Avec les concertos brandebourgeois de Bach, j’avais mal commencé. Je ne sais plus pourquoi (le prix? mon club du disque suisse – lire La découverte de la musique -?), la première version que j’ai eue en 33 tours est celle d’Otto Klemperer avec le Philharmonia (1961).
Pas convaincu je fus, pas convaincu je reste. Surtout à l’écoute du menuet du 1er concerto brandebourgeois :
A l’époque, je n’étais pas vraiment préoccupé par les questions d’interprétation « historiquement informée », mais quand je jouais ou j’entendais du Bach, j’avais l’intuition du tempo giusto. Et jamais, au grand jamais, ce que j’entendais là ne ressemblait à un menuet, à une danse, à une danse à trois temps (qui, comme la valse plus tard, prend appui sur le premier temps de la mesure.
Des années plus tard, lorsque je jetterai une oreille aux Brandebourgeois de Karajan – voir Karajan l’intégrale -(il s’y est repris à deux fois !), je finirai par trouver Klemperer presque guilleret !
Après cette version « Bonne nuit les petits » de 1964, il y a un très léger mieux vingt ans plus tard. Mais comment Karajan (et ses musiciens) pouvaient-ils à ce point se vautrer dans cette mélasse informe ? à rebours de tout ce qui se faisait autour d’eux !
En 1959, Karl Ristenpart et son orchestre de chambre de la Sarre, bien passés de mode depuis, donnaient ceci :
A la même époque, Jean-François Paillard qui n’a jamais prétendu, quand il ne l’a pas simplement refusée, à l’authenticité historique : à 13’30 »
Puis vinrent Nikolaus Harnoncourt et Reinhard Goebel, et soudain on entendit un menuet joué comme… un menuet !
