Anti-déprime

L’automne, c’est chaque année ce spectacle dans mon jardin et alentour.

J’y suis rarement sujet, mais je peux concevoir que cette période soit synonyme de déprime saisonnière pour beaucoup. Le soleil manque, la nuit tombe tôt, surtout depuis le passage à l’heure d’hiver.

Je me suis donc abstenu de revoir le film de Visconti, Mort à Venise (1971), dont on a reparlé ces derniers jours à l’occasion de la disparition de Björn Andrésen, l’inoubliable Tadzio qui fascinait le vieux Gustav von Aschenbach incarné par Dirk Bogarde. Je n’avais pas compris grand chose lorsque j’avais vu le film à sa sortie dans un cinéma de Poitiers, mais la révélation pour l’adolescent que j’étais comme pour beaucoup d’autres, avait été la musique de Mahler et ce disque opportunément publié par Deutsche Grammophon.

Je découvrais aussi par la même occasion le chef d’orchestre Rafael Kubelik, que j’aurais la chance de voir en concert quelques années plus tard diriger la Neuvième symphonie de Mahler à la tête de l’Orchestre de Paris dans l’horrible salle du Palais des Congrès porte Maillot.

Diva anti-diva

On sait l’affection, l’admiration que j’ai pour Véronique Gens, qui fut la formidable Maréchale d’un Chevalier à la rose que j’avais particulièrement aimé au théâtre des Champs-Elysées et chroniqué pour Bachtrack. Son nouveau disque ne pouvait manquer de titiller ma curiosité.

Comme on peut s’en douter avec une publication initiée par le Palazzetto Bru Zane, il y a plus de raretés, voire d’inédits, que de « tubes », et c’est ce qui fait tout l’intérêt de ce disque.

Un pianiste trop discret

Le moins qu’on puisse dire est que le pianiste d’origine russe, aujourd’hui installé à Londres, Evgueni Sudbin, n’encombre pas les salles de concert. On n’a pas même le souvenir de l’avoir déjà entendu en France. J’en suis donc réduit à collectionner ses disques. J’ai récemment profité d’un déstockage sur jpc.de pour acheter ces deux-là :

J’avais déjà dans ma discothèque ses Haydn et Scarlatti, liste non exhaustive !

Hommage à Jodie

En ce jour des morts, souvenons-nous des vivants trop tôt arrachés à la vie, comme notre si belle Jodie Devos (lire Jodie dans les étoiles). Alpha a la bonne idée d’un coffret hommage qui est une belle récapitulation des enthousiasmes et des audaces de la chanteuse disparue le 16 juin 2024.

Elle aussi avait gravé quelques raretés d’Offenbach, et avec quel panache !

Le juif Strauss*

Sur le bicentenaire de la naissance de Johann Strauss (1825-1899) je renvoie au bouquet d’articles que je lui ai consacrés le 25 octobre. J’ai souvent déploré le peu d’ouvrages sérieux en français sur la famille Strauss, m’en tenant à un ouvrage en anglais trouvé il y a quelques lustres chez Foyles à Londres – The Strauss Family – de Peter Kemp.

Et puis, en passant à la FNAC l’autre jour, je suis tombé sur le livre d’Hélène de Lauzun, que j’ai commencé à feuilleter avec un intérêt croissant. L’auteure, qui a déjà commis un ouvrage sur l’histoire de l’Autriche, évite les clichés, ne se hasarde à aucune analyse musicale, mais dresse un portrait passionnant d’un personnage infiniment plus complexe que l’apparence futile et légère que son nom évoque le plus souvent. : la vie de Johann Strauss est loin d’être un fleuve tranquille.

Quant au tropisme hongrois qui marque l »oeuvre de Johann et ses frères Josef et Eduard (cf. Le baron tzigane), il trouve peut-être ses racines dans les origines paternelles. L’arrière-grand-père des trois frères Strauss (donc le grand-père de Johann Strauss père) est un Juif hongrois, qui se convertit au catholicisme en s’installant à Vienne.

Et puis il y a ce film allemand dont j’ignorais l’existence – Johann Strauss, le roi sans couronne – qui n’est peut-être pas un chef-d’oeuvre mais qui peut se regarder, avec des acteurs inattendus, Mathieu Carrière dans le rôle d’Eduard Strauss, Philippe Nicaud en Offenbach, Mike Marshall en Eduard Hanslick jusqu’à Zsa-Zsa Gabor en baronne Amélie ! C’est aussi kitsch que la série des Sissi avec Romy Schneider, avec, dans le rôle de Johann Strauss, un bellâtre bien sûr irrésistible qui aurait tout de même dû être mieux coaché pour incarner un violoniste chef d’orchestre, Oliver Tobias.

*Pour ceux que ce titre choquerait, je fais, à dessein, référence au roman de Lion Feuchtwanger Le Juif Süss.

