Le compositeur le plus écouté au monde, grâce au concert du Nouvel an diffusé chaque année en direct de Vienne, Johann Strauss, est né le 25 octobre 1825. Après une revue de valses, qu’en est-il de ses ouvrages lyriques, de ses opérettes, qu’il n’a composées que sur le tard, après avoir vu l’incroyable succès d’Offenbach à Vienne ?
Je n’ai quasiment rien à changer à l’article que j’écrivais ici il y a une dizaine d’années : Revue de chauves-souris. Personne n’a jamais égalé la version si viennoise de Karajan en 1959
Quatre versions en DVD, à commencer par celle de Carlos Kleiber qui dispose du meilleur Orlofsky qui soit, Brigitte Fassbaender, alors que la version CD est plombée par la présence ridicule d’Ivan Rebroff !
Quant à Rosalinde travestie en fausse comtesse hongroise, on craque toujours pour Gundula Janowitz (et la version Böhm en CD et DVD)
Du Baron tzigane, c’est étrangement une version quasiment inconnue, jamais distribuée en France, qui tient le haut du pavé. Distribution parfaite, direction idéale d’un chef admirable et bien oublié, Heinrich Hollreiser (1913-2006).
Une belle alternative à cette version introuvable est celle de Willi Boskovsky, avec un cast exceptionnel :
J’ai évidemment une tendresse pour cette dernière version. J’étais dans la salle du Corum à Montpellier le 11 juillet 2004 dans le cadre du festival Radio France. Armin Jordan dirigeait l’Orchestre national de France, avec une équipe de chanteurs assez inégale, mais le chef transcendait musiciens et chanteurs.
Je renvoie à l’article – Une nuit à Venise -que j’avais consacré à cette opérette créée en 1883, l’année de la mort de Wagner… à Venise, après avoir vu un merveilleux spectacle à l’Opéra de Lyon en 2016, dirigé par un jeune chef qui débutait alors dans la maison et qui a depuis fait la carrière que l’on sait, Daniele Rustioni.
Je renvoie aussi à mon précédent article (Un bouquet de Strauss : dix valses) où j’évoque la valse de la lagune qui reprend les principaux thèmes de l’opérette, et en particulier ce merveilleux air de ténor :
Et encore cet extrait qui donnera raison à ceux qui ne supportent pas l’extrême sophistication que met Elisabeth Schwarzkopf dans un rôle de…poissonnière !
Pour une fois, c’est une valse qui donne naissance à une opérette : Wiener Blut (que j’aurais pu placer parmi mes dix valses favorites) est une pièce composée en 1873, et ce sera une opérette reconstituée par Adolf Müller à partir de partitions de Johann Strauss, créée à Vienne quatre mois après la disparition du compositeur, le 26 octobre 1899.
Ici aucune contestation possible quant à « la » version de référence.
J’ai déjà raconté ici (France Musique, fortes têtes), lorsque j’ai appris le décès de Jean-Michel Damian, ce moment inoubliable de radio que fut la journée du 23 décembre 1995 pour les 80 ans d’Elisabeth Schwarzkopf : la cantatrice avait avoué devant une salle comble (le studio 104 ancienne manière de Radio France) que son enregistrement préféré était justement ce Wiener Blut, et ce duo avec Nicolai Gedda (fait en une seule prise miraculeuse). Frissons garantis à 1’17 »
On retrouve le même fabuleux Nicolai Gedda une vingtaine d’années plus tard dans l’équipe rassemblée par Willi Boskovsky
(Ackermann 1953, Bibl, Boskovsky 1975)
On conseille vivement un coffret de belle qualité :
Voix du printemps
Comme on le précisait dans le premier volet de cette série (Dix valses), beaucoup des valses de Johann Strauss étaient destinées à être chantées soit par un choeur, soit par une chanteuse en vue. Nulle n’a mieux incarné l’esprit viennois qu’ Hilde Gueden (1917-1988)
Même si ce n’est pas de Johann, mais de Josef Strauss, on ne résiste pas à ces Hirondelles d’Autriche
On ne peut en dire autant du seul concert de Nouvel an que dirigea Karajan, le 1er janvier 1987.
Depuis 1990, le festival de Cannes est identifié par ce générique musical :
Il s’agit d’un extrait – Aquarium – d’une oeuvre, la plus célèbre de son auteur, qui a failli ne jamais voir le jour…
En effet, lorsque Saint-Saëns écrit son Carnaval des animaux, c’est pour une circonstance particulière, et dans son esprit c’est une pochade qui n’a surtout pas vocation à la postérité. L’oeuvre est créée en auditions privées le 9 mars 1886 à l’occasion du Mardi gras par et chez le violoncelliste Charles Lebouc, puis redonnée le 2 avril 1886 chez Pauline Viardot en présence de Franz Liszt. Puis Saint-Saëns en interdit l’exécution de son vivant (à l’exception du Cygne ) craignant sans doute d’abîmer l’image de sérieux qui s’attache à sa personne et à son oeuvre, C’est d’ailleurs la même année, 1886, le 19 mai, qu’est créée à Londres l’autre « tube » de Saint-Saëns, sa symphonie n° 3 avec orgue ! Il faudra donc attendre 1921 et la mort du compositeur pour que Le Carnaval des animaux soit donné en public dans son intégralité, les 25 et 26 février 1922 sous la direction de Gabriel Pierné.
