Grandeurs et petitesses

L’actualité nous régale de quantité de petitesses et, heureusement, de quelques grandeurs.

Pas d’amalgame

J’ai suivi la belle et sobre cérémonie d’entrée au Panthéon de Robert Badinter. Plusieurs amis ont souligné l’intérêt que l’ancien ministre de la Justice portait à la musique classique. Il paraît même que c’était un client régulier de feu Melomania. Je ne l’y ai jamais vu. En revanche, du temps de la grandeur passée du festival d’Evian – alors piloté par Antoine Riboud et Rostropovitch – il n’était pas rare de le voir, lui et son épouse Elisabeth, parmi les invités « connus ».

La cérémonie elle-même a été rythmée par de belles séquences musicales. On passera sur la pénible prestation de Julien Clerc, mais cette chanson illustrait une prise de position importante un an avant l’abolition de la peine de mort. Juste un peu agaçant de lire en bandeau « The Goldberg Variations » lorsqu’on entend Glenn Gould jouer la célèbre aria initiale.

Parenthèse, les Variations Goldberg étaient au programme de La Tribune des critiques de disques de France Musique dimanche dernier. Si j’y avais participé, je pense que j’aurais souscrit au résultat des débats de mes camarades. En 2016, au Festival Radio France à Montpellier, j’avais invité Beatrice Rana à donner pour la première fois en public ces Variations qu’elle devait enregistrer quelques semaines plus tard, et en 2021 j’avais convié Gabriel Stern, dans des conditions climatiques et acoustiques difficiles pour lui. Je suis heureux que cet artiste trop discret soit mis en lumière par ce beau disque

A propos de Robert Badinter, j’avais rappelé un épisode (lire La voix des justes), plusieurs fois cité au cours de la cérémonie, et notamment par le président de la République, un épisode auquel j’ai été associé, par une tribune que j’avais adressée au Monde, en septembre 1983, et que mon fils avocat a retrouvée dans les archives du journal.

Le Monde titrait, le 6 septembre 1983 : Le Juge et la victime

«  »Le projet de loi relatif à l’exécution des peines présenté début août par le garde des sceaux au conseil des ministres, puis l’article de Robert Badinter (le Monde du 18 août 1983), après la tuerie d’Avignon, ont suscité de nombreuses réactions.Daniel Lecrubier met en lumière les avantages de la future législation, mais aussi ses limites. Bernard Prévost, de son côté, accumule les réserves.On trouvera aussi, dans cette page, un témoignage de Roger Knobelspiess et une importante prise de position de Jean-Pierre Rousseau, membre du conseil politique du C.D.S« 

Il faut rappeler qu’à l’époque le CDS était dans l’opposition. C’est sans doute pourquoi Le Monde avait publié mon texte.

Extraits :

Je n’ai évidemment pas une ligne à retrancher ou réécrire dans ce texte d’il y a plus de trente ans. Sauf que j’ai cessé d’adhérer au CDS, comme à toute autre formation politique, depuis 1995 !

La paix enfin ?

Peut-on voir un signe du destin dans le fait qu’au moment où la France faisait entrer au Panthéon l’un de ses grands hommes qui, plus et mieux que tous les médiocres commentateurs au petit pied qui sévissent sur les réseaux sociaux et certains plateaux de télévision, a su ce qu’il en coûtait d’être juif dans la France de 1940, Israel et le Hamas signaient, en Egypte, un accord de paix, où pour une fois la manière forte et décomplexée de Trump a fait effet. L’espoir est enfin de retour !

Lecornu bis

Au moment précis où je sortais hier soir du théâtre des Champs-Elysées, une alerte du Monde s’affichait sur mon portable : Lecornu reconduit. Le Canard enchaîné de mercredi était prémonitoire (voir Pendant ce temps).

Programme intéressant, en particulier les mélodies d’Alma Mahler chantées par Joyce DiDonato. Compte-rendu à lire sur Bachtrack.: Joyce DiDonato rehausse le concert du National.

Et comme toujours la possibilité de (ré)écouter le concert sur France Musique.

Pour les brèves de blog, je pense qu’on attendra prudemment la fin du week-end !

La grande porte de Kiev (XIV): après l’Alaska

J’ai inauguré cette série – La grande porte de Kiev – au lendemain de l’invasion de l’Ukraine par les troupes de Poutine. Je ne peux ni ne veux laisser passer ce qui s’est passé ce 15 août à Anchorage, cette rencontre Trump-Poutine qui a, logiquement, suscité autant que commentaires que d’attentes et de déceptions.

Avant de prendre l’avion le 4 août dernier, avant donc de savoir que ce sommet aurait lieu, j’ai acheté un peu par hasard ce petit bouquin.

J’ignorais tout de l’auteur – Nicolas Delesalle – et du sujet de ce livre paru en 2023.

« Derrière la fenêtre de son compartiment, un Français d’origine russe regarde les forêts d’Ukraine défiler. Autour de son cou, une croix orthodoxe que lui a offerte sa mère, professeure de russe. Une mère qui l’accompagnait déjà lors de son premier voyage scolaire à Kiev en pleine guerre froide, échangeant des jeans Levi’s contre du caviar. Et qui, en tant qu’interprète fantasque, l’assistait pour son premier reportage dans la Russie des années 2000. Aurait-il pu l’imaginer alors interrogée par le KGB à dix-sept ans à Sébastopol ?
À quelques centaines de kilomètres de ce train, un vieil Ukrainien porte lui aussi une croix orthodoxe autour du cou. Ils ne se connaissent pas encore mais, bientôt, les deux hommes vont partager un secret et ainsi approcher le mystère des origines, entre fierté, désenchantement et honte.
 » (Présentation de l’éditeur)

Jusqu’alors je partageais le drame des Ukrainiens par le truchement d’Andrei Kourkov. Le livre de Nicolas Delesalle, dont ni le nom ni le prénom ne trahissent les origines russes, m’a bouleversé. L’écriture est d’un ciselé magnifique, l’émotion surgit au détour d’une ponctuation. Empoignez-le, il ne vous lâchera plus.

