Un festival malgré tout

Rappelons les épisodes précédents : l’annulation de l’édition 2020 du Festival Radio France Occitanie Montpellier – Le coeur lourd (le 24 avril) et, puisqu’il m’était impossible de me résigner à un désert musical et culturel, la conception, l’envie d’Un festival autrement (le 17 juin).

Finalement, le Festival 2020 a bien eu lieu du 10 au 30 juillet, et ce fut une fantastique aventure collective d’une équipe mobilisée comme jamais pour réussir ce qui relevait, il y a encore quelques semaines, du pari impossible.

IMG_1520

On est évidemment loin des records d’audience des années passées – plus de 104000 spectateurs pour plus de 150 concerts ! – mais on est tout de même fiers d’avoir permis à 5000 personnes d’assister à 13 concerts à Montpellier, dans le strict respect des normes de sécurité sanitaire.

IMG_1521

IMG_1522

IMG_1378(Visite des représentants des très fidèles soutiens du Festival : de gauche à droite Michel Orier, directeur de la Musique et de la création de Radio France, Michaël Delafosse, nouveau Maire et président de la Métropole de Montpellier, Eric Penso, nouveau maire de Clapiers et Vice-président Culture de la Métropole de Montpellier, Renaud Calvat, Vice-président Culture du Département de l’Hérault. Manque sur la photo le fidèle entre les fidèles Hussein Bourgi, conseiller régional qui représentait Carole Delga, présidente de la Région Occitanie)

Les meilleurs moments – archives, des entretiens inédits avec de grandes figures du festival – de la Radio du Festival seront bientôt disponibles sur la chaîne YouTube du Festival Radio France. Et le bilan complet du Festival est à retrouver sur : lefestival.eu

Un festival malgré tout… au son des cigales   (voir Le Figaro du 26 juillet)

IMG_1523

Van Gogh 130

J’ai la chance d’habiter, depuis quelques années, à quelques centaines de mètres de la dernière demeure du peintre Vincent Van Gogh

img_0917

C’est, il y a 130 ans exactement, le 29 juillet 1890, que Vincent meurt dans sa mansarde de l’auberge Ravoux, à Auvers-sur-Oise après s’être mortellement blessé deux jours plus tôt. Suicide ? erreur de tir? règlement de compte? La fin tragique du génial peintre a suscité une abondante littérature.

Le mystère semble résolu si l’on en croit un reportage diffusé hier sur France Télévisions : Le mystère se dissipe autour du dernier tableau de Van Gogh – et un long article de Judith Perrignon dans Le Monde : C’est un message d’adieu.

21913783

Hier  » à l’occasion du 130e anniversaire du décès de Vincent Van Gogh, l’Institut Van Gogh dévoilait une découverte majeure autour de la fin de vie de l’artiste. L’annonce officielle a eu lieu à 11 heures in situ, c’est-à-dire à l’auberge Ravoux d’Auvers-sur-Oise (Val-d’Oise). Étaient notamment présents son arrière-petit-neveu Vincent-Willem Van Gogh, la directrice du Musée d’Amsterdam, la présidente de la Fondation Van Gogh d’Arles, l’ambassadeur des Pays-Bas à Paris, Mme la maire d’Auvers et la présidente du conseil départemental. Vincent-Willem Van Gogh et les membres de sa famille présents ont prévu de dormir sur place pour déposer mercredi 29 juillet au cimetière une gerbe de tournesols sur la tombe des frères Vincent et Théo.’ (Le Figaro, 28 juillet 2020)

« Racines » est donc bien considéré comme le tout dernier tableau de Vincent Van Gogh, cette souche de la rue Daubigny à Auvers-sur-Oise est désormais protégée.

dea90013121
« Racines et troncs d’arbres » Peinture de Vincent van Gogh (1853-1890) 1890 Amsterdam, Van Gogh Museum ©DeAgostini/Leemage

Je comprends maintenant pourquoi, un dimanche de juin, j’avais croisé Dominique Janssensle propriétaire de la Maison Van Gogh – Auberge Ravoux, faisant entrer deux visiteurs dans ce qui ressemblait à une cabane de jardin dans cette rue Daubigny et qui est aujourd’hui l’objet de l’attention de tous les médias…

J’invite mes lecteurs à feuilleter les deux albums que j’ai consacrés à la présence de Vincent Van Gogh à Auvers-sur-Oise au printemps et à l’été 1890, aux paysages qu’il a si souvent arpentés et peints, ces paysages que j’ai aimé redécouvrir pratiquement chaque jour du confinement à l’occasion des sorties « autorisées » :

Vincent à Auvers

Les blés d’Auvers

 

Les inattendus (I) : Berlioz / Kubelik

Pour sortir d’une actualité poisseuse (Les nouveaux ridicules) envie d’inaugurer une nouvelle série d’articles consacrés à des rencontres, des enregistrements, inattendus, surprenants.