Des trilles de piano et des montées de violons et de violoncelles. Marche très majestueuse, en do majeur pour les premiers accords, en la pour la suite, sur un rythme très strict. Quelques montées chromatiques de piano, puis d’autres aux instruments à cordes qui imitent les rugissements du lion, d’une manière qui n’est guère terrifiante, mais qui jouent un peu sur le tableau de l’inquiétude. Le mouvement finit sur une gamme chromatique ascendante puis descendante de la mineur. L’ambiance générale est celle d’un ballet.
II – Poules et Coqs
Exemple de musique purement imitative, ce caquetage concertant, auquel vient s’ajouter la clarinette, est un morceau de bravoure. Très ironique, avec des notes dont la venue est quasiment incohérente aux cordes, imitant les caquètements ; ce passage amuse toujours les plus petits par son caractère imitatif. Inspiré de La Poule de Jean-Philippe Rameau.
III – Hémiones (ou Animaux véloces)
Uniquement au piano, très rapide, à base de gammes exécutées tambour battant, cela rend la course véloce de ces ânes sauvages du Tibet.
IV – Tortues
Le thème, bien évidemment lent, est interprété par les violoncelles et les altos. Saint-Saëns met en place une opposition rythmique entre le piano en triolets et le thème binaire en croches. Ce passage s’inspire du célèbre galop d’Orphée aux Enfers, dont Saint-Saëns n’a retenu que le thème. Le ralentissement extrême du rythme (échevelé chez Offenbach) produit un effet des plus savoureux.
V – L’Éléphant
Ce mouvement est lui aussi comique de manière très directe. Le thème, lent, est tenu par la contrebasse, soutenue par des accords de piano. On note un nombre important de modulations à partir de mi bémol majeur. Ce morceau est une citation de la Danse des sylphes de La Damnation de Faust de Berlioz ; très aérien dans sa version originale, il devient pachydermique chez Saint-Saëns. Il s’est aussi inspiré du Songe d’une nuit d’été de Felix Mendelssohn.
VI – Kangourous
Le piano alterne joyeusement des accords avec appoggiatures, ascendants puis descendants, et des passages plus lents, où sans doute l’animal est au sol…
VII – Aquarium
Célèbre thème, tournoyant et scintillant, évoquant le monde des contes de fées et pays imaginaires, avec des notes de l’harmonica de verre ― souvent jouées au glockenspiel ou au célesta ― et des arpèges descendants de piano.
VIII – Personnages à longues oreilles
Très évocateur, cet épisode, joué au violon, utilise les harmoniques aiguës et des tenues basses. Dans certaines interprétations, on jurerait entendre les braiements de l’âne.
IX – Le Coucou au fond des bois
C’est un mouvement très satirique, où la clarinette a le privilège de répéter vingt-et-une fois le même motif, sur les mêmes deux notes, alors que le piano mène la mélodie seul par des accords lents…
X – Volière
Mouvement très gracieux, où le thème est tenu presque exclusivement par la flûte, soutenue par des tremolos discrets des cordes et des pizzicatos.
XI – Pianistes
Autre passage, très humoristique, qui donne lui aussi dans la caricature. Les pianistes ne font que des gammes, ascendantes et descendantes, dans les tonalités majeures à partir de do, entrecoupées par des accords des cordes. Ce morceau peut être exécuté de différentes façons, selon la manière dont les musiciens interprètent la mention portée par Saint-Saëns sur la partition : « Dans le style hésitant d’un débutant ». Ils peuvent ainsi se permettre de se décaler l’un par rapport à l’autre et de jouer des fausses notes.
Il faut rappeler que Saint-Saëns était l’un des plus grands virtuoses de son temps !
XII – Fossiles
Passage parodique évoquant, outre les animaux disparus, les vieux airs d’époque. La clarinette reprend l’air célèbre du Barbier de Séville de RossiniUna voce poco fa. Le compositeur plaisante même avec sa propre Danse macabre, rendue gaie pour l’occasion ! Le thème est joué au début par le xylophone et le piano, avec des pizzicati des cordes. On entend aussi très clairement un fragment de Au clair de la Lune, joué par la clarinette, ainsi que les notes gaies de Ah vous dirais-je maman, deux chansons enfantines, puis, enchaîné à l’air du Barbier, un passage de Partant pour la Syrie, chanson populaire d’époque napoléonienne, dont la mélodie est attribuée à la reine Hortense.Saint-Saëns parodie particulièrement les artistes sans talent, en mettant bout à bout ces airs anciens, ajoutant même un passage fugué, du « remplissage » utilisé par les compositeurs en manque d’imagination.