Et toujours humeurs et réactions dans mes brèves de blog

Sur le pont

Pour Alma

Vendredi dernier, j’étais au Théâtre des Champs-Elysées pour applaudir surtout Joyce DiDonato, comme je l’ai écrit pour Bachtrack (Joyce DiDonato rehausse le concert du National). J’avais tenté le titre : Joyce DiDonato sur le pont pour Alma Mahler, pour souligner le fait que la vraie réussite de ce concert était l’interprétation par la chanteuse américaine d’un bouquet de mélodies d’Alma Mahler, et accessoirement que le pont… de l’Alma est voisin de la salle de l’avenue Montaigne.

Dans mon article, je n’ai pas pu reproduire tous les extraits d’une lettre que cite Hélène Cao dans son texte de présentation. C’est le 19 décembre 1901, deux mois avant leur mariage, que Gustav Mahler envoie ceci à Alma : « Tu n’as désormais qu’une seule profession – me rendre heureux ! Je sais bien que tu dois être heureuse (grâce à moi !) pour me rendre heureux. Mais les rôles dans ce spectacle qui pourrait devenir une comédie aussi bien qu’une tragédie (ni l’un ni l’autre ne serait juste) doivent être bien distribués. Et celui du « compositeur », de celui qui « travaille », m’incombe. Le tien est celui du compagnon aimant, du camarade compréhensif » . Sacré macho le père Gustav ! On comprend mieux pourquoi le compositeur n’a pas fait grand chose pour soutenir et diffuser les oeuvres de sa jeune épouse. C’est en 2003 seulement que Jorma Panula orchestre les Lieder qu’on a entendus vendredi soir… et c’est du pur Mahler !

J’avais depuis longtemps un autre disque, que je n’avais écouté que distraitement… à tort !

Une musique à écouter assurément !

Hommage

Je viens d’apprendre le décès à 80 ans d’un personnage – André Piguet – que j’ai connu il y a une trentaine d’années comme un membre très actif des Amis de l’Orchestre de la Suisse romande, et retrouvé, toujours aussi pointu et amical, lorsque j’ai fait une brève mission auprès de l’OSR il y a neuf ans (lire Nouveaux publics).

Il était rugueux, détonnant dans le milieu genevois si policé, et passionné. Je découvre, à l’occasion de son décès, qu’il est l’auteur d’un ouvrage que je vais m’empresser d’acheter. La présentation qu’il en fait lui-même dit assez la force de son caractère. Hommage !

« Des milliers de concerts à son actif, un public fervent, une riche discographie, une large reconnaissance internationale, un partenariat organique avec le Grand Théâtre, des appuis convergents confirmés dans le temps : l’OSR peut paraître inébranlable. Pour beaucoup, il fait partie du paysage culturel, tout comme le Cervin est inscrit dans le ciel de Zermatt.Le mélomane ne saurait céder à l’endormissement, dans la confortable certitude de sa pérennité. La lucidité commande de le considérer comme un miracle permanent…« 

André Piguet et moi – et nous n’étions pas les seuls dans ce cas ! – partagions une passion jamais émoussée pour notre cher Armin Jordan

Dans mes prochaines brèves de blog humeurs et impressions après les récentes séquences politiques.

Grandeurs et petitesses

L’actualité nous régale de quantité de petitesses et, heureusement, de quelques grandeurs.

Pas d’amalgame

J’ai suivi la belle et sobre cérémonie d’entrée au Panthéon de Robert Badinter. Plusieurs amis ont souligné l’intérêt que l’ancien ministre de la Justice portait à la musique classique. Il paraît même que c’était un client régulier de feu Melomania. Je ne l’y ai jamais vu. En revanche, du temps de la grandeur passée du festival d’Evian – alors piloté par Antoine Riboud et Rostropovitch – il n’était pas rare de le voir, lui et son épouse Elisabeth, parmi les invités « connus ».

La cérémonie elle-même a été rythmée par de belles séquences musicales. On passera sur la pénible prestation de Julien Clerc, mais cette chanson illustrait une prise de position importante un an avant l’abolition de la peine de mort. Juste un peu agaçant de lire en bandeau « The Goldberg Variations » lorsqu’on entend Glenn Gould jouer la célèbre aria initiale.

Parenthèse, les Variations Goldberg étaient au programme de La Tribune des critiques de disques de France Musique dimanche dernier. Si j’y avais participé, je pense que j’aurais souscrit au résultat des débats de mes camarades. En 2016, au Festival Radio France à Montpellier, j’avais invité Beatrice Rana à donner pour la première fois en public ces Variations qu’elle devait enregistrer quelques semaines plus tard, et en 2021 j’avais convié Gabriel Stern, dans des conditions climatiques et acoustiques difficiles pour lui. Je suis heureux que cet artiste trop discret soit mis en lumière par ce beau disque

A propos de Robert Badinter, j’avais rappelé un épisode (lire La voix des justes), plusieurs fois cité au cours de la cérémonie, et notamment par le président de la République, un épisode auquel j’ai été associé, par une tribune que j’avais adressée au Monde, en septembre 1983, et que mon fils avocat a retrouvée dans les archives du journal.

