Les opéras de Smetana
Connaissez-vous Frédéric Triplecrème ? Je vous en ai parlé en début d’année, et j’ai oublié depuis de célébrer le bicentenaire de sa naissance, le 8 mars 1824. Il s’agit bien sûr du Tchèque Bedřich Smetana, au prénom imprononçable (voir Comment prononcer les noms de musiciens ?), Bedřich étant la variante tchèque de Frédéric, et Smetana étant le nom usuel en Europe centrale d’une spécialité laitière qui ressemble beaucoup à notre crème fraîche, en plus épais !
On ne peut pas dire que le bicentenaire du compositeur tchèque ait suscité une vague de publications discographiques. On est d’autant plus reconnaissant à Supraphon d’avoir regroupé, dans un coffret très soigné, l’intégrale des opéras de Smetana (présentation complète sur le site de l’éditeur : Smetana l’intégrale des opéras)


On recommande ce site pour l’achat de ce coffret à petit prix.
Pour beaucoup d’entre nous, ce coffret est largement terra incognita. Si La Fiancée vendue est un tube dans tous les théâtres d’Allemagne et d’Europe centrale, elle est si rare en France qu’elle n’a fait son entrée au répertoire de l’Opéra de Paris… qu’en 2008 (lire sur Forumopera). Certes on joue plus souvent l’ouverture et quelques pièces d’orchestre spectaculaires.
Dans ce coffret, c’est la version idiomatique de Zdeněk Košler, l’un des grands chefs tchèques du XXe siècle (on lui consacrera bientôt un billet)
Pour tout le reste, il faut se laisser emporter par le flot d’une musique d’un romantisme exacerbé, la langue tchèque n’étant pas plus un obstacle à la compréhension que ne l’est le russe dans les opéras de Moussorgski ou Tchaikovski !
On recommande l’écoute dans l’ordre chronologique, et on aura une très belle surprise avec le premier ouvrage lyrique de Smetana, Les Brandebourgeois de Bohême :
Crème fouettée parisienne
Il y a plusieurs mois, fouillant dans le rayon classique de Gibert Joseph, boulevard St Michel à Paris, j’entendais une version en français de La Chauve souris que je ne connaissais pas. Je demandai à la vendeuse si je pouvais acheter le CD d’occasion qu’elle était en train de diffuser. Elle refusa de me le céder en raison de son mauvais état, mais j’avais oublié qu’elle avait pris mes coordonnées lorsque je reçus il y a quelques jours un appel m’informant que ma commande était prête…. Quelle surprise de découvrir ce double CD et ses interprètes ! Surprise accrue en lisant un remarquable texte de présentation (Strauss, de Vienne à Paris) signé de l’ami Benoît Duteurtre (lire Le dernier étonnement de Benoît Duteurtre).


Contrairement à ce qui est indiqué, les larges extraits de La Chauve-Souris et du Baron Tzigane sont dans une excellente stéréo, Valses de Vienne ayant été enregistrées en mono en 1956.
C’est le cas de dire qu’on entend ici la crème des chanteurs français du tournant des années 50/60, ainsi que deux chefs dont j’ignorais ces enregistrements et qu’on n’attendait pas forcément dans ce répertoire.
Franck Pourcel (1913-2000) c’est une sorte de précurseur d’André Rieu, dans mon souvenir les grands classiques joués comme de la variété. Ici il n’a absolument rien à envier aux maîtres de l’opérette viennoise. Sa Chauve-Souris est un pur régal.
Quant à Alain Lombard, il traite cette opérette avec une profondeur (trop ?) qu’on n’imaginait pas. Et quel cast ! Janine Micheau compose une bohémienne (Czipra, ou Saffi en français) grand luxe.
Et pour le plaisir Mado Robin… comme à Vienne !








Clin d’oeil à trois artistes amis, dont ce fut l’unique enregistrement réalisé en Ecosse.




On attend avec impatience la sortie, le 15 novembre, de la 9ème symphonie de Schubert, sous la houlette du tout jeune et nouveau directeur musical du Scottish Chamber Orchestra, le Russe 








L’attachement du chef français au compositeur 
