Peut-être le mouvement le plus connu de toute la pièce, en tout cas le seul qui a l’honneur d’être parfois joué seul, c’est un magnifique solo de violoncelle soutenu par le piano, très poétique et sans doute sans humour ni caricature d’un quelconque excès de lyrisme propre aux cordes.
XIV – Final
Ce dernier morceau équivaut à la parade des fins de revue. Entamé par la reprise des trilles des pianos du 1er mouvement, il développe lui aussi un thème maintes fois repris plus tard sur d’autres supports. Ledit thème s’appuie sur une descente de basse par figure de marche. On y voit réapparaître plus ou moins brièvement les animaux dans l’ordre suivant : les hémiones (avec des accords scandés par les cordes), les fossiles (notamment par l’utilisation plus importante du xylophone), les poules et coqs, les kangourous, les ânes et, implicitement par la tonalité, le lion.
Et comme pour prouver que ce Carnaval des animaux n’est pas 1. réservé aux enfants 2. l’apanage des musiciens français, je veux citer ici des versions dirigées par des chefs étrangers- tirées de ma discothèque – parfois surprenantes, qui toutes attestent du génie universel de son auteur.
Quand je parle de chefs, j’évoque bien sûr seulement la version pour orchestre d’une oeuvre écrite au départ pour un ensemble de 11 instrumentistes (2 violons, 1 alto, 1 violoncelle, 1 contrebasse, 1 flûte, 1 clarinette, 2 pianos, 1 xylophone, 1 harmonica de verre ou, le plus souvent, 1 célesta) et qui, dans cette formation, bénéficie de quantité de versions discographiques éminentes.
C’est évidemment Bernstein lui-même, fabuleux pédagogue, qui présente le Carnaval des Animaux
Karl Böhm, Orchestre philharmonique de Vienne (1975)
S’il y a un nom qu’on ne s’attend pas à trouver dans cette oeuvre, c’est bien celui de Karl Böhm, et c’est pourtant l’une des plus grandes versions de l’oeuvre, que je place en toute première place dans mes références (tout comme son Pierre et le Loup qui y est couplé)
Dans la version allemande, c’est le fils du chef, l’acteur Karlheinz Böhm qui fait le récitant, dans la version française devenue très difficile à trouver, c’est le comédien Jean Richard.
Le chef suisse qui fut longtemps le seul à avoir gravé les poèmes symphoniques de Saint-Saëns, donne ici une version très poétique du Carnaval
Carl Eliasberg, Orchestre philharmonique de Leningrad (1951)
Sans doute la version la plus inattendue de ma discothèque, celle conduite par le chef russe Carl Eliasberg (1907-1978), avec, excusez du peu, comme pianistes Emile Guilels et Yakov Zak, qui s’en donnent à coeur joie dans ces Hémiones. Je sais que cette version est disponible en numérique, la mienne figure dans le magnifique coffret édité par Melodia pour le centenaire de Guilels (voir tous les détails ici)
Assez étrangement, cette version est l’une des plus « sérieuses », même si les solistes de l’orchestre de Boston sont superlatifs.
Skitch Henderson, London Symphony Orchestra (1960)
Skitch Henderson (1918-2005) a un peu le même profil qu’Arthur Fiedler. Né en Angleterre de formation classique, il a fait l’essentiel de sa carrière aux Etats-Unis comme chef de « musique légère ». Ici, il a un duo de pianistes de première catégorie, rien moins que Julius Katchen et Gary Graffman !
Ion Marin, Orchestre symphonique de Hambourg (2019)
De nouveau, ici, ce n’est pas tant la personnalité du chef que celle des deux pianistes – Martha Argerich et Lilya Zilberstein – qui fait l’intérêt de cette toute récente version captée à Hambourg, où la pianiste argentine a déménagé ses pénates depuis la fin de ses années Lugano.
Aux côtés de l’épouse du chef russe, Victoria Postnikova, le pianiste français Jean-François Heisser, dans un Aquarium bien languide
Felix Slatkin, Concerts Arts Orchestra (1953)
On a déjà dit ici tout le bien qu’on pense du légendaire animateur des concerts d’été du Hollywood Bowl à Los Angeles, Felix Slatkin (1915-1963) père du chef Leonard Slatkin (lire Felix à Hollywood)
Martin Turnovsky, Orchestre symphonique de Prague (1961)
J’aime infiniment cette version pragoise qui respecte autant l’esprit que la lettre de cette « fantaisie zoologique »
Une version due à l’un des grands chefs tchèques du XXème siècle, Martin Turnovsky (1928-2021), auquel j’avais consacré un portrait – voir ici – lorsque Supraphon a eu la bonne idée de nous restituer plusieurs de ses grands enregistrements, dont ce Carnaval des animaux
Maïwenn et la Dubarry
Et puisque le film Jeanne du Barry ouvre le festival de Cannes 2023 ce mardi soir
un souvenir et une recommandation musicale.