La concomitance de cette lecture et du sommet russo-américain m’oblige à écrire ceci aujourd’hui, en réaction à tous les commentaires que j’entends et lis.

Les salauds nécessaires

Ça doit faire du bien à ceux qui déversent sur les réseaux sociaux les pires adjectifs sur le président américain comme sur le russe. Oui, ils sont tout cela assurément. Ce n’est pas ici que je vais commencer à défendre l’un ou l’autre.

Mais ils sont là, à la tête de deux puissances nucléaires qui, depuis 1945, s’étaient partagé l’Europe en terme de protection militaire – OTAN contre Pacte de Varsovie.

Si l’on n’a pas la mémoire longue, on ne peut rien comprendre à ce qui se joue en Ukraine depuis 2014 – l’annexion de fait de la Crimée par la Russie – et le 24 février 2022. Je citais le dernier bouquin de François Reynaert dans mon dernier article (Trois ans après).

Comprendre n’est pas excuser, encore moins légitimer. Mais on ne peut pas oublier que la génération actuellement au pouvoir en Russie, les Poutine, Lavrov, ont connu, vécu, la déliquescence de l’Union Soviétique, l’émancipation de toutes les républiques dites soviétiques – dont les trois baltes, Lituanie, Lettonie, Estonie, qui n’avaient jamais formellement accepté leur inclusion dans l’URSS, la dislocation du pacte de Varsovie et donc de la zone d’influence russe. L’Union européenne d’une part – avec la réunification de l’Allemagne – s’est installée au contact direct de l’ex-empire soviétique, et l’OTAN est aux marches de la Russie.

Je sais ce qu’on va m’objecter : rappelant cela, je reprends le « narratif » de Poutine qui répète depuis trois ans – et encore hier à Anchorage – que c’est l’Occident (et Biden) qui est la cause de la guerre en Ukraine. Non je ne suis le porte-voix de personne, de Poutine encore moins. Mais l’histoire est là, qu’on ne peut pas refaire à son gré. Comme on ne peut pas nier que la Russie est née.. à Kiev (lire la Rus’ de Kiev).

Je me rappelle une discussion, en 2019, avec l’ambassadeur d’un pays balte à Paris, ancien ministre de La Défense de son pays, qui m’avait expliqué avec une clarté de diamant la situation géopolitique, les risques à court et moyen terme de la confrontation entre la Russie et les pays nouveaux membres de l’OTAN, comme le sien. A l’époque, la Finlande était encore un pays non-aligné, neutre en quelque sorte par rapport à la Russie dont elle partage une frontière de plusieurs centaines de kilomètres. Peu ont relevé le fait que la Finlande a rejoint l’OTAN le 4 avril 2023.

Enfin, ne jamais oublier qu’aucun tsar depuis Pierre le Grand, aucun dirigeant de l’ère soviétique, à commencer par Staline, et maintenant Poutine, n’a jamais abandonné le mythe de la Grande Russie. Mythe sur lequel ils s’appuient pour gouverner sans partage, au prix de tous les sacrifices pour des peuples si longtemps asservis.

Voilà pour tenter d’expliquer – encore une fois sans aucunement la légitimer – la position invariable de la Russie de Poutine.

Du côté américain, il faut, me semble-t-il, se garder tout autant des simplismes faciles : Trump est un idiot, qui change d’avis toutes les cinq minutes. Croit-on vraiment qu’il se serait fait élire deux fois président des Etats-Unis si ce n’était qu’un sombre crétin ?. Je crois au contraire qu’il faut se méfier de lui, du soubassement idéologique très puissant de son action – qui n’est pas juste une variante populiste de la « grande Amérique » – et que l’agitation permanente autour de sa personne, du moindre de ses faits et gestes, qui sature les plateaux de télévision du monde entier, est destinée à masquer la réalité d’une politique puissamment réactionnaire, qui n’a pas fini de faire des dégâts aux Etats-Unis.

Et maintenant ?

Il y avait tout à craindre, pour l’Ukraine, du sommet de ce 15 août. Que Trump brade l’Ukraine pour obtenir à tout prix un cessez-le-feu, sur le dos des Ukrainiens. Finalement, il a assumé de ne pas conclure cette rencontre par un « accord », et compris que rien n’avancerait sans les Européens et le premier concerné, Zelensky lui-même*

Dans Le Monde d’aujourd’hui l’ancien ministre des affaires étrangères d’Ukraine, Dmytro Kuleba, réagit à la réunion d’hier:

« Le bon côté, c’est qu’aucun accord n’a été conclu qui irait à l’encontre des intérêts de l’Ukraine ou du reste de l’Europe. En fait, cette réunion a produit plus de brouillard que de clarté. Ils auraient pu conclure un accord, mais ils ne l’ont pas fait, parce que Trump comprend une chose : il n’a aucun levier pour imposer un accord que l’Europe et l’Ukraine jugeraient inacceptable. C’est pour cela qu’il n’ira pas jusqu’à un accord avec Poutine. Il doit tenir compte de l’Europe et de l’Ukraine. La seule nouvelle qui pourrait vraiment compter, ce serait si Poutine acceptait une rencontre avec Zelensky, Trump et, idéalement, des représentants européens. Parce qu’il serait presque impossible de sortir de cette rencontre sans un accord. Ce serait le signal que la situation change » (Le Monde, 16 août 2025)

* Dans les campagnes de désinformation dans lesquelles les Russes sont passés maîtres depuis longtemps, l’une d’elles est à relever, parce que plus subtile que d’autres et reprise par de grands médias occidentaux (comme Le Monde). On a vu fleurir titres et articles sur le fait que Zelensky était déstabilisé dans son propre pays, qu’il était mis en cause pour sa « faiblesse » dans la mise en place d’institutions anti-corruption en Ukraine, qu’il avait dû limoger des proches, etc… Il y a certainement du vrai dans tout cela, mais la bonne vieille technique de la calomnie à bas bruit a encore de beaux jours devant elle.