Dans mon dernier article, j’évoquais un coffret acheté il y a quelques mois, que j’ai réécouté ce week-end :

71BOMDZPW8L._SL1200_

71-SGZhJOlL._SL1200_

Plusieurs hommages discographiques importants avaient déjà été rendus à Rafael Kubelik (1914-1996) – lire Un chef en liberté -, Orfeo a rassemblé ici des enregistrements de concert, la plupart diffusés séparément. Peu de surprises, un répertoire où le chef tchèque est connu et reconnu – Brahms, Dvorak, Bartok, Janacek – des Mozart un peu sages, le cycle « Ma Patrie » de Smetana, dont il doit exister six ou sept versions par le seul Kubelik !

Et puis Berlioz que j’avais mis de côté, par lassitude, une oeuvre – la Symphonie fantastique – trop souvent entendue, trop rarement comme je l’attends, comme j’en imagine le romantisme exacerbé, mis de côté aussi parce que, bêtement, je ne voyais pas le rapport entre Berlioz et Kubelik ! Et là le choc : ce « live » de 1981, magnifiquement capté par les micros de la radio bavaroise, comme une redécouverte des cinq parties de cet « épisode de la vie d’un artiste », un romantisme frémissant, explorant tous les détails instrumentaux d’une partition qui n’en est pas avare, l’élégance d’Un bal, une Marche au supplice qui ne se confond pas avec une Cavalerie légère la maîtrise d’un récit qui vous tient en haleine de la première à la dernière note. Ce n’est ni Munch, ni Markevitch, ni les autres habituelles « références », c’est juste magnifique !

Les nouveaux ridicules

Il faut que je vide mon sac ! Désolé pour ceux qui ne veulent lire ici qu’histoires de musique et heureux événements.

Une minorité hurlante

Mais comme l’écrit la maire de Paris, Anne Hidalgo, dans un tweet cet après-midi : « Ça suffit ! Hier, des propos indignes ont été proférés et des banderoles infamantes brandies. Je déférerai devant les tribunaux les graves injures publiques qui ont été dirigées contre la mairie de Paris. Je ne laisserai rien passer » ! 

Son adjoint à la Culture, Christophe Girard, a préféré démissionner pour ne plus subir des attaques aussi indignes qu’infondées (lire Anne Hidalgo saisit la justice)

9157784_5022392-01-06

Même si je suis loin d’avoir toujours partagé les vues de Christophe Girard, a fortiori de la maire réélue de Paris, je ne peux que partager cette indignation.

Cette indignation salutaire, on eût aimé l’entendre s’exprimer à propos d’autres « affaires » où le droit le plus élémentaire est piétiné par une infime minorité qui gueule plus fort et investit les réseaux sociaux de sa haine sans limite. Depuis sa nomination au ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin est poursuivi par des hordes de pseudo-féministes, à propos d’une « affaire » qui n’en est pas une (Une ex-plaignante prend sa défense par SMS). Les mêmes hurleuses sont allées jusqu’à accuser le président de la République et le nouveau Premier Ministre d’encourager la « culture du viol » !

Les chefs blacklistés

Souvenons-nous, il y a quelques mois, la chasse aux chefs d’orchestre avait été ouverte sans aucune retenue, au motif qu’ils auraient eu des comportements déplacés…. sans qu’il y ait eu de plainte, a fortiori d’action judiciaire, à leur encontre ! Je l’avais écrit ici – Remugles– à propos notamment de Daniele Gatti viré sans autre forme de procès de son poste de chef de l’orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam et blacklisté pendant plusieurs mois…. jusqu’à ce que l’orchestre néerlandais reconnaisse qu’il n’y avait rien à reprocher au chef italien et soit obligé de le dédommager pour un « préjudice » qui restera comme une tache indélébile.