Le souvenir, je l’ai raconté ici (lire Inattendus) : en mai 2016, je me suis retrouvé assis à côté de Maiwenn à l’occasion d’un « stage de sensibilisation routière ». Moment délicieux, vraiment inattendu.
La recommandation musicale, c’est l’opérette de Carl Millöcker, Gräfin Dubarry (La comtesse Dubarry), créée le 31 octobre 1879 à Vienne au Theater an der Wien, revue, « actualisée » par Theo Mackeben en 1931, et depuis lors plus souvent jouée sous le titre « Die Dubarry (La Dubarry)«
Les Cassandre n’ont pas toujours raison ! La nature médiatique a repris tous ses droits, après que le président de la République a annoncé, le 30 avril dernier, les étapes du déconfinement : les mêmes qui protestaient contre la fermeture des restaurants, des magasins, des lieux de culture, à longueur de pétitions, sont les mêmes qui se demandaient si les annonces de Macron n’étaient pas prématurées, imprudentes, si une 4ème vague n’allait pas nous submerger.
Pénible pour un patron de festival, qui n’a jamais professé un optimisme béat, mais qui a toujours cru, raisonnablement, qu’on pourrait produire l’édition prévue, et qui s’est trouvé conforté par la réponse du public qui a déjà acheté de nombreux billets !
On se réjouit en particulier d’accueillir le 22 juillet l’Orchestre des jeunes de la Méditerranée et son jeune chef Duncan Ward, qui sont, à eux seuls, tout un symbole de l’espoir retrouvé et du bonheur de faire de la musique ensemble:
1er mai : le temps du muguet
L’histoire de la chanson de Francis Lemarque, puisée à bonne source soviétique :
Premier Mai : le muguet ou les nuits de Moscou ? l’histoire d’une chanson et un duo très émouvant : Le-temps-du-muguet
2 mai : Benjamin Grosvenor, Liszt et Montpellier
L’un des plus beaux disques de ces dernières années, un programme tout Liszt, par un musicien génial – Benjamin Grosvenor – qui avait jusqu’alors proposé des disques composites.
Dans ce dernier disque, une oeuvre étonnante, cette Berceuse écrite en 1854 (et révisée en 1862), où Liszt semble s’abandonner à une longue rêverie. « Trouée de silences et de points d’orgue, insensible au tempo du métronome, attentive à déjouer tout rythme qui tenterait de s’imposer, et même tout chant qui voudrait s’inscrire dans la durée, la pièce, une des plus délicatement ouvragées qu’il nous ait laissées, n’est qu’une succession d’instants éphémères, de ces moments filés de soie que célèbre un vers de La Fontaine. » (Guy Sacre, la musique de piano).
Le grand Evgueni Svetlanov (lire : Le génie de Genia) est mort le 3 mai 2002. J’ai eu la chance de l’entendre plusieurs fois en concert, et même de dîner avec lui à Montpellier !
Dans une discographie où rien n’est anodin ou banal, il y a ce « live » halluciné et hallucinant de l’oeuvre réputée injouable de Balakirev, Islamey, écrite pour piano, une « fantaisie orientale » orchestrée par Serge Liapounov.
4 mai : Vacciné
Deuxième injection du vaccin pour moi, et félicitations à tous les personnels soignants, municipaux, bénévoles qui animent le centre de vaccination d’Anvers-sur-Oise.
5 mai : Napoléon et la musique ?
On ne voit pas spontanément le rapport entre Napoléon, le premier empereur des Français, mort il y a 200 ans, et la musique (lire : Napoléon et la musique)
Forumopera.com y consacre deux forts articles. On y découvre le lien entre l’opérette de Johann StraussWiener Blut / Sang viennois, qui a pour cadre le Congrès de Vienne qui reconstruit l’Europe après la chute de Napoléon.
6 mai : D’un Marx l’autre
Le bicentenaire de la mort de Napoléon hier a occulté un autre anniversaire, la naissance, le 5 mai 1818, d’un autre géant de l’Histoire, Karl Marx.
Le rapport du penseur allemand avec la musique ? Aucun à ma connaissance.
Mais un homonyme prénommé Joseph – Joseph Marx – né quelques mois avant la mort de Karl, en 1882, et mort en 1964. Lire : Je vote pour Marx
Joseph Marx se situe comme un épigone de Richard Strauss, il est l’auteur de plusieurs mélodies remarquables avec grand orchestre et a trouvé en Christine Brewer, Angela Maria Blasi ou Stella Doufexis des interprètes particulièrement inspirées.
