix souple et charnue d’Albina Shagimuratova. Un programme spectaculaire à réécouter en entier sur francemusique.fr.
C’est à un tout jeune média de Montpellier que j’ai confié mes impressions sur ce #FestivalRF17. Au-delà des chiffres, certes éloquents – 105.000 spectateurs pour 152 concerts et manifestations, soit une hausse de 17% par rapport à 2016 – 58 communes, 65 lieux de concert dans toute l’Occitanie – il y a ce bonheur partagé avec tous ces publics si mélangés, il y a la joie de travailler avec des équipes formidables, et encore mille projets pour l’avenir…
Le discophile ne peut pas ignorer que l’un des artistes les plus prolifiques au disque va fêter le 15 novembre prochain ses 75 ans. Daniel Barenboimdétient sans doute le record de disques enregistrés en sa double qualité de pianiste et de chef d’orchestre.
Et comme il a été généreusement servi par à peu près tous les grands labels classiques (à l’exception de Philips), les pavés s’annoncent, imposants, parfois surprenants. Comme cette première salve proposée par Sony.
Un coffret particulièrement intéressant, parce qu’il contient des enregistrements qui avaient pratiquement disparu de la circulation, ou qui n’avaient, à ma connaissance, jamais été réédités en CD, comme la période Orchestre de Paris– dont Barenboim fut le chef de 1975 à 1989 –
Tout n’est pas d’égal intérêt, même si rien de ce que joue ou fait Daniel Barenboim ne peut laisser indifférent. Certaines prises de son, typiques de CBS/Sony des années 70, cotonneuses, mal définies, sonnent toujours aussi médiocrement, comme celles captées à Londres avec l’English Chamber Orchestra ou le London Philharmonic.
Quelques pépites dans ce coffret: un enregistrement tardif – que je ne connaissais pas – de deux cycles mahlériens avec un Dietrich Fischer-Dieskau vocalement fatigué mais diablement émouvant, les Escales de Jacques Ibert ou le Pelléas de Schoenberg avec l’Orchestre de Paris, un très beau 3ème concerto pour violon de Saint-Saëns avec Isaac Stern – j’ignorais qu’il l’eût enregistré – de sublimes Sea Pictures d’Elgar avec Yvonne Minton,
une première 4ème de Tchaikovski avec New York, une juvénile intégrale des concertos pour violon de Mozart avec Pinchas Zukerman, gâchée par la prise de son…
Moins indispensables, une intégrale souvent rééditée mais pas passionnante des symphonies de Schubert avec Berlin, les concertos de Brahms avec Mehta (on continue de préférer la version avec Barbirolli), l’intégrale tardive (trop ?) des concertos de Beethoven avec Rubinstein, et un concert de Nouvel an 2014 oubliable.
Deutsche Grammophon annonce un coffret de même importance dans quelques semaines – tout le piano enregistré par Barenboim pour la marque jaune – Warner a déjà commencé à regrouper une discographie considérable répartie entre les ex-labels EMI, Teldec et Erato. Ainsi ce coffret Beethoven qui vaut surtout pour la musique de chambre – légendaires trios avec la si regrettée Jacqueline Du Pré et Pinchas Zukerman.
Ces jours derniers encore, tristesse et bonheur mêlés. De grands musiciens qui disparaissent, la philosophe et auteure Anne Dufourmantellenoyée sur une plage de Ramatuelle pour avoir secouru des enfants imprudents.
Ce beau disque nous donne à entendre un timbre de velours, cette manière si typiquement viennoise de faire chanter l’instrument. Hommage !
Autre disparition apprise hier, le violoniste et chef suisse Thomas Füri, au lendemain de son 70ème anniversaire. Avec son ensemble Camerata Bern, il avait exploré, dans les années 80, tout un répertoire baroque et classique, qui ne correspond plus aux canons interprétatifs fixés par Harnoncourt ou Gardiner, mais ses disques ont eu au moins, pour moi, le mérite de la nouveauté et de la découverte.
Mais la gloire et le succès sont venus au violoniste suisse avec les disques enregistrés pour Decca avec l’ensemble I Salonisti
Côté Festival, les bonheurs furent intenses et nombreux.
Samedi soir une Siberia d’anthologie avec une formidable équipe menée par Domingo Hindoyan, Choeur et orchestre national de Montpellier, choeur de la Radio lettone, Sonya Yoncheva, Murat Karahan, Catherine Carby, Anais Constant, Riccardo Fassi…
Dimanche, certains, les plus nombreux, étaient à la plage ou à regarder l’arrivée du Tour de France, les autres ont eu droit à trois récitals de piano et un concert « révolutionnaire » avec Julien Chauvin et son Concert de la Loge.
Voilà ce qu’écrit Remy Louis sur Facebook du pianiste allemand Herbert Schuch(lire Frontières sans traité) : Formidable récital de piano de Herbert Schuch hier au Festival Radio France Occitanie Montpellier. La musique est pensée comme une architecture en mouvement; la densité expressive et l’émotion naissent de l’exigence même du geste. Le jeu très ample et très intérieur de Schuch ne fait aucune concession à l’anecdote. La sonorité est puissante, les contrastes fulgurants, parfois rugueux, mais toujours logiques. L’échelle dynamique est considérable, la gamme des couleurs aussi. L’indépendance des mains, la pédalisation subtile, la conduite magistrale des phrasés, le jeu avec les silences concourent à la force de la narration, qui envoûte pour ne plus lâcher….