Le Monde titrait, le 6 septembre 1983 : Le Juge et la victime

«  »Le projet de loi relatif à l’exécution des peines présenté début août par le garde des sceaux au conseil des ministres, puis l’article de Robert Badinter (le Monde du 18 août 1983), après la tuerie d’Avignon, ont suscité de nombreuses réactions.Daniel Lecrubier met en lumière les avantages de la future législation, mais aussi ses limites. Bernard Prévost, de son côté, accumule les réserves.On trouvera aussi, dans cette page, un témoignage de Roger Knobelspiess et une importante prise de position de Jean-Pierre Rousseau, membre du conseil politique du C.D.S« 

Il faut rappeler qu’à l’époque le CDS était dans l’opposition. C’est sans doute pourquoi Le Monde avait publié mon texte.

Extraits :

Je n’ai évidemment pas une ligne à retrancher ou réécrire dans ce texte d’il y a plus de trente ans. Sauf que j’ai cessé d’adhérer au CDS, comme à toute autre formation politique, depuis 1995 !

La paix enfin ?

Peut-on voir un signe du destin dans le fait qu’au moment où la France faisait entrer au Panthéon l’un de ses grands hommes qui, plus et mieux que tous les médiocres commentateurs au petit pied qui sévissent sur les réseaux sociaux et certains plateaux de télévision, a su ce qu’il en coûtait d’être juif dans la France de 1940, Israel et le Hamas signaient, en Egypte, un accord de paix, où pour une fois la manière forte et décomplexée de Trump a fait effet. L’espoir est enfin de retour !

Lecornu bis

Au moment précis où je sortais hier soir du théâtre des Champs-Elysées, une alerte du Monde s’affichait sur mon portable : Lecornu reconduit. Le Canard enchaîné de mercredi était prémonitoire (voir Pendant ce temps).

Programme intéressant, en particulier les mélodies d’Alma Mahler chantées par Joyce DiDonato. Compte-rendu à lire sur Bachtrack.: Joyce DiDonato rehausse le concert du National.

Et comme toujours la possibilité de (ré)écouter le concert sur France Musique.

Pour les brèves de blog, je pense qu’on attendra prudemment la fin du week-end !

Paris passé présent avenir

L’Orchestre de Paris est dans l’actualité (on ne parle pas d’un orchestre qui n’existe pas, sauf pour le Nouvel Obs, le « Philharmonique de Paris, cf. ma brève de blog) : son chef actuel, le futur comme le passé.

La rentrée de Klaus M.

Après avoir couvert le premier concert des Prem’s (lire Des Prom’s aux Prem’s) pour Bachtrack, j’assiste ce soir au dernier de la série, avec, comme il se doit, l’Orchestre de Paris et son chef actuel, Klaus Mäkelä.

Un programme « signature » – comme il y a des plats « signature » chez les grands chefs… de cuisine ! – : Copland, Gershwin, Varèse et deux créations.

L’après Mäkelä

C’est donc un compatriote de Mäkelä qui a été choisi pour lui succéder à la tête de l’Orchestre de Paris en 2027, puisqu’on sait depuis qu’il a été annoncé à Amsterdam puis à Chicago que le jeune Finlandais ne resterait pas à Paris. Le contraste générationnel est patent : Esa-Pekka Salonen aura 69 ans lorsqu’il prendra ses fonctions de « chef principal » (la nuance est d’importance, la charge est a priori moins lourde que celle de « directeur musical »).

C’est sans doute un très bon choix, je n’ai toujours eu que des éloges à faire lorsque j’ai entendu Salonen, récemment (Les tableaux symphoniques de Salonen), ou il y a quelques années (Salonen fait un Mahler).

Je me suis replongé cet été dans le coffret publié par Sony à l’occasion de son 60e anniversaire (voir le détail ici : Salonen le maître du XXe siècle)

J’y ai redécouvert un disque vraiment singulier, qui m’avait échappé, une version pour ténor et baryton du Chant de la Terre de Mahler. Et pas n’importe quels chanteurs : je connaissais l’incroyable immensité du répertoire de Placido Domingo au moins au disque, mais je me rappelais pas qu’il s’était aventuré dans Mahler. Ce n’est sans doute ma version de référence, mais cela mérite au moins d’être écouté !

Hommage à Christoph von Dohnányi

Tout a été dit et écrit – pour une fois sans erreur ni approximation – dans les médias sur la disparition du chef Christoph von Dohnányi à la veille de son 96e anniversaire. Decca annonce la parution prochaine d’un coffret des enregistrements du chef allemand avec les Viennois, après ceux de Cleveland (voir Authentiques)

Il a été rappelé que le chef allemand a été de 1998 à 2000 « conseiller musical » de l’Orchestre de Paris. Il reste quelques précieux témoignages de sa présence à Paris, en particulier le tout dernier concert qu’il y dirigea le 23 octobre 2019. que la Philharmonie a republié sur son site : https://philharmoniedeparis.fr/fr/live/concert/1104230-orchestre-de-paris-christoph-von-dohnanyi

Ici un extrait de répétition de la 3e symphonie de Brahms, avec le très regretté Philippe Aïche au premier violon.

