Les responsables de Forumopera – le « magazine du monde lyrique » – ont eu l’imprudente (!) idée de me proposer de participer à leur aventure. Mon premier papier sur un tout récent disque vient d’y paraître. J’ai failli renoncer à l’écrire, je m’en suis ouvert à CdR qui est finalement passé outre mes réticences. Je préfère, sur ce blog, comme sur les réseaux sociaux, évoquer mes enthousiasmes que mes déceptions, mais dans le cas de ce disque, je ne pouvais décemment pas écrire le contraire de ce que j’avais entendu.
Oui la diction est plus que problématique, quelle que soit la langue. Et l’absence de caractérisation des mélodies choisies.
Lecteur je t’en fais juge ici – ce que je ne pouvais pas faire dans mon article (Un Paradis jamais atteint).
Trois extraits, l’un en allemand – un air normalement confié au baryton – du Paradis et la Péri de Schumann, les deux autres en français – la Chanson d’Ève de Fauré, et Bonjour toi, colombe verte de Messiaen.
La comparaison avec son compatriote Christian Gerhaher est terrible pour la chanteuse allemande…
Elly Ameling (1937) est néerlandaise, le français n’est pas sa langue maternelle, et pourtant… on partage avec bonheur ce « matin du monde » (ces diphtongues – in -on -an si difficiles à attraper quand on n’est pas francophone!)
Contraste saisissant avec Rachel Yakar, accompagnée par Madame Messiaen, Yvonne Loriod !
Inutile d’en rajouter. Anna Prohaska a d’autres talents, sur scène notamment, son projet était ambitieux et intelligent, le résultat n’est pas à la hauteur de nos attentes.
Pour qui voudrait retrouver ces grandes interprètes, françaises ou étrangères, qui ont su nous mener vers les paradis de la mélodie française, ces quelques piliers impérissables de ma discothèque.
Suggestion/supplique à Warner : rééditer au plus vite ce double album de la merveilleuse Rachel Yakar
A propos de Susan Graham, lire Le français chanté
Doit-on redire ici l’admiration, l’affection qu’on éprouve pour la plus française des chanteuses britanniques, notre chère Felicity Lott ?
Regret que ce beau disque gravé par Françoise Pollet et Armin Jordan n’ait pas été réédité dans le coffret consacré au chef suisse disparu en 2006 !
Irma Kolassi (1918-2012) a pour longtemps fixé une sorte d’idéal dans nos mémoires.
Superbe réédition, en 4 CD, il y a quelques mois de quelques indispensables de toute discothèque
Et puis comment oublierais-je Jessye Norman (lire Les chemins de l’amour) disparue en septembre dernier ? Même, surtout quand elle est un peu too much…
Le Paradis avec elle, je prends !