7 mai : L’invention du best of
Quand les Strauss faisaient du recyclage, et s’emparaient des succès à la mode : Le filon Strauss.
Le plus français des compositeurs d’opérettes, Jacques Offenbach, remporte de grands succès à Vienne (c’est ce qui va décider le roi de la valse, Johann Strauss, à s’y mettre aussi… avec des fortunes diverses !).Mais les trois frères Strauss, Johann, Josef et Eduard (lire : Petits et grands arrangements) vont exploiter le filon Offenbach, en arrangeant sous forme de quadrilles les ouvrages donnés à Vienne.
Il y a quarante ans, le succès de la rose au poing en France. Pour cet anniversaire… un bouquet de roses musicales (Bouquet de roses)
Plutôt que Le spectre de la rose de Berlioz/Gautier – une allégorie de l’état de la gauche aujourd’hui ? – je préfère vous offrir cette guirlande de roses de Richard Strauss :
Pour faire écho à deux de mes récents articles (Bouquet de roses) et Réévaluation), un des très beaux enregistrements du chef américain André Previn (1929-2019) : les suites de valses du Chevalier à la Rose de Richard Strauss dans l’opulence et la sensualité des musiciens de Vienna Philharmonic / Wiener Philharmoniker
Dans Le Figaro du 22 avril, ceci : Beaucoup de directeurs de festival poussent au pass sanitaire ou au QR code sur l’application Anti-Covid: « «Je ne trouve pas ça plus attentatoire aux libertés que l’attitude irresponsable de quelques-uns, qui empêche tous les autres de travailler ou de vivre. Et je suis sûr que le public comprendrait», dit Jean-Pierre Rousseau (lire Les festivals de l’été).
Il arrive – parfois – qu’on soit entendu, et que l’optimisme raisonnable que je manifestais le 7 avril dernier en annonçant l’édition 2021 du Festival Radio France Occitanie Montpellier se traduise désormais en certitude.
Le président de la République, ce matin dans la presse régionale (voir Le Midi Libre), donne enfin des perspectives, un calendrier précis. Oui l’été sera festif !
Cette chronique est peut-être une des dernières !
19 avril : Veronica la cheffe russe
Du compositeur arménien Aram Khatchaturian (1903-1978) on connaît surtout ses ballets Gayaneh et Spartacus ou Mascarade, une musique de scène pour une pièce de Liermontov. J’ai redécouvert dans ma discothèque une oeuvre beaucoup plus rare… dirigée par une cheffe d’orchestre russe ! La Veuve de Valence est une musique de scène écrite par Khatchaturian, en 1939/40, pour la pièce éponyme de Lope de la Vega, qui devient une brillante suite d’orchestre en 1953. Espagnolades garanties, revues à la manière arménienne !
Quant à Veronica Dudarova (1916-2009) c’est la première femme cheffe d’orchestre au monde à diriger un orchestre permanent au XXème siècle. Elle prend la direction de l’orchestre symphonique d’Etat de Moscou en 1947 et dirigera jusqu’en 2007 !
Aram Khatchaturian : La Veuve de Valence, suite d’orchestre
Orchestre symphonique d’Etat de Moscou
dir. Veronica Dudarova
20 avril : La Veuve de Gardiner
John Eliot Gardiner fête aujourd’hui ses 78 ans.Dans son abondante discographie, où dominent Bach, Haendel, les baroques, les premiers romantiques, la Veuve joyeuse enregistrée il y a 25 ans à Vienne fait figure de glorieuse exception. On n’a pas refait mieux depuis…
21 avril : Elizabeth a 95 ans
Nul ne peut ignorer que la reine Elizabeth fête aujourd’hui ses 95 ans, cinq jours après les funérailles de celui qu’elle épousa en 1947. C’est pour le couronnement du roi George II en 1727 que George Friedrich Haendel écrit Zadok the Priest. Depuis lors, ce Coronation Anthem est joué à chaque couronnement.
Il le fut donc en 1953 lors de celui d’Elizabeth II.
J’ai depuis longtemps une admiration infinie pour la cantatrice d’origine roumaine, Julia Varady (lire mes souvenirs de ses débuts à Carnegie Hall : Julia Varady à Carnegie Hall)
Je me rappelle, entre bien d’autres prestations incomparables, sa formidable incarnation d’Abigaille dans le Nabucco de Verdi qui a ouvert l’ère Gall à l’Opéra Bastille en septembre 1995.
Julia Varady a gravé, pour Orfeo, plusieurs disques d’airs d’opéra, de Verdi notamment, avec le plus aimant et le plus aimé des chefs d’orchestre, son mari Dietrich Fischer-Dieskau (1925-2012)
23 avril : Thomas Pesquet, de la Terre aux étoiles
Au moment où Thomas Pesquet se confine pour six mois dans la station spatiale internationale, revue – non exhaustive – de quelques musiques des sphères (De la terre aux étoiles) et pour moi la plus ardente, et pourtant méconnue, des versions des Planètes de Holst. Et quelle prise de son !