L’année précédente c’était un programme Ligeti-Beethoven-Wagner que dirigeait le chef.

Les raretés de l’été (VII) : Zinman chez les Suisses

Je ne pourrai pas cette année non plus souhaiter une joyeuse Fête nationale à ma mère, mais je peux le faire à cette grande famille éparpillée de cousins, cousins et autres descendants de la branche maternelle des Zemp, et en particulier à mon cousin Joseph, auteur prolifique d’un blog passionnant (dernier article paru sur Arthur Honegger !)

En ce 1er août, honneur donc à la Suisse et à l’un de ses orchestres – je n’ai pas écrit « le meilleur » parce que la discussion s’envenime toujours lorsque, à Genève, Bâle, ou Zurich, il s’agit de s’attribuer le titre ! – Mais l’orchestre de la Tonhalle – qui, comme celui d’Amsterdam, porte le nom de la salle de concert où il se produit – compte dans le paysage musical européen : je lui avais d’ailleurs consacré tout un article (Tonhalle) à l’occasion de son 150e anniversaire en 2018.

Pour peu que vous soyez un peu collectionneur, de disques, de livres, de DVD, vous savez ce que c’est : vous achetez un coffret, vous l’écoutez en tout ou partie, et vous le posez dans votre bibliothèque, le destinant parfois à un repos éternel. C’est un peu ce qui m’est arrivé avec le bien mal intitulé coffret qui regroupe tous les enregistrements réalisés pour les labels américains RCA / Arte Nova / Sony par le chef américain David Zinman avec la Tonhalle dont il fut le directeur musical, vingt ans durant, de 1995 à 2014.

Pourquoi avais-je délaissé ce coffret ? et du coup, perdu de vue l’originalité, la qualité, l’intelligence de la démarche interprétative de ce chef dans un répertoire où la concurrence est vive : des intégrales des symphonies de Beethoven, Brahms, Schubert, Schumann et Mahler et un admirable bouquet de poèmes symphoniques de Richard Strauss.

Quand on célèbre – ou pas – son successeur (Paavo Järvi) dans les mêmes répertoires, quand on rappelle les mérites de feu Roger Norrington dans son intégrale Beethoven, on doit absolument se replonger dans ce legs prodigieux, où on a le sentiment que Zinman réinvente ce qu’il dirige, subtilement, sans grands effets de manche : l’articulation, l’impulsion, le phrasé, et un travail sur les rythmes internes à un mouvement.

Trois exemples éloquents :

La toute première phrase de la 8e symphonie de Beethoven est vraiment un « allegro vivace con brio », qui donne furieusement envie de poursuivre l’écoute.

La comparaison avec un autre chef que j’admire, Karl Böhm, est, comment dire, bien peu convaincante.

Même choc à l’écoute de la si rabâchée symphonie « inachevée » de Schubert. David Zinman n’en fait pas, comme tant de ses confrères, un monument brucknérien. Le 2e mouvement est une pure poésie, et surtout écoutez bien ce que font le hautbois et la clarinette, leurs ornements subtils qui ôtent à ce mouvement la dimension tragique qu’on y entend trop souvent :

Pour être tout à fait honnête, j’avais laissé de côté les symphonies de Mahler – une intégrale – de David Zinman. Quelle erreur ! En commençant par la 9e, j’ai vraiment très envie de découvrir tout le corpus, parce que j’ai l’impression qu’en suivant à la lettre les indications du compositeur – très précises et nombreuses dans ses partitions – Zinman en restitue parfaitement l’esprit.

Et puisque mon cousin évoque aujourd’hui Arthur Honegger, compositeur aussi français que suisse (et inversement !), je signale ce très beau disque… de David Zinman et la Tonhalle.

L’une des premières oeuvres que j’ai programmées à Liège était la Pastorale d’été. C’était en juin 2001, j’avais invité Stéphane Denève et Sophie Karthäuser, l’une et l’autre à l’orée d’une carrière formidable, dans un programme qui comprenait outre la Pastorale d’été, les Nuits d’été de Berlioz, la suite de Pelléas et Melisande de Fauré et la 2e suite de Bacchus et Ariane de Roussel !

