Actualisation

Collectionneur impénitent je suis et je reste. Je ne parviens pas à me contenter d’une discothèque tout numérique. Tant qu’il y a encore des CD et des DVD, surtout lorsqu’ils sont rassemblés en coffrets (avant disparition ?), je suis preneur.

J’ai fait ces derniers temps quelques achats – neufs ou occasion – qui me semblent induire une actualisation de certains articles.

Etudes

Il y a plus de deux ans, j’avais écrit un article – Hautes études – en relation avec une discographie établie par la revue Gramophone des deux cahiers d’Etudes de Chopin. Entre temps de nouveaux disques sont parus et j’en ai découvert d’autres que j’ignorais, comme celui que le festival d’Auvers-sur-Oise faisait enregistrer à Jean-Frédéric Neuburger à tout juste 20 ans en 2006

Et chemin faisant, je trouve ceci de prodigieux sur YouTube, Daniil Trifonov, 20 ans lui aussi, à l’époque du concours Rubinstein de Tel Aviv

Et puis il y a eu ce disque de Yuncham Lim, dans sa vingtaine triomphante lui aussi)

Ce disque a obtenu toutes les récompenses possibles. Une première écoute rapide ne m’avait pas vraiment passionné : tout me paraissait un peu « trop », trop vite, trop uniforme, trop purement virtuose. Et à la réécoute je lui trouve finalement de très belles qualités.

Il y a aussi cette réédition – enfin – des Chopin du pianiste chinois naturalisé britannique Fou Ts’ong (1934-2020)

Saint-Saëns

À l’occasion du centenaire de sa mort, en 2021, j’avais consacré une série d’articles à Saint-Saëns, en particulier à ses concertos pour piano (lire Saint-Saëns #100)

J’y parlais déjà du premier volet des concertos enregistrés par le fils – Alexandre – et le père – Jean-Jacques Kantorow.

Ce n’est que récemment que j’ai pu acquérir les 2 CD. Indispensables évidemment !

Il y a surtout un disque que j’avais oublié dans ma recension, mais mentionné en bonne place en rendant hommage à Nelson Freire (1944-2021)

Des nouvelles de Carl

C’est un chef, violoniste à l’origine, dont j’ai quelquefois parlé ici avec admiration, Carl von Garaguly (1900-1984) pour les seuls enregistrements que j’avais trouvés de lui, Sibelius… et Johann Strauss !

Je viens de trouver sur IStore, en téléchargement uniquement donc, une formidable 2e symphonie de Nielsen enregistrée à Copenhague (avec un orchestre qui n’existe pas, sans doute l’orchestre de la radio danoise sous un pseudonyme !)

Puisque nous sommes encore dans l’année Strauss (Un bouquet de Strauss), rappelons cette merveille. Il faut écouter la liberté, la souplesse, dont use sans économie le chef qui n’a pas oublié ses racines hongroises.

Chansons tristes

Il y a tout juste un mois, j’évoquais les chansons tristes que j’aime écouter pour leur effet bienfaisant, aussi paradoxal que cela puisse paraître. Je dois y ajouter une séquence qui m’émeut profondément quand je la revois, cette dernière rencontre entre deux amis, Serge Lama et Nana Mouskouri autour d’une chanson – Une île – que j’aurais dû ajouter à ma première liste

Et puis comme toujours mes humeurs, bonnes ou moins bonnes, dans mes brèves de blog

Les sorties de la rentrée

Jean-Marie Leclair enfin

J’aurais pu en faire un épisode de ma série La découverte de la musique. Ce fut l’un de mes premiers disques « baroques » :

Plus personne ne sait qui était Annie Jodry (1935-2016) ni son mari le chef d’orchestre Jean-Jacques Werner (1935-2017), plus personne ne sait qu’il y eut, en France, des pionniers qui firent tant pour la redécouverte et la diffusion d’un immense répertoire baroque et classique (Jean-François Paillard, Paul Kuentz…)

Stéphanie-Marie Degand signe une intégrale (la première française ?) des concertos pour violon de ce très grand compositeur – Jean-Marie Leclair -dont je ne comprends toujours pas qu’il soit resté si peu joué, enregistré, étudié.

Je connais la violoniste, de plus en plus souvent cheffe d’orchestre, depuis quelques lustres, depuis des séances mémorables à Liège où, de et avec son violon, elle enflamma autant l’Orchestre philharmonique royal de Liège que des publics de tous âges.

La flûte enchantée

J’ai manqué son concert à Paris mercredi dernier – mon camarade de Bachtrack est resté sous le charme ! – mais comme Radio France a eu la bonne idée d’en faire un artiste en résidence pendant cette saison, je saisirai d’autres occasions de le voir et l’écouter.

Je n’ose plus dire depuis quand je connais Emmanuel Pahud. En tout cas c’est un ami d’au moins trente ans !

En juillet 2017, Emmanuel Pahud était mon invité au festival Radio France.

