L’air du Nord (III) : Magnus Lindberg

Il porte bien son prénom : Lindberg le grand, le généreux, le magnifique compositeur finlandais est, pour ces trois jours, l’invité d’honneur du Festival Radio France (#FestivalRF19).

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Deux concerts de musique de chambre  à la Salle Pasteur du Corum de Montpellier, et jeudi la première française (?) de son concerto pour clarinette.

Magnus Lindberg c’est d’abord une rencontre, qui m’a profondément marqué. Je connaissais certaines de ses oeuvres, l’originalité de sa personnalité créatrice. En 2001, travaillant avec Frank Madlenerà l’époque directeur du festival belge de musique contemporaine Ars Musica (depuis 2006 directeur de l’IRCAM), à renouveler l’implication de l’Orchestre philharmonique de Liège dans ce festival, je lui avais exprimé mon souhait d’inviter une forte personnalité, dont on pourrait faire un portrait en musique, et nous étions vite tombés d’accord sur le nom de Lindberg.

À l’automne 2002, Magnus Lindberg était à Liège pour deux concerts (à Liège et à Bruxelles) qui devaient présenter pour la première fois son triptyque orchestral : Cantigas, Feria, Parada, Trois pièces pour grand orchestre toutes créées séparément par Esa-Pekka Salonen. Louis Langrée avait accepté de relever le défi; au fil des répétitions, il me confiait avoir l’impression de faire l’ascension de l’Everest !

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Lors de la soirée liégeoise, diffusée en direct sur Musiq3, la chaîne classique belge, c’est le compositeur lui-même qui officiait comme présentateur, dans un français parfait ! C’est peu dire que le public de la Salle philharmonique fut impressionné, conquis, non seulement par l’oeuvre, mais aussi et surtout par l’homme, si simple, si disponible à l’entracte du concert. Et lorsque nous nous en fûmes boire quelques bières dans un bar de la place du Marché, Magnus Lindberg fit à Louis Langrée le plus beau des compliments qu’on puisse faire à un interprète : « Ce soir, j’ai entendu mes oeuvres comme je les avais rêvées, avec les couleurs, les sonorités françaises que j’imaginais ».

De cette rencontre entre le chef et le compositeur naîtra une amitié, qui se traduira le 22 août 2006, dans le cadre du festival Mostly Mozart de New York, par la création du concerto pour violon de Lindberg sous l’archet de Lisa Batiashvili et la baguette de… Louis Langrée !

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Mais l’aventure Lindberg avec Liège se poursuivra en mai 2008 avec la première belge de son concerto pour clarinette (lire Jean-Luc Votano fait triompher Magnus Lindberg). Le public fera, en effet, un nouveau triomphe au compositeur finlandais et à la clarinette virtuose du jeune soliste de l’OPRL, cette fois sous la baguette de Christian Arming (qui deviendra en 2011 le directeur musical de la phalange wallonne). En 2010, Christian Arming et Jean-Luc Votano feront la création japonaise de l’oeuvre à Tokyo !

Lorsque j’élaborai avec Santtu-Matias Rouvali le programme du concert qu’il devrait diriger ce jeudi avec son orchestre philharmonique de Tampere, il me sembla tout naturel de proposer le concerto pour clarinette de Lindberg et… Jean-Luc Votano comme soliste : Le souffle Tampere. Et cette fois, le compositeur sera dans la salle !

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