Je vais évoquer la figure de Bob Wilson, disparu hier, sur mes brèves de blog

Diète estivale

Comme me le disait le rédacteur en chef de Bachtrack (édition française) au début de l’été : « Les vacances ça fait du bien aussi ». Donc je fais une sorte de diète de festivals cette année. Avant Montpellier jusqu’en 2022, je faisais un tour à Avignon, Aix-en-Provence, Orange, et après Montpellier j’étais comme vidé de toute envie de spectacle ou de concert. C’est ainsi que j’ai délaissé depuis longtemps La Roque d’Anthéron ou Salon-de-Provence, où j’ai pourtant de merveilleux souvenirs

Ici même j’ai rendu compte des deux seuls concerts auxquels j’ai assisté en juillet (lire Le chant merveilleux de Marianne et Le phénomène Yuja). Les prochains seront pour la dernière semaine d’août.

Ma nouvelle fonction de reviewer (je préfère finalement le terme anglais au prétentieux « critique musical » français) m’a permis depuis deux ans de visiter des festivals que je ne connaissais pas ou mal.

À Colmar – où je n’étais plus revenu depuis trente ans – je découvrais, en 2023, la programmation du nouveau directeur artistique, mon ami Alain Altinoglu, et surtout ce très jeune chef finlandais, dont tout le microcosme musical faisait grand cas, Tarmo Peltokoski (Le début d’une belle histoire entre Peltokoski et le Capitole de Toulouse).

Ça c’était début juillet, et à la fin du même mois, je m’étais laissé embarquer à Marvão,: « Les lieux sont spectaculaires : à 2h30 de route à l’est de Lisbonne, un promontoire rocheux culminant à 900 mètres et dominant toute la plaine de l’Alentejo, à quelques kilomètres de l’Espagne. » (lire Pépites portugaises). Dans un lieu improbable, j’avais découvert un chef – Dinis Sousa – un orchestre – l’Orquestra XXI – et entendu une formidable Cinquième de Mahler (Un grand Mahler) le 29 juillet 2023.

Je découvre sur YouTube cette captation faite le lendemain à Lisbonne :

Alain Lompech est allé à Marvão cette année. Son enthousiasme à lire sur Bachtrack : Marvão, royaume de la musique et des musiciens rejoint et ravive les souvenirs de cette expédition.

En 2024 j’étais retourné à Colmar, cette fois pour y entendre le maître des lieux avec ses musiciens de La Monnaie et fin août, dans une ville que je connais presque par coeur et que je pensais bien peu festivalière – Nîmes – j’avais entendu la joyeuse équipe réunie autour d’Alexandre Kantorow

Mais quand au cours de mes balades – (Loin du monde), je vois des noms familiers affichés au programme de telle abbaye, de telle église, quand je lis leur actualité sur Instagram, j’ai un peu l’impression de prolonger d’abord une amitié, ensuite des souvenirs, tant de souvenirs partagés.

Thomas Ehnco était hier soir à La Romieu, que je visitais le 18 juillet dernier.

Le cloître de la Collégiale de La Romieu (Gers)

Certains souvenirs me poursuivent et me poursuivront longtemps, comme celui de Jodie Devos, ce 15 juillet 2022 à Montpellier…

Message personnel

Le 25 juillet Laurent Guimier – qui fut un éphémère mais formidable collègue à Radio France – écrivait sur un réseau social que je ne fréquente plus guère : » Il est amoureux. Tout le temps. Amoureux de la musique, de la radio, des soirs à l’Auditorium, au 104 et des festivals ensoleillés. Amoureux d’une équipe qui pense et fabrique sa radio avec passion. Alors moi j’aime @mvoinchet et tout ce qu’il fait pour @francemusique« 

Le 14 juillet 2015, je voyais débarquer à Montpellier ce Marc Voinchet que je ne connaissais que de loin. Il venait d’être pressenti par Mathieu Gallet pour prendre la direction de France Musique, et nous avions passé une bonne partie de la soirée à évoquer cette chaîne qui avait tant compté pour moi (30 ans ont passé) et qui était alors en pleine crise. J’avais parié avec Marc qu’il dépasserait le score de tous ses prédécesseurs – dont la durée de vie à cette fonction n’excédait pas deux ou trois ans ! –

Marc a traversé de redoutables épreuves personnelles ces derniers mois. Je l’ai vu à Montpellier il y a quelques jours. Je sais qu’il a besoin de tous nos messages, de toute notre amitié. Je l’embrasse.

Les humeurs du moment toujours à lire sur mes brèves de blog

Le chant merveilleux de Marianne

Après le show de Yuja W. lundi (lire Le phénomène Yuja) j’avais plusieurs raisons de revenir ce jeudi au Festival Radio France à Montpellier. Une œuvre qu’on ne vient jamais écouter d’une oreille distraite. Un chef dont j’avais chroniqué, il y a exactement deux ans pour Bachtrack les premiers pas à la tête de l’orchestre dont il est désormais le directeur musical – le Capitole de Toulouse – et parmi les deux chanteuses solistes que requiert la 2e symphonie de Mahler, une artiste que j’aime profondément, Marianne Crebassa.

