Mort d’un gentilhomme

Quelques semaines après Claude-Jean Philippec’est un autre Monsieur Cinéma qui disparaît. C’est en même temps le dernier des premiers mousquetaires de la télévision française : Pierre Tchernia est mort ce matin, à 88 ans. Après Pierre Sabbagh, Pierre Dumayet, Georges de Caunes, Leon Zitrone, la bande des pionniers du petit écran d’après-guerre est ainsi reconstituée.

media

Je n’ai jamais approché Pierre Tchernia. Je n’en connais que le visage qu’il donnait dans les émissions qu’il animait, ou dans les films qu’il a réalisés (ou scénarisés) : celui d’un gentilhomme, cultivé, à qui la célébrité n’était pas montée à la tête. Bref le contraire de ceux qui occupent aujourd’hui bruyamment nos fenestrons…

Mais j’ai d’abord envie de retenir le Tchernia scénariste d’inoubliables comédies signées de l’inoubliable Robert Dhéryqui créa avec sa femme Colette Brosset l’invraisemblable troupe des Branquignols (Louis de FunèsJean LefebvreJean CarmetJacqueline MaillanMichel SerraultMicheline DaxPierre OlafJacques LegrasRobert Rollis).

Les deux films co-signés Tchernia et Dhéry sont de petits chefs-d’oeuvre d’humour bonhomme, gentiment décalé, si représentatifs de la France des années 60 : La belle américaine et Le petit baigneurEt une sacrée brochette d’acteurs !

51xifr01jwl41owclzm4sl

Pierre Tchernia réalisateur laisse quatre films, inégalement réussis, qui dressent de savoureux portraits de Français moyens, idéalement incarnés par son acteur-fétiche Michel Serrault.

51j7ysoaml

Et pour beaucoup, les plus jeunes en particulier, Pierre Tchernia reste la voix des films d’animation d’Astérix, celui qu’Arthur brocardait affectueusement dans Les Enfants de la télé (Magic Tchernia !). 

Merci Monsieur Pierre !