Je dois régulièrement faire des diètes de Fantastique – oui la Symphonie fantastique d’Hector Berlioz – parce que, si comme moi on aime l’oeuvre, on ne peut pas, on ne doit pas l’écouter trop souvent, distraitement. Ni au disque, ni au concert. Pour quelques bonnes surprises, combien de déceptions ! Je me rappelle ainsi les débuts avec l’Orchestre philharmonique de Berlin de Yannick Nézet-Séguin en 2010. Si j’avais eu une quelconque influence sur le choix du programme pour ces débuts, je l’aurais dissuadé de proposer la Fantastique. J’étais dans la salle, placé un peu de côté, et c’était assez spectaculaire de voir le hiatus entre la gestique et les intentions pourtant très claires du chef et le rendu d’un orchestre qui semblait comme « résister » à sa baguette.
Le disque vient de sortir. Si je devais faire une toute petite réserve par rapport à l’enthousiasme éprouvé il y a deux ans en concert à la Philharmonie de Paris, ce serait justement qu’il manque un peu de l’excitation du « live ». Mais qu’on prenne vraiment le temps d’écouter mouvement par mouvement. Les premières mesures de la Marche au supplice, le phrasé des cordes est en soi un programme, quand les cuivres prennent place, on entend – enfin -les grincements du trombone basse (le seul autre chef chez qui on a cette même présence est Igor Markevitch, voir ci-après).
Je me suis demandé, en écrivant cet article, si je devais citer les prédécesseurs de Klaus Mäkelä qui ont enregistré la Symphonie fantastique de Berlioz. Il y a des comparaisons cruelles… mais je laisse au lecteur le soin de se faire une opinion…
Paavo Järvi (2010-2016)
Christoph Eschenbach (2000-2010)
Semyon Bychkov (1989-1998)
Daniel Barenboim (1975-1989)
Herbert von Karajan (1969-1971)
Karajan enregistre la Symphonie fantastique avec l’Orchestre de Paris le 25 juin 1970. Tout est daté dans ce film à la gloire du chef autrichien, mais l’interprétation n’est pas inintéressante
Charles Munch (1967-1968)
Historique, cet enregistrement l’est parce que c’est Charles Munch, grand berliozien devant l’Eternel, et parce que c’est le premier qu’il réalise avec le tout nouvel Orchestre de Paris, qui prend la succession en 1967 de la vénérable Société des Concerts du Conservatoire.
Ce n’est pas avec l’Orchestre de Paris, mais avec les Concerts Lamoureux qu’Igor Markevitch enregistre en 1960 une version que je tiens toujours pour l’une des plus parfaites illustrations de l’imaginaire berliozien, puisque – faut-il le rappeler – ce n’est pas une symphonie comme une autre, mais bien un vaste poème symphonique en cinq « épisodes » largement autobiographiques.
Pour moi le choix aujourd’hui est clair : la grande version moderne c’est Klaus Mäkelä, qui ne craint pas la confrontation avec ses glorieux aînés Charles Munch et Igor Markevitch.
Rencontres et émotions du jour à lire sur : brèves de blog
Nous y sommes : Maurice Ravel est né le 7 mars 1875, il y a très exactement 150 ans. Poursuivons la mini-série autour du compositeur basque et de ses oeuvres les plus connues.
Avec le Boléro et la Valse (on y reviendra), la 2e suite de Daphnis et Chloé est sans doute sa pièce symphonique la plus jouée en concert. Je préfère évoquer ici la partition intégrale de cette « symphonie chorégraphique pour orchestre et choeur sans paroles », comme est intitulée cette musique du ballet composé pour les Ballets russes et créé sur une chorégraphie de Michel Fokine, le 8 juin 1912, au théâtre du Châtelet sous la direction de Pierre Monteux. Pierre Monteux décidément abonné à toutes les créations importantes de l’époque (Petrouchka, Le Sacre du printemps…).
Les versions intégrales sont nettement moins nombreuses au disque que la seule 2e suite.
Je me rappelle encore une émission de « Disques en lice » – la défunte tribune de critiques de disques de la Radio Suisse romande – où, au terme d’une écoute à l’aveugle, la version qui dominait la confrontation était celle de… Pierre Monteux, magnifiquement enregistrée à Londres.
