Deux films ce week-end, l’un pour sacrifier à l’actualité, l’autre pour se remémorer un chef-d’oeuvre.
Pour parodier Woody Allen, tout le monde dit I love La La Land. Alors on est allé voir, et comme souvent lorsque la promotion est univoque, insistante, on est sorti mitigé, ni enthousiaste, ni déçu.
Damien Chazelle est brillant, habile – la scène d’ouverture que toute la presse a louée est un petit chef-d’oeuvre à elle seule – mais le scénario est d’une platitude rare et l’histoire s’étire sans jamais captiver. Une histoire d’amour contrariée, deux destins d’Américains moyens, qui ne sont pas compensés par un montage virtuose, des cadrages esthétisants, et quelques allusions, mais vraiment allusives, à Minelli ou à Jacques Demy. Ajouterai-je que je trouve Ryan Gosling sans charme, quelconque, Emma Stone sympathique.sans plus.
De retour chez moi, j’ai eu envie de revoir l’un des plus grands films soviétiques, Quand passent les cigognes (1957) de Mikhail Kalatozov. Si tous les films de propagande avaient été du niveau de celui-là, l’URSS aurait aisément dominé le cinéma mondial. Mais le réalisateur ne s’en laissa jamais conter (Révolutions) et ce film fait craquer le cadre formel du héros soviétique et de l’amour que lui voue la magnifique Tatiana Samoilova
La virtuosité, l’originalité des plans, des angles de vue, la beauté formelle des images, le jeu des acteurs, font de ce film un must.
C’est l’un des grands compositeurs – encore trop méconnu – du XXème siècle qui en signe la musique : Mieczysław Weinberg. On y reviendra…
La La Land mention bien, Quand passent les cigognes mention chef-d’oeuvre !