Marianne était de la première édition du Festival dont j’ai eu la responsabilité – en 2015 elle ressuscitait Fantasio d’Offenbach- et de la dernière en 2022, un récital admirable et les sublimes Sea Pictures d’Elgar qu’elle chantait lors d’un concert resté fixé dans toutes les mémoires (lire Tempête en mer)

C’est tout le mystère d’une voix et tout l’art d’une grande chanteuse que de vous saisir aux tripes, au coeur, à tout ce qu’il y a de plus intime en soi. Kathleen Ferrier, Maureen Forrester ont été mes premiers éveils à ce qu’on appelle commodément la voix de « contralto ». Marianne Crebassa est sur la même liste. Et depuis dix ans que je la suis – lire ma dernière chronique à son propos sur Bachtrack (Marianne Crebassa bouleverse l’Opéra-Comique), je la retrouve plus belle encore, d’un métal vocal qui me renverse et m’étonne. Dans la 2e symphonie de Mahler, plongée au coeur de l’orchestre, son chant n’a pas fini de me hanter.

Il faut évidemment réécouter tout le concert dirigé par Tarmo Peltokoski à la tête de « son » orchestre du Capitole de Toulouse et du fabuleux choeur basque Orfeo Donostiarra (France Musique). Mention pour François-Xavier Szymczak qui présentait le concert : c’est toujours parfait !

Comme j’étais venu au concert, dégagé de toute responsabilité et de toute obligation, je ne vais pas ici faire la critique de ce que j’ai entendu. Je n’ai pas tout aimé – mais est-ce possible dans une oeuvre aussi considérable ? – j’ai toujours admiré ce que fait ce chef de 25 ans (!!) et je sais qu’avec le temps et la liberté que donne l’expérience, ses interprétations de Mahler seront de celles qui s’impriment durablement dans la mémoire.

Et toujours mes humeurs et bonheurs sur mes brèves de blog

Jonas et les coffrets de juin

Jonas 55

On ne sait si c’est pour célébrer son 55e anniversaire le 10 juillet prochain ou pour clore un partenariat de plusieurs lustres* entre Decca et le ténor star Jonas Kaufmann, toujours est-il que paraît un coffret de 15 CD à prix très doux qui récapitule les grandes années du chanteur, avec quelques pépites qui méritent d’être signalées.

Je ne sais qui a choisi la photo de couverture, légèrement too much non ? Mais le fan club ne sera pas déçu !

CD 1 Sehnsucht Mozart, Schubert, Beethoven, Wagner (Claudio Abbado / Mahler Chamber Orchestra)

CD 2 Verismo Arias (Antonio Pappano / Accademia Nazionale di Santa Cecilia)

CD 3 Romantic Arias (Marco Amiliato / Prague Philharmonic Orchestra)

CD 4-5 Wagner Airs d’opéras + commentaires de J.K.

CD 6 Schubert, Die schöne Müllerin (Helmut Deutsch)

CD 7-8 Weber Oberon (en anglais) (John Eliot Gardiner, Orchestre révolutionnaire et romantique, Hillevi Martinpelto, Steve Davislim)

CD 9-10 Beethoven Fidelio (Claudio Abbado, Lucerne Festival Orchestra, Nina Stemme)

CD 11-13 Humperdinck Königskinder (Armin Jordan, Orchestre national Montpellier)

CD 14-15 Verdi Requiem (Daniel Barenboim, Scala, Anje Harteros, Elina Garanca, René Pape)

J’éprouve un attachement particulier pour le dernier enregistrement d’Armin Jordan un an avant sa mort en 2006. C’était à Montpellier, du temps où le Festival Radio France faisait, chaque année, découvrir au moins un ouvrage lyrique inconnu ou oublié. Un ténor de 35 ans, qui était encore loin d’être la star qu’il est devenu, participait à l’aventure de ces Königskinder / Les enfants du roi d’un compositeur qui n’est resté dans les mémoires que pour son « tube » Hänsel et Gretel, Engelbert Humperdinck (1854-1921).

Souvenir amusant à propos de ce « live ». En contact avec les responsables de la branche française (Accor) d’Universal – pour les disques réalisés avec l’OPRL et Louis Langrée – je leur avais suggéré, au moment où la notoriété de Kaufmann montait en puissance, de mettre en valeur la participation de ce dernier à ces Enfants du roi. Quelques mois plus tard on voyait ressortir l’enregistrement dans un nouvel habillage (lire la critique qu’en fit Forumopera). Le coffret Decca a repris la pochette d’origine.

(*lustre = période de cinq ans)

Le piano des antipodes

Je n’ai pas évoqué ici les résultats du dernier Concours Reine Elisabeth de Belgique : j’ai, en son temps, écrit tout ce que je pensais de ce concours en particulier, et plus généralement des concours pour jeunes musiciens : De l’utilité des concours. Mon ami Michel Stockhem qui ne peut pas être suspecté d’être défavorable au CMIREB (acronyme de Concours Musical International Reine Elisabeth de Belgique) a écrit le 1er juin sur Facebook un billet que je pourrais signer et que j’invite vivement à lire.

