Qui lit encore Pierre Loti ? Son nom même ne doit plus dire grand chose…Les enfants ont-ils encore dans leurs manuels scolaires des extraits de Pêcheur d’Islande ?
Je me souviens d’avoir visité sa maison natale à Rochefort (le Rochefort des Demoiselles !)
Exotique, suranné, désuet, l’académicien Loti ? Oui sans doute, mais pour ce qui est de l’atmosphère si particulière, prenante, sensuelle et chaleureuse de Constantinople/Istanbul, un remarquable témoin, et bon écrivain de sucroît !
Il faut aller visiter sa maison perchée tout en haut du gigantesque cimetière qui surplombe la mosquée d’Eyüp, au centre de la Corne d’Or.
On prend le bateau de bon matin à l’embarcadère d’Eminönü pour un trajet d’une vingtaine de minutes dans la Corne d’Or.
Sitôt débarqué à la station Eyüp, on se dirige vers le vaste complexe de la mosquée Sultan Eyüp. Pas un touriste, peu de locaux. L’activité ne reprend que vers 11 h du matin.
On emprunte un téléphérique qui passe au ras de centaines de sépultures musulmanes.
Et on finit par accéder à une modeste demeure en bois, et une terrasse ombragée d’où l’on balaie tout l’horizon d’une ville géante, qui paraît si paisible, presque languide.
La demeure de Loti est modeste, dans le ton des habitations de la Constantinople fin de siècle qu’il a tant aimée.
C’est dans ce refuge que Loti écrit deux de ses romans, l’un succédant à l’autre :
Qui sait ? Même moi, je vais peut-être succomber aux sirènes stambouliotes d’un auteur que je n’ai jamais vraiment chéri…