Encore Chostakovitch

Le numéro de février de Diapason faisait sa couverture sur Chostakovitch* et consacrait au compositeur russe disparu il y a 50 ans un passionnant dossier (voir Des disques et des critiques).

Entre temps, Deutsche Grammophon regroupe dans un coffret de 19 CD (pour moins de 70 € !) une intégrale de ses symphonies, quelques musiques de scène et les six concertos pour piano, violon et violoncelle du compositeur, enregistrées par Andris Nelsons avec le Boston Symphony Orchestra, et comme solistes Yuja Wang, Baiba Skride et Yo Yo Ma. A quoi il faut ajouter rien moins que l’opéra révolutionnaire de Chostakovitch, Lady Macbeth de Mzensk. Plusieurs de ces enregistrements ne sont même pas encore sortis séparément…

Je suis loin d’avoir encore tout écouté, même si j’avais déjà prêté une oreille attentive aux premières symphonies parues ces dernières années. Je me rappelle certaines critiques, que je partageais souvent, sur les choix interprétatifs du chef letton, qui « décontextualise » cette musique pourtant difficilement séparable des circonstances qui l’ont vue naître.

On avait fait, si je me souviens bien, un peu le même reproche à Bernard Haitink qui avait, sauf erreur de ma part, enregistré la première intégrale « occidentale » des symphonies de Chostakovitch à Londres et Amsterdam.

J’ai rappelé ici même il y a peu mes préférences pour les visions en quelque sorte natives de Kondrachine, Mravinski, les chefs russes en général.

Sans souvenirs et sans préjugés

Mais je me demande s’il n’est pas temps, comme auditeur, d’aborder Chostakovitch « sans souvenirs et sans préjugés » (pour reprendre une célèbre formule de Jacques Lonchampt à propos du Parsifal de Boulez à Bayreuth en 1966). Exercice certes difficile quand on est nourri depuis des lustres de culture russe mais sûrement salutaire pour ne pas réduire ce compositeur et son oeuvre à leur seule dimension historique.

C’est la démarche, en tout cas, qu’adopte Andris Nelsons, en choisissant d’enregistrer tout son Chostakovitch avec l’orchestre sans doute le moins familier de l’oeuvre du Russe, le Boston Symphony. On serait bien en peine de trouver un disque Chostakovitch dirigé par l’un des prédécesseurs de Nelsons à la tête de cet orchestre, qu’il s’agisse de Munch, Leinsdorf, Steinberg, Ozawa ou Levine.

On n’est pas au bout de ses – bonnes – surprises en écoutant, pas à pas, cette nouvelle intégrale, pour l’essentiel captée en concert.

Les vraies surprises viennent, pour moi, des solistes des concertos.

Dans les deux concertos pour piano, Yuja Wang se montre plutôt moins exubérante qu’on l’attendrait, et finalement assez classique dans son approche

Pour ce qui est de Yo Yo Ma, bientôt septuagénaire (!), on connaissait bien le 1er concerto pour violoncelle gravé jadis avec Eugene Ormandy, mais pour les 2 concertos ensemble, c’est une première

Quant aux concertos pour violon, ils sont confiés à une compatriote du chef, la Lettonne Baiba Skride, que j’ai bien connue (et invitée) lorsqu’elle remporta le premier prix du Concours Reine Elisabeth en 2001, à tout juste 20 ans. La carrière discographique de Baiba a pris son cours sous le label Orfeo, avec plusieurs belles réussites. Ici, certains ne manqueront pas de relever une certaine retenue, l’absence de folie dans le jeu. Mais cela correspond à l’esthétique développée par le chef, et mérite l’écoute.

Je vais maintenant prendre le temps d’écouter l’opéra maudit de Chostakovitch, mais je tenais à saluer cette nouvelle et importante contribution moderne à la discographie du compositeur.

Et toujours mes notes du quotidien : brevesdeblog

*Je refuse d’utiliser l’orthographe internationale – Shostakovich –

Les années Ormandy (suite)

Un an et demi après un premier gros coffret (Les années Ormandy) dévolu aux années « stéréo » du couple Ormandy/Philadelphie, voici le suivant et dernier pour le legs Columbia (un autre suivra pour les publications sous étiquette RCA)

Je renvoie à mon premier article et à tout ce que je peux répéter sur ce grand chef (de petite taille !) Eugene Ormandy et l’Orchestre de Philadelphie dont il fut l’incarnation durant près d’un demi-siècle.

Je n’ai jamais compris l’espèce de condescendance avec laquelle une grande partie de la critique européenne regardait ce chef, qui n’aurait été préoccupé de que de beau son, de brillance orchestrale. Il est vrai que la remastérisation est spectaculaire et nous restitue le son de cet orchestre avec une définition, une précision, un espace qu’on ne connaissait pas.

Ce nouveau coffret (94 CD plus un livre cartonné trilingue) réunit les enregistrements stéréo pour Columbia des années 1964 à 1983 (en fait on parle des années de parution : de 1964 à 1968 avec un disque plus tardif en 1983 avec Yo Yo Ma) Un grand nombre d’entre eux apparaissent pour la première fois en CD, comme la Passion selon saint Jean de Bach, les Métamorphoses symphoniques de Hindemith, la Sixième symphonie de Schubert, le Concerto pour cordes de Ginastera ou la musique de ballet du « Cid » de Massenet et le Divertimento de Bartók. On retrouve bien sûr des enregistrements connus et légendaires comme les « Tableaux d’une exposition », les Première et Troisième symphonies de Rachmaninov, la Cinquième de Chostakovitch, la Dixième complétée de Mahler, ou la « Symphonie du Nouveau Monde » (exceptionnellement avec le London Symphony Orchestra), mais aussi les Quatrième et Cinquième symphonies de Bruckner. Et deux intégrales des symphonies de Beethoven et Brahms, injustement négligées par la critique, et qui méritent vraiment une écoute attentive.. et passionnante.

Isaac Stern, Rudolf Serkin, Eugene Istomin, Emil Gilels, Gary Graffman, Philippe Entremont, Leonard Rose et Yo Yo Ma sont les solistes qu’Ormandy entoure toujours du fameux Philadelphia Sound. A quoi s »ajoutent deux CD qui mettent en lumière les solistes de l’orchestre.