Thomas Pesquet est le nouveau roi des étoiles. En 1911, Stravinsky écrit « Le roi des étoiles » une brève cantate (moins de 6′) sur un poème de Constantin Balmont, pour choeur d’hommes et grand orchestre.
Au début de sa carrière, Michael Tilson Thomas en donne une très belle version.
Stravinsky : Le roi des étoiles / The King of Stars (Zvezdoliki)
La disparition de Christa Ludwig ce 24 avril a occulté celle d’une autre chanteuse, la veille, Maria Ilva Biolcati, plus connue sous le pseudonyme de Milva.
Christa Ludwig est morte hier à 93 ans.
Carrière immense, personnalité rayonnante, voix admirable, tous les hommages seront rendus à la cantatrice disparue (Eternelle Christa Ludwig)
Elle n’était pas que l’inoubliable interprète de Beethoven, Schubert, Schumann, Mahler, Wagner, elle pouvait aussi être la facétieuse Old Lady du Candide d’un Leonard Bernstein qu’elle adorait :
Cette fois, dans un répertoire où elle n’a fait que de rares incursions, mais un duo inoubliable avec Maria Callas dans l’enregistrement de Norma de Bellini dirigé par Tullio Serafin en 1961;
Christa Ludwig était plutôt Richard que Johann Strauss. Elle a tout de même interprété – au disque en tout cas – le rôle travesti du prince Orlofsky dans La Chauve-souris / Die Fledermaus de Johann Strauss, dans une version injustement méconnue de 1959 – Elisabeth Schwarzkopf avait été remplacée au dernier moment par Gerda Schreyer – dirigée par le chef suisse, d’origine roumaine, Otto Ackermann, trop tôt disparu en 1960.
Christa Ludwig n’en rajoute pas dans l’exotisme de pacotille, ni dans la caricature.
Du très connu, et du très rare, comme l’unique valse de Johann Strauss que Previn ait jamais enregistrée.
D’abord intitulée Hand in Hand, cette valse composée lors de la visite de Guillaume II de Prusse à Vienne change de titre, lors de la visite retour de François Joseph à Berlin le 21 octobre 1889, et devient Kaiserwalzer – qu’il faudrait donc traduire par Valse des… empereurs.
Sans doute cette valse rappelait-elle à André Previn ses origines berlinoises…
29 avril : Svetlanov au piano
Le grand chef russe Evgueni Svetlanov (1928-2002) – lire Le génie de Genia – était aussi un excellent pianiste et un compositeur qui s’est soigneusement tenu à l’écart de la modernité.
Dans son unique concerto pour piano, il est le soliste, dirigé par Maxime Chostakovitch à la tête de l’Orchestre de la radio-télévision d’URSS.
Evgueni Svetlanov: concerto pour piano en do m
Evgueni Svetlanov, piano
Orchestre symphonique de la Radio-Télévision d’URSS dir. Maxime Chostakovitch
Remarque liminaire sur le traitement médiatique de la crise sanitaire : tous les médias avaient annoncé un troisième confinement imminent, inévitable. Le titre du Journal du Dimanche du 24 janvier ne laissait aucun doute, et tous les spécialistes qui défilaient sur les plateaux de télévision faisaient carburer l’idée.
Et puis, voici qu’au terme d’un nouveau « conseil de défense » réuni le 29 janvier en fin d’après-midi, le Premier ministre annonçait qu’il n’y aurait pas de troisième confinement dans l’immédiat (option confirmée par le même hier soir) ! Oui, on s’apercevait tout d’un coup que le président de la République, son gouvernement faisaient de la politique, et décidaient de ne pas se laisser dicter leur choix par la rumeur médiatique et l’enflure des égos médicaux. Et ces pauvres médias, dépités, de parler de « volte-face », de « prise de risque » maximale de la part de l’exécutif. Preuve à nouveau que le pire n’est pas toujours sûr !
23 janvier : Jessye Norman et Chausson
J’ai découvert le Poème de l’amour et de la mer de Chausson, et quelques mélodies (dont la Chanson perpétuelle) du même Chausson, avec le disque Erato, demeuré pour moi insurpassé, de Jessye Norman (lire Les chemins de l’amour) où la grande soprano américaine, disparue il y a six mois, était accompagnée par Armin Jordan et l’ Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo et par Michel Dalberto
24 janvier : Berman et Schubert
Il y a une semaine je commençais, sur mon blog, une série sur les « ratages » de certains grands interprètes (voir Mauvais traitements) Entre-temps j’ai retrouvé une version étonnante, magnifique, un « live » du 11 mai 1980 à Moscou, du grand pianiste russe Lazar Berman (1930-2005) qui joue la dernière sonate (D 960) de Schubert. Une version disponible dans le coffret Lazar Berman de Brilliant Classics (Historic Russian Archives)
25 janvier : Klemperer, Karajan, Bach cherchez l’erreur !