Du Bach et des livres

Comme à mon habitude j’ai plusieurs livres sur ma table de chevet ou mon smartphone. Je les ouvre en fonction de l’humeur, du moment, du lieu où je me trouve. Parfois j’en lâche un plusieurs semaines, et je le retrouve sans en avoir perdu une miette, parfois je retarde le moment de le terminer, pour prolonger le plaisir.

Visionnaires

Je me suis replongé dans deux bouquins presque hors d’âge, qui valent toujours mieux, beaucoup mieux que tout ce qui sort ces jours-ci de la plume (?) des politiques. 

L’essai de Georges Pompidou (1911-1974), je l’avais lu à sa sortie en 1974, puis plus jamais rouvert. Je redécouvre un personnage vraiment singulier, le contraire du conservateur bourgeois, gaulliste d’occasion : ses pages sur l’éducation, l’Université et son avenir, le capitalisme et le marxisme, sur les sujets de société en général, sont visionnaires, appuyées sur une culture historique et philosophique qui impressionne. Saisissant !

Quant à Roland Dumas, mort à 102 ans il y a moins d’un an, on a le sentiment qu’il a disparu de l’Histoire. Le personnage n’a jamais démenti sa réputation de séducteur sulfureux. Mais le témoignage qu’il livre notamment sur les années 80 qui sont aussi les années Mitterrand est plus que précieux, et aide à comprendre nombre de sujets de notre actualité avec les personnages de Khadafi, Reagan, Gorbatchev, Assad, le Proche-Orient, l’Iran… A-t-on vraiment beaucoup progressé depuis ?

J’ajoute – c’est évidemment de première importance pour moi – que chez l’un comme chez l »autre le style fait l’écrivain.

Le retour de Maryvonne

On avait l’impression que l’ex-directrice du Patrimoine au ministère de la Culture, maniant volontiers la polémique, Maryvonne de Saint-Pulgent, avait un peu disparu des radars. C’était sans compter sur son nouvel opus, opportunément publié pour coïncider avec le centenaire de Pierre Boulez. Que d’aucuns, qui ne l’ont pas lu, ont un peu hâtivement présenté comme un pamphlet anti-Boulez.

Cette somme « montre que le rapport de Lully et Boulez au pouvoir et ses conséquences sur notre paysage musical ne sont pas des singularités, mais le fruit d’une exception française, due à la préférence nationale pour le mécénat d’État et les régimes politiques à exécutif fort, ainsi qu’à l’importance de la musique dans notre société.. Née sous la monarchie absolue, cette exception qui concerne aussi Rameau, Berlioz, Fauré et le groupe des Six perdure sous la Révolution, sous les monarchies du XIXᵉ siècle et au XXᵉ siècle, avec des éclipses pendant les régimes parlementaires, le relais étant alors pris par d’autres lieux de pouvoir, académies et salons parisiens notamment. Cette parenthèse de quatre siècles paraît refermée aujourd’hui, la musique savante ayant cessé d’intéresser les dirigeants politiques alors que disparaissait Pierre Boulez » (Présentation de l’éditeur).

A consommer à petites doses, mais sans temps morts.

Les dames du siècle

Le hasard m’a fait trouver ces deux petits livres en même temps dans la même librairie parisienne. De l’une et l’autre dames, je sais déjà bien des choses, mais c’est toujours mieux de creuser le sujet, d’en savoir plus sur des personnages qui ont servi la petite et parfois la grande histoire

Tous ceux qui se sont passionnés pour l’histoire du Festival d’Aix-en-Provence ont forcément rencontré son nom, la comtesse Pastré. Mais savent-ils que « Lily Pastré (1891-1974) a été bien plus qu’une riche mécène. Voici le récit de la vie d’une grande excentrique, d’une grande généreuse, d’une grande amie des artistes, des années folles aux Trente Glorieuses en passant par le tourbillon de la Seconde Guerre mondiale.Née à Marseille, héritière des célèbres apéritifs Noilly Prat, elle épouse un aristocrate et vit à Paris dans un entre-deux-guerres tourbillonnant de fêtes et de concerts. Sa passion première, c’est la musique. Elle est l’amie des plus grands compositeurs et interprètes du moment. Dans sa villa du sud de Marseille, elle reçoit des personnalités aussi diverses que Christian Bérard et Édith Piaf, Luc Dietrich et André Masson. Pendant la guerre, au risque de sa vie, elle cache et aide des musiciens juifs, tels que Clara Haskil et Darius Milhaud, les sauvant d’une mort certaine » (Présentation de l’éditeur).

Quant à la sulfureuse Liane de Pougy, ce n’était pour moi qu’un nom connu. Je vais découvrir ces Dix ans de fête : « une série d’articles parus dans le quotidien La Lanterne en 1903 et 1904 qui raconte dans le détail et avec une liberté sidérante, la vie d’une demi-mondaine pendant une dizaine d’années. Comme l’annonce Liane de Pougy :  » On y reconnaîtra toutes les reines de la fête, qui ont conquis la célébrité par la grâce de leur sourire et le prestige de leur beauté. Ces mémoires renfermeront les indiscrétions les plus piquantes, relateront les aventures les plus pimentées du Tout-Paris qui s’amuse…  » (PdE)

Le crime est son affaire

Joseph Macé-Scaron récidive. Après une Reine jaune qu’on avait rencontrée in situ l’été dernier (lire Les romans de la Côte) et sa Falaise aux suicidés, l’ami Joseph opère un retour gagnant au polar.

« Depuis quelque temps, des événements inquiétants ont lieu à Baugé, petite cité angevine abritant un morceau de la Vraie Croix du Christ. 
Tout bascule lorsque des meurtres spectaculaires sont commis. Sont-ils l’œuvre d’un psychopathe ? D’un esprit avide de vengeance ? Le coupable est-il seulement humain ? 