Alors Ormandy dans le répertoire classique ? Qu’on prenne au moins la peine d »‘écouter…

Cette 8e symphonie de Beethoven avec les Wiener Philharmoniker en 1963 :

Comme « accompagnateur » Eugene Ormandy savait, lui, comment ouvrir le 1er concerto de Chopin – quelle leçon cette longue introduction sur laquelle tant de chefs achoppent ! :

Alors, bien sûr, on aime aussi – et depuis longtemps – Ormandy et Philadelphie pour tous ces arrangements, ces pièces de genre, qu’ils jouent comme personne

Dans cet extrait trouvé sur YouTube, ne pas s’attacher à la restitution sonore – manifestement il s’agit ici d’un repiquage de 33 tours –

Les plus avisés relèveront que dans les équipes vocales qu’Ormandy invitait pour les oeuvres chorales, il y avait presque toujours la sublime Maureen Forrester (1930-2010). Clin d’oeil à Thomas Deschamps et aux amis de Classica qui nous offrent avec leur dernier numéro (lire La messe est dite) un formidable inédit :

DISC 1:
Bach, J.S.: Oster-Oratorium, BWV 249 (Judith Raskin, Maureen Forrester, Richard Lewis, Herbert Beattle)

DISC 2:
Prokofiev: Symphony No. 1 in D Major, Op. 25 « Classical »
Prokofiev: Lieutenant Kijé Suite, Op. 60
Prokofiev: The Love for Three Oranges (suite), Op. 33bis

DISC 3:
Strauss, R.: Also sprach Zarathustra, Op. 30

DISC 4:
Offenbach: Gaîté Parisienne
Bizet: L’Arlésienne Suite No. 1
Bizet: L’Arlésienne Suite No. 2

DISC 5:
Hindemith: Mathis der Maler Symphony
Hindemith: Symphonic Metamorphosis of Themes by Carl Maria von Weber

DISC 6:
Tchaikovsky: The Nutcracker, Op. 71, TH 14 (Extracts)
Tchaikovsky: Romeo and Juliet Overture-Fantasy, TH 42 (1880 Version)

DISC 7:
Bartók: Concerto for Orchestra, Sz. 116

DISC 8:
Mendelssohn: Symphony No. 4 in A Major, Op. 90 « Italian »
Mendelssohn: A Midsummer Night’s Dream, incidental music, Op. 61

DISC 9:
Ravel: Piano Concerto in G Major, M. 83
Falla: Noches en los Jardines de España, IMF 8 (Philippe Entremont)

DISC 10:
Prokofiev: Violin Concerto No. 1 in D Major, Op. 19
Prokofiev: Violin Concerto No. 2 in G Minor, Op. 63 (Isaac Stern)

DISC 11:
Traditional: O Tannenbaum
Traditional: It Came Upon the Midnight Clear
Simeone: Little Drummer Boy
Niles: I Wonder as I Wander
Handel: Messiah, HWV 56: For unto us a Child is bor
Traditional: Here We Go A-Caroling
Traditional: Good King Wenceslas
Traditional: Away in a Manger
Traditional: Jingle Bells
Traditional: We Three Kings of Orient Are
Handel: Messiah, HWV 56: Hallelujah Chorus
Traditional: We Wish You a Merry Christmas
Pergolesi: Glory to God in the Highest
Franck: Psalm 150 in D Major, FWV 69
Robertson: How Beautiful Upon the Mountain
Schubert: Psalm 23, D. 706
Beethoven: Christus am Ölberge, Op. 85: Hallelujah (Mormón Tabernacle Choir)

DISC 12/13:
Verdi: Messa da Requiem (Lucine Amara, Maureen Forrester, Richard Tucker, George London)

DISC 14:
Strauss, R.: Der Rosenkavalier Suite, TrV 227d
Strauss, R.: Till Eulenspiegels lustige Streiche, Op. 28
Strauss, R.: Salome, Op. 54, TrV 215: Dance of the Seven Veils

DISC 15:
Mendelssohn: Concerto for 2 Pianos in E Major, MWV O 5
Mendelssohn: Concerto for 2 Pianos in A-Flat Major, MWV O 6 (Arthur Gold, Robert Fizdale)

DISC 16:
Copland: Fanfare for the Common Man
Copland: Lincoln Portrait
Ives: 3 Places in New England (Orchestral Set No. 1)
Ives: Symphony No. 1 in D Minor

DISC 17:
Schumann: Piano Concerto in A Minor, Op. 54
Schumann: Introduction & Allegro appassionato, Op. 92 « Konzertstück » (Rudolf Serkin)

DISC 18:
Ravel: Rapsodie espagnole, M. 54
Debussy (orch. Ravel): Danse, L. 69 « Tarantelle styrienne »
Debussy: Nocturnes, L. 91
Debussy (arr. William Smith): Rêverie, L. 68
Debussy (orch. Smith): 2 Arabesques, L. 66: 1. Andantino con moto
Debussy (orch. Smith): Préludes, Livre 1, L. 117: 8. La fille aux cheveux de lin
Debussy (orch. Büsser): Petite Suite, L. 65: 1. En bateau

DISC 19:
Wagner: Tannhäuser, WWV 70, Act II: Festmarsch
Wagner: Lohengrin, WWV 75: Prelude to Act III
Wagner: Die Walküre, WWV 86b, Act III: Magic Fire Music
Wagner: Die Walküre, WWV 86b Act III: The Ride of the Valkyries
Wagner: Tannhäuser, WWV 70: Overture
Wagner: Tristan und Isolde, WWV 90: Prelude & Liebestod
Wagner: Die Meistersinger von Nürnberg, WWV 96, Act I: Prelude

DISC 20:
Chopin: Piano Concerto No. 1 in E Minor, Op. 11 (Emil Gilels)

DISC 21:
Dvorák: Cello Concerto in B Minor, Op. 104, B. 191
Tchaikovsky: Variations on a Rococo Theme, Op. 33 (Leonard Rose)

DISC 22:
Brahms: Concerto No. 2 for Piano and Orchestra in B-Flat Major, Op. 83 (Eugene Istomin)

DISC 23:
Brahms: Double Concerto for Violin and Cello in A Minor, Op. 102 (Isaac Stern, Leonard Rose)
Beethoven: Triple Concerto for Violin, Cello & Piano in C Major, Op. 56 (Eugene Istomin, Isaac Stern, Leonard Rose)

DISC 24:
Mozart: Symphony No. 30 in D Major, K. 202
Mozart: Symphony No. 31 in D Major, K. 297 « Paris »

DISC 25:
Beethoven: Piano Concerto No. 4 in G Major, Op. 58
Beethoven: Piano Concerto No. 1 in C Major, Op. 15 (Rudolf Serkin)

DISC 26:
Stravinsky: Petroushka

Kodály: Háry János Suite

Stravinsky: The Firebird Suite (1919 Version)

