#Confinement jour 14.
Comme promis (La musique pour rire (I) : Hoffnung), deuxième épisode d’une série dédiée à l’humour en musique. En héros le célébré de l’année, Beethoven.
Précisément, pour les premiers concerts Hoffnung, le compositeur britannique Malcolm Arnold avait écrit une ouverture Leonore 4, qui fait évidemment allusion aux versions successives de l’unique opéra de Beethoven, Fidelio. Un ouvrage qui a donné du fil à retordre au compositeur !
Beethoven s’inspire d’une pièce du Révolutionnaire français Jean-Nicolas Bouilly Leonore ou l’amour conjugal qui part d’un épisode de la Terreur : une femme travestie en homme s’était fait engager comme geôlier pour libérer son mari emprisonné à la prison de Tours. La première version de Leonore est créée le 20 novembre 1805 au Theater an der Wien, après un piètre accueil Beethoven remanie son opéra, une deuxième version en est donnée le 23 mars 1806, mais après la deuxième représentation, le compositeur se brouille avec le directeur du théâtre et retire son ouvrage de l’affiche ! Ce n’est qu’en 1814 que l’opéra revient dans sa version définitive sous son nouveau titre Fidelio, avec un livret remanié par Friedrich Treitschke.
Pour ces trois versions de son opéra, Beethoven aura écrit… quatre ouvertures. Le premier essai, Leonore I, ne sera publié qu’en 1807, le deuxième, Leonore II, est joué lors de la création en 1805, le troisième, Leonore III, lors de la reprise de 1806, et enfin en 1814 l’ouverture de Fidelio.
L’ouverture Leonore 4 de Malcolm Arnold caricature très habilement le grand Beethoven !
J’aimais beaucoup l’acteur et humoriste Bernard Haller (1933-2009). Il est resté dans beaucoup de mémoires par cet inénarrable sketch du pianiste qui joue le premier mouvement de la célèbre sonate n°14 dite « au clair de lune » de Beethoven.
Mais c’est de nouveau du côté des Anglo-Saxons qu’on trouve les parodistes les plus inspirés, comme le formidable Dudley Moore (1935-2002). On reviendra sur ce personnage surdoué..
Autre personnalité qui fit l’essentiel de sa carrière aux Etats-Unis, Børge Rosenbaum né à Copenhague en 1909, devenu Victor Borge après son émigration du Danemark en 1940. Comme Dudley Moore, il mérite un billet à lui seul.
Autre phénoménal touche-à-tout, le natif de New York Danny Kaye (1911-1987), qui est souvent apparu notamment dans les Young People Concerts de Leonard Bernstein, dirige ici, très sérieusement, le New York Philharmonic dans la 8ème symphonie de Beethoven.
Comment oublier cette délicieuse Pince à Linge – texte de Pierre Dac et Francis Blanche – musique de Beethoven (!) – chantée par les Quatre Barbus un quatuor vocal aujourd’hui oublié, mais qui a connu ses heures de gloire dans les années 50/60.
L’humour sur le dos de Beethoven n’est pas l’apanage des artistes du passé. On ne compte pas les arrangements auxquels se sont livrés tant de musiciens, d’ensembles d’aujourd’hui….
Conclusion (provisoire) sur Beethoven et l’humour, cette pièce de Beethoven lui-même, ce Rondo capriccio titré Colère pour un sou perdu, où le compositeur semble s’auto-caricaturer.