Dépassées, les autorités font appel au capitaine Guillaume Lassire et à l’archiviste Paule Nirsen, membres du mystérieux Département S, un bureau non officiel chargé d’élucider des affaires étranges. Lancés dans une course effrénée sur les traces d’une autre croix, qui plongea l’Europe dans les ténèbres durant la Seconde Guerre mondiale, les deux enquêteurs vont remonter jusqu’aux racines du Mal.« 

On s’y plonge avec d’autant plus de bonheur et d’impatience que l’auteur a élagué, épuré une matière introductive qui était précédemment trop dense, trop riche de références. Le suspense s’en trouve décuplé, comme l’intérêt du lecteur. On imagine aisément le film qu’on pourrait en tirer.

Repasser son Bach

Je n’ai pas été très convaincu par le concert que dirigeait Klaus Mäkelä mardi soir (compte-rendu à lire sur Bachtrack: Une messe en si sans ferveur)

Je vais me replier ce week-end sur des valeurs sûres, impérissables et ferventes, de ma discothèque.

Et toujours mes impressions quotidiennes: brevesdeblog

Surprises et déceptions

Si je voulais résumer cette semaine en partie parisienne, je le ferais d’une formule : deux concerts, deux expositions, une déception.

Mercredi ce fut d’abord balade dans Paris sous le premier soleil de printemps. Un régal (voir l’album Paris 2 avril 2025). Et le soir au théâtre des Champs-Elysées un grand moment de musique avec deux frères hollandais repérés lors d’un 1er janvier à La Haye et invités à jouer à la Salle Philharmonique de Liège à l’automne 2009, Arthur et Lucas Jussen. Jeanine Roze leur avait fait faire leurs débuts parisiens en mars 2023, près de quinze ans après leur premier récital hors des Pays-Bas. Du piano 5 étoiles comme je l’ai écrit pour Bachtrack: Le sacre des frères Jussen au théâtre des Champs-Elysées

C’est le bis qu’ils ont joué après l’ovation monstre qui a salué leur Sacre du printemps.

Léger & Co.

L’après-midi même j’avais visité l’exposition qui vaut mieux que son titre jeu de mots, au musée du Luxembourg, rue de Vaugirard.

Je ne suis pas fou de ce genre d’expo-concept, mais je dois reconnaître que j’ignorais les fils qui reliaient Fernand Léger à certains de ses contemporains ou de ses successeurs (si tant est que le concept de successeur ait une quelconque validité s’agissant d’artistes peintres). Par exemple entre ce tableau de Fernand Léger et cette sculpture d’Yves Klein : le bleu sans doute !

Quelques autres photos à voir dans l’album Expo Léger /Musée du Luxembourg.

Disco no disco

En revanche, la déception est venue de l’expo Disco, organisée à grand renfort de communication – visites impossibles le week-end en raison de l’affluence ! – à la Philharmonie de Paris.

On a eu pitié du personnel de surveillance qui doit se taper une ambiance boîte de nuit autour d’une fausse piste de danse. Pour le reste, peu de documents vraiment informatifs ou exclusifs, des photos, des vidéos vues cent fois dans des documentaires ou sur les réseaux sociaux. Rien ou presque du règne du disco en France (une série de photos, cf. ci-dessus, prises au Palace). Quelques tenues de scène de Sheila, Dalida ou Patrick Juvet. Rien sur les boîtes de nuit à la mode à la fin des années 70/80 telles que je les ai connues (lire Mes années disco). On peut voir quelques photos sur mon album Expo Disco / Philharmonie.

Si la situation prêtait à sourire, je me suis demandé en voyant deux ou trois photos d’eux dans l’expo si le président américain – que je me refuse à citer – savait que ce sont deux Français Henri Belolo et Jacques Morali qui ont créé, en 1978, son groupe fétiche les Village People

En sortant de la Philharmonie, le contraste avec cet enclos était saisissant.

Ce jeudi soir, j’étais de retour cette fois dans la salle de concert de la Cité de la Musique.

Je suis en train de terminer mon papier pour Bachtrack, mais puisque le concert a été filmé (et diffusé en direct par France Musique), je le livre ici sans commentaire. Mais je peux déjà dire que je ne suis pas sorti indemne de cette Voix humaine.

Et toujours au jour le jour : brevesdeblog

Bonnes et moins bonnes affaires

Je voulais consacrer ce billet aux bonnes affaires que j’ai faites ces derniers temps.

Mais je ne peux ni ne veux échapper à l’actualité

Information/désinformation

Je ne reviens pas sur les affaires Bayou ou Bétharram (cf. brevesdeblog), mais sur deux éléments d’actualité, sans commune mesure mais où la désinformation continue de primer sur l’information.

Trump/Zelensky

Zelensky est attendu ce vendredi à Washington, pour, nous dit-on, signer un accord avec les Etats-Unis concernant l’exploitation future des « terres rares » du sous-sol ukrainien. Entendu ce matin d’abord sur France Inter puis dans Télématin sur France 2, l’explication lumineuse de Guillaume Pitron :

On voit bien les diplomates et nombre de responsables politiques se boucher le nez : ainsi la paix en Ukraine se résumerait à un deal – « tu me donnes accès à ton sous-sol, je te garantis le soutien des Etats-Unis ». Comme si l’issue de tous les grands conflits dans le passé ne s’était pas soldée par des marchandages territoriaux et économiques…

Les malheurs de Cyril H.

En France, on a l’impression que le monde télévisuel est en passe de s’écrouler, parce que C8 et NRJ12 cessent d’émettre sur la TNT ce vendredi. Ah ces salauds de l’ARCOM et du Conseil d’Etat qui briment la liberté d’expression ! Ah oui ? Qui a seulement fait remarquer que la décision de l’ARCOM de supprimer à ces deux chaînes l’accès à la TNT gratuite, n’entraînait nullement leur disparition. La décision d’arrêter a été prise par les actionnaires et eux seuls. Ne pas refaire l’histoire !

J’en parle d’autant plus librement que je ne regarde jamais C8 !

Je ne résiste pas au plaisir de reproduire ici le texte posté sur Linkedin par un avocat qui sait de quoi il parle en matière de droit du travail :

Pierre-Francois ROUSSEAU • Avocat associé PHI AVOCATS

🔥 Grosse Darka en vue : Et si, au final, C8 et Cyril Hanouna devaient sortir le chéquier pour indemniser les centaines de salariés laissés sur le carreau ? 💸 ?