Jiaxin Min, éliminée du palmarès final !

Apparemment les résultats du dernier Concours Van Cliburn ont été plus convaincants. Le nom du vainqueur, Aristo Cham, me fait irrésistiblement penser aux… Aristochats et à cette séquence

Je veux évoquer ici un coffret de 11 CD proposé à moins de 50 € sur le site anglais prestomusic.com, qui dresse un passionnant panorama d’un concours de piano, qui est l’un des plus importants de l’hémisphère sud, celui de Sydney. L’édition de ce coffret est due au responsable de la collection Eloquence, lui-même australien, Cyrus Meher-Homji (lire Des chefs éloquents) La plupart des noms de lauréats me sont inconnus, et c’est justement l’occasion de sortir de « l’européocentrisme » dénoncé par Michel Stockhem, Et en regardant la liste, on a la surprise d’y retrouver le 1er prix du concours Reine Elisabeth 1999, le pianiste ukrainien Vitaly Samoshko, que j’ai eu le bonheur d’inviter plusieurs fois à Liège. Le monde est petit !

Liste des pianistes représentés dans ce coffret :

Albright · Arimori · Bogdanov · Bolla · Broberg · Cazal · John Chen · Moye Chen · Cominati · Cyba · Del Pino · Deng · Fung · Fushiki · Gifford · Gillham · Gortler · Goto · Gough · Grigortsevich · Gugnin · Ham · Hill · Janssen · Joamets · Jurinic · Kameneva · Khairutdinov · Kim · Kitamura · Kolesova · Kolomiitseva · Jianing Kong · Xiang-Dong Kong · Kudo · Kurbatov · Kuzmin · Lakissova · Lee · Leske · Li · Liu · Lopatynskiy · Malikova · Malmgren · Masliouk · Melnikov · O’Callaghan · Owen · Pegoraro · Rashkovsky · Samoshko · Samossoueva · Sato · Scott · Shamray · Sim · Soo Rhee · Takada · Takao · Tarasevich-Nikolaev · Tarasov · Tsvetkov · Uehara · Ukhanov · Urassin · Vetruccio · Volodin · Wallisch · Wisniewski · Wright · Xie · Yemtsov · Young · Yu · Zabaleta · Zheng

Le Beethoven des Lindsay

Autre coffret proposé par prestomusic.com, l’intégrale des quatuors de Beethoven par les Britanniques du quatuor Lindsay (1966-2005). Il ne va pas dépareiller ma discothèque où se trouvent déjà, sans ordre de préférence, les Amadeus, Artemis, Hongrois, Italiano, Berg, Cleveland, Emerson, Ysaye, pour ne citer que les intégrales.



Et toujours mes brèves de blog, comme ce beau souvenir de ma soirée du 12 juin :

Sonya Yoncheva et Jean Pierre Rousseau / Auvers-sur-Oise / 12 juin 2025 / @Bachtrack

Munich-Amsterdam

Mes dernières acquisitions discographiques – oui j’aime bien avoir sous la main des coffrets de CD, même si je suis abonné à Idagio qui reste pour moi le meilleur site de téléchargement classique – révèlent des proximités pas si étranges que cela entre deux grandes capitales musicales : Amsterdam et Munich.

Work in progress… ou comment ranger, arranger les rayons d’une discothèque volontairement restreinte en surface !

Mahler Live

L‘Orchestre royal du Concertgebouw d’Amsterdam recèle des trésors d’archives de concert, qui sont depuis une vingtaine d »années soigneusement éditées par l’orchestre lui-même à partir des captations réalisées par l’une ou l’autre radio publique néerlandaise (voir Un orchestre royal et pour le détail des coffrets Concertgebouw 125)

En fonction des anniversaires, ces archives sont rééditées en coffrets « dédiés » comme Beethoven (Les géants d’Amsterdam) et Bruckner (Bruckner et alors?)

C’est au tour de Mahler d’être « mis en coffret ».

Certes, dans ce coffret, il y a des enregistrements bien connus et plusieurs fois réédités, mais il y a surtout, pour les années récentes, de nouvelles archives « live ».

Das Lied von der Erde : Haitink 2006

Symphonie 1 : Chailly 1999

Symphonie 2 : Gatti 2016

Symphonie 3 : Van Beinum 1957

Symphonie 4 : Mengelberg 1939

Symphonie 5 : Chailly 1997

Symphonie 6 : Haitink 2001

Symphonie 7 : Jansons 2016

Symphonie 8 : Jansons 2011

Symphonie 9 : Haitink 2011

Symphonie 10 : Chailly 2000

Les Bavarois

Le lien le plus évident entre Amsterdam et Munich est la communauté de direction musicale entre le Concertgebouw et l’orchestre de la Radio bavaroise : Mariss Jansons (1943-2019) a été le chef du premier de 2004 à 2016, et du second de 2003 à 2019. Tout cela a été amplement documenté, on ne compte plus les doublons, voire les triplons, entre les captations réalisées aux Pays Bas ou en Bavière.