Et ça m’a fait tout drôle que Warner lui consacre déjà une boîte de 14 CD comme on le fait d’ordinaire pour un artiste en fin de carrière ou décédé !

Eh oui ! Emmanuel a déjà 55 ans, mais il ferait aimer la flûte à la terre entière. Et il n’est pas près d’arrêter de jouer ni de tourner.

Emmanuel a ce quelque chose de rare qu’ont très peu d’artistes : quelle que soit l’oeuvre qu’il joue, où qu’il se produise, il capte instantanément l’attention du public, par son comportement, son rayonnement et bien sûr le son vraiment magique de sa flûte.

Un coffret passionnant à acquérir évidemment au plus vite : noter évidemment la variété du répertoire, et la place de la création contemporaine !

CD 1 Vivaldi Concertos (Tognetti/Australian Chamber Orchestra

CD 2 Telemann Concertos / Bach concerto brandebourgeois 5 (Kussmaul/Berliner Barocksolisten)

CD 3-4 Bach Suite n°2 / CPE Bach, Benda, Frédéric II, Quantz concertos (Pinnock, Potsdam Akademie)

CD 5 Devienne, Gianella, Glück, Pleyel, Hugot (Antonini, OC Bâle)

CD 6 Devienne, Danzi, Pleyel Symph.concertantes (Leleux, OC Paris)

CD 7 Mozart Concertos flûte, concerto flûte et harpe (M.P.Langlamet, Abbado, Berlin Phil.)

CD 8 Mozart Symph.concertante, M.Haydn, L.Hoffmann concertos (Schellenberger, Haydn Ensemble)

CD 9 Une nuit à l’opéra arrangements Verdi, Tchaikovski, Weber, Mozart, Bizet (Nezet-Seguin, Rotterdam)

CD 10 Hersant, Saint-Saëns, Chaminade, Poulenc, Fauré (Leleux, OC Paris)

CD 11 Nielsen (Rattle, Berlin Phil.), Khatchaturian, Ibert concertos (Zinman, Tonhalle)

CD 12 Penderecki, Reinecke, Busoni, Takemitsu (Repusic, radio Munich)

CD 13 Dalbavie, Jarrell, Pintscher concertos/créations (Eötvös, Rophé, Pintscher / OP Radio France)

CD 14 Gubaidulina Musique flûte (Rostropovitch, London Symphony), Desplat Pelléas et Mélisande (Desplat, Orchestre national de France)

La jeunesse de Mikhaïl P.

J’aurais pu le citer dans mon article Comment prononcer les noms de musiciens. Son nom s’écrit : Plet-nev, et se prononcer Plet-nioff. Mikhaïl Pletnev est d’abord un extraordinaire pianiste, avant d’être un personnage contesté, contestable. Et c’est ce que démontre ou rappelle ce coffret de 16 CD qui réunit pour la première fois les enregistrements de Mikhail Pletnev, réalisés dans les années 80 pour Virgin Classics, après sa victoire au Concours Tchaïkovski en 1978.

CD 1-2 Scarlatti Sonates

CD 3-4 Haydn sonates et concertos

CD 5-6 Mozart concertos 9,20,21,23,24 (Deutsche Kammerphilharmonie)

CD 7 Beethoven sonates 8,21,23

CD 8 Chopin sonate 2, scherzo 2, 4 nocturnes, barcarolle

CD 9 Brahms sonates clarinette (Michael Collins)

CD 10 Moussorgski Les tableaux d’une exposition, Tchaikovski/Pletnev La belle au bois dormant

CD 11-14 Tchaikovski oeuvres pour piano, Concertos 1-3, Symphonie 6

CD 15 Scriabine Préludes

CD 16 Rachmannov Concerto piano 1, Rhapsodie Paganini (Fedosseiev, Philharmonia)

Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’aucune des interprétations de Pletnev ne peut laisser indifférent, dans Scarlatti, comme dans Mozart ou Moussorgski…

Humeurs et bonheurs du jour à suivre sur mes brèves de blog !

Fleurs de Paavo

Le 25 janvier 2012 disparaissait l’un des chefs les plus étonnants du XXe siècle, le Finlandais Paavo Berglund né à Helsinki le 14 avril 1929.

C’est un chef qu’on a découvert un peu sur le tard en France mais qui m’accompagne depuis longtemps dans le répertoire dans lequel sa nationalité lui a valu d’être cantonné au disque, alors qu’au concert il dirigeait autre chose que du Sibelius !

Warner vient de publier l’intégrale de ses enregistrements réalisés pour EMI et Finlandia, ce qui nous vaut trois fois les symphonies de Sibelius !