Rappelons-nous ce qui est arrivé au mari d’Anne-Sofie von Otter, directeur de théâtre injustement accusé, qui a fini par se suicider après une longue dépression…

Les nouveaux ridicules

Anne Hidalgo cible deux élues Vertes, qui font (ou faisaient ?) partie de sa majorité municipale, qui auraient initié la manifestation anti-Christophe Girard.

Mais, à lire pas mal de déclarations des nouveaux élus Verts aux dernières municipales, à les entendre jargonner dans une novlangue bobo-écolo, parfaitement incompréhensible à « cellezéceux » qu’ils prétendent défendre et représenter, on peut, on doit s’interroger sur cette nouvelle génération moralisatrice, qui prétend dire le bien et le mal, s’insinue dans la sphère privée, et défend l’indéfendable :

« On vit à l’ère du tribunal populaire et de la présomption de culpabilité, où plainte vaut condamnation, mandat de dépôt et opprobre universel. Tandis que des élus ceints de leur écharpe tricolore sont convaincus, malgré les décisions de justice, qu’Adama Traoré a été « tué » par les forces de l’ordre et défilent aux cris de « À bas la police ! »ou « Policiers assassins », certaines « féministes » jugent, toujours malgré les décisions de justice, que M. Darmanin est un criminel et manifestent à chacun de ses déplacements en scandant : « Un violeur à l’Intérieur ! » (Franz-Olivier Giesbert, Le Point, 23 juillet 2020)

Violeur ou pas ?

Que nous disent aujourd’hui toutes les ligues de vertu, Camélia Jordana en tête, de la « victime » Adama Traoré, reconnu clairement coupable de viol envers son co-détenu ? Certes rien ne justifie la mort d’un homme, celle d’Adama Traoré comme une autre. Mais la complaisance avec laquelle on l’a présenté, manifestation après manifestation, comme la victime de violonces policières, donc d’un Etat policier, le seul fait de présenter sa famille comme des parangons de vertu, la seule comparaison avec le sort de George Floyd aux Etats-Unis, tout cela est proprement insupportable.

Inclusif excluant

On n’ose même pas relever le ridicule de la décision du nouveau maire de Lyon, décision illégale (mais c’est vraiment secondaire !), d’adopter désormais l’écriture inclusive dans les actes et textes de la nouvelle municipalité. Peut-on recommander à ces nouveaux moralistes de lire cet excellent article de Wikipedia sur le langage épicène ? Peut-on rappeler à ces nouveaux élus que l’apprentissage du français si difficile pour beaucoup d’écoliers, et particulièrement pour des enfants (ou des adultes) handicapés, devient un authentique chemin de croix avec cette écriture prétendument inclusi.v.e, totalement incompréhensible et complètement… excluante ?

Allez je vais mettre à profit mon week-end pour réécouter ce très beau coffret !

71BOMDZPW8L._SL1200_

Beethoven 250 (XIII) : Une « étoile » centenaire, Isaac Stern

Isaac Stern est né, il y a cent ans, le 21 juillet 1920 à Kremenets (dans l’actuelle Ukraine) et mort en 2001 à New York. Sa famille s’installe à San Francisco lorsque le petit Isaac a un an. Il y étudie au Conservatoire de la ville avec Louis Persinger et Nahum Blinder et donne son premier concert, à 16 ans, avec Pierre Monteux qui dirige alors le San Francisco Symphony. Il joue le 3ème concerto pour violon de Saint-Saëns, qu’il enregistrera plus tard avec Daniel Barenboim et l’Orchestre de Paris.

Sony qui avait déjà réalisé dans les années 90 plusieurs rééditions, compilations des enregistrements du violoniste américain (A Life in Music) propose, pour célébrer ce centenaire, un coffret de 75 CD, copieux mais incomplet.

81OkDclXcXL._SL1500_

Certes le coffret annonce « The Complete Columbia analogue recordings ».  Mais où sont passées par exemple les sonates pour violon et piano de Beethoven avec Eugene Istomin certes déjà rééditées en un boîtier « super éco » ? Alors que les trios du même Ludwig avec le violoncelle de Leonard Rose figurent en juste et bonne place !

71lw93-XryL._SL1500_

Où sont passés les « premiers enregistrements mondiaux » des concertos de Peter Maxwell Davies et Henri Dutilleux (l’Arbre des songes) ? Eliminés parce qu’ils ne sont pas analogiques ?