DISC 27:
Foster (arr. Harris): Camptown Races
Traditional (arr. Harris): When Johnny Comes Marching Home
Traditional (arr. Harris): Sailor’s Hornpipe
Paderewski (arr. Harris): Minuet in G Major Op. 14, No. 1
Rameau (arr. Harris): The Hen
Benjamin (arr. Harris): Jamaican Rumba
Debussy: General Lavine
Harris: March of the Mandarins
Traditional (arr. Harris): Londonderry Air
Rimsky-Korsakov: The Flight of the Bumblebee
Grieg (arr. Harris): March of the Dwarfs (Arranged by Arthur Harris)
Rimsky-Korsakov: Procession of the Nobles from « Mlada » Suite
Halvorsen: March of the Boyars
Chabrier: Joyeuse Marche for Orchestra
Saint-Saëns: Suite algérienne, Op. 60: IV. Marche militaire française
Mendelssohn: War March of the Priests from « Athalie, Op. 74 »
Rimsky-Korsakov: Farewell of the Tsar from « Tsar Saltan Suite, Op. 57 »
Ippolitov-Ivanov: Caucasian Sketches Suite, Op. 10: Procession of the Sardar

DISC 28:
Guthrie (arr. Cormier): This Land is Your Land
arr. Hunter: Down in the Valley
arr. De Cormier: She’ll be coming round the mountain
Foster (arr. Robertson): Beautiful Dreamer
arr. De Cormier: Sweet Betsy from Pike
Gould: Spirituals for Orchestra: Gospel Train – Old Time Religion
arr. De Cormier: When I First Came to This Land
arr. De Cormier: Shenandoah (or, Across the Wide Missouri)
arr. De Cormier: Home on The Range
arr. De Cormier: He’s Got the Whole World in His Hands
arr. Harris: I Wonder as I Wander
Foster (arr. Shaw): Oh, Susanna
Traditional: Deep River

DISC 29:
Tchaikovsky: Piano Concerto No. 2 in G Major, Op. 44
Tchaikovsky: Piano Concerto No. 3 in E-Flat Major, Op. 75 (Gary Graffman)

DISC 30:
Tchaikovsky: Symphony No 4 in F Minor, Op. 36
Tchaikovsky (arr. Harris): None but the Lonely Heart, Op. 6, No. 6
Tchaikovsky (arr. Gould): The Seasons, Op. 37a: No. 6, June. Barcarolle

DISC 31:
Saint-Saens: Piano Concerto No. 2 in G Minor, Op. 22
Saint-Saens: Piano Concerto No. 4 in C Minor, Op. 44 (Philippe Entremont)

DISC 32:
Berlioz: Grande messe des morts, H 75 (Cesare Valletti)

DISC 33:
Mozart: Concerto No. 1 in D Major for Horn and Orchestra, K. 412
Mozart: Concerto No. 2 in E-Flat Major for Horn and Orchestra, K. 417
Mozart: Concerto No. 3 in E-Flat Major for Horn and Orchestra, K. 447
Mozart: Concerto No. 4 in E-Flat Major for Horn and Orchestra, K. 495 (Mason Jones)

DISC 34:
Bartók: A csodálatos mandarin, Op. 19 « The Miraculous Mandarin »
Bartók: 2 Pictures, Op. 10
Bartók: 2 Portraits, Op. 5 (Anshel Brusilow)

DISC 35:
Sarasate: Introduction and Tarantelle for Violin and Orchestra, Op. 43
Cooley: Aria and Dance for Viola and Orchestra
Fauré: Élégie for Cello and Orchestra, Op. 24
Vanhal: Concerto in E Major for Bass and Orchestra
Riisager: Concertino for Trumpet and Orchestra, Op. 29
Saint-Saëns: Morceau de concert, Op. 94
Guilmant: Morceau Symphonique for Trombone and Orchestra, Op. 88

DISC 36:
Mahler: Symphony No. 10 in F-Sharp Minor (1976 Version)

DISC 37:
Haydn: Symphony No. 96 in D Major, Hob. I:96, « Miracle »
Haydn: Symphony No. 101 in D Major, Hob. I:101 « Clock »

DISC 38:
Rodrigo: Concierto de Aranjuez
Castelnuovo-Tedesco: Concerto in D Major for Guitar and Orchestra, Op. 99 (John Williams)

DISC 39:
Beethoven: Piano Concerto No. 2 in B-Flat Major, Op. 19
Mozart: Piano Concerto No. 27 in B-Flat Major, K. 595 (Rudolf Serkin)

DISC 40:
Beethoven: Christus am Ölberge, Op. 85 (Christ on the Mount of Olives) (Judith Raskin, Richard Lewis, Herbert Beattle)
Bruckner: Te Deum (Maria Stader, Helen Vanni, Stanley Kolk, Donald Gramm)

DISC 41:
Rossini (arr. Respighi): La boutique fantasque: 2. Tarentella « La Danza »
Rossini (arr. Respighi): La boutique fantasque: 4. Danse Cosaque. Allegretto marcato
Rossini (arr. Respighi): La boutique fantasque: 5. Can-Can. Allegretto grottesco « Petite Caprice Style Offenbach »
Ponchielli: La gioconda, Op. 9, Act III: Dance of the Hours
Brahms: Hungarian Dance No. 5 in F-Sharp Minor
Falla: El amor brujo: 8. Ritual Fire Dance
Smetana: The Bartered Bride: Dance of the Comedians
Rossini: Dance for Six from William Tell
Weinberger: Polka from « Schwanda »
Tchaikovsky: Eugene Onegin, Op. 24, TH 5: Polonaise
Brahms: Hungarian Dance No. 6 in D Flat Major3:22

DISC 42:
Dvorák: Violin Concerto in A Minor, Op. 53
Dvorák: Romance in F Minor, Op. 11, B. 39
Sibelius: Violin Concerto in D Minor, Op. 47 (Isaac Stern)

DISC 43:
Beethoven: Symphony No. 1 in C Major, Op. 21
Beethoven: Symphony No. 2 in D Major, Op. 36

DISC 44:
Beethoven: Symphony No. 3 in E-Flat Major, Op. 55, « Eroica »

DISC 45:
Beethoven: Symphony No. 4 in B-Flat Major, Op. 60
Beethoven: Symphony No. 5 in C Minor, Op. 67

DISC 46:
Beethoven: Symphony No. 6 in F Major, Op. 68 « Pastoral »

DISC 47:
Beethoven: Symphony No. 7 in A Major, Op. 92
Beethoven: Symphony No. 8 in F Major, Op. 93

DISC 48:
Beethoven: Symphony No. 9 in D Minor, Op. 125 « Choral » (Lucine Amara, Lili Chookasian, John Alexander, John Macurdy)