D’abord un souvenir personnel, c’était à Londres à la fin des années 80 : Berglund dirigeait le London Symphony au Barbican Center, un programme costaud – la 6e symphonie de Sibelius, le concerto en sol de Ravel avec Cécile Ousset, et la 2e de Brahms ! – J’avais été frappé par une particularité de sa gestique : Berglund était gaucher manifestement, puisqu’il tenait sa baguette dans la main gauche et faisait donc l’inverse de ses confrères. Je l’ai revu des années plus tard à la Cité de la Musique (avant l’ouverture de la Philharmonie) à la tête de l’Orchestre de chambre d’Europe, avec lequel il venait d’enregistrer sa troisième intégrale des symphonies de Sibelius. Il avait, entre autres, dirigé les 6e et 7e symphonies, en les enchaînant sans interruption ni applaudissements, en ayant dit quelques mots auparavant pour expliquer la logique de cet enchaînement, à vrai dire très convaincant.

Sibelius, comme les autres grands symphonistes, se prête à toutes les interprétations, les uns insistant sur sa modernité – la 4e symphonie ! -, les autres sur le post-romantisme de ses premières symphonies, certains recherchant la fusion des timbres, d’autres au contraire mettant en valeur une écriture qui procède par superposition de strates sonores. Mais il est vrai que le Sibelius de Berglund a toujours figuré au coeur de ma discothèque « nordique », et qu’on n’en a jamais fini de découvrir les singularités de ses versions successives.

Mais on peut regretter la timidité ou le manque de curiosité de ses éditeurs qui ont négligé tout le répertoire non nordique que Berglund aimait diriger : pourquoi, dans ce coffret, cet oubli des symphonies de Brahms captées avec l’Orchestre de chambre d’Europe (alors que les Sibelius contemporaines y figurent) ?

En revanche, j’ignorais que le chef finnois eût enregistré la symphonie et les Variations symphoniques de César Franck, un inédit en CD !

YouTube nous permet de retrouver des documents rares, comme ce 2e concerto de Rachmaninov joué en 1986 par Jorge Bolet, Paavo Berglund dirigeant l’orchestre de la BBC écossaise.

ou encore cette 4e symphonie de Tchaikovski, captée en 1999, avec l’orchestre royal du Danemark dont il fut le directeur musical de 1992 à 1998.

C’est avec ce même orchestre qu’il a enregistré une intégrale, qui fait toujours référence, des symphonies de Carl Nielsen :

Mascarades

Un bon Bedos

Déjà je n’avais pas suivi, ni même compris, certaines des critiques de son film La Belle époque, sorti il y a trois ans. J’en ai fait autant pour le quatrième long-métrage de Nicolas Bedos Mascarade, que je sors de voir dans la même salle adamoise*.

D’accord, c’est trop long, c’est trop touffu, trop de répliques, de vacheries, de bons mots, trop de références, mais c’est du Nicolas Bedos ! Oui aucun personnage n’est sympathique, oui c’est cynique, et alors ? C’est un film, pas un reportage sur la Côte d’Azur ! Et quand même une sacrée bande de comédiens, sacrément bien servis par le réalisateur, à commencer par les femmes, Isabelle Adjani qu’on craint d’abord de voir comme une caricature d’elle même, et qui ferait oublier Gloria Swanson dans Sunset Boulevard, Marine Vacth, tout simplement exceptionnelle. Et Pierre Niney qu’on aime, comme on l’aime dans tout ce qu’il fait. On n’arrive pas à croire qu’il soit un parfait salaud. Donc ne lisez pas les critiques, profitez de ce week-end bien automnal pour aller au cinéma (les salles sont tristement vides)

Lermontov et Khatchaturian

En musique, le titre que Bedos a donné à son film évoque pour moi deux oeuvres, deux compositeurs.

Aram Khatchaturian (1903-1978) d’abord et la musique de scène qu’il compose en 1941 – à l’occasion du centenaire de la mort de l’écrivain Mikhail Lermontov, pour la pièce Mascarade. De cette musique de scène est restée une valse à flonflons qui a beaucoup fait pour la célébrité du compositeur arménien.

Une seule référence pour cette suite, Kirill Kondrachine.

L’opéra de Nielsen

Maskarade, c’est aussi un opéra du Danois Carl Nielsen (1865-1931). La langue limite évidemment la diffusion de l’oeuvre, mais la musique y est dense. Et la version récente et native de Michael Schønwandt en est la référence.

L’ouverture en est brillante et festive :

* adamois : relatif à la ville de L’Isle-Adam, charmante commune du Val d’Oise qui présente la particularité d’être administrée sans discontinuer depuis 1971 par la même famille princière, les Poniatowski, d’abord Michel, compagnon de route et ministre de Giscard, puis son fils Axel, et le petit-fils Sébastien, réélu sans difficulté en 2020.

Menuhin ou le chef oublié

En 2016, à l’occasion du centenaire de sa naissance, on a abondamment célébré Yehudi Menuhin (lire Quelque chose de Menuhin), Menuhin le violoniste.

Et à peu près complètement occulté Menuhin le chef d’orchestre !

Mozart

Dans le numéro de juin de Diapason, c’est pourtant Yehudi Menuhin chef d’orchestre qu’Hugues Mousseau a retenu pour son papier très documenté sur l’interprétation et la discographie d’un tube du répertoire d’orchestre, la symphonie n°41 dite « Jupiter » de Mozart.