Comment ce pianiste de 38 ans peut-il être oublié des séries symphoniques parisiennes ?? Il n’est pas le seul… Severin von Eckardstein serait une autre exemple.
Et Florent Boffard, et Andrei Korobeinikov, parcourant l’évolution du langage pianistique de Liszt à Boulez.
Trois récitals qui seront bientôt diffusés et disponibles sur francemusique.fr
Comme le concert fleuve de Julien Chauvin et du Concert de la Loge à réécouter ici
Hier, une fois de plus, on ne savait où donner de l’oreille, entre Justin Taylor à midi, l’ensemble Contrastes à 18 h, la première des trois soirées Tohu Bohu sur le parvis de l’Hôtel de Ville de Montpellier
Et les 30 ans du Concert Spirituel célébrés par un Opéra imaginaire conçu et dirigé par Hervé Niquet – qui avaient fait l’ouverture du Festival le 10 juillet à Pibrac (Révolution). Une véritable recréation/récréation qui sera redonnée à Versailles, à Metz, à Paris… avec de fantastiques solistes qui, pour deux d’entre eux, ont le même âge que la formation d’Hervé Niquet ! Agapes hier soir…
Hervé Niquet, Katherine Watson, Reinoud van Mechelen, Karine Deshayes
D’abord salut respectueux à un artiste parfait, admirable et admiré dans tout ce qu’il a joué, Claude Rich.
Retour sur une première partie de Festivalqui, depuis son ouverture polyphonique à Pibrac (Révolution) semble séduire des publics de plus en plus nombreux. Et salut à tous ces amis musiciens qui, de concert en concert, enchantent nos oreilles et…frustrent le directeur que je suis et qui n’a pas le temps de suivre tous ces concerts, surtout lorsqu’ils se déroulent simultanément en plusieurs lieux du grand territoire de l’Occitanie.
Un trio de choc et de grâce avec Marc Bouchkov, Christian-Pierre La Marca et Philippe Cassard (ici un extrait du mouvement lent du 1er trio de Mendelssohn)
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(Répétition du poème symphonique (1912) Aux Heures de la nouvelle lune de Nikolai Roslavets) Alexandre Blochaux commandes de l’Orchestre National de Lille en grande forme dans un programme idéal pour le Festival : De Moscou à Rome.
Tous les concerts du festival à écouter ou réécouter sur Francemusique.fret toutes les vidéos du Festival à retrouver sur la chaîne Youtube #FestivalRF17
J’ai découvert assez tôt la musique symphonique de Respighi, mais j’ai mis du temps à en percevoir toutes les subtilités. J’ai commencé évidemment par Les Fontaines de Romeet Les Pins de Rome. Dans l’enregistrement en technicolor de Karajan (résultat d’une Tribune des critiques de disques ?)
Si je suis parvenu à programmer une fois en concert Les Pins de Rome, à Liège, deux fois les superbes Impressions brésiliennes(en 1987 avec l’Orchestre de la Suisse Romande pour le centenaire de Villa Lobos, puis à Liège)
je n’étais jamais parvenu à programmer le premier volet de la « trilogie » romaine, ces Fontaines de Rome écrites en 1917 que je n’ai jamais entendues en concert ! Je sais particulièrement gré à Alexandre Bloch, le jeune et talentueux nouveau directeur musical de l’Orchestre National de Lille, d’avoir accepté de diriger ce soir à Montpellier un somptueux festival d’orchestre et ces Fontaines de Rome en particulier.
Il existe des dizaines de très belles versions au disque de la « trilogie » romaine de Respighi. Je recommande tout particulièrement le coffret récemment réédité par Supraphon d’un grand chef italien aujourd’hui oublié, qui fut l’un des élèves de Respighi, Antonio Pedrotti, qui avait reçu un Diapason d’Or (Diapason n°650, oct.2016).
La politique, l’histoire contemporaine ne vous passionnent pas ? Ce livre est pour vous, parfait pour l’été. « C’est House of Cards vintage » dixit Paris Match.
À la fin des années cinquante le jeune François Mitterrand s’intéresse à deux choses : le pouvoir et les femmes. Il enchaîne les conquêtes, sort d’un ministère pour en rejoindre un autre, fréquente le Tout-Paris dans les dîners mondains, sur les plateaux de cinéma et dans les rédactions de journaux. Et surtout, Mitterrand est au cœur des scandales politiques de l’époque. Bref, c’est un homme à histoires.
