On a oublié aujourd’hui la sinistre expression, le parapluie bulgare, une méthode mise au point par le KGB soviétique et ses alliés bulgares dans les années 70, pour éliminer discrètement les opposants ou les dissidents, comme Georgi Markov. La Bulgarie était alors le plus sûr allié de l’URSS dans le bloc de l’Est, au point que la tentative d’assassinat du pape Jean Paul II en 1981 fut longtemps attribuée aux services secrets bulgares.
J’avais toujours eu de la Bulgarie la représentation d’un pays peu avenant, destination bon marché – qui l’est restée ! – proposée par les comités d’entreprise liés au Parti Communiste ou à la CGT, concentrations touristiques sur les bords de la Mer Noire. Bref j’avais tout faux.
Une douzaine de jours à parcourir une partie du pays m’a fait découvrir des cités, des contrées, des paysages, une histoire, des populations bien loin des clichés encore véhiculés par certains guides touristiques.
(Hôtel de ville de Burgas)
J’ai déjà raconté ici la frontière à Roussé (De Syldavie en Bordurie), la montagneuse Veliko Tarnovo, l’antique et moderne Plovdiv (Old City), les excursions à Nessebar et Balchik chez la reine Marie.
D’autres images des villages visités, des paysages traversés, de la réalité des bourgs et des villes.
Les alentours de Veliko Tarnovo
Un monastère déserté près de Veliko Tarnovo.
La jeunesse ne respecte plus rien ! (Veliko Tarnovo)
Une gare quelque part entre Veliko Tarnovo et Plovdiv
Arrêt à Tryavna, un village encore préservé, avec la première école primaire publique, non confessionnelle (1832)
Les rives de la Maritza à Plovdiv.
La poste très stalinienne de Plovdiv
Une fresque commémorative de l’amitié Plovdiv-Leningrad (1980)
Dans le vieux Plovdiv, une belle maison mal entretenue où Lamartine a séjourné au retour de son voyage d’Orient en 1833 , visitée par François Mitterrand en 1989.
Très vertes, couvertes de forêts les routes du nord et du centre laissent place, dans la plaine de Thrace, à des paysages plus secs.
(Burgas)
Sozopol, au sud de Burgas, est l’une des plus anciennes cités bordant la Mer Noire. Moins toutefois qu’à Nessebar, la présence historique des colonies successives est visible dans les monuments (ou leurs ruines), les maisons de bois.
En remontant la côte de la Mer Noire vers le nord, on arrive à Varna, dont les alentours sont sans grâce particulière, mais qui recèle quelques belles églises et palais (voir les photos ici)
Cabines de bain et farniente au programme… Varna n’est pas repliée sur son passé.
J’ai particulièrement aimé Burgas (lire Une Turandot bulgare) plus encore que Varna, une authentique station balnéaire de bord de mer : pas d’urbanisation concentrationnaire comme sur la côte d’Azur, un immense parc maritime, traversé de familles se rendant sur de longues plages bien entretenues. Une belle ambiance dans les rues piétonnes du centre, très propres et bien entretenues – c’est une caractéristique de toutes les villes traversées, Paris pourrait venir s’en inspirer !
Douze jours c’est trop peu pour s’imprégner de la culture et des moeurs d’un pays fier de n’avoir pas renoncé à sa langue, à son alphabet cyrillique, qu’il vaut mieux savoir pratiquer si l’on veut circuler facilement dans le pays !
Une réflexion sur “La Bulgarie sans parapluie”