DISC 49:
Nielsen: Symphony No. 6, Op. 116 « Sinfonia Semplice »
Nielsen: Maskarade Overture
Nielsen: Maskerade: Prelude to Act II

DISC 50:
Tchaikovsky: Italian Capriccio, Op. 45, TH 47
Tchaikovsky: Eugene Onegin, Op. 24, TH 5: Waltz
Rimsky-Korsakov: Capriccio espagnol, Op. 34
Rimsky-Korsakov: Le Coq d’or – IV. Bridal Procession and Lamentable Death of Tsar Dodon

DISC 51:
Mahler: Das Lied von der Erde (Lili Chookasian, Richard Lewis)

DISC 52:
Nielsen: Symphony No. 1 in G Minor, Op. 7
Nielsen: Helios Overture, Op. 17
Nielsen: Pan and Syrinx, Op. 49
Nielsen: Rhapsodisk ouverture, CNW 39 « An Imaginary Journey to the Faroe Islands »

DISC 53:
Marcello: Concerto in C Minor for Oboe and Orchestra
Weber: Hungarian Fantasy for Bassoon and Orchestra
Debussy: Danse sacrée et danse profane, L. 103
Creston: Concertino for Marimba and Orchestra, Op. 21
Bloch: Suite Modale for Flute and Orchestra
Debussy: Rhapsody No. 1 for Clarinet and Orchestra, L.116
Liszt: Fantasie über ungarische Volksmelodien, S. 123

DISC 54:
Rachmaninoff: Symphony No. 1 in D Minor, Op. 13

DISC 55:
Lalo: Symphonie espagnole, Op. 21
Bruch: Violin Concerto No. 1 in G Minor, Op. 26 (Isaac Stern)

DISC 56:
Gershwin: Piano Concerto in F Major
Gershwin: Rhapsody in Blue (Philippe Entremont)

DISC 57:
Orff: Catulli Carmina (Judith Blegen, Richard Kness)
Mussorgsky (orch. Ravel): Pictures at an Exhibition, IMM 50

DISC 58:
Kodály: Concerto for Orchestra
Kodály: Dances of Galanta
Kodály: Dances of Marosszék

DISC 59:
Berg: Lulu Suite
Schoenberg: Theme and Variations, Op. 43B
Webern: Im Sommerwind
Webern: Three Pieces for Orchestra, Posth.

DISC 60:
Bruckner: Symphony No. 5 in B-Flat Major, WAB 105

DISC 61:
Bizet: Les Voici from « Carmen »
Mascagni: The Lord Now Victorious from « Cavalleria Rusticana »
Gounod: Soldiers’ Chorus from « Faust »
Wagner: Hail, Bright Abode from « Tannhäuser »
Puccini: Humming Chorus from « Madama Butterfly »
Verdi: Il Trovatore, Act II: Anvil Chorus
Wagner: Pilgrims’ Chorus from « Tannhäuser »
Leoncavallo: Bell Chorus from « I Pagliacci »
Wagner: Bridal Chorus from « Lohengrin »
Weber: Huntsmen’s Chorus from « Der Freischütz »
Verdi: Grand March from « Aida »

DISC 62:
Rachmaninoff: Symphony No. 3 in A Minor, Op. 44
Rachmaninoff: Vocalise, Op. 34, No. 14

DISC 63:
Dinicu (arr. Heifetz): Hora Staccato
Dvorák: Humoresque
Rimsky-Korsakov: The Flight of the Bumblebee
Tchaikovsky (arr. Frost): String Quartet No. 1 in D Major, Op. 11: II. Andante cantabile
Strauss, Johann II and Josef: Pizzicato-Polka
Bach, J.S. (arr. Kresiler/Smith): Preludium in E Major
Paganini (orch. Ormandy): Moto Perpetuo
Granados (arr. Harris): Andaluza, Op. 37, No. 5
Schubert, François (arr. Harris): The Bee
Brahms: Hungarian Dance No. 5
Novacek: Perpetual Motion
Kreisler (arr. Leidzen): Liebesfreud (Love’s Joy)

DISC 64:
Beethoven: Piano Concerto No. 4 in G Major, Op. 58 (Eugene Istomin)

DISC 65:
Respighi: Vetrate di chiesa
Respighi: Gli uccelli

DISC 66:
Gershwin: An American in Paris
Gershwin: Porgy and Bess: A Symphonic Picture (Arr. for Orchestra by Robert Russel Bennett)
Grofé: Grand Canyon Suite

DISC 67:
Schubert: Symphony No. 9 in C Major, D. 944 « The Great »

DISC 68:
Handel: Awake the Trumpet’s Lofty Sound from Samson
Handel: Judas Maccabaeus, HWV 63: See, the Conqu’ring Hero Comes!
Handel: Sing Unto God from Judas Maccabaeus
Handel: Messiah, HWV 56
Handel: Let Their Celestial Concerts All Unite from Samson
Handel: Welcome, Welcome Mighty King from Saul
Handel: David, His Ten Thousands Slew from Saul
Handel: Zadok the Priest – Coronation Anthem
Handel: Hallelujah Chorus from Messiah, HWV 56
Handel: Holy Art Thou (Largo from « Xerxes »)
Handel: How Excellent Thy Name from « Saul »
Handel: Hallelujah, Amen from Judas Maccabaeus
Handel: But as for his people from Israel in Egypt
Handel: Sing Ye to the Lord from Isreal in Egypt

DISC 69:
Shostakovich: Symphony No. 5 in D Minor, Op. 47

DISC 70:
Bach, J.S.: Jesu, Joy Of Man’s Desiring (From « Herz und Mund und Tat und Leben, BWV 147 »
Bach, J.S.: « What Tho’ the World Be Full of Sin » from Cantata No. 80
Bach, J.S.: A Mighty Fortress is Our God from Cantata No. 80, BWV 80
Bach, J.S.: « Ah, Dearest Jesus » from « The Christmas Oratorio », BWV 245
Bach, J.S.: « Sleepers Awake » from Cantata No. 140
Bach, J.S.: « Zion Hears the Watchmen’s Voices » from Cantata No. 140
Bach, J.S.: « My Soul Doth Magnify the Lord » from Magnificat, BWV 243
Bach, J.S. (arr. Walton/Katherine Davis): Sheep May Safely Graze (From « The Birthday Cantata, BWV 208)
Bach, J.S. (arr. Gounod): Father in Heaven (Ave Maria)
Bach, J.S.: « Now Keep We All This Holy Feast » from Cantata No. 4
Bach, J.S.: « Come, Sweet Death », BWV 478
Bach, J.S.: « Now Thank We All Our God » from Cantata No. 79
Bach, J.S.: In Deepest Grief – From the « St. Matthew Passion »