Hugues Mousseau écrit ceci : « Menuhin trouve dans le Sinfonia Varsovia (Virgin, 1989) un ensemble servant à merveille l’effervescence de son approche. À un Allegro vivace dont la virulence prend appui sur une imparable pureté de style, répond un Andante cantabile aux contours fuyants, exempt de cette componction dans laquelle l’engluent tant de chefs. Après un Menuetto qui captive par sa rumeur de plein air, le Molto allegro tient toutes les promesses du premier mouvement : il exulte, rayonne, Menuhin y exalte l’esprit des Lumières. »

On retrouve les mêmes qualités, le même esprit dans une série magnifique d’enregistrements (ouvertures, symphonies 35 à 41, concertos) réalisés par Yehudi Menuhin à la tête de l’Orchestre de chambre de Lausanne et du Sinfonia Varsovia. Dans un coffret heureusement disponible.

À 79 ans, Yehudi Menuhin n’avait rien perdu de cette vision lumineuse, juvénile, de Mozart comme en témoigne ce rare document de concert :

Schubert

J’ai déjà évoqué les deux intégrales des symphonies de Schubert, gravées à vingt d’ans d’intervalle, qui, j’en suis sûr à peu près certain, tiendraient les premières places lors d’une écoute comparée à l’aveugle (lire Schubert à Santorin)

« …d’autres pépites de ce coffret ravivent le souvenir d’un musicien – Yehudi Menuhin – qui m’a toujours plus convaincu comme chef.. que comme violoniste (en tous cas dans les trente dernières années de sa carrière). Notamment dans une intégrale des symphonies de Schubert, gravée dans les années 60 avec la crème des musiciens londoniens (réunis sous l’appellation de Menuhin Festival !).
Je possède et connais nombre d’intégrales de ces symphonies (presque toutes ?). Je me demande si celle-ci (à ne pas confondre avec celle que Menuhin a faite, vingt ans plus tard, avec le Sinfonia Varsovia) n’est pas tout simplement idéale : juvénile, tendre, vraiment romantique dans les premières symphonies, et que tout cela chante, dans des tempi parfaitement équilibrés. Qu’on en juge :

Là où tant de chefs plombent la 4ème symphonie – impressionnés par son surnom de Tragique ? Menuhin, des années avant Harnoncourt et ses audaces, fait virevolter le troisième mouvement, un authentique scherzo

Dans la 9ème symphonie, elle aussi trop souvent longue, et si peu divine, sous maintes baguettes illustres (cf. les « divines longueurs » dont l’aurait gratifiée Schumann), on entend ici un 1er mouvement qui chante et vit dès la première phrase du cor et s’anime prodigieusement pour ne jamais laisser retomber l’intérêt.

Retour à la première symphonie, et à son 2ème mouvement, un authentique andante schubertien, qui avance d’un bon pas, danse et musarde dans l’insouciance

51X1LPGVuFL
515cMgEjv9L

La seconde intégrale avec le Sinfonia Varsovia est du même niveau… elle est devenue introuvable !

Beethoven

Menuhin dirigeant Beethoven, c’est l’un de mes grands souvenirs du Festival Radio France à Montpellier en 1996. Pour les 80 ans du violoniste/chef, invitation lui avait été faite de diriger l’intégrale des 9 symphonies avec le Sinfonia Varsovia.

Intégrale splendide parue d’abord sous étiquette IMG, puis reprise dans la collection Apex. Devenue elle aussi introuvable !

Même pour le 250ème anniversaire de la naissance de Beethoven (lire Beethoven 250) personne n’a songé à les rééditer

Nielsen, Vaughan-Williams, Wagner…

Mais Lord Menuhin ne s’est pas arrêté aux grands classiques.

Menuhin a laissé des versions – bien entendu jamais citées nulle part ! – éloquentes, creusées, chaleureuses, de deux monuments si difficiles à bien réussir, la Siegfried Idyll de Wagner et la Nuit transfigurée de Schoenberg.

Quand Yehudi Menuhin se met à Dvořák, il donne l’une des versions les plus inspirées – et Dieu sait si les références abondent ! – de la 8ème symphonie (la Sérénade pour cordes n’est pas mal non plus)

Pour celui qui peut se targuer d’avoir enregistré son concerto sous la baguette du compositeur,

Elgar n’a pas de secret. Il donne des deux symphonies des versions puissamment lyriques, mais évitant tout empois victorien.

Alors ? Menuhin chef négligeable, médiocre ?

Peut-on demander à Warner de nous redonner, dans un coffret complet, ces trésors qui, à quelques exceptions près, dorment dans les archives ou ne se trouvent qu’au compte-gouttes chez des vendeurs de seconde main ?

Le beau portrait discographique qui a été réalisé en 2016 pour le centenaire du violoniste serait enfin complété.. et justifié !