61vNu8hSJtL

Deux souvenirs me reviennent d’Isaac Stern :

Le premier justement à propos du concerto de Dutilleux, créé le 5 novembre 1985 à Paris par son dédicatoire… Isaac Stern et l’Orchestre National de France dirigé par Lorin Maazel. Le 2 décembre 1987, Stern en donnait la première suisse à Genève avec l’Orchestre de la Suisse romande dirigé par David Zinman. J’y étais, et comme producteur à la Radio suisse romande j’avais évidemment décidé de diffuser ce concert en direct. Je savais que le violoniste s’était enquis plusieurs fois auprès des techniciens de la radio des conditions de diffusion du concert, ceux-ci étaient restés dans le flou. Je voulais éviter d’entrer dans d’interminables discussions, connaissant le caractère de « dur en affaires » d’Isaac Stern. Le soir du concert l’événement était considérable au Victoria Hall. Surtout grâce à la star du violon, qu’on n’avait plus reçue à Genève depuis longtemps.

Le moins qu’on puisse dire était que cette « création » m’est apparue bien approximative, balbutiante même, décevante pour tout dire. Stern et Zinman sont néanmoins applaudis comme il se doit. Au troisième rappel, Isaac Stern s’adresse au public et lui dit : « Comme vous avez aimé cette oeuvre, nous allons la bisser« …  Cette seconde version fut incomparablement meilleure, plus assurée, plus rayonnante, comme s’il avait fallu au violoniste un tour de chauffe pour entrer pleinement dans l’oeuvre et entraîner le public.

À l’issue de cette double performance, à l’entracte, je m’en fus saluer Isaac Stern dans sa loge, et me présenter à lui : « Vous n’étiez pas en direct ce soir n’est-ce pas? – Si, bien sûr, pour un tel événement, mais je vous rassure, lui répondis-je, nous ne garderons que la seconde version après les montages éventuels. »

Je rencontrerai Isaac Stern quelques années plus tard dans les studios de France MusiqueIl participait à une émission aujourd’hui disparue, Le matin des musiciens, où le violoniste américain s’exprimait dans un français parfait. J’étais descendu dans le studio pour le saluer, il m’avait remercié de m’être « dérangé » pour cela. Puis me dévisageant, me dit que ma tête lui disait quelque chose. Je lui rappelai alors l’épisode genevois, et c’est alors qu’il me confia la raison de ses questions sur les conditions de diffusion du concert de décembre 1987. Ce n’était pas tant à cause de la première de Dutilleux que d’une mésaventure survenue une décennie plus tôt.

On sait qu’Isaac Stern avait posé comme principe de ne jamais jouer en Allemagne, ni avec un chef allemand après la Seconde Guerre mondiale. Or, à Genève, où il avait souvent joué à l’invitation de l’Orchestre de la Suisse romande et de son administrateur Ron Golan, il lui était arrivé de jouer sous la direction de Wolfgang Sawallisch, directeur musical de l’OSR de 1970 à 1980. Le concert avait, bien entendu, été enregistré par la Radio suisse romande… et proposé aux radios membres de l’UER (Union européenne de Radio-Télévision). C’est ainsi qu’un jour, dans une chambre d’hôtel londonienne, Isaac Stern entendit le présentateur de la BBC annoncer avec un peu d’ironie que le célèbre violoniste avait rompu sa promesse de ne jamais jouer avec un chef allemand, puisque le concert diffusé ce soir-là était dirigé par… un chef allemand !

Emouvante vidéo captée en 2000, un an avant sa mort, lors de la remise du Polar Music Prize qu’Isaac Stern avait reçu conjointement avec Bob Dylan.

