Le disque est heureusement là pour préserver et entretenir la mémoire de ceux qui sont morts trop tôt, emportés par la maladie. Je citais Lipatti dans mon billet du 2 août. Je voudrais évoquer les pianistes Daniel Varsano et Youri Egorov, disparus à 35 ans au printemps 1988 à quelques semaines d’intervalle
Le premier n’a guère eu le temps de construire une discographie digne de son talent. Le sesquicentenaire de la naissance d’Erik Satie a été l’occasion de rééditer l’un des plus beaux disques qui aient été consacrés au compositeur d’Arcueil.
Sony serait bien inspiré de rééditer ses versions aussi originales que passionnantes des Variations Goldberg de Bach – jamais éditées en CD à ma connaissance – et des Variations Diabelli couplées à la sonate Waldstein de Beethoven fugitivement disponibles en CD.
Quant à Youri Egorov, on doit à ses amis proches, sa famille d’adoption et de coeur qui l’a accompagné jusqu’au bout de ses souffrances aux Pays Bas, de nous avoir offert une magnifique collection, d’abord d’enregistrements de studio pour EMI ou la radio néerlandaise essentiellement, puis de « live » tous plus émouvants, prodigieux, radieux les uns que les autres.
Et juste avant l’été à nouveau un double CD qui porte si tristement son titre de Chants d’automne.
Quelques mois avant sa mort, Youri Egorov se confiait à Schubert. La tendresse avait ce soir-là un visage. Pour l’éternité.
Après la lecture de “in het huis van de dichter » (Jan Brokken) je suis ravie d’apprendre ceci