Charles Munch à Boston n’était pas loin…
Ernest Ansermet n’est pas à son meilleur dans cet ouvrage, mais ses héritiers – revendiqués ou non – les deux Suisses, Charles Dutoit et Armin Jordan, y sont admirables
Intéressant de confronter les versions de Jordan père (Armin) et fils (Philippe) :
La version la plus inattendue de la discographie, et peut-être la plus extraordinaire à mes oreilles, est celle du grand Kirill Kondrachine*, captée à Amsterdam en 1972, jadis rééditée dans une série devenue collector
*décédé le 7 mars 1981 à Amsterdam au lendemain d’un concert où il dirigeait la 1e symphonie de Mahler à la tête de l’orchestre de la radio de Hambourg (NDR)
La formule est schématique, mais elle traduit bien l’impression de statisme qu’on a éprouvée à l’écoute d’une interprétation qui ne manquait pas de qualités. Le National et son chef avaient déjà donné le triptyque debussyste en 2022 comme en témoigne cette captation :
J’ai pensé que c’était l’occasion de faire le point non pas sur la discographie de l’oeuvre – des centaines de versions ! – mais d’une part en comparant l’Orchestre national de France à lui-même sous les différentes baguettes qui l’ont dirigé, d’autre part en tirant de ma discothèque des versions qui m’accompagnent depuis longtemps
La Mer et le National
La fausse symphonie de Debussy est bien évidemment l’un des piliers du répertoire de l’orchestre radiophonique qui célèbre ses 90 ans d’existence cette année. Ce qui est doublement fascinant, c’est d’une part la constance dans les couleurs si françaises de « notre » Orchestre national, et d’autre part la marque qu’y impriment les différents directeurs musicaux, leurs tempéraments, et quelques invités prestigieux :
Je n’ai pas trouvé d’enregistrement disponible de La Mer sous la direction de Lorin Maazel et Charles Dutoit qui se sont succédé à la tête de l’Orchestre National entre 1977 et 2001.
Les chefs de La Mer
Souvent les versions citées comme des « références » perdent de leur superbe au fil des années et de l’accroissement de la discographie d’une oeuvre. En l’occurrence, pour La Mer de Debussy, ces fameuses références demeurent inchangées, voire insurpassées.
On ne sait pas toujours que le chef suisse, fondateur de l’Orchestre de la Suisse romande, a non seulement connu Debussy, mais le jeune homme qu’il était alors s’était même permis de suggérer au compositeur quelques corrections dans sa partition ! Le lien entre Ansermet et Debussy était tel que le programme inaugural de l’orchestre genevois était tout entier dédié à Debussy
J’ai beau la connaître par coeur, la version d’Ansermet de La Mer me paraît indépassable. Quand je dis à propos du dernier concert du National que les tempi sont trop lents, ce n’est pas seulement affaire de métronome, mais aussi et surtout de mouvement. Et Ansermet savait de qui et de quoi il parlait !
Avec d’autres moyens, et un luxe orchestral supérieur, qu’Ansermet, Pierre Boulez réalise avec Cleveland, deux fois pour Sony et DG, une version passionnante.
Les deux seules fois où j’ai eu le privilège d’entendre Karajan en concert, en 1974 à Lucerne et en 1985 à Genève, La Mer était au programme. C’est dire si le chef autrichien aimait l’oeuvre. Il en a laissé pas moins de trois versions officielles au disque.
Version 1.0.0Version 1.0.0
Ma liste n’est évidemment pas exhaustive, mais il y a ici pour l’amateur quelques heures passionnantes d’écoute en perspective !
J’invite, en particulier, à lire ce que Louis Langrée dit de la vie musicale américaine et du poids de la cancel culture qui a conduit, par exemple, les responsables du Lincoln Center de New York à supprimer Mozart de leur vocabulaire, parce que le nom même est jugé élitiste !! Heureusement la contamination reste limitée en Europe, et le travail exemplaire que font les équipes de l’Opéra Comique est de nature à nous rassurer !
(Louis Langrée dans son bureau de directeur général à l’Opéra Comique devant une affiche-programme de 1950)
L’actualité du chef est aussi ce nouveau disque dont le soliste est Alexandre Tharaud. Pour ne blesser personne, je me contenterai de remarquer que Louis Langrée trouve, dans Ravel et plus encore dans Falla, des couleurs admirables grâce à un Orchestre national en grande forme. Bravo pour le couplage inédit au disque !
Solti suite et fin
Il y a deux ans, j’avais reçu juste avant un séjour involontaire à l’hôpital, le deuxième des coffrets que Decca a consacrés à son chef star, Georg Solti (1912-1997) : Solti à Londres. Après un premier fort volume regroupant les enregistrements faits à Chicago durant un quart de siècle. Cette fois la boucle est bouclée avec un troisième coffret regroupant tout ce que le chef britannique a enregistré ailleurs qu’à Londres ou Chicago, pour la plupart à Vienne. Et ce sont, pour moi, de loin les meilleurs disques de Solti.
Les chauvins y retrouvent le seul disque enregistré avec l’Orchestre de Paris – dont Solti fut brièvement le « conseiller musical », des poèmes symphoniques de Liszt… et les 2e et 5e symphonies de Tchaikovski avec l’ancêtre de l’Orchestre de Paris, la société des Concerts du Conservatoire.
Je ne résiste pas au plaisir de citer encore la version la plus hallucinée des célèbres ouvertures de Suppé, captées en 1957 avec des Wiener Philharmoniker complètement survoltés : ici une Cavalerie légère au triple galop !