Quand, au début des années 80, Reinhard Goebel et son ensemble Musica antiqua Köln publièrent chez Archiv Produktion leur enregistrement des Concertos brandebourgeois de Bach, ce fut la révolution. Jamais on n’avait entendus ce célèbre corpus aussi vif, décrassé, articulé (comme en témoigne le menuet du 1er concerto brandebourgeois).Au même moment, Karajan continuait à s’engluer dans une mélasse totalement incompréhensible. Le musée des horreurs c’est dans cet article :Mauvais traitements
26 janvier : quand ça plane pour Karajan
J’ai bien égratigné hier Herbert von Karajan (1908-1989) qui s’y est pris à deux fois pour bien rater les Concertos brandebourgeois de Bach.. Mais il y a tant de répertoires, tant de disques, où il est insurpassable. Personne n’a réussi comme lui ces miniatures orchestrales, ces intermezzi, entractes d’opéras, l’un de mes tout premiers disques (lire : Initiation/).Le chant du cor anglais, la beauté presque irréelle de l’orchestre, dans ce bref intermezzo de l’opéra de Francesco Cilea, Adriana Lecouvreur, sont tout simplement magnifiques :
27 janvier : Mozart à la folie
Pour célébrer le 265ème anniversaire de la naissance de Mozart… et prolonger la discussion entamée avant-hier sur les tempi parfois surprenants d’Herbert von Karajan, une version qui m’a toujours bluffé des trois divertimenti « salzbourgeois » (les Köchel 136, 137, 138) enregistrée en 1966 dans l’église de St Moritz (en Suisse) avec un effectif conséquent de cordes.
Dans le finale du K.136 on a l’impression que Karajan, avec ce tempo d’enfer, s’enivre de la virtuosité collective de « son » orchestre (comme il le fera en 1975 avec le finale de la 35ème symphonie). Peut-être pas très orthodoxe, mais jouissif !
28 janvier : sacré Verdi
Mozart est né un 27 janvier (1756), Verdi est mort un 27 janvier (1901). Voir La découverte de la musiqueMoins connues que son Requiem, les quatre pièces sacrées (Pezzi sacri) de Verdi sont quatre petits chefs-d’oeuvre. Ici dans version qui me les a fait découvrir, Zubin Mehta dirige les choeurs et l’orchestre philharmonique de Los Angeles
29 janvier : Papillon de nuit
L’une des valses les moins connues, l’une de celles que je préfère, de Johann Strauss, Le papillon de nuit / Nachtfalter . (lire Capitale de la nostalgie), ici dans la transcription au piano et l’interprétation admirables du grand Jorge Bolet, en récital à Carnegie Hall en 1974 :
Un beau disque, dont j’ai eu le plaisir de faire la critique pour Forumopera.com, la part la moins connue, mais pas la moins intéressante, de l’oeuvre de Dmitri Chostakovitch (1906-1975) : mélodies, satires, romance, qui couvrent toute sa période créatrice. Une jeune interprète, Margarita Gritskova, à la hauteur de ses illustres devancières : La romance de Chosta
31 janvier : le dernier concerto
Je ne connais pas de plus belle, de plus parfaite introduction orchestrale du 27ème concerto pour piano K. 595 de Mozart : George Szell dirige Vienna Philharmonic / Wiener Philharmoniker en 1964, Clifford Curzon est au piano. Ma version n°1 !
Le 1er janvier 2006, Mariss Jansons dirigeait son premier concert de Nouvel an à Vienne. Dans le programme un quadrille – une sorte de pot-pourri – le second quadrille des artistes op.201 (Johann Strauss en avait composé un premier), Künstler Quadrille. Mariss Jansons dirige évidemment les Vienna Philharmonic / Wiener Philharmoniker.Saurez-vous reconnaître les oeuvres cités par Johann Strauss ? Pas aussi facile qu’on le croit…
Au moment où s’ouvre le festival de musique contemporaine – Présences – à Radio France (lire Présence de Dusapin) j’ai envie de diffuser cette pièce de celui qui a incarné au début du XXème siècle « la » musique moderne, Arnold Schoenberg (1874-1951), le dodécaphonisme, la musique sérielle. Die eiserne Brigade / La brigade de fer est une pochade, une composition de circonstance pour célébrer « un an de camaraderie » sous les drapeaux de la Première guerre mondiale. Il y faut tout l’humour d’aussi merveilleux musiciens que les solistes de l’ Orchestre national de France :
3 février : Tous masqués !