🚨 Rappel des faits : Le 11 décembre 2024, l’Arcom a mis fin au règne de C8 sur le TNT et fermé le doss’ en refusant de renouveler sa fréquence TNT. Décision confirmée définitivement par le Conseil d’Etat.

Résultat ? Fermeture de la chaîne, licenciements en cascade.

Pourquoi cette sentence sévère ?

👉 le non respect récurrent de la convention autorisant C8 à exploiter la fréquence

👉 35 sanctions en 12 ans, dont 7 rien qu’en 2024 (non respect des droits des personnes, défaut de protection des mineurs, atteinte à la dignité,… tout y passe).

👉 Un défaut chronique de maîtrise de l’antenne depuis plusieurs années

Or qui sont les responsables de ces manquements ? C8 et H2O (la prod de Cyril Hanouna).

Mais voilà où ça devient croustillant 👀

La jurisprudence est formelle :

⚖️ Quand l’employeur est responsable des difficultés économiques de son entreprise, le licenciement qui en découle est sans cause réelle et sérieuse (Cass. Soc. 29 mai 2024, n°22-10654).

⚖️ Les salariés peuvent même attaquer un tiers (ici, la prod de « TPMP ») s’il a contribué à la chute de l’entreprise (Cass. Soc. 28 sept. 2010, n° 09-41.243).

Baba a toujours dit : « La télé, c’est une grande famille »… Mais là, certains vont peut-être vouloir récupérer l’héritage ! 📺

Affaire à suivre, mes p’tites beautés ! 🥰

Et pour les férus de droit du travail, petit paradoxe en cas d’action judiciaire : au prudhommes C8 bénéficiera des plafonds du barème Macron alors que H2O devant le tribunal judiciaire pourrait être condamnée sans limite. Mais une chose est certaine les deux ne pourront pas être condamnées en même temps car la Cour de Cassation rejette la double indemnisation (Cour de cassation, civile, Chambre sociale, 27 janvier 2021, 18-23.535) ». (Linkedin, 27.02.2025)

Bonnes affaires

Pour revenir à la musique, quelques-unes de mes bonnes affaires récentes.

Ormandy à l’italienne

Pré-commandé il y a plusieurs semaines à la FNAC, le second coffret des enregistrements stéréo d’Eugene Ormandy (1964-1983) sort ces jours-ci. Je me suis aperçu, comme pour le précédent coffret, qu’il est 30 € moins cher sur Amazon.it. Avis aux amateurs !

Tout Albeniz

Je n’avais pas spécialement repéré ce coffret paru chez Bis. Mais au prix proposé actuellement sur jpc.de, on achète et on écoute

La grande porte de Kiev (XIII): trois ans plus tard

J’ai écrit le premier article de cette série – La grande porte de Kiev – il y a presque trois ans, au lendemain de l’invasion de l’Ukraine par les troupes de Poutine. J’écris aujourd’hui le douzième, qui ne sera sûrement pas le dernier, en raison d’une double actualité, de très inégale importance.

La fin de la guerre ?

Donald Trump a raison sur une seule chose : l’Ukraine comme la Russie sont épuisées par trois années de guerre qui n’a fait que des centaines de milliers de morts et de blessés. Comme le dit l’excellent ministre français des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot : « Si Trump peut attirer Poutine à une table de négociation, on ne pourrait que s’en réjouir ». Mais tout cela assorti de toutes les réserves et principes d’usage, rappelés d’abondance sur tous les plateaux télé par nos stratèges en chambre.

Une remarque puisée de l’histoire : les médias qui ne réfléchissent pas (une majorité ?) soulignent ou dénoncent un changement de cap des Etats-Unis (America first !). Mais, comme le font remarquer des observateurs qui ont, eux, bonne mémoire, cette doctrine n’est pas née avec Trump. Première guerre mondiale, les Etats-Unis ne s’engagent qu’en 1917, Seconde guerre, seulement en 1942 après le désastre de Pearl Harbour. Beaucoup plus récemment, quand les Européens et la France sous présidence Hollande avaient une opportunité – en 2013 – de chasser Assad de Syrie, Barack Obama a opposé une fin de non-recevoir (il est vrai peut-être échaudé par la guerre d’Irak déclenchée par Bush jr. en 2003).

Qui se rappelle la conférence de Yalta en 1945 ? où Staline, Churchill et Roosevelt se partagèrent l’Europe en excluant la France et De Gaulle…

Je viens de finir un excellent bouquin – qui vient de sortir en édition de poche :

« Comment comprendre la tragique guerre menée actuellement en Ukraine ? Quel est cet empire russe après lequel court Vladimir Poutine ? Pour saisir ces enjeux brûlants, François Reynaert s’est plongé dans un millénaire de passions russes. D’Ivan le Terrible au maître actuel du Kremlin, en passant par Pierre Ier le Grand, Catherine II ou Staline, les tsars n’ont cessé d’étendre leur territoire au nom de Dieu, des soviets ou de la grande nation slave. Cette histoire faite de bruit et de fureur, de conquêtes et de chefs-d’œuvre, de splendeurs et de misères, s’étend bien au-delà des frontières actuelles de la Russie. Elle embrasse les alliés et les vassaux de cette puissance, tous ceux qui ont contribué à la renforcer ou, au contraire, l’ont fait vaciller : Suède, Pologne, Lituanie, mais aussi Ukraine, pays des Balkans ou d’Asie centrale. » (Présentation de l’éditeur).

François Reynaert dit lui-même que l’idée de ce livre lui est venue le 24 février 2022. Je n’ai rien découvert que je n’aie pas déjà appris durant mes études, mais je recommande vivement à ceux qui essaient de comprendre, au-delà des apparences et des postures, ce qui joue en Ukraine.

