Je pars le coeur léger et le bagage pas si mince* que ça, chargé de souvenirs heureux. C’est ce que je disais hier soir, dans la nuit étoilée du jardin de la Maison des relations internationales de Montpellier, à toutes les équipes du Festival Radio France, à la fin du dernier concert de l’édition 2022.

Le coeur léger, bien sûr par allusion à l’incident de novembre dernier, mais aussi parce que, pour la première fois depuis que j’ai commencé à travailler (à 17 ans !), je suis déchargé du fardeau des responsabilités inhérentes aux fonctions que j’ai occupées.
Mais trève de considérations. Dès aujourd’hui je suis en vacances. Ce blog en épousera le rythme. Il sera toujours temps de revenir sur le passé récent ou plus lointain.
Marianne, Serge et Gabriel
Dans mon dernier billet j’annonçais un bouquet final – Semaine 3 et fin . On n’a pas été déçu !
Mardi soir, Marianne Crebassa triomphait, toujours à l’Opéra Comédie de Montpellier, dans un récital proche de l’idéal, comme le soulignait Pierre Gangiobbe sur Ôlyrix

Ces deux récitals seront diffusés sur France Musique le week-end prochain, ce qui ne sera malheureusement pas le cas des trois dernières soirées du Festival. Je n’ai pas bien compris pour quelle raison les équipes techniques de Radio France avaient plié bagage en milieu de semaine. Les fameuses restrictions budgétaires ?
Dommage en tout cas que n’ait pas été capté le très singulier concert de mercredi, où le compositeur britannique Gabriel Prokofiev (1975) faisait entendre deux de ses oeuvres – le concerto pour platines n°2 avec le DJ Mr. Switch, et Beethoven9 Remix – et réservait aux spectateurs de Montpellier la surprise de dire, dans un français qui parfois lui résistait, le texte du célébrissime conte pour enfants de son grand-père Serge, Pierre et le Loup. Dernière prestation aussi pour l’Orchestre national de Montpellier, très sollicité cet été, élégamment dirigé par Christopher Warren-Green.

Doublé final : Benjamin, Maxim et les Ecossais

Vraiment il y a de quoi râler sur l’absence de micros pour les deux concerts finaux: une affiche pourtant exceptionnelle, le Scottish Chamber Orchestra venu tout exprès à Montpellier, Maxim Emelyanychev qui réinvente tout ce qu’il dirige, sans céder aux excès de certains de ses contemporains plus médiatisés (Prétention) et Benjamin Grosvenor qui, dans les 4ème (jeudi) et 3ème (vendredi) concertos de Beethoven, nous fait rendre les armes. Dans le 4ème, il jouait de surcroît les cadences de Saint-Saëns, plutôt inattendues.

En bis, Benjamin Grosvenor annonçait un « Irish song », le très célèbre – au Royaume Uni ! – O Danny Boy transcrit par Percy Grainger.
Une conclusion en beauté du Festival 2022 : Bilan à la hausse (le détail ici)
* Les premiers mots de la chanson de Charles Aznavour « Je m’voyais déjà«