En 1953, Walter Legge confiait au chef suisse, d’origine roumaine, Otto Ackermann, une fabuleuse série d’enregistrements d’opérettes de Johann Strauss (Wiener Blut déjà évoquée : les raretésdu confinement/) avec un cast de rêve dominé par Elisabeth Schwarzkopf et Nicolai Gedda. Dans l’opérette Une nuit à Venise, le refrain « Alle maskiert » (Tous masqués) me semble être d’une singulière actualité !
4 février : Cherkassky, Tchaikovski, Svetlanov
Cela fait longtemps que j’ai une double passion, pour le 2ème concerto pour piano de Tchaikovski (lire Le deuxième concerto), et pour l’un de ses interprètes favoris (deux versions au disque), le grand Shura Cherkassky (1909-1995), un pianiste qui semble appartenir à une espèce disparue.Ici une version captée au Japon en 1990 avec un autre géant, le chef Evgueni Svetlanov (1928-2002)
5 février : le chanteur polonais
Moi aussi j’ai eu la tentation de ne le considérer que comme un produit marketing, et puis j’ai écouté ses disques, je suis allé l’entendre en concert (Suffit-il d’être sexy ?). Je me suis rendu à l’évidence : Jakub Józef Orliński est un authentique musicien, il a une voix qui me touche (ce qui n’est pas forcément le cas pour tous ses collègues contre-ténors), il est extraordinairement sympathique et pas dupe de son statut de star montante.
Je l’avais annoncé dans un premier article : suite de mes découvertes dans la collection de cet amoureux de vieilles cires et de concerts « historiques », parfait homonyme du grand couturier français, Yves St-Laurent : La collection St-Laurent : les bons plans.
Honneur aux Russes !
Le legs Medtner
D’abord l’exploit qui a fait beaucoup pour la réputation internationale de ce modeste éditeur : la réédition en 7 CD d’un trésor, les enregistrements réalisés par le pianiste et compositeur russe Nikolai Medtner (1880-1951) de ses propres oeuvres.
Les enregistrements de Medtner furent parrainés par le Maharadjah de Mysore, grand admirateur du compositeur russe. Réalisés à partir de magnifiques exemplaires de ces disques rarissimes (pressages HMV anglais), ces transferts nous dévoilent des prises de son d’une dynamique phénoménale pour le piano comme pour l’orchestre, inexistante dans les précédents transferts CD, trop filtrés. Le pianisme miraculeux de Medtner nous est finalement révélé : une pâte sonore et une maîtrise technique égalant Rachmaninov lui-même, une puissance dans le jeu qui contredit justement la légende d’un musicien fatigué, diminué par la maladie au moment de ces enregistrements.
« Jusque là seulement effleuré par Testament ou Lys, le legs complet de la Medtner Society, est enfin publié intégralement en CD par le Studio St. Laurent. Un ensemble d’une importance historique considérable qui nous renseigne autant sur des œuvres complexes mais envoûtantes que sur le jeu d’un pianiste considéré par Rachmaninov comme son égal. Tout y est, y compris l’ample bouquet de mélodies avec Schwarzkopf, les partitions chambristes (1ére sonate de violon, quintette), les concertos, les Märchen irréels de subtilité digital, et même un plein CD de séances d’essais restées inédites jusque là. Les reports sans filtres abusifs donnent l’impression que ce piano tout en timbres est dans la pièce. »
C’est ce qu’écrivait Jean-Charles Hoffelé dans Diapason en novembre 2012.
Leonid Kogan
Voici un prince de l’archet, Leonid Kogan (1924-1982), dont le moins qu’on puisse dire est qu’il n’a guère été récompensé de sa fidélité au régime soviétique: aucune réédition d’envergure (comme en ont connue Gilels, son beau-frère, ou Richter) de la part de Melodia, quelques disques épars à chercher du côté d’EMI ou RCA – on y reviendra !
Bonheur donc de retrouver Leonid dans le catalogue St.Laurent :5 CD indispensables pour se remémorer un art violonistique moins placide que celui de son glorieux aîné David Oistrakh, comme venu des steppes de l’Asie centrale.
Kirill l’incandescent
Ce n’est pas faute d’avoir râlé (en vain!) sur ce blog : on attend toujours une édition du legs considérable de l’un des plus grands chefs russes du XXème siècle, Kirill Kondrachine (1914-1981) – lire Le Russe oublié.
Yves St-Laurent a, pour le moment, trois galettes dans sa malle aux trésors. D’autres suivront peut-être ?
Ce concert de novembre 1974 au théâtre des Champs-Elysées (cf. ci-dessus) avec Leonid Kogan en soliste justement, et une Deuxième symphonie de Sibelius d’une folle intensité.
On ne peut que se réjouir que l’ORTF de l’époque ait eu la bonne idée d’inviter régulièrement le chef russe ! Il est vrai que c’est aussi la période où Bernstein, Celibidache, le jeune Ozawa, Maazel fréquentaient les studios de la maison ronde et les scènes de Pleyel et du Théâtre des Champs-Elysées…