Braderie russe
Sur le site allemand jpc.de, je trouve régulièrement, à tout petit prix soldé, des disques dont j’ignorais même l’existence, parce qu’ils n’ont jamais ou très inégalement été distribués en Europe occidentale, publiés par le label Melodia, jadis le seul et unique éditeur officiel de l’URSS. Je viens de recevoir – et d’écouter – quatre albums assez incroyables.
D’abord Evgueni Svetlanov (1928-2002) dont on sait qu’il ne limitait pas son horizon à la seule musique russe, dont il a pourtant enregistré une quasi-intégrale symphonique. Ici c’est Ravel, et beaucoup moins attendu, le grand oratorio d’Elgar, The Dream of Gerontius. Grandiose vraiment !
Autres surprises, un double album consacré à Wagner (édité en 2013 à l’occasion du bicentenaire de sa naissance) et un époustouflant « live » de 1965 où Charles Munch dirige l’orchestre de Svetlanov (le symphonique d’URSS) dans une Mer de Debussy absolument déchaînée (au même programme: la 2e symphonie d’Honegger, la suite de Dardanus de Rameau et la 2e suite de Bacchus et Ariane de Roussel)
(Debussy, la Mer extrait, Charles Munch, Orchestre symphonique de l’URSS, Moscou 1965)
Le bonheur de Mahler
Passant avant-hier chez le libraire de la rue de Bretagne à Paris, je tombe sur un livre de poche au rayon « Musique ». Jamais entendu parler du bouquin à sa sortie en 2021, encore moins de son auteur, Évelyne Bloch-Dano.
« »On ne connaît pas Natalie Bauer-Lechner. Et pour cause : le nom de cette talentueuse altiste a été effacé par l’entourage de Mahler. Avant-gardiste, membre d’un quatuor de femmes réputé, c’est aussi elle qui, la première, a cru en Gustav Mahler. Jusqu’au mariage du compositeur, elle fut sa confidente, la première lectrice de ses compositions… son âme sœur, dans une Vienne aux codes étouffants, ivre d’art et de musique. Évelyne Bloch-Dano nous emmène à la rencontre de trois personnages, un génie, une artiste et une ville, dans une époque euphorique et impitoyable que balaya la Première Guerre mondiale. Le récit d’une intimité hors normes qui a le souffle d’un roman ». (Présentation de l’éditeur)
Un feuilletage rapide donne l’impression d’un ouvrage sérieux, même si écrit comme une biographie romancée. En tout cas, l’idée n’est pas mauvaise de raconter Mahler par le biais de cette amitié particulière avec une authentique féministe, la musicienne Natalie Bauer-Lechner
En regardant le concert de Nouvel an hier, en direct de la salle dorée du Musikverein de Vienne, vide de tout public, j’avais la confirmation d’un phénomène si souvent observé : le fringant Riccardo Muti qui dirigeait son premier concert de l’An en 1993 a laissé la place à un bientôt octogénaire (le 28 juillet prochain) qui empèse, alentit, la moindre polka, wagnérise les ouvertures de Suppé, et surcharge d’intentions, de rubato, les grandes valses de Johann Strauss.
Près de 2 minutes de plus que le vieux Karajan, perclus de douleurs, mais comme régénéré ce 1er janvier 1987 au contact de ses chers Wiener Philharmoniker.
Le cas de Muti n’est pas isolé : on avait pu relever pareil phénomène avec le regretté Mariss Jansons (L’héritage d’un chef) – 1943-2019 -. Nous avons la chance, pour plusieurs oeuvres symphoniques importantes, de disposer de plusieurs versions enregistrées par le chef letton, dans ses postes successifs, à Oslo, Amsterdam et Munich.
Dans le cas de la Deuxième symphonie de Sibelius, la comparaison entre Oslo et la radio bavaroise est éloquente, ce n’est pas seulement affaire de tempo, mais d’énergie, d’élan. Ce qui n’amoindrit pas notre admiration pour un chef qu’on a découvert et aimé dès le mitan des années 80.
J’ai eu la chance d’assister à quelques concerts du grand Carlo Maria Giulini dans les années 90.
Je me rappelle, en particulier, un concert de l‘Orchestre de Paris, à la salle Pleyel. Au programme, la 40ème symphonie de Mozart et la Septième de Bruckner. Terrible souvenir : Mozart soporifique, Bruckner interminable. Et quelques mois plus tard un Requiem de Verdi sublime, ardent, bouleversant.
Comparaison là encore éloquente entre le Giulini des années 60 et celui de la fin des années 80 (Vieux sages)
Des symphonies de Brahms, Giulini a laissé trois enregistrements, le premier avec le Philharmonia (et Chicago pour la 4ème) dans les années 60, le second à Los Angeles fin 70 début 80, le troisième à Vienne dans les années 90. De la jeunesse à la maturité, le parcours est fascinant, même si on peut se lasser de tempi si lents à la fin.