Détails du coffret Sony (enregistrements réalisés de 1947 à 1980)

CD 1: Tchaikovsky · Wieniawski: Violin Concertos I Hilsberg · Kurtz

CD 2: Mozart: Violin Sonata No. 26 · Mendelssohn: Violin Concerto I Zakin · Ormandy

CD 3: Violin Favorites I Zakin · Levant · Waxman

CD 4: Prades Festival – Bach I Tabuteau · Schneider · Casals · Wummer · Istomin

CD 5: Mozart: Violin Concerto No. 3 · Beethoven: Violin Sonata No. 7 I Zakin

CD 6: Bartók: Violin Sonata No. 1 · Franck: Violin Sonata I Zakin

CD 7: Brahms · Sibelius: Violin Concertos I Royal Philharmonic Orchestra · Beecham

CD 8: Mozart: Sinfonia concertante · Piano Quartet I Primrose · Casals · Istomin

CD 9: Vignettes for Violin I Zakin

CD 10: Casals Festival at Prades I Schneider · Katims · Thomas · Tortelier · Hess

CD 11: Casals Festival at Prades I Schneider · Katims · Thomas · Foley · Casals

CD 12: Casals Festival at Prades I Schneider · Katims · Tortelier · Casals

CD 13: Casals Festival at Prades I Hess · Casals

CD 14: Prokofiev: Violin Sonatas I Zakin

CD 15: C. P. E. Bach · J. S. Bach · Handel · Tartini: Violin Sonatas I Zakin

CD 16: /17 Brahms: Violin Sonatas Nos. 1, 2 & 3 · F.A.E Sonata I Zakin

CD 18: Vivaldi · Bach: Violin Concertos I Oistrakh · Ormandy

CD 19: Lalo: Symphonie espagnole · Bruch: Violin Concerto No. 1 I Ormandy

CD 20: Bernstein: Serenade I Symphony of the Air · Bernstein

CD 21: Wieniawski: Violin Concerto No. 2 · Saint-Saëns · Ravel I Ormandy

CD 22: Prokofiev: Violin Concertos I Mitropoulos · Bernstein

CD 23: Bartók: Violin Concerto No. 2 I New York Philharmonic · Bernstein

CD 24: Tchaikovsky · Mendelssohn: Violin Concertos I Ormandy

CD 25: Beethoven: Violin Concerto I New York Philharmonic · Bernstein

CD 26: Franck · Debussy: Violin Sonatas I Zakin

CD 27: Brahms: Violin Concerto · Double Concerto I Rose · Ormandy · Walter

CD 28: Vivaldi: Concertos for 2 Violins I Oistrakh · Ormandy

CD 29: Bartók: Violin Concerto No. 1 · Viotti: Violin Concerto No. 22 I Ormandy

CD 30: Stravinsky: Concerto in D · Symphony in 3 Movements I Stravinsky

CD 31: Bartók: Rhapsodies Nos. 1 & 2 · Berg: Violin Concerto I Bernstein

CD 32: None but the Lonely Heart I Columbia Symphony Orchestra · Katims

CD 33: Brahms: Violin Sonatas Nos. 1 & 3 I Zakin

CD 34: Mozart: Violin Concertos Nos. 1 & 5 “Turkish” I Szell

CD 35: Prokofiev: Violin Concertos I The Philadelphia Orchestra · Ormandy

CD 36: Barber · Hindemith: Violin Concertos I New York Philharmonic · Bernstein

CD 37: Schubert: Piano Trio No. 1 I Istomin · Rose

CD 38: Bloch: Baal Shem · Violin Sonata No. 1 I Zakin

CD 39: Brahms: Double Concerto · Beethoven: Triple Concerto I Rose · Istomin · Ormandy

CD 40: Dvořák: Violin Concerto · Romance I The Philadelphia Orchestra · Ormandy

CD 41: Bach: Violin Concertos · Concerto for Oboe and Violin I Gomberg · Bernstein

CD 42: /43 Brahms: Piano Trios Nos. 1, 2 & 3 I Istomin · Rose

CD 44: Lalo: Symphonie espagnole · Bruch: Violin Concerto No. 1 I Ormandy

CD 45: haTikvah on Mt. Scopus I Friedland · Davrath · Tourel · Bernstein

CD 46: Mozart: Violin Concerto No. 3 · Sinfonia concertante I Trampler · Szell

CD 47: Schubert: Piano Trio No. 2 · Haydn: Piano Trio No. 10 I Istomin · Rose

CD 48-51 Beethoven: The Complete Piano Trios I Istomin · Rose

CD 52: Sibelius: Violin Concerto · Karelia Suite I Ormandy

CD 53: Mozart: Flute Quartets I Rampal · Schneider · Rose

CD 54: Bartók: Violin Sonatas · Webern: 4 Pieces I Zakin · Rosen

CD 55: Isaac Stern – Romance I Columbia Symphony Orchestra · Brieff

CD 56: Mozart · Stamitz: Sinfonias concertantes I Zukerman · Barenboim

CD 57: Brahms: Violin Sonata No. 2 · Clarinet (Violin) Sonata No. 2 I Zakin

CD 58: Copland: Violin Sonata · Duo · Nonet I Copland · Columbia String Ensemble

CD 59: Enescu: Violin Sonata No. 3 · Dvořák: 4 Romantic Pieces · F.A.E. Sonata I Zakin