Marché de printemps

J’ai quelques amis fous… de musique et surtout de disques, vinyles et CD. J’en ai d’autres qui ont numérisé toute leur discothèque. J’ai adopté, pour ma part, une position… centriste ! Tout est affaire de place et d’utilité.

J’ai donné l’essentiel de mes 33 tours, n’en conservant que ceux qui avaient une valeur affective ou un caractère de rareté et qui n’ont pas été reportés en CD. Quant aux CD, j’adopte la même attitude. Comme la mode est, depuis quelques années, chez les majors à la réédition en coffrets exhaustifs, en général bien documentés, je n’hésite pas à libérer les rayons de ma discothèque.

Passage culturel

Durant le « pont » de l’Ascension, je suis passé par Cholet, aimable chef-lieu d’arrondissement dont je ne connaissais que les… mouchoirs, où j’ai découvert, en plein centre ville, au rez-de-chaussée de l’ancien théâtre, une belle et grande surface culturelle, le Passage culturel

Et un rayon disques classiques qui en remontrerait à plus d’une FNAC…où j’ai trouvé, à prix cassé, quelques galettes qui m’avaient échappé.

Le disque d’Olivier Latry a un intérêt désormais historique, puisque c’est le dernier à avoir été enregistré sur les grandes orgues de Notre-Dame de Paris, avant l’incendie de la cathédrale le 15 avril 2019 !

Melomania

Les Parisiens, privés de leurs grandes « surfaces culturelles » pour cause de confinement, devraient être plus nombreux à fréquenter le seul disquaire spécialisé dans le classique dans la capitale, l’incontournable Melomania, situé au 38 boulevard Saint Germain, Paris 5ème.

On a toujours des chances d’y trouver le CD introuvable, des centaines de belles occasions, des imports japonais, des DVD jamais vus ailleurs.

Où l’on s’aperçoit que les chefs français ne sont pas les plus manchots pour diriger le répertoire classique viennois (mais Jean-Jacques Kantorow et Emmanuel Krivine ont en commun d’avoir été (EK) et d’être encore (JJK) des violonistes de premier rang… et d’avoir souvent enregistré ensemble !)

Martinon et Mackerrras

Les mêmes amis que je citais au début de ce billet lancent volontiers des discussions, parfois interminables, sur les mérites comparés de tel chef, telle version d’un chef-d’oeuvre, tel incunable. Je rentre rarement dans la mêlée, et je m’amuse le plus souvent de ces échanges parfois vifs, tranchés, définitifs, surtout lorsqu’ils proviennent de gens beaucoup trop jeunes pour avoir jamais entendu « en vrai » les chefs qu’ils révèrent ou détestent. Mais c’est la grande vertu du disque, et aujourd’hui de tous les documents disponibles en numérique, que d’abolir le temps et de nous rendre familiers, voire intimes, des interprètes que nous n’avons jamais connus.

Et c’est la grande vertu de ces débats – en général sur Facebook – que d’attirer l’attention – la mienne en tout cas – sur des versions qu’on a sinon oubliées, du moins un peu négligées.

Tom Deacon nous lançait récemment sur les grandes versions des symphonies d’Elgar, et chacun de citer les évidents Boult et Barbirolli. Jusqu’à ce que T.D. nous signale les introuvables versions de Charles Mackerras gravées pour Argo.

Des disques que je me rappelle très bien avoir eus dans ma discothèque… et qui en ont disparu, conséquence probable d’un déménagement.

Autre débat récent, à propos d’un Boléro de Ravel dirigé par Riccardo Chailly, diffusé ce dimanche sur Arte. Soporifique, sans élan, j’en passe et de meilleures ! Et plusieurs de citer comme une référence, l’exact contraire de Chailly, la version que Jean Martinon a gravée à Chicago en 1966, republiée dans un coffret RCA/Sony où tout est passionnant (détails à voir ici)

Parmi les pépites que contient ce coffret, j’ai envie de distinguer une flamboyante 2ème suite de Bacchus et Ariane de Roussel et une véritablement « inextinguible » 4ème symphonie de Nielsen. Orchestre phénoménal, et prises de son exceptionnelles.

La petite histoire (I) : un grand chef

Ce blog va prendre quelques vacances comme son auteur, abandonner pour un temps les sujets sérieux (cf. La bande des quatrepour prendre la forme d’un bêtisier nourri de petites histoires vécues, d’à-côté de la vie musicale.

Il y a… plus de trente ans, travaillant à la Radio suisse romande, j’avais, entre autres fonctions, la charge d’organiser quelques-uns des concerts de l’Orchestre de la Suisse romande et je poussais le scrupule jusqu’à aller moi-même accueillir à l’aéroport de Genève les chefs et/ou les solistes que j’avais engagés.

Je n’étais pas peu fier qu’un jeune chef finlandais – dont j’admirais la discographie – ait accepté mon invitation à venir diriger, pour la première fois, la phalange genevoise. Je regardai attentivement sa photo, dans l’un de ses disques, pour être sûr de le reconnaitre à son arrivée à Cointrin. Faut-il préciser qu’internet, les téléphones portables, n’existaient pas.. ?