DISC 71:
Mendelssohn: Capriccio brillant, Op. 2
Schumann: Introduction & Allegro, Op. 134
Strauss, R.: Burleske, TrV 145: Allegro vivace. (Rudolf Serkin)

DISC 72:
Alfén: Midsommarvaka, Op. 19 « Swedish Rhapsody No. 1 »
Sibelius: Karelia Suite, Op. 11
Grieg: Norwegian Dance, Op. 35, No. 2: Allegretto tranquillo e grazioso
Grieg: Sigurd Jorsalfar (suite), Op. 56, No. 3: Huldigungsmarsch. Allegro molto
Grieg: Lyric Pieces, Op. 54, No. 2: Gangar. Allegretto marcato « Norwegian March »
Sibelius: Finlandia, Op. 26
Grieg: Lyric Suite, Op. 54, Nr. 4: Notturno. Andante

DISC 73:

Ravel: Boléro, M. 81
Massenet: Le Cid (Ballet Suite)
Falla: El Sombrero de Tres Picos, Parte II

DISC 74:
Bach, J.S. (arr. Ormandy): Toccata and Fugue in D Minor, BWV 565
Bach, J.S. (arr. Smith): Cantata No. 156, BWV 156 – Sinfonia « Arioso »
Bach, J.S. (arr. Frost): Notebook for Anna Magdalena Bach: Little Suite
Bach, J.S. (arr. Harris): A Mighty Fortress is Our God
Bach, J.S. (arr. Cailliet): Cantata Herz und Mund und Tat und Leben, BWV 147: Jesu, Joy of Man’s
Desiring
Bach, J.S. (arr. Smith): Fugue in G Minor « The Little »
Bach, J.S. (arr. Busoni): Fugue in G Minor, BWV 542 « Great »
Bach, J.S. (arr. Walton): Sheep May Safely Graze (from Cantata No. 208)
Bach, J.S. (arr. Taynton): Come, Sweet Death
Bach, J.S. (arr. Bantok): Wachet auf, ruft uns die Stimme, BWV 140 « Sleepers Awake »: I. Wachet auf, ruft uns die Stimme

DISC 75:
Beethoven: Missa Solemnis in D Major, Op. 123 (Martina Arroyo, Maureen Forrester, Richard Lewis, Cesare Siepi)

DISC 76:
Lalo: Concerto for Cello and Orchestra in D Minor
Saint-Saens: Cello Concerto No. 1 in A Minor, Op. 33
Fauré: Élégie for Cello and Orchestra in C Minor, Op. 24. (Leonard Rose)

DISC 77:
Berlioz: Harold in Italy, H. 68. (Joseph de Pasquale)

DISC 78:
Shostakovich: Symphony No. 10 in E Minor, Op. 93

DISC 79:
Rossini (arr. Respighi): La boutique fantasque
Adam: Giselle Ballet Suite (Excerpts)
Meyerbeer: Les patineurs Ballet Suite
Waldteufel: Estudiantina Waltz, Op. 191
Waldteufel: Les patineurs, Op.183
Goundod: Faust: Waltz
Ivanovici: Danube Waves

DISC 80:
Boccherini: String Quintet in E Major, Op. 13, No. 5. Minuet
Beethoven (arr. Smith): Bagatelle in A Minor, WoO 59 « Für Elise »
Handel: Largo from Xerxes
Mozart: Don Giovanni, KV527 – Minuet
Handel (arr. Harty): Water Music Suite
Clarke: Trumpet Voluntary
Beethoven (arr. Burmester): 6 Minuets, WoO 10: No. 2 in G Major
Hofstetter (attr. Haydn): String Quartet no. 5 in F Major, Op. 3 « Serenade »
Gluck (arr. Frost): Iphigénie en Aulide, Wq. 40: Gavotte
Gluck: Armide, Wq. 45: Musette
Gluck: Orpheo ed Euridice, Wq. 30, Act II: Dance of the Blessed Spirits
Fauré: Pavane in F-Sharp Minor, Op. 50
Menotti: Sebastian Suite: II Barcarolle
Brahms (arr. Jacques): 11 Chorale Preludes, Op. 122, No. 8: Es ist ein Ros’ entsprungen
Humperdinck: Hänsel und Gretel: Abends, will ich schlafen gehn
Schumann (arr. T. Frost): Kinderszenen, Op. 15: No. 7, Träumerei
Saint-Saens: Carnival of Animals: The Swan
Massenet (arr. Frost): Élégie

DISC 81/82:
Bach, J.S.: Johannespassion, BWV 245. (Judith Raskin, Maureen Forrester, Richard Lewis, George Shirley, Norman Treigle, Thomas Paul)

DISC 83:
Respighi: Fountains of Rome
Respighi: The Pines of Rome

DISC 84:
Elgar: Enigma Variations (Variations on an Original Theme), Op. 36
Vaughan-Williams: Fantasia on a Theme by Thomas Tallis – Largo sostenuto
Elgar: Cockaigne Overture (In London Town), Op. 40

DISC 85:
Gounod: Faust, Act V, Ballet Music
Thomas: Mignon: Gavotte
Offenbach: Les contes d’Hoffmann. Prelude to Act II: Minuet
Wolf-Ferrari: I gioielli della Madonna: Intermezzo from Act III
Verdi: Aïda, Act II, Gran marcia trionfale
Verdi: La Traviata: Overture
Mascagni: Cavalleria Rusticana: Intermezzo
Berlioz: Les troyens, H. 133: Marche troyenne
Rossini: Guillaume Tell: Overture
Jaernfelt: Praeludium für kleines Orchester
Liszt: Grand galop chromatique
Pierné: Cydalise et le chèvre-pied. Act I, Marche des petits faunes
Mendelssohn: Midsummer Night’s Dream, op. 61 – Intermezzo

DISC 86:
Brahms: Symphony No. 1 in C Minor, Op. 68

DISC 87:
Brahms: Symphony No. 2 in D Major, Op. 73
Brahms: Symphony No. 3 in F Major, Op. 90

DISC 88:
Brahms: Symphony No. 4 in E Minor, Op. 98
Brahms: Academic Festival Overture, Op. 80

DISC 89:
Schubert: Symphony No. 4 in C Minor, D. 417 « Tragic »
Schubert: Symphony No. 6 in C Major, D. 589 « Little »
Brahms: Variations on a Theme by Haydn, Op. 56a

DISC 90:
Bruckner: Symphony No. 4 in E-Flat Major, WAB 104 « Romantic » (1886 Version, ed. L. Nowak)

DISC 91:
Bartók: Divertimento for String Orchestra
Ginastera: Concerto per Corde

DISC 92:
Strauss, R.: Der Bürger als Edelmann Suite, Op. 60
Strauss, R.: Horn Concerto No. 1 in E-Flat Major, Op. 11. (Mason Jones)

DISC 93:
Shostakovich: Cello Concerto No. 1 in E-Flat Major, Op. 107
Kabalevsky: Cello Concerto No. 1 in G Minor, Op. 49. (Yo Yo Ma)

DISC 94:
Dvorák: Symphony No. 9 in E Minor, Op. 95 « From the New World » (London Symphony Orchestra)

Et toujours le petit frère de ce blog : brevesdeblog

Les galettes du bonheur

J’avais commencé un billet d’agaceries, pour ne pas dire du bien de ce que les quelques FNAC disposant encore de rayons classiques sont obligées de mettre en avant. Comme en témoigne une visite hier rue de Rennes.

