2890 jours : ils ont fait Montpellier (I) en blanc et noir

J’ai quitté la direction du festival Radio France à la fin de l’été 2022, j’y avais été nommé il y a dix ans en juillet 2014. Mais je n’avais pas eu le temps jusqu’à maintenant de remercier tous les artistes que j’ai eu le bonheur d’inviter à Montpellier et dans la région Occitanie entre 2015 et 2022 pour les huit éditions que j’ai organisées.

Mon outil statistique comme ma mémoire n’étant pas infaillibles, je prie par avance ceux que j’aurais oubliés de me pardonner. Je rectifierai autant que possible !

Les claviers – piano, clavecin, orgue – se sont logiquement taillés la part du lion. Avec quelques fidélités assumées à des artistes qui, très souvent, ont fait leurs débuts au festival. Et des absences tout aussi assumées, sachant que je ne me suis jamais laissé imposer qui que ce soit.

En blanc et noir

Behzod Abduraimov (21)

Benjamin Alard (15)

Magda Amara (15)

Piotr Anderszewski (15)

Deux pianistes surpris en pleine conversation : Piotr Anderszewski et François-Frédéric Guy (Montpellier 2015)

Kristina Balanas (16)

Margarita Balanas (18)

Guillaume Bellom (17, 18)

Boris Berezovsky (17)

Beatrice Berrut (22)

Gabriel Bianco (21)

David Bismuth (15, 21)

Florent Boffard (17, 19)

Florian Caroubi (18)

Philippe Cassard (16)

Bertrand Chamayou (16, 18, 19, 21)

Emmanuel Christien (16)

Geoffroy Couteau (19)

Michel Dalberto (16, 18, 21)

Lucas Debargue (16)

Romain Descharmes (21)

Barry Douglas (22)

François Dumont (17, 18, 21)

Frank Dupree (19)

Nicolas Elmer (21)

Thomas Enhco (16, 19)

Yuri Favorin (15)

Theo Fouchenneret (19)

Lukas Geniušas (16, 17, 19)

Filippo Gamba (15)

Jean-Paul Gasparian (17, 18)

Nelson Goerner (15, 18)

Jorge Emilio Gonzalez-Buajasan (19)

Véronique Goudin-Léger (15)

Nathanael Gouin (18, 21)

Benjamin Grosvenor (21, 22)

Alexander Gurning (21)

François-Frédéric Guy (15)

Judith Jaurégui (15)

Paavali Jumpannen (19)

David Kadouch (15, 18)

Alexandre Kantorów (16, 21)

(Bien avant sa victoire spectaculaire au Concours Tchaikovski de Moscou en 2019, Alexandre Kantorow donnait son premier récital au festival, à 19 ans, le 25 juillet 2016)

Nikolai Khoziaynov (15)

Irina Kirpicheva (22)

Evgueni Kissin (19)

Andrei Korobeinikov (15, 17)

Paloma Kouider (17)

Lukas Krupinski (19)

Natacha Kudritskaia (19)

Katia et Marielle Labèque (15, 17)

Avec David Chalmin, Katia et Marielle Labèque

Olivier Latry (22)

Florian Lattuga (22)

Ingmar Lazar (20)

Eric Le Sage (16)

Yoav Levanon (21)

Yoav Levanon, 17 ans, joue Gershwin (Montpellier 2021)

Jan Liesicki (19)

Magnus Lindberg (19)

David Lively (18)

Lily Maisky (21)

Ismael Margain (17)

Denis Matsuev (16)

Selim Mazari (21)

Rodolphe Menguy (22)

Dominique Merlet (15)

Natalia Milstein (17)

François Moschetta (19)

Vincent Mussat (19, 21)

Nicolas Namoradze (22)

Florian Noack (16)

Marie-Ange Nguci (19, 21)

Maki Okada (19)

Ferhan & Ferzan Önder (16)

(Les pianistes jumelles Ferhan et Ferzan Önder, les percussionnistes Alex Georgiev, et Martin Grubinger père et fils)

Aimo Pagin (19)

Alexander Paley (15)

Alexander Panfilov (19)

Janos Palojtay (17)

Cédric Pescia (15)

