Parlez moi d’amour

Je voulais à mon tour dire deux ou trois choses sur la campagne présidentielle. J’y renonce… provisoirement. À quoi bon se lamenter ?

Je préfère me réjouir – et partager cela – de ce que j’ai écouté et lu ces jours-ci.

Louis le grand

Dans un magazine municipal distribué dans les boîtes aux lettres du centre de Paris, l’heureuse surprise : la couverture avec la photo de Louis Langrée et deux pleines pages d’interview du nouveau directeur général de l’Opéra Comique.

À mille lieues de la novlangue techno et du sabir cultureux qui imprègnent tant de discours et d’écrits, Louis Langrée dit des choses simples, belles, fortes, évidentes : En parlant de l’Opéra Comique « son histoire, la beauté de ce lieu et sa vocation même – un opéra pour le peuple – tout ici me parle. Les opéras comiques ne racontent pas des histoires d’empereurs romains, de déesses grecques, ils parlent de nous. D’ailleurs ma perception du terme « théâtre national » a changé : avant je l’envisageais comme une institution importante voire gigantesque. Maintenant je le vois comme une partie de notre patrimoine commun, c’est à chacun d’entre nous d’en prendre soin. Ce lieu doit accueillir tout le monde et aller vers tout le monde ». Le reste de l’interview fourmille d’idées, tellement lumineuses (l’aménagement de la place Boieldieu devant l’Opéra Comique « comme une oasis, une ruche, un lieu de ressourcement ») qu’on se demande pourquoi elles n’ont jamais été formulées auparavant.

Louis L. futur ministre ?

Le Roméo de Pierre B.

Six ans après sa mort, Deutsche Grammophon a réédité, dans un très beau coffret richement documenté (livret en anglais, allemand et français), l’ensemble des enregistrements réalisés par Pierre Boulez pour le label jaune.

Rien de neuf, toute la partie XXème siècle avait déjà été rééditée, ainsi que les Mahler. Mais une Huitième de Bruckner avec les Wiener Philharmoniker, le fameux Ring de Bayreuth en 1976 en 4 Blu-Ray, ainsi que le Parsifal de 1970, ont été ajoutés, ainsi que des Berlioz que j’avais jusqu’à présent négligés, voire ignorés.
Notamment un Roméo et Juliette et des Nuits d’été, à plusieurs voix, que je n’attendais pas sous la baguette de Pierre Boulez, et qui sont, en réalité, passionnants, parce que le chef ne se croit pas obligé d’en rajouter dans des partitions où le foisonnement créatif du compositeur se suffit à lui-même.

Boulez romantique ? Oui et ô combien !

Quant à la version proposée ici des Nuits d’été – cet absolu chef-d’oeuvre – je ne me lasse pas de l’écouter depuis que je l’ai… découverte dans ce coffret ! Honte à moi de l’avoir ignorée si longtemps.

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