Les tableaux d’une exposition

La Grande Porte de Kiev c’est le dernier épisode de la pièce de Moussorgski – Les Tableaux d’une exposition*. On va beaucoup entendre ces Tableaux dans l’orchestration de Ravel (1922) puisque comme nul ne peut l’ignorer, on célèbre les 150 ans de la naissance de l’auteur du Boléro.

J’ai bien regretté de ne pouvoir assister aux concerts que vient de donner l’ami Lionel Bringuier à la tête de l’Orchestre philharmonique royal de Liège, dont il prend la direction musicale en septembre (lire Le choix d’un chef)

Manifestement la presse a apprécié sa vision des Tableaux :

« La situation se corse avec Les Tableaux d’une exposition où Bringuier met habile­ment en évidence les atouts complémentaires de Moussorgski et Ravel. Du premier, il investit pleinement la carrure peu farouche, du second il cisèle l’incroyable inventi­vité orchestrale. Avec pour effet que cet étincelant concerto pour orchestre magnifie le dramatisme expressionniste de Moussorgski. Pesanteur du char de Bydlo, pépiements amusés du ballet des poussins dans leur co­ quille ou ironiques du Marché de Limoges, sauva­gerie cinglante de la cabane de Baba Yaga et grandeur hymnique de la Grande porte de Kiev : ces Tableaux intègrent les trouvailles d’orchestration de Ravel dans le flux narratif de l’écriture de Moussorgski. Le tout a un sacré panache, incontesta­blement prometteur. On en redemande. » (Serge Martin, Le Soir, 16 février 2025)

Mais comme on le sait, si l’orchestration est restée, à juste titre, la plus célèbre et la plus jouée, l’oeuvre a bénéficié de plusieurs orchestrations :

1891 : Mikhail Touchmalov (1861-1896)

1915 : Henry Wood (1869-1944), le célèbre compositeur et chef fondateur des Prom’s

1922 : Leo Funtek (1885-1965)

Le grand Leopold Stokowski dirige la version de Ravel pour le public de Philadelphie en novembre 1929 ; il réalise dix ans après sa version très personnelle de l’œuvre (réécrivant plusieurs passages). Stokowski fera plusieurs révisions et enregistrera trois fois son orchestration (1939, 1941 et 1965). La partition ne fut publiée qu’en 1971.

En 1982, c’est le pianiste et chef Vladimir Ashkenazy qui s’y essaie à son tour :

* Je suis toujours irrité de lire dans les programmes de concert « Tableaux d’une exposition » sans le déterminant « les ». La langue russe ne comporte pas d’article (ou de déterminant) et donc une traduction littérale conduit à omettre celui-ici. Le cas le plus célèbre est le roman de Tolstoi Война и мир, qui doit s’écrire en français LA guerre et LA paix et non Guerre et Paix.

L’Amérique d’avant : Ives, Bolet, Stokowski

J’ai bien fait de faire un saut aux Etats-Unis il y a un an (New York toujours, Sur les rives de l’Ohio). Je ne suis pas près d’y retourner dans les quatre ans à venir…

Pour entretenir l’admiration que j’ai pour ce pays et sa culture, il y a heureusement la musique, et d’innombrables témoignages d’un glorieux passé, comme le prouvent trois superbes rééditions.

Charles Ives (1874-1955) le sesquicentenaire

Il n’y a pas eu beaucoup de précipitation chez les éditeurs pour célébrer le 150e anniversaire de la naissance du compositeur : « L’intérêt de Charles Ives pour le mélomane européen est qu’il n’entre dans aucune case, aucune catégorie pré-définie. Et s’il nous fallait simplement des oreilles neuves, débarrassées de références, de comparaisons, pour écouter une oeuvre disparate, audacieuse, singulière » (Ives l’Américain)

Sony vient de publier l’un des coffrets les plus intelligents et documentés qui soient, une « anthologie » d’albums enregistrés par et pour la Columbia entre 1945 et 1970. Avec une excellente présentation – en anglais – du compositeur, de ses oeuvres et de ses interprètes.

Pour un prix – pour une fois – très modique, c’est l’occasion ou jamais de pénétrer un univers surprenant, parfois déconcertant, toujours passionnant.

Ainsi son oeuvre chorale :

Charles Ives est encore admiré par les compositeurs d’aujourd’hui, comme ici Matthias Pintscher dirigeant l’Ensemble Intercontemporain dans ce qui reste l’une des oeuvres les plus jouées de l’Américain : Three Places in New England

Dans ce coffret, il y a du connu, les 4 symphonies – Bernstein, Ormandy, Stokowski pour la 4e – et les pièces d’orchestre connues (Central Park in the Dark, The unanswered question, les variations sur America), la musique de chambre peu nombreuse, le piano (les 2 sonates)

et surtout peut-être un extraordinaire bouquet de mélodies chantées par Evelyn Lear etThomas Stewart, excusez du peu !

De La Havane à la Californie

J’ai eu la chance de voir une fois en concert, à Genève, avec l’Orchestre de la Suisse romande, le pianiste cubain Jorge Bolet (1914-1990), né à La Havane, mort en Californie. En réalité, je le connais par le disque et quelques vidéos. Je lui ai toujours trouvé tant dans le port que dans son jeu une allure aristocratique, un faux air de colonel de l’armée des Indes.

Peut-être parce qu’ils avaient oublié le centenaire de sa naissance, les responsables de Decca sortent… pour ses 110 ans, une intégrale vraiment intégrale de ses enregistrements, déjà connus, souvent réédités (notamment un coffret Liszt). C’est un bonheur de retrouver cette noblesse, ce quelque chose qui nous paraît venu d’un temps oublié, où la chaleur du son, l’éloquence de la diction, imposaient une personnalité.

Peut-on mieux jouer ces pièces si célèbres qu’on ne les entend plus au concert….