Non, on ne rêve pas Bruno Mantovani est au même rayon que Riopy, ou inversement !

Mais aucun des deux n’a sorti le sixième ou septième volume de la série Emotions/Inspirations…d’un violoncelliste qui ne rate jamais une occasion de faire son auto-promotion, et qu’on a connu jadis bon musicien, devenu aujourd’hui tête de gondole.

L’agacement pourrait venir aussi de ce pianiste venu du froid, qui, parce qu’il est sous étiquette jaune, et qu’il enregistre les variations Goldberg, fait se pâmer les mânes de Glenn Gould devenus durs d’oreille.

La jeunesse de Cleveland

C’est du passé que vient le bonheur, dans cette réédition – cette fois à tout petit prix ! – par Sony, des gravures du Cleveland Quartet (1969-1995) qui n’a pas eu la longévité de ses compatriotes comme Juilliard ou Emerson, mais qui a laissé de jolies perles discographiques, dont une intégrale des quatuors de Beethoven;

Je ne m’essaierai pas au jeu de la critique comparée, jeu au demeurant bien vain, s’agissant de formations comme un quatuor, qui, par essence même, n’est comparable à aucun autre.

J’ai toujours eu une tendresse pour cette version du sublime Quintette à deux violoncelles de Schubert.

Les grandeurs de Janet

On connaissait bien sûr les incontournables et éternels enregistrements de Dame Janet Baker pour EMI avec John Barbirolli notamment (Sir John ou la musique en fête).

Ceux de la grande mezzo-soprano anglaise, qui a fêté ses 90 ans le 21 août dernier, pour d’autres labels, avec d’autres partenaires et chefs, ont été rassemblés dans ce coffret qui annonce bien la couleur : A Celebration. Qu’on trouve à prix réduit sur jpc.de

Bien sûr les deux versions admirables de Didon de Purcell, des Haendel, des Glück, Berlioz, Britten idiomatiques et des raretés :

Adrienne Lecouvreur idéale

Comme je l’ai écrit pour Bachtrack, j’ai entendu mardi soir au théâtre des Champs-Elysées une Adrienne Lecouvreur – l’opéra de Cilea – absolument idéale en version de concert. Il faut absolument l’écouter ou la réécouter sur France Musique le 10 janvier 2024.

La dernière fois que j’avais vu cet opéra en scène, c’était il y a trente ans, Mirella Freni à l’Opéra Bastille !

J’irai voir et entendre ce qu’Anna Netrebko en fera en janvier prochain…

Laredo vous allez l’adorer

Prononcés à la française, c’est un prénom et un nom qui signent un destin : Jaime Laredo !

Avec un tel patronyme, il était inimaginable que celui qui a fêté son 80ème anniversaire le 7 juin dernier n’embrassât pas une carrière musicale ! Sony le célèbre en publiant un coffret de 22 CD (pochettes originales)

Ce nom ne m’est pas inconnu, loin s’en faut, mais sans doute n’aurais-je pas regardé de plus près sa biographie sans ce coffret. J’ai souvent vu son nom sur des disques de musique de chambre, mais toujours en retrait de stars comme Isaac Stern, Rudolf Serkin ou Yo Yo Ma.

Le pedigree de Jaime Laredo ne laisse pourtant pas d’impressionner: né le 7 juin 1941 à Cochabamba en Bolivie, le jeune violoniste s’installe aux Etats-Unis dès 1948, pour se former auprès de prestigieux aînés, Joseph Gingold puis Ivan Galamian au Curtis Institute de Philadelphie.

À 17 ans, il remporte le premier prix du Concours Reine Elisabeth (photo ci-dessous)

Distinction qui lance sa carrière internationale, une carrière qui restera tout de même largement circonscrite au continent américain. Pédagogue recherché, chef d’orchestre, Jaime Laredo restera comme un admirable chambriste, pilier du festival de Marlboro, comme en témoigne abondamment sa discographie et ce coffret en particulier.

Portrait d’un musicien bien vivant et qu’on redécouvre avec beaucoup de bonheur :

Détails du coffret :

CD 1 Un disque « carte de visite » enregistré dans la foulée de son succès au concours Reine Elisabeth (Vivaldi, Wieniawski, Paganini, Debussy…)

CD 2 Brahms : Sonate pour violon et piano n°3 / Bach Partita n°3

CD 3 Bruch : Concerto pour violon n°1 / Mozart conc vl 3 (National Symphony, Howard Mitchell)

CD 4 Mendelssohn : conc vl / Bach conc vl 1041 (Boston Symphony, Charles Munch)

CD 5 Beethoven : Triple concerto (Rudolf Serkin, Leslie Parnas, Marlboro Festival, Alexander Schneider)

CD 6 Mendelssohn : Octuor (Marlboro ensemble) / Mozart Concertone 2 vl (Michael Tree, Marlboro Festival, Alexander Schneider)

CD 7 Schubert : Quintette La truite (Serkin, Laredo, Naegele, Parnas, Levine) / Mozart : Trio K 502 (Serkin, Laredo, Foley)

CD 8 Ravel : Trio (Ruth Laredo* piano, Solow), Sonate vl vlc (Parnas)

CD 9-10 : Bach sonates vl clav (Glenn Gould)

CD 11 Mendelssohn : Quintettes (Laredo, Kavafian, Ohyama, Kashkashian, Robinson)

CD 12-13 Brahms : Quatuors avec piano (Ax, Stern, Laredo, Ma)

CD 14 Schoenberg : Sérénade (Marlboro ensemble)

CD 15 Mozart : Symph conc / Concertone (Lin, Laredo, Leppard, English chamber orchestra) / Saint-George Symph conc (Laredo, Fried, Freeman, London symphony)

CD 16 Fauré : Quatuors piano (Ax, Stern, Laredo, Ma)

CD 17-18 Brahms : Sextuors (Stern, Lin, Laredo, Tree, Ma, Robinson)

CD 19 Beethoven : Quatuor p op 16 / Schumann : Quatuor p (Ax, Stern, Laredo, Ma)

CD 20 Schubert : Quintette / Boccherini : Quintette op 11/5 (Stern, Lin, Laredo, Ma, Robinson)

CD 21 Mozart ; Quatuors p (Ax, Stern, Laredo, Ma)

CD 22 Dvorak : Quatuor p op 87 (Ax, Stern, Laredo, Ma) / Korngold : Suite 2 vl vlc piano main gauche (Fleisher, Silverstein, Laredo, Ma)

*Ruth Meckler (1937-2005) avait épousé Jaime Laredo en 1960 (le violoniste avait tout juste 19 ans!) et en avait divorcé en 1974. En 1977 Jaime Laredo épousait la violoncelliste Sharon Robinson.