CD 60: Mozart: Concertone · Pleyel: Symphonie concertante I Zukerman · Barenboim

CD 61: Mozart: Divertimento for Violin, Viola and Cello I Zukerman · Rose

CD 62: Beethoven: Violin Concerto I New York Philharmonic · Barenboim

CD 63-64 Concert of the Century I Bernstein · Rostropovich · Horowitz · Fischer-Dieskau

CD 65: Saint-Saëns: Violin Concerto No. 3 · Chausson: Poème I Barenboim

CD 66: Vivaldi: Le quattro stagioni · Concertos for Violin and Flute I Rampal

CD 67: Mozart: Violin Concertos Nos. 2 & 4 I English Chamber Orchestra · Schneider

CD 68: Tchaikovsky: Violin Concerto · Méditation I Rostropovich

CD 69: Brahms: Violin Concerto I New York Philharmonic · Mehta

CD70: Rochberg: Violin Concerto I Pittsburgh Symphony Orchestra · Previn

CD 71: Penderecki: Violin Concerto I Minnesota Orchestra · Skrowaczewski

CD 72: Mendelssohn: Piano Trios I Istomin · Rose

CD 73: The Classic Melodies of Japan I Yamamoto · Hayakawa · Fuju · Naitoh

CD 74: Isaac Stern – 60th Anniversary Celebration I New York Philharmonic · Perlman · Zukerman · Mehta

CD 75: Tchaikovsky: Violin Concerto · Bach: Violin Concertos I Bernstein · Schneider

Demandez le programme !

Il y a une semaine j’annonçais une surpriseElle a eu lieu, comme l’a écrit Michèle Fizaine dans Le Midi Libre

« Samedi soir, le festival de Radio France ressuscite, après la mort de 165 concerts. Le matin, toutes les réservations sont parties en quelques minutes ! »

Une heure et quart de concert où l’Orchestre national Montpellier Occitanie, dirigé par son jeune – et très talentueux – chef assistant, le Suédois Magnus Fryklund, a donné le meilleur de lui-même dans un programme adapté aux normes sanitaires. Pas de grand effectif, mais une très poétique Cinquième symphonie de Schubert, une Petite suite de Debussy dans l’orchestration si délicate d’Henri Büsser – qui a été pour beaucoup une découverte, ainsi que deux fanfares pour conclure : celle qui ouvre La Péri de Paul Dukas, et la Fanfare for the common man de Copland.

image

Une semaine plus tard, nous y voilà : tout un week-end de musique « en vrai ». Les dernières autorisations sont arrivées… hier ! Mais j’expliquais, avant-hier, au micro de France Bleu Gard Lozère – à réécouter ici – que si j’avais attendu d’avoir toutes les permissions, nous n’aurions jamais imaginé le Festival Autrementces douze concerts du week-end qui vont permettre de renouer, au moins un peu, cet indispensable lien entre les musiciens et le public.

img_1046

Voilà le programme de ce week-end :

Samedi, sept concerts dans l’écrin des jardins de la Maison des Relations internationales de Montpellier

à 12h et 14h30 Made in Brass, le sextuor de cuivres de l’Orchestre national de Montpellier

Sextuor de Cuivres-1

à 13h15 et 15h45 le jeune Quatuor Hanson jouant Mozart et Ravel

Quatuor-Hanson-Remi-Riere-3

à 17h et 18h15 un autre quatuor, de clarinettes, le bien nommé quatuor Anches Hantées

et à 19h30 les merveilleux Tromano

Les-Tromano-Maria-Jose- Alvarez-4

Le samedi soir à 20h30 cap sur le parc départemental du château d’O, au nord de Montpellier. Première des deux soirées jazz de ce « Festival Autrement » avec le trio Barolo

Barolo-DR-1

Suite du week-end le dimanche 19 dans les mêmes lieux – l’amphithéâtre des Micocouliers et le parvis du château d’O.

