Hautes études

Mauvais souvenirs

Un mot d’abord pour rappeler la messe qui était dite en l’église Saint-Roch mardi dernier, pour commémorer le décès de Nicholas Angelich le 18 avril 2022. Je n’avais pas pu assister à ses obsèques, en raison d’une réunion – qui s’est avérée inutile ! – à Montpellier, je tenais à être présent à cette cérémonie où j’ai retrouvé quelques amis, mais malheureusement aucun des artistes qui clamaient, sur les réseaux sociaux, leur amitié indéfectible pour le pianiste disparu….Ainsi va la vie. Et Nicholas reste dans nos coeurs et dans nos mémoires.

Très mauvais souvenir encore que ce 24 avril 2020 et l’annulation forcée – et avec le recul prématurée, j’y reviendrai – du Festival Radio France (lire Le coeur lourd):

Hautes études

Ce lundi je n’ai pourtant pas envie de m’attarder sur ces mauvais souvenirs.

Sauf si le mot « études » évoque, pour les apprentis musiciens que nous fûmes, des exercices pénibles, souvent peu gratifiants, mais nécessaires.

Pourtant quand Chopin, Liszt, Debussy s’en mêlent, pour ne citer que les plus illustres, les Études deviennent des chefs-d’oeuvre.

Le numéro de mai du magazine Gramophone consacre un article passionnant aux deux cahiers d’Etudes de Chopin, signé Jed Distler. Passionnant et un peu surprenant dans le choix des versions proposées. Avec quelques oublis étonnants, et, pour moi, la découverte d’inconnues !

J’ignorais- honte à moi ! – jusqu’aux noms de la pianiste française Véronique Bonnecaze

de la pianiste Juana Zayas, née à La Havane le 25 décembre 1940, formée au Conservatoire de Paris, puis aux Etats-Unis où elle semble s’être établie, selon les très maigres informations que j’ai pu recueillir sur Internet.

Sa version des deux cahiers, enregistrée en 1983, est d’ailleurs le Top Choice de Gramophone !

Autre inconnue pour moi, la Japonaise Yuki Matsuzawa, dont Distler loue tout à la fois « technical mastery, tasteful nuance, impeccable timed phrasing » et recommande la version en téléchargement.

Sans dévoiler le contenu de l’article de Gramophone, on retrouve dans l’article de Jed Distler des noms attendus, d’Alfred Cortot à Jan Lisiecki, de Ruth Slenczynska à Maurizio Pollini, pour ne citer que des versions souvent signalées par la critique et qui ne convainquent pas toujours – euphémisme – l’auteur de l’article.

Heureux, à l’inverse, d’y lire des noms comme Dinorah Varsi (lire La révélation Dinorah)

ou de Georges Cziffra (qualifié de « The Acrobat »)

ou encore d’Abbey Simon (lire Le pianiste oublié) :

Et puis il y a plusieurs oublis dans la liste de Gramophone, comme le merveilleux Geza Anda, dont la version de l’opus 25 en récital à Locarno en 1965 reste la plus chère à mon coeur.

ou encore le tout jeune Boris Berezovsky

Jed Distler aurait pu (dû?) rappeler la récente réédition de l’un des tout premiers disques du si regretté Rafael Orozco (1946-1996) – lire Le Chopin de Rafael

De Broadway aux Champs-Elysées

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Il y a trois semaines j’étais sur Broadway (In the magic of the night). Jeudi soir, Broadway était au théâtre des Champs-Elysées à Paris.

IMG_3503 (1)(Magie de l’avenue Montaigne à Paris)

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Isabelle Georges (voir Isabelle au Bal) y reprenait le spectacle créé avec l’Orchestre philharmonique royal de Liège le 31 juillet 2014 au Concertgebouw d’Amsterdam et repris à Liège à la veille de Noël 2014. Avec les mêmes partenaires Frederik Steenbrink (chant), Guillaume Naud (piano), Gilles Barikosky (saxophone), Jérome Sarfati (contrebasse), David Grebil (batterie), et à la baguette Fayçal Karoui qui, ce jeudi soir, dirigeait l’Orchestre de chambre de Paris. Un triomphe, une fois de plus !

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Juste avant le spectacle, j’avais fait un saut à l’exposition Gauguin au Grand Palais

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Avec l’impression de me retrouver dans les salles du Metropolitan Museum of Art de New York (voir Les trésors du Met) où Gauguin et tous ses illustres camarades occupent presque tout un étage…

 

IMG_3496(Gauguin, Autoportrait au chapeau, 1893, Musée d’Orsay)

Déjeuner ce vendredi dans une excellente table du centre de Paris, pour évoquer le festival Radio France 2018 avec une complice de toujours. Assis par le hasard des réservations à côté d’un pianiste jadis célèbre, qui a toujours soigneusement cultivé son accent russe.

Et dans la soirée, alors que la concurrence était forte (Noël à Broadway à Radio France), j’avais choisi l’anti-« spectacle de fête » par excellence : Patrick Timsit, à l’exact opposé de son personnage d’amuseur public, dans un beau monologue d’extraits du Livre de ma mère d’Albert Cohen, mis en scène par Dominique PitoisetAu théâtre de l’Atelier.

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Les premières vingt minutes sont parfois laborieuses, comme si le comédien avait besoin de s’imprégner de la gravité du texte face à un public qui n’attend qu’une occasion de rire. Puis Timsit trouve son rythme, le ton juste, et c’est alors l’émotion qui gagne tous les spectateurs. Je n’ai personnellement jamais été un lecteur de Cohen, il faudrait peut-être que je m’y mette après ce spectacle, à conseiller à ceux qui veulent échapper à la fête obligatoire.