Mais il y eut bien d’autres relations musicales entre les deux villes. Bernard Haitink (1929-2021) , le légendaire patron du Concertgebouw de 1961 à 1988 fut l’un des invités les plus réguliers de l’orchestre de la radio bavaroise fondé après la guerre par Eugen Jochum. Cette relation est documentée, entre autres, par deux coffrets passionnants :

Les mélomanes les plus avertis peuvent s’amuser à comparer les différentes versions des mêmes oeuvres telles que Bernard Haitink les a données au fil des décennies, dans Mahler ou Bruckner bien sûr. Mais aussi dans cette 7e symphonie de Dvorak, que le chef hollandais avait enregistrée au tout début de sa carrière pour Philips, avant même de prendre la direction du Concertgebouw

et cette captation de concert à Munich en 1981 :

Pour l’actualité, toujours mes brèves de blog

L’admirable John Nelson

Quand je dis Nelson je pense spontanément à mes amis pianistes, le très regretté Nelson Freire, et le toujours bien vivant Nelson Goerner. Mais ce soir je repense avec émotion au chef américain John Nelson (1941-2025) qui vient de disparaître après une terrible maladie qui l’avait défiguré et pourtant pas empêché de poursuivre sa tâche jusqu’au bout de ses forces

Je veux d’abord citer Alain Lanceron, le patron de Warner et Erato :

« Nous n’oublierons pas le véritable amour qu’il éprouvait pour la musique et les musiciens, et pour ses deux compositeurs fétiches, Haendel et Berlioz. Nous n’oublierons pas non plus son enthousiasme, sa bonté, son humanité. John Nelson est mort lundi, un mois seulement avant les séances d’enregistrement que nous avions prévues à Strasbourg pour achever son cycle Berlioz. J’ai la chance de pouvoir me rappeler les 20 projets sur lesquels nous avons travaillé ensemble sur une période de trois décennies. La plupart d’entre eux étaient avec l’Ensemble Orchestral de Paris dont il a été directeur musical pendant 11 ans (de 1998 à 2009), et avec l’Orchestre philharmonique de Strasbourg pour un cycle Berlioz qui constitue un jalon dans l’histoire de l’enregistrement, en particulier Les Troyens avec Joyce DIDonato, Michael Spyres, Marie-Nicole Lemieux et une superbe équipe de chanteurs français. Juste y penser me fait venir les larmes aux yeux« 

Série à laquelle il faut ajouter une de mes références de toujours des Nuits d’été de Berlioz

J’ai deux souvenirs personnels forts de John Nelson.

À Besançon en 1995, comme je l’ai raconté sur ce blog  » je reçois une nouvelle invitation à siéger au Concours de jeunes chefs d’orchestre (j’y avais déjà siégé en 1992) Entre-temps je suis devenu directeur de France Musique (depuis l’été 1993), une absence d’une semaine de Paris n’est pas très bien vue par mes patrons de Radio France, mais le prestige du concours, etc… Cette année-là le jury est présidé par John Nelson. Personne parmi les candidats ne se détache vraiment, certains ne sont pas prêts – c’est le cas du fils d’un chef d’orchestre français, qui depuis a pris un bel envol, mais à qui John Nelson et d’autres membres du jury avaient dû expliquer amicalement qu’il devrait mûrir et s’aguerrir ). Un premier prix est attribué à un jeune Japonais, dont je n’ai plus jamais entendu parler depuis…

C’est finalement le lot de tous les concours, qui ne sont jamais une garantie de carrière pour les lauréats, mais qui, parfois, révèlent d’authentiques talents. Et pour qui a, comme moi, eu la chance de siéger dans plusieurs jurys, c’est sans doute l’expérience la plus enrichissante sur le plan artistique et humain. On ne voit plus jamais les artistes de la même manière, on mesure le courage, l’énergie, l’abnégation qu’il faut à un jeune musicien, au-delà de ses qualités musicales, d’abord pour affronter ces compétitions inhumaines, ensuite pour se lancer dans une carrière complètement aléatoire.« 

L’attitude de John Nelson pendant toutes les épreuves du concours, sa bienveillance, même quand nous manifestions notre impatience ou notre mécontentement face à l’impréparation manifeste de. certains candidats, est restée pour moi une leçon d’humanité.

Le second souvenir c’est l’invitation que j’avais faite à John Nelson de venir diriger la 6e symphonie de Mahler à Liège en 2005 (lire la critique de ResMusica).

Et puis bien sûr d’autres concerts à Paris, avec l’Ensemble orchestral de Paris auquel il aura assuré une renommée internationale. Souhaitons que Warner/Erato réédite une belle collection d’enregistrements qui font honneur à ce grand chef.