à 15h 30 Ingmar Lazar joue Haydn et Beethoven

Lazar-Ingmar-Jean-Marc-Gourdon-2

à 17h le violoncelliste Christian-Pierre La Marca et le pianiste Nathanaël Gouin, qui devaient initialement chacun jouer séparément, l’un à Fontfroide, l’autre à Toulouse, se retrouvent à Montpellier pour un somptueux programme.

La-Marca-Christian-Pierre-Laurent-Speller

à 18h30 un improbable et excitant duo accordéon contrebasse avec les deux compères Félicien Brut et Edouard Macarez.

Brut-Macarez-Vagabonds-Manuel-Braun-Web

Et pour finir sous les étoiles, un autre trio de jazz, à 20 h 30 autour de Paul Lay

Paul-Lay-Trio-DR-1

Il y aura forcément un goût de trop peu…

Tous ces concerts sont diffusés en direct sur La Radio du Festival !

Réservation obligatoire sur lefestival.eu

 

 

 

 

La génération Piano (I) : Florian Noack

En ce moment même, France Musique rediffuse le récital que Florian Noack donnait le 18 juillet 2016 au Festival Radio France Occitanie Montpellier (à écouter ici), avec, entre autres exploits, une époustouflante Shéhérazade de Rimski-Korsakovtranscrite par ses soins pour piano !

600x337_florian_noack-c-william_beaucardet_la_dolce_volta

J’ai choisi le tout jeune trentenaire belge pour ouvrir cette série d’été sur mon blog, parce qu’il incarne, à mes yeux – et surtout à mes oreilles – ce qui fait la singularité d’une partie, mais d’une partie seulement, des pianistes de la jeune génération : au-delà d’une technique, superlative parce que transcendée, un propos original, audacieux, soit dans le choix du répertoire, soit dans la vision, l’approche de ce dernier.

Florian Noack n’a pas gagné les lauriers qui auraient dû logiquement lui être destinés lors du dernier concours Reine Elisabeth de Belgique consacré au piano. Il n’est pas le seul dans ce cas – lire De l’utilité des concours – mais je n’ai pas le sentiment que cet échec ait nui à sa carrière, encore moins à sa personnalité artistique.

La seule discographie de ce jeune artiste dit assez son intelligence et sa curiosité. A suivre à la trace donc !

51nP-b5COzL

71p0Mw54RmL._SL1000_

61GXORyanCL._SL1000_

61dpXJjcHkL._SL1000_

81Tdt9FfZqL._SL1200_

71pn+VXm1JL._SL1200_

 

Surprise

La nostalgie aurait pu me gagner, lorsque Facebook me montre les photos prises et publiées il y a un an, deux ans, etc… Toujours des photos qui correspondent au début d’une édition du Festival Radio France Occitanie Montpellier.

Le 24 avril dernier j’annonçais l’annulation de l’édition 2020 (Le coeur lourdet après de longues semaines marquées par les hésitations, les atermoiements du ministère de la Culture, mais aussi par un formidable travail – à distance – d’une équipe du Festival plus motivée que jamais, le 17 juin nous évoquions un Festival Autrement.

Voici qu’aujourd’hui, à la date initialement prévue pour l’ouverture de l’édition 2020, nous ouvrons ce Festival Autrementd’abord avec une radio – la Radio du Festival – qui commence à émettre aujourd’hui à 16 h et qui sera disponible 24h/24

Festival-autrement-radio_0

Radio écoutable grâce à une appli téléchargeable.

Dès lundi 13 juillet, c’est au tour de France Musique d’entrer dans la danse pour deux semaines, avec chaque jour ou presque à 16h et 20 h la rediffusion des grandes heures du Festival.

Mais il y aura d’abord, pour les Montpelliérains – et les auditeurs de la Radio du Festival – la surprise de deux concerts en public de l’Orchestre National Montpellier Occitanie, le pilier, le partenaire historique du Festival, ce soir et demain à l’Opéra Berlioz.

Et le week-end prochain une dizaine de concerts en plein air avec des artistes déjà engagés pour l’édition « normale ».  On passera sur la complexité de la mise en place de ces concerts, pour ne retenir que la joie qui sera celle du public, des musiciens… et de l’équipe du Festival.

