Peer Gynt versions S.F.

Les magazines de musique classique (Diapason, Classica, Gramophone) – que je lis toujours régulièrement – ont insensiblement mais résolument pris le pli de combler la raréfaction de la production discographique, qui, il n’y a pas encore si longtemps, occupait l’essentiel de leurs pages, par des articles de fond.

Le numéro d’avril de Diapason contient un passionnant dossier sur le Peer Gynt de Grieg, qu’on n’attendait pas signé de Sylvain Fort, grand maître ès vocalités, lyriques ou mélodiques. Même si la musique de scène que le compositeur norvégien a écrite pour la pièce éponyme d’Ibsen contient des parties chantées. On s’attendait encore moins à être surpris par les références discographiques choisies par l’auteur. Leçon de modestie pour qui croyait si bien connaître la discographie de l’oeuvre…

Sans dévoiler les conclusions de Sylvain Fort – il faut acheter et lire Diapason pour cela ! -, je commencerai par faire état des versions qui m’ont accompagné depuis mes jeunes années, versions que tient Fort en haute estime – le contraire m’eût étonné et n’eût pas manqué de susciter une vive protestation à son endroit ! -, à commencer par l’ineffable Sir Thomas, Beecham du nom des pilules laxatives qui ont fait la fortune de sa famille (!!).

Y a-t-il plus terrifiant que cet « Antre du roi de la montagne » ?

Arrivé peu après dans ma discothèque, John Barbirolli, dans une collection économique allemande, nous tire des larmes de la Mort d’Ase

Si je continue à la lettre B, je trouve deux fois l’actuel vétéran de la direction, le Suédois devenu Américain Herbert Blomstedt, 96 ans en juillet prochain, une fois à Dresde, l’autre à San Francisco. Sylvain Fort les relève l’une et l’autre, je ne dirai pas celle qu’il préfère !

Toujours en suivant l’ordre alphabétique, j’arrive aux Järvi, père et fils. Me revient, si vif, le souvenir de l’intégrale de la musique de scène qu’avait donnée l’Opéra de Paris, le 19 avril 1995, à Bastille, dirigée si parfaitement par Neeme Järvi. Sa gravure à Göteborg est idiomatique.

Marchant sur les traces de son père (il faudra un jour dire à quel point l’ombre de Neeme influence le parcours… et la discographie du fils aîné) Paavo trouve avec ses forces estoniennes les couleurs fauves qui conviennent.

J’ai encore en rayon Neville Marriner (première version avec l’Academy of St Martin in the Fields), Hans Cristian Ruud dans l’édition Grieg du label BIS, et Esa-Pekka Salonen à Oslo.

Mais la grande surprise pour moi, au point que je me suis un instant demandé si un poisson d’avril ne s’était pas glissé dans le dossier de Diapason, est la présence d’une version qui m’avait complètement échappé : Jeffrey Tate dirigeant l’orchestre philharmonique de Berlin ! Je n’ai jamais eu, à tort, une grande considération pour ce chef, qu’à l’opéra ou en concert, je trouvais toujours « honnête » mais guère palpitant. Je vais donc grâce à Diapason enrichir ma discothèque d’un nouvel élément

Il y a bien d’autres informations et découvertes à faire dans le dossier de Sylvain Fort. Comme la version récente d’Edward Gardner avec l’orchestre « natal » de Grieg (Bergen) et cette précision qui ravira tous ceux qui ont subi tant de publicités laitières et autres : « Au matin » n’évoque nullement la fraîcheur des fjords scandinaves mais la douceur d’une oasis marocaine !

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