Je crois n’avoir aucune preuve à donner de ce qui a constitué la colonne vertébrale non seulement de mes activités professionnelles mais aussi de tous mes engagements publics : le respect du public.
Or le simple fait, pour des grands médias, de ressasser que la musique classique est « élitiste », qu’elle doit être « dépoussiérée » est déjà le signe d’un profond mépris du public. Ce « grand public » ( mon article de septembre 2015 Le grand public n’a malheureusement rien perdu de sa pertinence) que ceux qui en parlent le plus sont incapables de définir, pour la bonne raison qu’ils ignorent ce qu’est, ce qu’attend ce public qui n’est pas composé d’imbéciles !
Quand on voit l’étalage médiatique que de grandes chaînes TV et radio de service public réservent à des « artistes », à des prestations, qui sont des insultes vivantes à des milliers de musiciens qui ont fait de longues et dures études, qui affrontent les incertitudes et les affres d’une vie professionnelle, sans même parler de carrière, toujours aléatoire.
Je ne connaissais pas, jusqu’à ce que France 2 nous abreuve d’une pub aussi ridicule qu’insistante, le dénommé Riopy,
Il paraît qu’il en est à son quatrième « album » chez Warner ! Faut-il insister ?
Son « confrère » Sofiane Pamart a bénéficié, lui, de toutes les attentions d’Arte Concert.
On se demande bien pourquoi Alexandre Kantorow s’est évertué à gagner le Grand Prix du concours Tchaikovski à Moscou, pourquoi Beatrice Rana s’est présentée au concours Van Cliburn, pourquoi Yuja Wang a travaillé avec autant d’acharnement au Curtis Institute, pour ne citer que les plus beaux exemples d’immenses talents de la jeune génération. Question look, cette dernière n’a rien à redouter de la comparaison avec M. Pamart, sauf qu’elle, elle sait jouer du piano !
et n’imite pas la pianiste sino-américaine qui veut. Cette trouvaille sur YouTube vaut le détour, mais Chopin n’est-il pas un peu has been sous des doigts aussi glamour ? Admirez la posture !
Je fais, pour ma part, le pari du public,
Cela me rappelle, toutes proportions gardées, ces « crooners » qu’on a essayé de nous vendre comme les nouveaux Sinatra ou Dean Martin, qui à force de pubs ont sans doute vendu beaucoup de disques, dont la « carrière » a duré ce que vivent les roses, dont les noms sont aujourd’hui complètement oubliés. L’absence de talent finit toujours par se remarquer.
En attendant, j’ai replongé dans ma discothèque, à l’écoute de magnifiques artistes, que j’avais un peu négligés ces derniers temps. C’est mon choix de la semaine !


J’avais eu le privilège d’entendre Elisabeth Leonskaja jouer ce 3ème concerto de Beethoven à Toulouse en janvier 2018…
J’ai réécouté le contenu de deux coffrets Chopin jadis publiés par Teldec, qui n’était pas encore Warner.


Comme les valses de Chopin sous les doigts si poétiques de Maria Joao Pires
les deux cahiers d’Etudes de Chopin où éclate le génie d’un jeune pianiste, aujourd’hui malheureusement fourvoyé dans les pires errements.
ou encore les sonates 2 et 3 avec le merveilleux György Sebök, à qui Warner serait bien inspiré de consacrer un coffret réhabilitateur.
PS On conseille vivement à ceux qui l’auraient manquée l’émission « Portraits de famille » de Philippe Cassard du 1er avril dernier sur France Musique