 

 

Partir revenir

Glorieux nonagénaires

La violoniste Ida Haendel est morte le 30 juin, à 91 ans. Ce matin c’est le compositeur italien de célèbres  musiques de film, Ennio Moricone, qui est parti au même âge canonique.

J’aurais bien voulu, je devrais peut-être (au nom de quoi ?), me répandre en éloges funèbres, par définition dithyrambiques, sur ces glorieux disparus. D’autres l’ont fait tellement mieux que moi. Et pour tout dire, ni la violoniste, ni le compositeur n’ont jamais fait partie de mon panthéon personnel, encore moins de mon jardin secret.

J’ai certainement été trop peu attentif au talent d’Ida Haendel, dont la longévité artistique a été telle que la plupart des médias n’ont rien trouvé de mieux pour honorer sa mémoire que de publier des photos où la marque des ans n’est pas des plus flatteuses… Je vais réécouter ces disques que j’avais classés sous le nom d’Ancerl, ces enregistrements réalisés pour Supraphon avec la fine fleur des chefs tchèques au tournant des années 50.

51V6c5Q9HdL._AC_

Quant à Ennio Morricone, si je reconnais bien volontiers la prolixité et la versatilité de son talent – l’homme aux 500 musiques de film ! – si je fredonne comme tout le monde les mélodies immortelles des films de Sergio Leone, je n’ai pas avec son oeuvre le rapport d’admiration, d’affection, que j’ai avec celles d’un Bernard Herrmann ou d’un Nino Rota – sans parler des grands de Hollywood, les Korngold, Waxman, Steiner, etc.

 

Le retour de Roselyne

La rumeur insistante annonçait ce retour depuis ce matin. Roselyne Bachelot revient au gouvernement comme ministre de la Culture.

1136_gettyimages-1209089003

Je ne vais pas ménager mes compliments à la nouvelle titulaire de cette charge ministérielle qui a tellement souffert ces dernières années d’être insuffisamment ou maladroitement incarnée. Roselyne Bachelot, la musique, elle connaît, les affaires publiques, elle connaît et ne s’en est pas trop mal sortie au ministère de la Santé. C’est tout de même la seule ministre que j’ai vue régulièrement et fréquemment au concert et à l’opéra. Lourde tâche que celle qui l’attend, mais elle n’a rien à perdre et la Culture tout à y gagner.

Hommage à Rosana

Ce soir j’ai le coeur serré. Je ne sais pas trop pourquoi, ou plutôt si : quelqu’un que je n’ai jamais approché ni connu de près, une « amie » Facebook, a quitté cette vie sans prévenir, sans souffrir. Et ils sont très nombreux qui la pleurent : Rosana Martins est morte ce matin, à 70 ans, d’une crise cardiaque foudroyante.

Je suis d’autant plus troublé qu’il y a trois jours, je l’interpellais sur Facebook en relatant ce que je venais de lire dans les mémoires du pianiste français Jean-Philippe Collard :

« Je m’étais rendu avec mon père à Berlin…pour participer à un concours réservé aux pianistes en herbe de moins de douze ans….je n’ai peu d’autre souvenir que l’éblouissante apparition d’une très jeune fille venue tout droit du Brésil – Rosana Martins, cheveux tirés sur deux petites couettes qui dansaient au rythme de la musique – qui remporta, ce n’était que justice, le premier prix »

Rosana a eu une longue et belle vie, elle avait semble-t-il renoncé à une carrière pianistique, pour servir autrement les musiciens, les pianistes qu’elle aimait, ses frère et soeur Nelson Freire et Martha Argerich.

Et pourtant quand on l’entend jouer Mozart et Schumann…. tant de pure beauté, de simplicité essentielle.

Je n’ai jamais eu la chance de côtoyer, d’avoir à faire professionnellement avec Rosana Martins, mais j’ai le sentiment ce soir d’avoir perdu une amie. Et je suis aussi rassuré qu’elle n’ait pas souffert. Comme mon père, elle est partie comme la brise éteint une bougie.

Je sais que celle qui fut la pianiste prodige, un impresario et conseiller artistique remarqué et remarquable, celle vers qui tant de jeunes pianistes et musiciens se sont tournés, a eu le temps d’entendre sa grande amie Martha Argerich il y a quelques jours à Hambourg dans cette incroyable, sublime 3ème sonate de Chopin. L’art ultime…