Retour, comme promis, à Leipzig ville musique. Sur les traces de Bach, Mendelssohn, Wagner, mais aussi Telemann ou Schumann. Autour de l’un des plus anciens orchestres d’Europe, le Gewandhausorchester (1781).
Visite de la maison Mendelssohn, dernière et unique demeure privée du compositeur de 1845 à sa mort en 1847.
Tout près du Goldschmidtstrasse 12, la maison Mendelssohn.
Le bureau de travail de Felix Mendelssohn.
Au mur le célèbre portrait du compositeur par Eduard Magnus(1845)
Une petite salle de musique de chambre.
La maison-musée évoque aussi l’incroyable précocité et multiplicité des talents de Felix Mendelssohn-Bartholdy. Avec une série d’aquarelles faites par le compositeur durant ses nombreux voyages, comme celle-ci réalisée à Lucerne (Suisse) le 2 juillet 1847… quatre mois avant sa mort.
Autre particularité de la maison, toute une série d’assiettes, en porcelaine de Saxe aux murs de l’un des salons du premier étage, nous rappelle le grand voyageur que fut Mendelssohn. Evidemment cette assiette a immédiatement attiré mon attention : Mendelssohn à Liège le 11 mais juin 1846, de surcroît pour une circonstance et dans un lieu que j’ai bien connu, puisqu’à mon arrivée à la direction de l’Orchestre philharmonique de Liège fin 1999, l’orchestre était « hébergé » dans la basilique Saint-Martin
Ainsi donc, Mendelssohn en personne vint assister à la création d’un motet Lauda Sion écrit pour le 600ème anniversaire de la célébration de la Fête-Dieu dans la basilique. Jean-Marc Onkelinx, à qui rien de ce qui a trait à la musique à Liège n’a jamais échappé, en avait parlé en détail sur son blog : Mendelssohn et Liège. Je ne me souvenais pas de cet article, que j’ai relu avec intérêt après la découverte de cette assiette commémorative !
Au deuxième étage de la maison, une évocation moins convaincante de la soeur aînée de Felix, Fanny Hensel-Mendelssohn, et quelques panneaux, chiches en informations, sur le chef d’orchestre Kurt Masur qui fit tant pour la restauration de cette demeure et l’installation de ce musée.
Et dont le nom, comme celui de Mendelssohn, sont indissolublement liés à l’institution musicale phare de Leipzig, l’orchestre du Gewandhaus !
Mendelssohn en est le directeur musical de 1835 à sa mort. Il faudrait pouvoir citer toutes les oeuvres de ses contemporains qu’il a créées, comme Liszt il fut un infatigable propagateur de la musique et des musiciens de son temps. Il a aussi, on le sait moins, contribué à la réhabilitation de son très illustre prédécesseur, le Cantor de Saint-Thomas, dont l’oeuvre avait peu à peu cessé d’être jouée après sa mort en 1750.
Comme cette Passion selon Saint-Matthieu « arrangée » par Mendelssohn et donnée à Leipzig en 1841 (version Fasolis chaleureusement recommandée !)
C’est toujours Mendelssohn qui crée, la même année, le 31 mars 1841, à la tête du Gewandhaus, la première symphonie de son ami Schumann – qui vivra quatre années heureuses à Leipzig après avoir – enfin – pu épouser Clara, la fille de Friedrich Wieck.
Cette première intégrale des symphonies de Schumann par Masur – bien préférable à son remake londonien ultérieur – est aussi trouvable dans ce coffret, sorti il y a quelques semaines, qui comprend aussi une intégrale très inégale, et bizarrement enregistrée (alors que toutes les captations réalisées à Leipzig par la Deutsche Schallplatten VEB – le label officiel de la RDA – étaient d’ordinaire exemplaires), des symphonies de Bruckner
Mais on trouve aussi dans ce coffret la première intégrale des Symphonies de Mendelssohn justement gravée par Masur au tout début de son mandat au Gewandhaus, On la préfère à celle qu’il a refaite entre 1987 et 1989 (voir ci-dessous)
Republié tout récemment, un coffret idéal avec les « grandes » symphonies de Mendelssohn dirigées par Masur, et les symphonies de jeunesse dans la version du Concerto Köln.
Encore plus récente, l’intégrale des Symphonies de Beethoven par le vétéran Herbert Blomstedt.
Scribendum vient aussi de rééditer le legs discographique d’un grand chef, Franz Konwitschny, intimement lié à Leipzig et à son orchestre, à la réputation beaucoup plus sulfureuse que ses glorieux contemporains, Furtwängler ou Karajan. Mais ses Beethoven, Mendelssohn, Schumann, Wagner, Bruckner méritent plus qu’une écoute distraite…
La discographie de l’orchestre du Gewandhaus est impressionnante. Impossible d’être exhaustif. J’y reviendrai avec quelques pépites glanées au fil des ans dans ma discothèque…
Merci pour toutes ces relations de voyage et de musique, qui nous font retrouver des lieux chers (ainsi la maison des Mendelssohn) ou qui nous font découvrir tant de villes qu’on espère gouter un jour !