C’était un nom qui plaisait à l’apprenti germaniste que j’étais, quelque chose de bien allemand, et d’imprononçable pour un francophone : Hans Schmidt-Isserstedt (= Isseur-chtett) 1900-1973.
Les danses hongroises de Brahms
Du temps où je fréquentais l’arrière-boutique de la Librairie des Etudiants, rue Gambetta à Poitiers, où se trouvait un excellent rayon de disques classiques (et un disquaire en blouse grise, comme déjà on n’en faisait plus, qui chuintait, et déformait à l’envi les noms illustres qu’il lisait sur les pochettes : Giulini devenait Gü-y-lini !), je me repliais presque toujours sur les collections très bon marché – ou j’attendais les soldes – pour assouvir ma soif de disques avec le bien maigre budget dont je disposais. C’est ainsi que, plus par hasard que par choix, j’acquis ma première intégrale des Danses hongroises de Brahms sous la baguette du fameux Hans Schmidt-Isserstedt dirigeant un orchestre encore mystérieux pour moi à l’époque, le North German Radio symphony orchestra, autrement dit l’orchestre de la radio du nord de l’Allemagne (Norddeutscher Rundfunk), à Hamburg, fondé en 1945, que H S-I. dirigea jusqu’en 1971.

Une intégrale que j’ai longtemps désespéré voir rééditée en CD, et qui le fut il y a une dizaine d’années par Universal Accord : indispensable !

La sérénade pour cordes de Dvořák
Comme je l’ai déjà raconté (lire : La découverte de la musique : Georges et Christian)
ma bonne ville de Poitiers au début des années 70 c’était morne plaine en matière de musique classique – à l’exception très notable de la formidable activité des Jeunesses Musicales de France -. C’est au cours d’un concert des premières « Rencontres musicales de Poitiers » que j’entendis pour la première fois la Sérénade pour cordes de Dvořák avec l’Orchestre de chambre de Prague dirigé de son premier violon par Josef Vlach !
Quelques années plus tard, je trouverai en Allemagne un 33 tours en collection « économique » de cette Sérénade pour cordes qui m’avait tellement séduit. Rebelote : à nouveau Hans Schmidt-Isserstedt !

Les deux sérénades de Dvořák ont fait l’objet d’une superbe réédition récente dans la collection Eloquence :


On note que les sept Danses hongroises de Brahms qui figurent sur le CD 1 ne font pas partie de l’enregistrement de 1961 cité plus haut, elles ont été captées – en mono – en 1953.
La Pastorale
C’est toujours en Allemagne que j’aborderai le Beethoven de Schmidt-Isserstedt.

Prélude à l’acquisition d’une intégrale qui ne quittera plus le premier rayon de ma discothèque : Beethoven 250 Schmidt-Isserstedt

Le compagnonnage discographique avec ce chef ne cessera plus. On en reparlera !