Je m’en fus attendre Okko KamuL’avion arriva avec retard et déversa son flot de passagers, où je devais repérer un géant blond venu d’Helsinki.

R-13177602-1549879177-3279

J’eus beau scruter, je ne vis personne qui ressemblât à mon  chef. J’en étais à déduire qu’il avait manqué son avion et m’apprêtais à repartir à la Radio, lorsque j’aperçus à l’autre bout du hall des arrivées quelqu’un qui semblait attendre. J’abordai cet homme petit (1m70 tout au plus), barbu, engoncé dans un caban marin, pour lui proposer mon aide. Il me remercia, me dit qu’il allait prendre un taxi…  Quitte à paraître ridicule, je me hasardai à lui demander s’il ne s’appelait pas, par hasard, Okko Kamu.

C’était bien lui… le géant finlandais que je m’étais imaginé.

gettyimages-875770492-612x612

Nous rîmes de bon coeur lorsque je lui avouai ma méprise  et m’excusai de l’attente que je lui avais imposée. Il me dit ce jour-là – et je l’ai souvent vérifié depuis – que les chefs d’orchestre finlandais ne font pas dans la demi-mesure question taille : ils sont petits ou grands, mais pas entre les deux !

Pourtant ce n’était pas la première fois que je voyais un chef d’orchestre célèbre qui n’était grand que par le talent mais pas par la taille : Karajan, Bernstein (1m70), Barenboim (1m68), Mahler atteignait 1m63, Toscanini… 1m53 !

Des membres de l’équipe du Festival Radio France me faisaient la même remarque à propos de Santtu-Matias Rouvali, ils le voyaient plus grand qu’il n’est en réalité.

Erreur
Cette vidéo n’existe pas

(Santtu-Matias Rouvali répète l’ouverture de Maskarade de Nielsen avec l’orchestre de Tampere le 25 juillet dernier à Montpellier).

Les habitués de l’Orchestre philharmonique de Radio France vérifient, eux aussi, avec Mikko Franck qu’Okko Kamu, dans le hall de l’aéroport de Genève, avait vu juste : le talent d’un chef n’a que faire de sa taille !

 

 

Etoiles du nord

J’ai aimé retrouver l’atmosphère si particulière de la Finlande (lire Au coeur de la Finlande), tout ce que j’avais découvert en décembre 2005, lorsque, à l’invitation du gouvernement finlandais, j’avais pu passer une semaine à Helsinki à l’occasion du Concours Sibelius (dont la lauréate, cette année-là, fut la jeune violoniste russe Alina Pogostkinaque j’aurais le bonheur d’inviter à trois reprises à Liège : en 2008 avec Paul Daniel, Beethoven et Vaughan Williams « The Lark ascending », en janvier 2011 pour les 50 ans de l’OPRL, et en novembre 2011 avec Domingo Hindoyan et le concerto de Korngold)

16

Helsinki en décembre, c’est tout au plus quatre heures de lumière du jour, nuit noire dès 15 h, dîner de très bonne heure, et plus personne dehors le soir venu. Le fonctionnaire du ministère des affaires étrangères qui me « pilotait », avait organisé mon planning de rencontres et de visites, me disait, pince-sans-rire : « Vous pouvez constater que les distractions sont rares ici : si on ne veut pas boire de la bière, il nous reste le chant choral. Dans mon bâtiment au ministère, il y a une chorale par étage ».

Il avait oublié la distraction nationale : le sauna (le seul mot finnois qui a fait florès dans toutes les langues du monde). En face de mon hôtel se trouvait la magnifique piscine art déco Yrjönkatu, plusieurs bassins entourés de plusieurs saunas et hammams à différentes températures. Après les journées chargées qu’on m’avait concoctées, et avant les concerts du soir, je visitais avec plaisir l’établissement, où j’eus la surprise de retrouver, transpirant sur le même banc de sauna, le grand danseur et chorégraphe, longtemps directeur du Ballet national de Finlande, Jorma Uotinenrencontré vingt ans plus tôt à Thonon-les-Bains à l’occasion d’un concours international de Danse organisé par la regrettée Roselyne Gianola, dont il était l’hôte d’honneur. Le monde est petit…

bc1b303474bf01346ac3949ced7214bb.jpg

Et puis il y a la langue finnoise, sa musique si particulière, qui rappelle, en plus doux, le hongrois, les deux idiomes se rattachant au groupe dit des langues finno-ougriennes, qui ont leurs racines en Asie centrale, et qui ont très peu en commun avec les autres langues européennes. Impossible de comprendre une conversation simple, même de demander son chemin ou de commander un menu au restaurant (qui se dit ravintola). C’est un puissant stimulant pour apprendre, s’imprégner d’une langue…

Six mois après ce séjour hivernal à Helsinki, je revins dans ce pays, la capitale bien sûr mais surtout la Caréliel’été et ses nuits blanches, la maison et les paysages de Sibelius… J’y reviendrai.