Cette note de couverture laisse accroire qu’il s’agit d’un énième bouquin sur Mitterrand. De la part d’un auteur – Patrick Rotman– qui connaît son sujet comme personne, ce ne serait pas indigne. En réalité, il s’agit d’un roman-fiction qui, plus que le personnage de l’ancien président de la République, met en scène tous les acteurs d’une époque, les années 50, Camus, Mauriac, Mendès-France, l’aventure de L’Express(Servan-Schreiber, Françoise Giroud), l’Indochine, la guerre d’Algérie, etc. Rotman prévient : « Ce livre est un roman. Toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existé est VOLONTAIRE ». Il se met dans la peau d’un pseudo-journaliste qui retrouve, vingt ans après les faits, les notes qu’il a prises au contact des principaux protagonistes des événements et des affaires qui ont défrayé la chronique française de la IVème République, en particulier Mitterrand.
Ça se lit comme un thriller, une plongée dans les coulisses du pouvoir, dans les secrets des amitiés et des haines qui font et défont la politique et l’histoire.
Je me demande si ce n’est pas le premier coffret d’opéra que j’ai acheté. Pourquoi celui-ci et pas un autre, à un âge où l’opéra n’était pas ma première préférence? peut-être parce que j’en avais entendu des extraits sur France Musique ?
Sitôt mis sur ma platine, j’écoutais en boucle un ouvrage dont les beautés mélodiques, les ensembles (ah ces choeurs !) et les airs magnifiques, confiés à chacun des protagonistes, me semblaient être l’essence du bien chanter, du bel canto.
J’ai dû voir ensuite une ou deux fois sur scène ces Puritains qui avaient enchanté mon adolescence.
Mais je découvrais hier soir, comme les spectateurs d’un Opéra Berlioz comble et les auditeurs de France Musique, la version dite napolitaine, composée par Bellini pour la Malibran,
Dire que j’ai été ému tout au long de la soirée serait bien en-dessous de la réalité. Surtout avec des interprètes de ce niveau, pour qui c’était une première prise de rôle !
Il faut les citer tous : Karine Deshayes, impériale dans le rôle si exigeant d’Elvira, les deux ténors, magnifiques, René Barbera et Celso Albelo, et Chiara Amaru, Nicola Ulivieri, Dmitry Ivanchey, Kihwan Sim, le bel ensemble formé par les Choeurs de l’Opéra de Montpellier et de la Radio Lettone, l’Orchestre National de Montpellier Occitanie, à la hauteur de sa réputation et la baguette inspirée du jeune chef italien Jader Bignamini.
Le dîner qui a suivi n’a pas vraiment engendré la mélancolie, le champagne aidant…
Hier, dans la Cour du Rectorat de Montpellier, j’étais l’un des invités de l’émission de Mathieu Conquet « La Série musicale » sur France Culture. Bien entouré par l’ancienne ministre de la Culture Aurélie Filippetti et le général Eliséiev, directeur des Choeurs de l’Armée rouge qui se produisaient hier soir au Domaine d’O
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Et d’évoquer avec Sandrine Treiner, la directrice de France Culture, et Aurélie Filippetti, ces disques, ces musiques qui ont marqué notre enfance, notre adolescence. Tout le monde avait au moins un disque de ces choeurs fameux. Et c’est précisément ce que je voulais provoquer chez les milliers de spectateurs qui ont suivi, à Carmaux, à Perpignan et hier à Montpellier, les concerts de l’ensemble du général Eliseiev. Le souvenir, la réminiscence, de ce qui, dans nos esprits d’Occidentaux, représente l’âme russe, l’épopée soviétique, une légende soigneusement entretenue d’héroïsme et d’exaltation des idéaux révolutionnaires. Au mépris d’une réalité beaucoup plus contestable.
Un compositeur que j’ai découvert adolescent grâce à la Tribune des critiques de disques, version originale, de France Musique. Avec les fameux compères, Armand Panigel, Jacques Bourgeois, Antoine Goléa, Jean Roy, que j’ai tous eu, plus tard, la chance de rencontrer. Si bien croqués par ce sketch inusable de Peter Ustinov.
Je me rappelle les horreurs proférées par Goléasur ce concerto (« C’est de la merde« ). Moi-même à l’époque je n’avais pas immédiatement accroché, sauf peut-être dans le dernier mouvement d’allure rhapsodique.
Puis j’ai découvert, dans un coffret de 4 disques acheté en souscription, l’incomparable Christian Ferrasdemeuré ma version de chevet.
Quelques mois après son enregistrement berlinois, le violoniste français jouait ce concerto à Paris, sous la direction du tout jeune Zubin Mehta , sans doute l’une des versions de concert les plus exaltantes qui soient. L’art de Ferras à son apogée.
Quant à la 7ème symphonie, j’avais été fasciné, passionné par les débats de la Tribune. J’ai tout de suite aimé cette étrangeté, ce flux continu de musique, qui m’évoquait des contrées inconnues, des images de lointains infinis. L’étudiant aux modestes moyens que j’étais avait trouvé une caverne d’Ali Baba aux Puces de Saint-Ouen, des dizaines de disques et surtout de coffrets neufs à prix cassés. C’est là que j’ai trouvé et acheté ma première intégrale des symphonies de Sibelius, celle de Lorin Maazel – disparu il y a tout juste 3 ans le 13 juillet 2014 – avec l’Orchestre philharmonique de Vienne. J’en ai aimé beaucoup d’autres depuis, mais je n’ai jamais renié ces premières amours discographiques.