Montpellier proposait un spectacle de fin d’année qui a fait grincer quelques dents (lire Soupe pop), l’Opéra de Lyon fait certes plus traditionnel avec une opérette de Johann Strauss, mais avec un ouvrage rarement donné sur les scènes françaises Une Nuit à Venise (la dernière fois que j’avais vu l’ouvrage c’était en 1997 à l’Opéra Comique !)
Photo(© Stofleth)
J’ai aimé sans réserve ce que j’ai vu mercredi soir, la direction de Daniele Rustioni – un tout jeune chef pressenti pour succéder à Kazushi Ono comme directeur musical de la scène lyonnaise, qui maîtrise tous les ressorts d’une musique si difficile dans sa fausse légèreté -, la mise en scène de Peter Langdal qui gomme toutes les faiblesses d’une comédie alambiquée, en situant l’action dans les années 50 dans une Venise de carte postale, les décors et les costumes flamboyants, et une excellente troupe de chanteurs qu’on croirait passés par le Volksoper de Vienne, la routine en moins.
Comme dans la plus connue Chauve-Souris, sous la gaieté apparente affleure toujours cette mélancolie, cette nostalgie si caractéristiques de la musique de Johann Strauss (Capitale de la nostalgie).
Dans cet air en particulier :
La première berlinoise d’Une nuit à Venise en 1883 ayant été un fiasco, Strauss s’empressa de recycler ses beaux thèmes de valse dans la Valse de la Lagune (Lagunen Walzer)
Et puis – est-ce une vue de l’esprit de ma part ? – j’entends un hommage évident à Wagner, mort… à Venise en février 1883, l’année de la création de cette Nuit à Venise, Wagner qui admirait Johann Strauss, dans cet air de (Helden)tenor :
Les bonnes versions de l’opérette ne sont pas légion. Pour le style parfait du bien trop sous-estimé chef suisse Otto Ackermann et un casting d’enfer (mais pas nécessairement idéal ! l’aristocratique Elisabeth Schwarzkopf, vocalement somptueuse, n’est pas très crédible en Annina, marchande de poissons de son état…). Voir la vidéo ci-dessus
Vingt-cinq ans plus tard, Nicolai Gedda retrouvait Rita Streich (tout aussi distinguée poissonnière que Schwarzkopf !) dans ce qui demeure la meilleure version moderne de l’opérette
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