Le cas d’Otto Klemperer (1885-1973) est plus complexe. À peine quinze ans séparent ces deux enregistrements : la 25ème symphonie de Mozart avec le Philharmonia en 1956 – l’une des plus vives, à fond Sturm und Drang de toute la discographie de l’oeuvre – et une Septième de Beethoven en public en 1970, lentissime.
Et puis il y a les exemples inverses, des chefs qui semblent non seulement n’être pas atteints par les offenses de l’âge, voire du grand âge, mais qui semblent rajeunir, se ressourcer à un élan vital inépuisable.
Le cas le plus impressionnant est certainement Herbert Blomstedt, né en 1927, que j’ai eu la chance d’applaudir à la Philharmonie de Paris il y a presque trois ans : L‘autre Herbert/
Quand un nonagénaire rencontre une pianiste dont on a peine à croire qu’elle fêtera ses 80 ans en juin, cela donne ce Beethoven si juvénile, vital, essentiel, enregistré en juin dernier à Lucerne !
Quand on pense aux grands chefs du passé, sur qui l’âge n’avait pas prise, viennent immédiatement les noms de Charles Munch, emporté en pleine activité à 77 ans, Pierre Monteux, mort à 89 ans en 1964 après avoir signé avec le London Symphony, en 1961, un contrat de 25 ans (!), ou Paul Paray. mort à 93 ans sans jamais avoir ralenti son activité.
Il n’est que d’écouter leurs enregistrements des dernières années ! A-t-on déjà entendu plus furieuse Surprise de Haydn ?
Un jeune homme on vous dit ! Vrai dans ce coffret Decca
plus encore dans ce fabuleux coffret de prises de concert en excellente stéréo : les Bostoniens ont parfois du mal à suivre, mais quelle jubilation !
Quant à Paul Paray, on a l’embarras du choix entre les ultimes enregistrements réalisés avec un orchestre monégasque assez médiocre – mais quelle vitalité ! – et les splendides captations en « Living présence » à Detroit. Bien sûr toute la musique française, mais aussi – et ô combien ! – les romantiques allemands. Des Schumann prodigieux par exemple :
S’il y a bien un terme tout à fait abusif pour décrire ce qui s’est passé ce 15 décembre en France, c’est bien celui de « déconfinement ». Certes, les autorisations pour se déplacer ont disparu, mais comment peut-on oser parler de déconfinement, lorsque la vie culturelle – et sportive – reste interdite, lorsque les lieux de vie et de convivialité essentiels que sont les cafés et les restaurants sont fermés pour plusieurs semaines encore ?Cette série n’est donc pas près de s’arrêter !
Deux disparitions : Ivry Gitlis, Fou Ts’ong
Je ne me suis pas cru obligé d’en rajouter sur la mort d’Ivry Gitlis, que même l’Elysée a honoré d’un long communiqué de presse. Moi aussi je l’ai souvent vu ces dernières années s’inviter au concert, dans les loges, jouer dans de mauvais films, moi aussi j’aime certains de ses enregistrements, mais je m’en tiendrai là, pour ne pas rompre l’unanimité des éloges à son sujet.
Une autre disparition me touche plus, celle, annoncée hier par François-Frédéric Guy, du pianiste britannique d’origine chinoise Fou Ts’ong.
Je l’ai quelquefois aperçu à Bruxelles, lorsqu’il siégeait au jury du Concours Reine Elisabeth, je l’ai surtout aimé par le disque, même si sa discographie est cahotique. Rassembler ses disques ressemble à un parcours du combattant ! Chopin d’abord – Sony serait bien inspiré de rééditer ses introuvables Mazurkas, Nocturnes et autres Barcarolle ou Polonaise-Fantaisie
Magnifiquement captées sur un piano Erard, on ne se lasse pas des Mazurkas gravées par Fou Ts’ong pour l’édition nationale polonaise de l’oeuvre de Chopin.
Mais on cherchera tout autant les Scarlatti, Haydn, Mozart, Schubert, Debussy, disponibles notamment sur le label Meridian
Dans ma discothèque beaucoup de passionnantes versions de la IXème symphonie. L’une d’elles est rarement citée comme une référence, et pourtant, du début à la fin – l’Ode à la joie de Schiller – Charles Munch crée et maintient une tension exceptionnelle ! et quel quatuor de solistes ! et quel merveilleux Boston Symphony Orchestra
17 décembre : Geza Anda et Chopin
À l’époque où il y avait à Paris et dans les grandes villes de nombreux magasins de CD et DVD à tout petit prix, on trouvait, dans le classique, d’improbables collections, où se côtoyaient le pire et le meilleur, comme cette collection « Ermitage » qui reprenait, plus ou moins officiellement, des captations réalisées par la Radio suisse italienne, souvent lors du Festival de Lugano. Depuis que j’ai acheté ce récital de Geza Anda (1921-1976), et en particulier les Etudes op. 25 de Chopin, c’est devenu l’un des disques auxquels je reviens souvent. Je ne connais pas version plus admirablement poétique de la première des études op.25.