Cédric Pescia, Philippe Cassard, Nelson Goerner (2015)

Aline Piboule (18,22)

Alain Planès (22)

Menahem Pressler (16)

Annabelle Weidenfeld, Menahem Pressler, JPR, Michel Dalberto (18 juillet 2016)

Gabriel Prokofiev (22)

Beatrice Rana (16, 18)

(C’est à Montpellier, en ouverture du festival 2016, que Beatrice Rana joue pour la première fois en public les Variations Goldberg avant de les enregistrer pour un disque qui sera multi-récompensé)

Mūza Rubackytė (15, 16, 19)

Kärt Rüubel (19)

Carlos Sanchis (19)

Nima Sarkechik (15)

Fazil Say (15, 17, 18)

Herbert Schuch (17)

Louis Schwizgebel (15, 18)

Dmitri Shishkin (21)

Edna Stern (15)

Gabriel Stern (21)

Frederik Steenbrink (17)

Emmanuel Strosser (15)

Dania Tchalik (16)

Cédric Tiberghien (21)

Simon Trpčeski (17)

Mikhail Turpanov (16)

Varvara (18)

Vassilis Varvaresos (16, 19)

Lukáš Vondráček (17)

Tanguy de Williencourt (16, 21)

À suivre : la folle aventure Scarlatti 555

Soft porn au Conservatoire ?

Est-ce parce que le numéro de septembre de Diapason connaît de sérieux problèmes de distribution ? Je n’ai vu nulle part repris les propos explosifs de l’ex-directeur du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse (CNSMD pour les intimes) de Paris, mon cher Bruno Mantovani

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Interviewé à la suite du très complet dossier que le mensuel consacre au blues des conservatoires de France, Bruno Mantovani qui, à 45 ans, fait le bilan de ses 9 ans de mandat à la tête de la prestigieuse école, n’y va pas par le dos de la cuillère.

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A la question Le CNSM prépare-t-il mieux aujourd’hui ses élèves à une insertion professionnelle qui ne va plus de soi ?, Bruno Mantovani répond :

« C’était une de mes priorités. Nous avons créé des séminaires sur la pratique du métier, avec des modules sur la santé, la culture administrative des contrats et droits, la façon de se présenter et de promouvoir, l’engagement social dans les écoles, les hopitaux, les prisons. Mon but c’est de former des honnêtes gens.

Mais je dois m’avouer un peu désabusé devant le marketing de la musique classique, je me demande si on n’aurait pas dû créer des séminaires de mannequinat et de soft porn en ligne. C’est normal de ne plus voir en scène de jeunes artistes moches ? Combien de grands génies ressemblaient jadis à des sacs à patates ?.

Je me bats contre cette dictature de l’image, contre les Victoires de la Musique, le vu à la télé et périmé dans trois ans. Contre l’impudeur des réseaux sociaux. Peut-être hélas contre les moulins à vent, tant est profonde l’anxiété face au début de carrière. »

C’est cash, direct, et c’est malheureusement la réalité. L’exposition médiatique des jeunes artistes n’est pas toujours – euphémisme – proportionnelle à leur talent.

Illustration, parmi d’autres, de ce que dénonce Bruno Mantovani, cette couverture de disque

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A l’inverse, on ne va pas se plaindre qu’un très bon musicien soit aussi joli garçon.

 

Mais je doute qu’on propose à une fantastique pianiste de 21 ans, qu’on a entendue cet été à Montpellier (Festival Radio France), Toulouse, La Roque d’Anthéron ou Bagatelle, d’abord un enregistrement, ensuite une « promo » sur son look. Marie-Ange Nguci est un talent formidable, une musicienne extrêmement cultivée, mais elle attache plus d’importance à son art qu’à son apparence en concert.

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La dictature de l’image a évidemment contaminé le monde de l’opéra : combien d’exemples ces dix dernières années de cantatrices recalées sur de grandes scènes parce que trop grosses, pas assez glamour !

Impensable d’imaginer aujourd’hui une couverture de disque comme celle-ci, il est vrai, particulièrement moche.

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La collection Decca Eloquence vient de rééditer ce récital d’Anita Cerquetti, en en changeant opportunément la photo de couverture…

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