2890 jours : mes années Montpellier

A la différence d’une ex-ministre de la Culture qui raconte le « calvaire » qu’ont été les 682 jours qu’elle a passés au gouvernement, j’ai envie de raconter les bons souvenirs – et quelques joyeusetés aussi ! – des presque huit années que j’ai vécues à la direction d’un beau festival (lire Le coeur léger).

Nomination

J’ai été nommé directeur du festival Radio France le 18 juillet 2014, quelques semaines après avoir été nommé directeur de la musique de Radio France par le nouveau PDG de Radio France Mathieu Gallet. Deux souvenirs précis de ce moment, l’un cocasse, l’autre émouvant.

L’émotion ce 18 juillet au dernier étage de la tour du conseil régional à Montpellier, c’est celle qui étreint tous les participants au conseil d’administration du Festival, présidé par Christian Bourquin, président du conseil régional Languedoc-Roussillon, que tous savent gravement malade, mais qui n’en laisse rien paraître. A l’issue du CA, Christian Bourquin nous retient Mathieu Gallet et moi dans son vaste bureau. Plus d’une heure, pendant laquelle l’élu balaie l’horizon politique – il est farouchement opposé au redécoupage des régions opéré par François Hollande en 2013, qui donnera naissance en 2016 à un monstre, la région Occitanie -. Mathieu et moi avons le sentiment poignant de recevoir son testament politique. Christian Bourquin décèdera un mois plus tard des suites du cancer du rein qui le rongeait (lire Midi Libre)

Le cocasse de cette nomination c’est le contexte : lorsque Mathieu Gallet m’appelle à la direction de la musique de Radio France, il m’annonce clairement deux choses : je serai aussi le directeur du festival Radio France, mais il souhaite se dégager dès que possible de ce festival, il a d’autres projets à Paris, entre autres une idée, sur le papier séduisante, de Prom’s à la française. Comme toujours rien ne se passera comme prévu… puisque je resterai à la tête du festival jusqu’en juillet 2022 et que Radio France, certes plusieurs fois tenté de s’en retirer a, au contraire, conforté son emprise sur la manifestation, en en reprenant la gestion directe à ma suite.

Inextinguible

Quelques jours après ma nomination, j’écrivais ici même un billet : Inextinguible. Inextinguible comme la 4ème symphonie de Nielsen que dirigeait alors Jean-Claude Casadesus avec ses musiciens lillois, inextinguible aussi comme ma soif de découvertes que je ne parviendrais pas à étancher tout au long des huit années qui allaient suivre (lire l’interview à Forumopera). C’est aussi en ce mois de juillet 2014 que je découvris l’incroyable talent de Santtu-Matias Rouvali, l’actuel chef du Philharmonia.

Je reviendrai sur ces fabuleux souvenirs avec le chef finlandais.

(Santtu-Matias Rouvali, JPR, Jean-Luc Votano et Magnus Linberg / juillet 2019 / Montpellier)

On est heureux de suivre pas à pas l’une des plus passionnantes intégrales des symphonies de Sibelius, où le talent singulier du jeune chef s’épanouit dans un formidable geste recréateur.

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