18 décembre : Beethoven et Kondrachine
#Beethoven 250
S’il y a un grand chef qu’on n’associe pas à Beethoven – à tort ! – c’est bien Kirill Kondrachine (1914-1981) – lire Le Russe oublié – : un seul enregistrement officiel à Moscou en 1967 de la Quatrième symphonie, un « live » à Cologne de la Deuxième symphonie en 1979, et le 11 mars 1979, magnifiquement captée au Concertgebouw d’Amsterdam, une Eroica d’anthologie : lire Kondrachine l’Héroïque.
19 décembre : Harold en Italie
Aucun voyage, ni proche ni lointain, à l’horizon de la fin de cette année ! On continue donc le voyage au coeur de ma discothèque, et on accompagne aujourd’hui Harold/Berlioz en Italie. J’ai déjà raconté les circonstances de la composition de cette oeuvre pour alto principal et orchestre : Harold en Russie
Et malgré la richesse de la discographie de cette oeuvre, je continue de placer tout en haut de mes références personnelles, un disque jadis acquis en vinyle, et très longtemps demeuré non réédité en CD. Une version 100% russe, où l’alto de Rudolf Barchai (1924-2010) – définitivement bien meilleur instrumentiste que chef d’orchestre – incarne véritablement Harold, et où la direction fiévreuse de David Oistrakh (1908-1974) épouse toutes les humeurs du génie berliozien
20 décembre : Le ténor magnifique
Les clichés ont la vie dure, en musique comme en art en général. Aux voix méditerranéennes l’opéra italien ou les chansons espagnoles, aux autres Wagner ou Sibelius Dans ma discothèque, le ténor magnifique Fritz Wunderlich (1930-1966) mort à 36 ans, occupe une place à part. Et lorsqu’il chante, même en allemand, la chanson du Mexicain Agustin Lara, Granada, tout le soleil du monde est dans sa voix !
21 décembre : Shéhérazade et Armin Jordan
C’est une rareté dans la discographie considérable du chef-d’oeuvre de Rimski-Korsakov (1844-1908) Shéhérazade que l’enregistrement réalisé en 1990 par Armin Jordan et l’Orchestre de la Suisse romande, paru à l’époque sous étiquette Virgin. C’est une vive émotion, pour moi, de découvrir la captation télévisée qui avait été faite – j’étais dans la salle du Victoria Hall – de cette Shéhérazade, et de retrouver, outre mon cher Armin Jordan (lire Etat de grâce) tant de visages familiers : Abdel Hamid El Shwekh violon solo, François Guye violoncelle solo, Bruno Schneider au cor, et bien d’autres que j’avais, pour certains, revus il y a quatre ans.
22 décembre : le maître de ballet
Abondance de raretés, de trésors cachés, de répertoires inconnus, de musiques douces, légères et dansantes dans ce coffret hommage au chef d’orchestre Richard Bonynge (né en 1930) : lire Le Maître de ballet
23 décembre : White Christmas ?
Si comme moi vous ne supportez plus d’entendre de mauvaises versions de chants de Noël – comme Jingle bells – dans les rues commerçantes ou les grandes surfaces, revenez à la tradition des Boston Pops et de leur chef légendaire Arthur Fiedler (1894-1979). Comme à cette pièce qui évoque d’abord l’hiver de Leroy Anderson, écrite en 1948 : Sleigh Ride
24 décembre : Rêves d’hiver
La première symphonie de Tchaikovski est une invitation : Rêves d’hiver. C’est avec Lorin Maazel (1930-2014) et l’Orchestre philharmonique de Vienne que je l’ai découverte, puis j’ai aimé le jeune Michael Tilson-Thomas à Boston… et Karajan à Berlin : Les rêves d’hiver de Tchaikovski
25 décembre : Noël suédois
Ce fut d’abord un vinyle – paru en 1976 – puis un CD en 2003, un ensemble suédois inconnu (http://www.oscarsmotettkor.se), un disque de démonstration pour audiophiles.Cela reste, en 2020, une des plus originales compilations de chants de Noël. Ecoutez, par exemple :
26 décembre : Saint Etienne
Le 26 décembre est la fête des Etienne, Stéphane (et dérivés !). En 1811, pour l’inauguration du grand théâtre de Pest (actuelle partie de Budapest), dont la construction a été décidée par l’empereur François Ier d’Autriche, Beethoven met en musique un texte de Kotzebue : Le Roi Etienne, qui célèbre Etienne Ier, le fondateur de la Hongrie en l’an 1000. Cette musique de scène créée le 9 février 1812, est en dix parties.
