J’avoue, j’avais de Gênes une image assez floue – grande ville portuaire, la République de Gênes, Simon Boccanegra, la catastrophe du pont autoroutier en 2018 –
(Le nouveau pont autoroutier inauguré au début de l’été, conçu par l’architecte Renzo Piano, né à Gênes en 1937, plus connu en France pour le Centre Pompidou (en duo avec Richard Rodgers) et le nouveau Palais de justice de Paris)
rien qui, a priori, fasse rêver comme Naples, Venise, Florence ou Rome. Quelle erreur !
Une visite un dimanche matin du mois d’août, le rêve pour découvrir les secrets de l’autre « cité des doges » !
Le coeur de Gênes
On arrive à Gênes en longeant la côte à partir de Sestri Levante (on n’a donc aperçu le nouveau pont que de loin). Larges avenues majestueuses, bordées de hauts immeubles fin XIXème début XXème…
(Le Théâtre Carlo Felice sur la Piazza de Ferrari)
Mais le dédale des rues médiévales révèle la vraie nature de Gênes l’antique.
La basilique Santa Maria di Castello
Les deux lions qui encadrent le parvis de la cathédrale sont étonnamment expressifs !
Après le dédale de la vieille ville, il faut prendre de la hauteur pour admirer la cité et son port.
À l’écart du coeur de la cité médiévale, la Strada Nuova, aujourd’hui Via Garibaldi, est bordée de palais plus imposants les uns que les autres. Trois d’entre eux hébergent de fabuleux musées.
Les plus belles pièces de ces musées sont à découvrir ici : l’album photo Les trésors de Gênes.
Paganini le Génois
Le grand musicien natif de Gênes est Niccolo Paganini (1782-1840). Inutile de chercher sa maison natale, elle a été détruite en 1970 !
Il y a bien (à gauche sur la photo) cette Casa Paganini qui n’est rien d’autre qu’un hôtel.
Pour trouver la trace du célèbre virtuose, violoniste, guitariste et compositeur, il faut la chercher au fond du Palazzo Doria-Tursi deux pièces où sont conservés guitares et violons, le portrait de Paganini par George Patten.
Paganini avait légué ce violon à la ville de Gênes, à la condition que celle-ci s’engage à le conserver perpétuellement et à ne jamais le céder. Il s’agit du célèbre Cannone, fabriqué en 1743 par le luthier Giuseppe Antonio Guarneri. Paganini lui avait donné ce surnom, en raison de l’éclat et de la projection de sa sonorité.
Dans la même pièce se trouve la copie qu’en avait réalisée en 1833 le luthier français Jean-Baptiste Vuillaume copie si parfaite que même Paganini eut d’abord du mal à distinguer l’original de la copie. Il finit par donner celle-ci à l’un de ses rares disciples, Camillo Sivori.
En 1997, Shlomo Mintz put jouer le violon de Paganini lors d’un concert à Maastricht. L’histoire ne dit pas si le violoniste star originaire de la ville méridionale des Pays-Bas (on veut parler d’André Rieu bien sûr !) assistait à cette soirée !
On conseille vivement ce coffret où s’expriment le feu et la sensibilité du violoniste israélien.