Leon Fleisher : le pianiste aimé

Je n’ai jamais eu la chance ni de l’entendre en concert ni a fortiori d’assister à l’une de ses masterclasses, encore moins d’être son élève… Mais quand je vois ces extraits d’un atelier d’interprétation, je me dis que je regretterai longtemps de n’avoir pu fréquenter le pianiste Leon Fleisher né le 23 juillet 1928 à San Francisco, mort hier à 92 ans à Baltimore.

Quand je vois et lis tous les témoignages de ceux qui l’ont connu, approché, de ceux qui ont bénéficié de son enseignement, de ses conseils, je mesure la réalité de l’émotion que suscite sa disparition.

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Ici aux côtés de son aîné Menahem Pressler (né en 1923 !).

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Ici avec François-Frédéric Guy qui dit avoir perdu son deuxième père.

Roselyne Bachelot, la ministre française de la Culture, n’a pas attendu que son cabinet lui ponde l’une de ces réactions ministérielles si souvent banales et convenues, pour saluer ce grand musicien, confronté, à l’acmé de sa carrière en 1964, à une paralysie de la main droite – ce qu’en des termes choisis on appelle une dystonie focale – ,condamné à jouer le répertoire pour la main gauche qu’avait suscité le pianiste autrichien Paul Wittgenstein amputé du bras droit au cours de la Première Guerre mondiale, et à force de travail et d’obstination revenu à la pratique des deux mains : « Hommage à Leon Fleisher, pianiste et chef d’orchestre américain mort hier. Il perd l’usage de sa main droite à 36 ans, réussit à en retrouver l’usage après plusieurs années et célèbre ce retour par un enregistrement baptisé Two hands. Sa leçon de vie : ne jamais s’avouer vaincu. »

Restent heureusement de si beaux disques, notamment un admirable coffret, dont je m’étonne de ne jamais avoir parlé ici…. alors que j’y reviens régulièrement, pour y entendre notamment ces concertos de Mozart, Beethoven ou Brahms gravés pour l’éternité avec George Szell.

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Ou si l’on ne veut que les concertos :

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https://www.youtube.com/watch?v=Jgj6jScPWK8

 

La musique pour rire (V) : Happy Birthday

C’est sans doute la mélodie, la chanson, la plus célèbre au monde.

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Elle vient de Good Morning to All, une chanson enfantine écrite et composée en 1893 par deux sœurs américaines, Patty et Mildred Hill, à l’époque institutrices dans une école de Louisville (Kentucky). La première attestation écrite de l’association entre la mélodie et les paroles de Happy birthday to you date de 1912, mais ne crédite pas les auteures. Une division de Warner/Chappell Music Inc. dépose une demande de protection juridique de la chanson en 1935 au nom de Preston Were Orem et Ron Forman, histoire de générer de fructueux droits d’auteur (jusqu’à atteindre 2 millions de dollars par an !). Jusqu’à ce qu’un juge fédéral (dans l’affaire Rupa Marya/Warner Chappell Music), le 22 septembre 2015, décide que la chanson faisait partie du domaine public… depuis 1921 !

Ce qui n’a pas empêché maints arrangements (et maints arrangeurs !), le plus célèbre étant celui de Stevie Wonder en 1981.

Ci-dessous quelques exemples, réussis, de variations sur le célébrissime thème.

J’ignore à quelle occasion Rostropovitch dirigea cet « arrangement » dû à John Williams, mais à voir Seiji Ozawa assis sur le tabouret du violoncelliste, on peut supposer que ce fut en 1995, à Tanglewood (l’académie d’été du Boston Symphony), pour célébrer les anniversaires de Seiji Ozawa (1935) , Itzhak Perlman (1950), Leon Fleisher et Yo Yo Ma, tous des habitués du lieu et du festival !

L’arrangement du chef russe Misha Rachlevsky est tout aussi surprenant.

J’ai trouvé quelques sympathiques manifestations de « joyeux anniversaire », les plus émouvantes étant celles qui nous permettent de retrouver le très regretté Mariss Jansons

On admire le travail de l’arrangeur de ce Happy Birthday qui surprend Roger Norrington au moment où celui qui en fut le directeur musical de 1998 à 2011 commence à répéter l’Héroique de Beethoven avec l’orchestre du Südwestrundfunk de Stuttgart

Ici David Robertson surpris par les musiciens du New York Philharmonic (avec la complicité du violoniste Gil Shaham)

Lorsque Simon Rattle fête ses 50 ans (en 2005), il ne peut s’empêcher d’aller tâter de la grosse caisse à la fin du concert estival de la Waldbühnelorsque l’orchestre philharmonique de Berlin entame le bis que les milliers de spectateurs berlinois attendent : Berliner Luft du compositeur Paul Lincke

Lorsque Gustavo Dudamel commence à répéter la Cinquième symphonie de Mahler, c’est l’orchestre qui fait une ovation à son cor solo

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On admirera autant la prestation, la virtuosité que la tenue du pianiste français Cyprien Katsaris qui nous régale d’extraordinaires variations sur « Happy Birthday » à l’intention de Yehudi Menuhin (pour ses 80 ans ?)

On ne sera pas surpris de retrouver Victor Borge (lire La musique pour rire : Victor Borgedans une improvisation assez délirante

La pianiste américaine Nicole Pesce ne manque pas non plus d’imagination…

Enfin Happy birthday to… Stevie Wonder (70 ans le 13 mai prochain !)

Et puis comment oublier la torride apparition de Marilyn Monroe au gala d’anniversaire du président Kennedy le 19 mai 1962 ?