Atterrissant jeudi à Tampere, un petit aéroport aménagé avec ce goût caractéristique des designers scandinaves, je retrouvai instantanément les sensations éprouvées treize ans plus tôt à Helsinki. Nuit noire à 16 h, ciel plombé chargé de bruine, Un hôtel moderne, une tour de 25 étages.

IMG_9969

IMG_9968

La directrice générale de l’orchestre de Tampere s’excuse presque de cette triste météo, à cette époque de l’année c’est plutôt la neige et le manteau de lumière qui recouvre la ville. Après la répétition (voir Le Goncourt et la Finlande), nous partons dîner – il est plus de neuf heures du soir ! – dans un restaurant tournant resté ouvert tout exprès pour nous, au sommet de la tour Nasinneula, à 125 m de haut. Atmosphère irréelle, la ville en-dessous émerge par intermittences de la brume. Saumon, civet de renne, genièvre. Cuisine roborative, relevée. On a chaud au corps et au coeur.

sd1pazbyRKy9O7niffSWYg

Vendredi soir, le concert est à 19 h (18 h heure de Paris), les deux soirées du 9 et du 10 novembre sont hors abonnement, elles ont été prises d’assaut. Carmina Burana fait partie de ces oeuvres si populaires qu’elles remplissent systématiquement les salles… sur un malentendu.

IMG_0030

IMG_0033Ce public nouveau, nombreux, très jeune ce soir dans la superbe salle de concert de Tampere, ne connaît de l’oeuvre de Carl Orff que le début et la fin.

https://www.youtube.com/watch?v=dLOk8nHimlA

Il va découvrir une oeuvre qui, sous la simplicité apparente de ses rythmes et de ses mélodies, est plus complexe et difficile qu’on ne l’imagine, en particulier pour les forces chorales – vendredi soir ils étaient près de 200 sur scène, trois choeurs et un choeur d’enfants rassemblés – et un challenge pour le chef. Avec Santtu-Matias Rouvali, j’ai eu le sentiment d’entendre d’une oreille neuve une oeuvre que le jeune chef finlandais dirigeait pour la première fois.

Autre surprise pour le public, les mélodies avec orchestre de Richard Strauss programmées en première partie, avec le baryton et la soprano solistes de Carmina Burana. Une formidable idée de Santtu-Matias Rouvali et une belle occasion d’entendre les moirures, les couleurs chaudes et la parfaite homogénéité des pupitres de l’orchestre philharmonique de Tampere. Bonheur sans mélange.

IMG_0042

IMG_0039

Deux beaux doubles CD à conseiller :

713iNUO+B6L._SL1200_

71yFAHrfJCL._SL1200_

Les images de Tampere, la deuxième ville de Finlande, à voir ici : Le monde en images : Tampere

L’autre Herbert

J’en ai parlé récemment (lire Retour chez Felix et Dresde, les indispensables), je déguste à petit feu sa toute récente intégrale des symphonies de Beethoven enregistrée précisément avec l’orchestre du Gewandhaus de Leipzig dont il fut le directeur musical de 1996 à 2005. Je ne l’avais pas vu en concert depuis mes lointaines années suisses.

Herbert Blomstedt – 90 ans depuis le 11 juillet 2017 – dirigeait hier soir l’Orchestre de Paris à la Philharmonie de Paris (trois ans quasiment jour pour jour après son inauguration) dans un programme idéal : 39ème symphonie de Mozart, 3ème symphonie de Bruckner !

IMG_4189Ce fut d’abord une belle ovation pour saluer l’arrivée du chef toujours ingambe et fringant. Puis ce qu’on remarqua immédiatement, ce sont ces mains larges comme des battoirs, sans baguette, expressives sans effets, accordées – on le suppose puisqu’on ne voyait le chef que de dos – à un regard pétillant, inspirant.

Et Mozart comme une évidence, sans ce qui parfois irritait dans les concerts d’Harnoncourt, une volonté démonstrative – piètre souvenir à Genève il y a deux ou trois décennies des trois dernières symphonies de Mozart, qui nous avaient semblé – c’est un comble ! – ennuyeuses, interminables ! . Blomstedt a le geste alerte, une vision somme toute classique, heureuse – les interventions des clarinettes dans le menuet ! – . Du très grand art, et un orchestre de Paris transfiguré.

IMG_4190

Bruckner ensuite, avec le même sentiment d’évidence. Fluidité, justesse des tempi, équilibre idéal des masses orchestrales, homogénéité des pupitres, et comme dans Mozart, jamais de recherche d’effets, de monumentalité.

 

On aimerait être musicien d’orchestre pour avoir en face de soi un personnage aussi vivant…

IMG_4192

Revenir maintenant à la discographie de ce grand chef, que j’avoue n’avoir jamais jusqu’à présent placée en tête de mes références. Et pourtant, ses récents Beethoven et Bruckner, et encore bien d’autres merveilles… A réécouter d’urgence.