Peu de versions intégrales, à la très médiocre version Chung, on préfèrera Michael Tilson Thomas avec l’Orchestre symphonique de Londres
27 décembre : Le Groupe des Six
Seule oeuvre collective du Groupe des Six (lire Groupe de Six), Les Mariés de la Tour Eiffel est un ballet créé en 1921 auquel ont contribué Georges Auric, Arthur Honegger, Germaine Tailleferre, Francis Poulenc et Darius Milhaud, et bien sûr Jean Cocteau
28 décembre : Les Dossiers de l’écran
C’est devenu l’un des plus célèbres génériques de la télévision française (« Les Dossiers de l’écran« ), une des musiques du film de Melville, L’Armée des ombres, et accessoirement de « Papy fait de la résistance » ! Morton Gould (1913-1996) – lire Le dossier Gould – compose ses Spirituals en 1941 : le quatrième mouvement est intitulé Protest.
Lors du premier confinement au printemps dernier j’avais entrepris de publier chaque jour sur Facebook une symphonie de Haydn (il y en a… 107!) dans des versions aussi contrastées et originales que possible.
Depuis le reconfinement intervenu en France le 30 octobre dernier, j’ai entamé une nouvelle série d’enregistrements, tirés de ma discothèque personnelle, qui présentent un caractère de rareté, une oeuvre inhabituelle dans le répertoire d’un interprète, un musicien qui emprunte des chemins de traverse, un chef qui se hasarde là où on ne l’attend pas… Récapitulation d’une première décade de publications:
2 novembre
Aujourd’hui Claudio Abbado dirigeant le Concert de l’an 1991 des Wiener Philharmoniker: l’ouverture de l’opérette Waldmeister (1895) de Johann Strauss
#ElectionDay En ce jour d’élection présidentielle américaine, cet extrait d’une soirée donnée au Carnegie Hall de New York en 1988 pour le centenaire d’Irving Berlin. Marilyn Horne chante « God bless America« .
4 novembre
En attendant les résultats de l’élection américaine, ce témoignage inattendu d’hommage au drapeau américain de la part d’Antonin Dvorak, directeur du Conservatoire de New York de 1892 à 1895. Michael Tilson Thomas dirige le RSO Berlin
5 novembre
Un compositeur américain d’origine russe, Alexei Haieff`(1914-1994) qui m’était complètement inconnu avant que je le découvre dans le gros coffret RCA des rééditions de Charles Munch (1891-1968). La 2ème symphonie de Haieff a été créée le 11 avril 1958 par Munch et le Boston Symphony Orchestra
6 novembre
Pour rester dans la sphère américaine, cette étonnante pépite de la discographie du vénérable chef britannique Adrian Boult (1889-1983) qui, à 80 ans passés, enregistre un bouquet de marches, dont la célébrissime « Stars and Stripes forever » de John Philip Sousa (1854-1932) – lire America is beautiful
7 novembre
Le grand Fritz Reiner(1888-1963) délaisse son orchestre de Chicago pour enregistrer, en 1962, à Londres, avec le Royal Philharmonic Orchestra, une extraordinaire Quatrième symphonie de Brahms, celle que je place au sommet de ma discographie de l’oeuvre. Une version rare, superbement enregistrée par Kenneth Wilkinson au Walthamstow Town Hall, publiée par Chesky Records
8 novembre
Clin d’oeil au nouveau président élu, Joe Biden, à la nouvelle vice-présidente élue, Kamala Harris,la plus surprenante des versions de l’ouverture de « Candide » de Bernstein… ou quand le grand chef russe Evgueni Svetlanov (1928-2002) se déchaîne en public à la tête du London Symphony Orchestra au Festival d’Edimbourg le 28 août 1978.
9 novembre
Le 9 novembre 1989 le mur érigé en 1961 entre Berlin Ouest et Berlin Est cédait sous la ferveur populaire.Le 25 décembre, dans la superbe salle du Konzerthaus (à l’époque à Berlin-Est), Leonard Bernstein – qui allait mourir dix mois plus tard – dirigeait la Neuvième symphonie de Beethoven, dont le finale était rebaptisé « Ode an die Freiheit » (Ode à la liberté). Ce concert réunissait autour de l’orchestre de la Radio bavaroise des musiciens des orchestres de Paris, Dresde, Londres, New York et Leningrad (Kirov), les choeurs de la radio bavaroise, de la radio de Berlin-Est et le choeur d’enfants de Dresde, ainsi que quatre solistes June Anderson (USA), Sarah Walker (Grande-Bretagne), Klaus König (RDA) et Jan-Hendrik Rootering (Pays-Bas)
10 novembre
Dans le prolongement de l’élection présidentielle américaine, cette absolue rareté dans la discographie pourtant très abondante d’Antal Dorati, un disque intitulé « Be Glad then America! » et cette oeuvre de Robert Russell Bennett (1894-1981), une commande de l’orchestre National de Washington pour le bicentenaire de l’Indépendance en 1976 : « The fun and faith of William Billings, American ».William Billings (1746-1800) est considéré comme le père de la musique chorale américaine
11 novembre
Le chef suisse Ernest Ansermet est né le 11 novembre 1883 (et mort le 20 février 1969). Il a réalisé l’essentiel de ses enregistrements pour Decca avec l’ OSR – Orchestre de la Suisse Romande qu’il avait fondé en 1918. Ici il dirige, le 17 mars 1966 (à 83 ans), avec une énergie juvénile, un répertoire où il était moins attendu, la Troisième symphonie de Brahms à la tête de l’Orchestre symphonique de la Radio bavaroise Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks
Voici ce que j’écrivais le 8 avril 2016 – On aime Brahms –
Quant à la 3ème symphonie, depuis que François Hudry me l’avait fait découvrir, je mets au premier rang un chef qu’on n’associe pas spontanément à Brahms (et qui a pourtant réalisé une très belle intégrale – méconnue – chez Decca avec « son » Orchestre de la Suisseromande), Ernest Ansermet, avec l’orchestre de la Radio bavaroise, un « live » de 1966. Tout simplement exceptionnel !