Journal 22/09/19 : Wayenberg, Rouse

Christopher Rouse (1949-2019)

Les musiciens de l’Orchestre symphonique de Cincinnati et Louis Langrée ont dû apprendre la nouvelle avec une particulière émotion. Le compositeur américain Christopher Rouse, dont ils ont commandé et vont créer la 6ème symphonie le 19 octobre 2019, est décédé le 21 septembre.

Je trouve cette interview récente du compositeur, et ses réponses ne manquent pas d’intérêt :

J’ai découvert la musique de Rouse il y a déjà une vingtaine d’années par le disque.

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Sans vouloir offenser la mémoire du récent disparu, je dois tout de même confesser qu’à l’instar de nombre de ses confrères américains, Rouse écrit une musique bien ficelée, pas désagréable à entendre, mais bien peu originale.

Le Hollandais de Paris

Il est né à Paris le 11 octobre 1929, il y est mort à moins d’un mois de son 90ème anniversaire, le 17 septembre. Le pianiste Daniel Wayenberg était pourtant néerlandais, et bien oublié du public parisien.

Je ne l’ai jamais entendu sur scène (Yves Riesel l’avait, je crois, invité dans sa première saison des Concerts de Monsieur Croche, mais Wayenberg n’avait pu assurer cet engagement), mais c’est un pianiste dont j’ai thésaurisé les disques à chaque fois que j’en trouvais, souvent dans les magasins de seconde main, ou sous des étiquettes plus ou moins fantaisistes. Je me souviens avoir demandé jadis à un vendeur de la FNAC ce qu’il avait de Daniel Wayenberg, il m’avait répondu en me prenant de haut : «  Vous parlez bien sûr de Weissenberg ? Wayenberg, ça n’existe pas »…

On ne trouve plus guère ces disques, sauf au sein de coffrets imposants.

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Mais sur Youtube on tombe sur de véritables pépites, comme ce 3ème concerto de Prokofiev capté en 1957, Rafael Kubelik dirigeant l’Orchestre National.

ou cette Rhapsodie Paganini de Rachmaninov donnée au Concertgebouw d’Amsterdam en 1971 sous la direction de Karel Ancerl (disponible dans le superbe coffret édité à l’occasion des 125 ans de l’orchestre hollandais, voir détails ici : CONCERTGEBOUW 125)

De Rachmaninov encore cette étonnante version du 2ème concerto à deux pianos donnée il y a un an…tout comme Islamey de Balakirev. 

Peut-on rêver ? Que Warner réédite le fonds EMI de la discographie de Daniel Wayenberg !

Commémorations

Que serait le monde musical, le monde de la culture en général, sans anniversaire, centenaire, sesquicentenaire*, bicentenaire à célébrer ? La commémoration tient-elle lieu de palliatif à l’absence d’imagination ? Souvent, pas toujours heureusement !

Le centenaire de l’Armistice de 1918 et les manifestations qui l’ont célébré dimanche dernier ont fait une belle et large place à la musique. Le Boléro de Ravel (1928) bien sûr, un orchestre de jeunes Européens, un jeune chef russe admiré depuis longtemps, Vassily Petrenko.

https://www.youtube.com/watch?v=zZWWflV12n4

Et Ravel encore, avec un extrait de sa Sonate pour violon et violoncelle (1920) – et non « pour violon et piano » comme on l’a entendu en boucle sur des chaînes d’information en continu ! – Ravel qui a été ambulancier en 1916 à Verdun,comme le rappelle ce roman/récit de Michel Bernard.

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Ce 13 novembre, nul ne pouvait oublier la tragédie de 2015 : Le chagrin et la raison

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On salue l’excellent film documentaire diffusé hier soir par France 2 : Histoire secrète de l’antiterrorismeL’émotion qui s’empare de Jean-Michel Fauvergue, le patron du RAID, et de François Molins, le procureur de Paris, qui ont dû entrer dans l’enfer du Bataclan… 

Ce 13 novembre, un autre anniversaire était – plus discrètement – commémoré : les 150 ans de la mort de Rossinile 13 novembre 1868 à Passy. L’occasion pour les labels de disques de ressortir quelques belles archives.

Recyclage luxueux, cher et encombrant chez Decca des opéras de Rossini où figure Cecilia Bartoli. Inutile.

En revanche, belle opération de la part de Warner, qui, pour le même prix que le coffret Decca, édite un boîtier de 50 CD, puisant généreusement dans les fonds EMI et Erato, 13 opéras, plusieurs récitals, et redonnant à entendre des versions un peu oubliées.

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Tous les détails de coffret ici : Rossini 150

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*Sesquicentenaire : 150ème anniversaire

 

Happy Birthday

Il a soixante-dix ans aujourd’hui et on a l’impression d’avoir toujours vécu avec lui. Comme l’écrit Renaud Capuçon dans les notes de présentation de l’un des deux considérables coffrets qui lui sont consacrés.

Happy birthday Mister Perlman !

Comme son contemporain Daniel Barenboim, Itzhak Perlman a beaucoup, énormément enregistré pour tous les grands labels, surtout EMI (devenu Warner) et Deutsche Grammophon.

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Je laisserai aux critiques patentés le soin de caractériser par les mots idoines l’art et le jeu de Perlman. 

Mes oreilles se sont habituées depuis l’adolescence à un son pur et chaleureux, à un très beau violon toujours sensuel, jamais vulgaire. Et dans les partitions très techniques (Paganini, Wieniawski) une virtuosité qui ne vise pas l’épate.

Se livrer au jeu des comparaisons serait aussi ridicule que fastidieux.

Cela étant, on n’est pas obligé de souscrire à la totalité de ces propositions, tout n’est pas de la même eau, en partie à cause des accompagnateurs. Quand Giulini sert Beethoven et Brahms aux mêmes hauteurs que son soliste, cela donne des versions de référence. Quand Previn, Foster ou Barenboim sont à la manoeuvre, on n’est pas toujours dans l’élan, la souplesse et la légèreté, parfois même on entend la rapidité de la mise en boîte.

Dans le coffret DG, peu de doublons avec la somme EMI – sauf les concertos de Mozart – plutôt des compléments, Berg, Stravinsky, Lalo, et un couplage inattendu du concerto de Tchaikovski et du 1er concerto de Chostakovitch où Perlman dirige le jeune Ilia Gringolts. Mais surtout deux intégrales que j’ai toujours beaucoup aimées des Sonates pour violon et piano de Beethoven avec Vladimir Ashkenazy, naguère parues chez Decca, et des Sonates pour violon et piano de Mozart avec Barenboim.

https://www.youtube.com/watch?v=9kYJZoDrFeQ

Bel hommage à un artiste rayonnant, de ceux qui donnent envie d’aimer la musique.