71OUNpRE86L._SL1200_

71xBkP2ycWL._SL1500_

51h6+pjKFfL

Un coffret très représentatif du répertoire et de l’art du chef américano-suédois, des enregistrements de la période où Blomstedt était le directeur musical de l’orchestre de San Francisco (1985-1995).

71OSQVWJgZL._SL1200_Blomstedt a réalisé deux intégrales des symphonies de Nielsen, l’une pour Decca avec San Francisco justement, l’autre pour EMI/Warner avec l’orchestre de la radio danoise. On a une vraie préférence pour cette dernière.

718x-EXXqNL._SL1200_

 

Une famille formidable

10472314lpw-10472313-article-jpg_4585123

C’est un peu notre grand-mère à tous qui s’en est allée cette nuit. La doyenne des comédiens français (et des Comédiens-Français !), Gisèle Casadesus est morte à l’âge de 103 ans, nous l’aimions bien cette délicieuse vieille dame à l’élégance si naturelle.

Je ne l’ai pas connue directement, mais je connais bien plusieurs membres de cette immense famille, au patronyme renommé depuis des générations, les Casadesus.

Commençons par les descendants directs de la défunte :

nee-en-14_article_landscape_pm_v8(Photo de famille prise à l’occasion du centième anniversaire de Gisèle Casadesus)

Le plus célèbre des quatre enfants de Gisèle est – à droite sur la photo – Jean-Claude Casadesus, l’âme et le patron incontesté de l’Orchestre National de Lille durant quarante ans.

Quelques souvenirs récents avec cet éternel jeune homme, un beau concert à Montpellier en juillet 2014 (Inextinguible); quelques mois plus tard à mon invitation il dirigeait l’Orchestre National de France pour le Grand Echiquier spécial d’hommage à Jacques Chancel en janvier 2015. Et encore à des concerts d’autres orchestres et d’autres chefs, où je le vois parfois accompagné par son jeune frère compositeur Dominique Probst (à gauche sur la photo de famille)

Je n’oublie pas l’inauguration en janvier 2013 de la toute nouvelle salle du Nouveau Siècle à Lille, un projet porté à bout de bras par J.C. Casadesus, et un programme qui donnait à entendre La Voix humaine de Poulenc, interprétée – on restait en famille – par la fille du chef, Caroline Casadesus ! Qui, elle-même, a été mariée avec le violoniste de jazz Didier Lockwood.

Comme par hasard, les deux fils de Caroline sont aussi musiciens, tombés dès leur plus jeune âge dans le bain du jazz (influence du beau-père Didier Lockwood ?) et du classique. Je me rappelle très bien le choc éprouvé un dimanche matin dans Thé ou caféil y a une petite dizaine d’années, à découvrir Thomas et David Enhco, l’un au piano, l’autre à la trompette. Depuis, nos chemins n’ont cessé de se croiser, et ils font honneur à la dynastie familiale (lire Musique sans protection).

D’une autre branche des Casadesus, on connaît bien sûr les pianistes Robert, Gaby (sa femme), et Jean (leur fils). J’ai raconté comment j’avais eu l’honneur de connaître Gaby Casadesus (Tout sur Robert). Le legs discographique de ces pianistes magnifiques est heureusement réédité (même si ce coffret n’est pas exhaustif)

61mlfe1tuol

Autres figures musicales illustres de la famille : Marius, fils du patriarche Luis, et oncle de Gisèle et Robert, génial faussaire, qui a fini par avouer, en 1977, être le véritable auteur d’un concerto pour violon attribué à …Mozart, qu’il disait avoir redécouvert en 1931.

Marius a eu un fils, Gréco Casadesus, avec qui j’ai été en contact dans une circonstance bien particulière.

Pour célébrer les 50 ans de la fondation officielle en 1960 de l’Orchestre de Liège – devenu Orchestre philharmonique royal de Liège – j’avais imaginé, avec la complicité de l’éditeur Cypresde rééditer en 2010 la totalité des enregistrements commerciaux réalisés par l’orchestre des années 60 à 2009. Un coffret de 50 CD (vendu 50 €). Il fallait évidemment l’accord des interprètes eux-mêmes, des différents labels, et de leurs directeurs artistiques. Il se trouve que les premiers disques commerciaux de l’Orchestre furent enregistrés sous la baguette de Paul Straussen 1972/73, pour EMI/Pathé-Marconi qui cherchait à se développer en dehors de l’Hexagone : le directeur artistique qui réalisait là ses tout premiers enregistrements était un jeune homme de 22 ans, Gréco Casadesus, avec qui j’ai correspondu et qui, pour le livret du coffret-anniversaire, avait bien voulu livrer quelques souvenirs émouvants.

71Me0-9f8gL._SL1200_

 

On n’a pas fini de fréquenter cette grande famille d’artistes, qu’on salue affectueusement au moment où leur doyenne les quitte…