Il y a quelques jours, j’avais repéré sur un site allemand (jpc.de) très recommandable pour la variété et la densité de son catalogue, l’une de ces « bonnes affaires » régulièrement proposées : un coffret de 5 DVD – à moins de 20 € – sobrement, mais à juste titre, intitulé Legendary Conductors of the Boston Symphony Orchestra
Quelques belles séances en perspective, surtout quand l’image vient compléter ce qu’on a déjà entendu au disque.
Dans la même commande, j’ai aussi craqué pour le coffret DGG des symphonies de Beethoven par William Steinberg, alors que j’avais déjà les deux précédentes éditions (lire Beethoven 250 : Steinberg)
Mais le plus cher à mon coeur est cet inattendu CD publié par Audite dans sa collection « historique » du Festival de Lucerne, qui compile deux concerts qu’Armin Jordan et l’Orchestre de la Suisse Romande – dont il était alors le directeur musical – avaient donnés au bord du Lac des Quatre Cantons en 1988 et en 1994, avec une soliste d’exception dans le Poème de l’Amour et de la Mer de Chausson.
Sauf erreur de ma part, la 2ème suite de Bacchus est un inédit dans la discographie du chef suisse, qui détient par ailleurs – et conforte avec ce disque – le record du nombre d’enregistrements du Chausson (un avec Jessye Norman, un autre avec Françoise Pollet et maintenant deux avec Felicity Lott !)
un souvenir plutôt amusant d’une cérémonie très officielle, complètement foutraque dans son (in)organisation !
L’inauguration de la Maison ronde
Le général de Gaulle a inauguré, le 14 décembre 1963, la Maison de la radio.
Charles Munchl’inaugure musicalement, avec l’Orchestre National, le 20 décembre suivant.
Trente ans après
Je ne sais pas pourquoi on a décidé d’organiser une grande célébration trente ans après cette inauguration. Une idée du PDG de l’époque, Jean Maheu ? Le 14 octobre 1993, toute la maison est sur le pied de guerre pour accueillir, en grande pompe, le Premier ministre Edouard Balladur, et accessoirement l’architecte de la Maison ronde, Henry Bernard(qui décèdera en 1994).
Dirigeants et cadres de la maison s’attendent à recevoir des instructions très précises quant à leur place protocolaire, leur rôle dans le déroulement de la manifestation, bref un « qui fait quoi ? » classique dans ce genre d’événements. Le Premier ministre doit être accueilli à l’entrée principale, puis conduit au studio 103 (qui a laissé la place à l’actuel Auditorium) où des discours vont être prononcés.
Un joyeux désordre
Nous sommes censés former une sorte de haie d’honneur dans le hall de la Maison de la radio, éventuellement pour être présentés à M. Balladur. Le jour dit, contrairement à ce qui nous a été indiqué verbalement (et rappelé par le PDG en réunion de direction), ce n’est pas une haie ordonnée, mais un attroupement qui attend l’hôte de Matignon, où se mêlent personnels de Radio France, journalistes, invités extérieurs, dans un désordre et un brouhaha bien peu officiels. Jean Maheu ne semble pas encore descendu de son bureau du 4ème étage, et l’on voit Hervé Bourges, ex-PDG d’Antenne 2 et France 3, se placer à l’entrée de la maison. C’est lui qui va accueillir Edouard Balladur à sa descente de voiture, Jean Maheu restant inexplicablement en retrait ! Point de présentations, tout le monde s’engouffre, dans le même désordre, dans le studio 103. Les chaises sont prises d’assaut, sans aucun respect des consignes de placement. Je reste pour ma part debout à l’entrée du studio, d’où j’ai d’ailleurs une vue panoramique sur l’assistance et le pupitre où vont être prononcés les discours.