Stokowski et l’Everest

Leopold Stokowski (1882-1977) est un sujet inépuisable de polémiques… et d’admiration. Encore récemment (Vive le live) j’évoquais la parution d’un coffret de prises de concert réalisées par la BBC avec le chef anglais (en dépit d’un patronyme qu’il tient d’un père aux ascendances polonaises, Stokowski n’a jamais été russe ni assimilé !). Et j’écrivais : On est à nouveau frappé par l’immensité du répertoire que Stokowski a abordé tout au long de sa carrière et jusqu’à un âge très avancé. Il a longtemps passé pour un chef excentrique, privilégiant le spectaculaire au respect de la partition. Stokowski vaut infiniment mieux que cette caricature. Stokowski a bénéficié d’un nombre impressionnant de rééditions, à la mesure d’une carrière et d’une discographie gigantesques.

J’ai dans ma discothèque bon nombre d’autres disques isolés, trouvés souvent par hasard lorsqu’il y avait encore, aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, des disquaires spécialisés, et en France chez Gibert ou Melomania. Notamment pour des labels toujours tenus en très haute estime pour la qualité de ses prises de son.. Vanguard et Everest. Le label britannique Alto qui recycle nombre d’enregistrements, parfois devenus introuvables, a l’excellente idée de regrouper dans un coffret de 10 CD tout le legs Stokowski pour Everest.

Parmi les « spécialités » de Stokowski, il y avait outre ses arrangements spectaculaires de Bach, les suites symphoniques qu’il réalisait de grands opéras de Wagner ou… Moussorgski. Mais le chef fut surtout l’un des plus ardents promoteurs, voire créateurs, de la musique de son temps, de ses contemporains du XXe siècle. Témoins certaines des pépites de ce coffret :

On aime… ou pas

En vrac, réactions et humeurs, mes j’aime, j’aime pas des derniers jours.

Postures, impostures

Je supporte de moins en moins les postures, qui sont le contraire des incarnations, et qui riment presque toujours avec imposture. C’est vrai de quelques musiciens, de chefs d’orchestre (mais cela nécessiterait plus d’un bref billet !), mais c’est particulièrement dans le monde politique et médiatique. Je ne regarde pas assez Darius Rochebin, j’ai tort parce qu’il est l’un des rares à poser les bonnes questions et à écouter vraiment les réponses de celui ou celle qu’il interroge. Je vais, en revanche, cesser de regarder le pendant hebdomadaire de la quotidienne de France 5 (C à vous), C l’hebdo, animé depuis quelques mois par une insupportable péronnelle, qu’on est allé chercher dans le privé, qui, voulant sans doute singer ses aînés sans avoir le dixième de leur talent et de leur culture, surjoue l’agressivité et le piquant. L’interview qu’Aurélie Casse a faite du nouveau ministre de l’Economie, Antoine Armand, samedi dernier, en était ridicule. Elle avait décidé de se faire le jeune ministre (invraisemblable et longuissime séquence sur la « réprimande » infligée par Barnier à son ministre…il y a plus d’un mois! ) en n’écoutant jamais ses réponses, en ne rebondissant jamais sur celles-ci, puisqu’elle avait décrété à l’avance que ce qu’il avait à dire sur le budget, sur Sanofi, sur les sujets du moment, n’avait aucun intérêt pour les pauvres téléspectateurs que nous sommes. Et puis cette arrogance…

La campagne américaine

Comme en 2016, je mets sur pause. J’ai décidé de ne plus regarder aucun sujet, aucun reportage sur la campagne présidentielle américaine. D’abord parce que tous les quatre ans, les médias français ressortent exactement les mêmes images, les mêmes « arguments », les mêmes conclusions (« le scrutin sera très serré », « tout va se jouer dans les swing States« ). Mais comme personne ne prend la peine d’expliquer les spécificités de ce scrutin, qui, à plusieurs reprises dans les cinquante dernières années, a abouti à ce que l’élu à la Maison-Blanche ait moins de voix que son adversaire, je n’ai aucune envie d’entendre les pronostics, voire les prévisions ou prédictions de « spécialistes » ou de journalistes qui ne peuvent tout simplement pas préjuger de l’issue d’une élection à plusieurs étages. Le pire étant de prendre ses désirs pour des réalités. Je me suis ici réjoui de l’accession à la candidature de Kamala Harris (Yes We Kam), j’espère qu’elle sera la prochaine présidente des Etats-Unis, mais comme mon opinion ou mon souhait n’ont aucune chance d’influer sur le résultat, je ferme les écoutilles, et j’attendrai sereinement le 6 novembre.

Pauvre Lucie

Ce n’est pas que je n’en ai pas été démangé, mais je me suis abstenu jusqu’à présent d’évoquer le plus mauvais feuilleton politique du dernier semestre : la « candidate » première ministre Lucie Castets, venant après les épisodes Huguette Bello et Laurence Tubiana. Je n’en suis toujours pas revenu de l’attitude quasi unanime des médias, qui n’ont, sauf erreur de ma part, jamais questionné, a fortiori contesté l’invraisemblable processus dicté par le Nouveau Front populaire et son inspirateur J.L. Mélenchon. Il paraît que c’est l’idée du premier secrétaire si charismatique du PS d’avoir été dénicher une fonctionnaire municipale parisienne (sans en parler d’ailleurs à la Maire de Paris!) ! Et on n’a entendu aucun député, aucun sénateur, ni même un ancien président de la République redevenu député, s’insurger contre une méthode totalement contraire aux institutions de la Ve République, et surtout si méprisante à leur égard, puisque pour une fonction aussi essentielle les brillants leaders des formations de la NFP estimaient apparemment qu’il ne se trouvait dans leur rang aucun élu, aucune élue, capable de l’assumer. Quand on voit ce que Barnier endure depuis sa nomination, on frémit à l’idée que la dame Castets eût été nommée.

Mais j’ai de la compassion pour cette jeune femme, à qui on a fait jouer un rôle – l’idiote utile -, qui s’est prise au jeu et qu’on a purement et simplement laisser tomber, en rendant impossible son éventuelle candidature à l’élection législative partielle de Grenoble. Les masques sont tombés !