J’assiste, de plus en plus navré (comme la plupart de mes collègues), à la prestation du PDG, dont on savait déjà qu’il n’était pas un orateur-né. Impressionné sans doute par la circonstance, courbé sur son pupitre devant son hôte illustre, il dit son discours au ralenti, et d’une voix de moins en moins assurée, au point de finir presque inaudible. Son propos paraît interminable, pourtant celui qui a publié trois recueils de poésie a dû longuement y travailler…
On a perdu le Premier ministre
Edouard Balladur prend ensuite la parole. Le discours est plus concis et convenu (lire ici). Je sais que la visite du Premier ministre doit se poursuivre au studio 104 où l’Orchestre philharmonique de Radio France répète sous la direction d’un prestigieux invité, Yehudi Menuhin. Mais à la fin du discours de Balladur, rien ne se passe, les gens se lèvent, se jettent sur les buffets dressés dans le 103, tous, à commencer par le PDG de Radio France, semblent avoir oublié la feuille de route de la visite ministérielle. C’est alors que deux membres de l’escorte du Premier ministre m’avisent, près de la porte du studio : « Que fait-on maintenant ? »
Jean Maheu, Claude Samuel (le directeur de la musique), les responsables de l’accueil et du protocole de la maison sont introuvables. Edouard Balladur manifeste une certaine impatience. Sa suite m’enjoint de le conduire au studio 104.
Lorsque nous y arrivons, l’orchestre s’interrompt, comme prévu, le Premier ministre vient saluer chaleureusement et échanger quelques mots avec Yehudi Menuhin. Etrange situation, dont je suis le seul témoin (pas de micro, ni d’appareil photo à disposition !) Tandis que l’échange prend fin, brouhaha au fond du studio. On voit débouler, cheveux et costume en bataille, Jean Maheu, Claude Samuel et d’autres à leur suite. Le PDG se confond en plates excuses pour ce manquement à ses plus élémentaires devoirs protocolaires et, proposant à son hôte de le raccompagner, s’entend répondre par un Edouard Balladur plus pincé que jamais : « Ne vous donnez pas cette peine, je trouverai la sortie tout seul » Les collaborateurs du Premier ministre me saluent et me remercient, et se dépêchent de quitter les lieux…
Si l’on vous demande, à brûle-pourpoint, de citer des compositeurs tchèques, les noms de Dvořák*, Smetana, Janáčekvous viendront immédiatement. En insistant, vous rajouterez Bohuslav Martinů.(1890-1959).
Un compositeur que je ne me rappelle pas avoir déjà évoqué – ou alors par allusion (Wiener Walter) sur ce blog, alors que j’aime et pratique son oeuvre depuis longtemps. Je me rattraperai bientôt sur bestofclassicà propos de son oeuvre symphonique.
Je saisis l’occasion d’un double CD écouté ce week-end pour évoquer une personnalité dont la vie et l’oeuvre sont profondément marquées par les cahots de l’Histoire.
Né à Polička dans l’actuelle République tchèque, Martinůa été naturalisé Américain, mais a vécu le plus longtemps, avant et après la Seconde Guerre mondiale… en France !
Peut-on dès lors l’assimiler à un compositeur tchèque ? Le débat sur la nationalité ou l’appartenance à une esthétique « nationale » n’a, en réalité, pas beaucoup d’intérêt ni de pertinence. Surtout dans le cas de Martinů. Qui a subi, s’est nourri de plusieurs influences, évidemment pendant ses années de formation à Prague, puis à Paris. Mais qui a composé l’essentiel de ses symphonies aux Etats-Unis.
Et pourtant, à l’instar d’un Poulenc, Martinůest immédiatement reconnaissable, sa musique ne ressemble à aucune autre, même si elle peut emprunter des traits, des tournures, des figures à celle de ses contemporains. Comme ce Double concerto pour deux orchestres à cordes, piano et timbales
Un petit air de Musique pour cordes, percussion et célestade Bartók ? Oui, certes, et les circonstances de la commande et de la création des deux oeuvres ne sont pas étrangères à ces apparentes proximités. Les deux sont, en effet, des commandes de Paul Sacher, le mécène musicien de Bâle, Bartókest créé le 21 janvier 1937, Martinůle 9 février 1940, par le commanditaire et son orchestre de chambre de Bâle.
Pour en revenir au double CD qui vient de paraître – pensée émue pour celui a sans doute encore participé à l’élaboration de ce très copieux album et qui avait fondé le label Praga Digitals, Pierre-Emile Barbier – c’est, par son programme, et le choix des interprètes, sans doute la meilleure introduction qui soit à l’univers singulier de Martinů. Un authentique indispensable de toute discothèque !
Il manque encore un ouvrage de référence en français. Le cher Harry Halbreichqui a établi le catalogue raisonné des oeuvres de Martinůn’aura pas eu le temps de faire pour lui ce qu’il avait fait pour Honegger ou Messiaen.
Seul est disponible (?) dans la collection Actes Sud l’essai que lui avait consacré Guy Erismann.
Dans un prochain billet, j’évoquerai le lien de Martinůavec… Montpellier !