Un film d’automne

Le cinéma a vraiment des couleurs d’automne : après François Ozon et son dernier film Quand vient l’automne, qu’on a bien aimé (lire Humeurs d’automne), on est reparti à la cueillette aux champignons avec Miséricorde, le dernier opus d’Alain Guiraudie. Comme Ozon, mais avec plus d’ampleur encore, Guiraudie filme les paysages, les arbres, l’automne, comme personne, la nature étant un personnage à part entière de ce polar étrange et souvent savoureux, voire drôle. On n’en dira pas plus pour ne rien divulgâcher. Juste redire une évidence : Catherine Frot, applaudie au théâtre il y a peu (lire Malentendus) y est d’une justesse sidérante.

Une première

Je me suis risqué, en milieu de semaine dernière, à une expérience que je n’avais jamais faite : la visite du Salon de l’Auto à la Porte de Versailles.

Je n’ai pas, comme d’autres, la passion des voitures, au sens où j’aurais une connaissance pointue de la mécanique, des performances, de la carrosserie, etc. Mais j’aime conduire, j’aime les voitures que j’ai conduites depuis mes 18 ans, et je ne manque jamais une occasion de visiter un musée de l’automobile, de me rendre à un rassemblement de voitures anciennes, et au Salon de l’auto j’ai été heureux de voir une exposition des modèles français les plus emblématiques des 80 dernières années, agrémentée d’explications grand public très bienvenues. Pour la DS 19 par exemple, on n’est pas allé jusqu’à reproduire le célèbre texte de Roland Barthes, dans ses Mythologies, mais le visiteur aura pu mesurer le concentré d »innovations techniques que comporte le modèle exposé de 1964.

Ce Salon était logiquement dévolu à la voiture électrique :

La nouvelle R5… et la nouvelle R4

Avec des quantités de constructeurs et de marques asiatiques dont j’ignorais même l’existence :

Mais en sortant une impression terrible d’uniformité, déjà si sensible sur nos routes. Tous les modèles semblent (et sont sûrement !) dessinés par une intelligence artificielle, avec, pour les distinguer un tant soit peu, des calandres, des blocs de phares, de plus en plus agressifs et vulgaires.

Un sentiment d’uniformité qui n’épargne pas le monde de la musique : je réfléchis depuis longtemps à un article sur un phénomène qui a gagné toutes les sphères de l’interprétation musicale. Il faut vraiment que je m’y colle.

Un exemple, cette viennoiserie tirée de l’opérette Le bal de l’opéra de Richard Heuberger. Deux immenses interprètes qu’on reconnaît à la première note :

Le chaos ou la beauté

Je n’y arrive pas, je n’y arrive plus. L’envie me taraude de fermer les écoutilles jusqu’à dimanche matin. Ce que je pense, dis ou écris, ne changera rien au chaos des esprits ni au choix des électeurs (relire éventuellement Tristes constats).

Comme si j’avais besoin de me conforter dans un pessimisme qui m’est d’ordinaire étranger, j’ai relu Les ingénieurs du chaos de Giuliano da Empoli, un essai qui date de 2019, tragiquement prémonitoire. Il faudrait le conseiller à tous les électeurs tentés d' »essayer » l’extrême droite :

« Un peu partout, en Europe et ailleurs, la montée des populismes se présente sous la forme d’une danse effrénée qui renverse toutes les règles établies et les transforme en leur contraire.
Aux yeux de leurs électeurs, les défauts des leaders populistes se muent en qualités. Leur inexpérience est la preuve qu’ils n’appartiennent pas au cercle corrompu des élites et leur incompétence, le gage de leur authenticité. Les tensions qu’ils produisent au niveau international sont l’illustration de leur indépendance et les fake news, qui jalonnent leur propagande, la marque de leur liberté de penser.
Dans le monde de Donald Trump, de Boris Johnson et de Matteo Salvini, chaque jour porte sa gaffe, sa polémique, son coup d’éclat. Pourtant, derrière les apparences débridées du carnaval populiste, se cache le travail acharné de dizaines de spin-doctors, d’idéologues et, de plus en plus souvent, de scientifiques et d’experts du Big Data, sans lesquels ces leaders populistes ne seraient jamais parvenus au pouvoir.
Ce sont ces ingénieurs du chaos, dont Giuliano da Empoli brosse le portrait. Du récit incroyable de la petite entreprise de web-marketing devenue le premier parti italien, en passant par les physiciens qui ont assuré la victoire du Brexit et par les communicants qui ont changé le visage de l’Europe de l’Est, jusqu’aux théoriciens de la droite américaine qui ont propulsé Donald Trump à la Maison Blanche, cette enquête passionnante et inédite dévoile les coulisses du mouvement populiste global. Il en résulte une galerie de personnages hauts en couleur, presque tous inconnus du grand public, et qui sont pourtant en train de changer les règles du jeu politique et le visage de nos sociétés.
 » (Présentation de l’éditeur)

Privatisation ?

Juste un mot sur un sujet qui ne semble pas alarmer grand monde : la privatisation de France Télévisions et de Radio France annoncée par le Rassemblement national. Oh bien sûr il y a les protestations d’usage, les appels des syndicats, mais les journalistes, y compris du service public, n’y accordent qu’un intérêt très relatif. Je n’ai encore vu aucun reportage, aucune enquête, qui décrive les conséquences d’une telle opération, si tant est qu’elle soit tout simplement réalisable. Un des acolytes de l’auto-proclamé futur Premier ministre essayait bien de rassurer son interrogateur en rappelant que les lois de la concurrence (l’Europe n’a pas que du mauvais semble-t-il) empêcheraient M. Bolloré d’accroître son empire médiatique. Mouais…

En revanche, personne ne semble se soucier du devenir des deux orchestres, du Choeur et de la Maîtrise de Radio France. Entre nous, le projet du gouvernement de fusion des entités actuelles en un seul pôle de service public avait aussi de quoi nourrir les inquiétudes.

En espérant que ces lendemains n’adviendront pas, réécoutons ce que les formations du service public peuvent produire de meilleur.Ici l’Orchestre national de France et Cristian Macelaru à Bucarest en septembre dernier

Oublier le chaos

J’ai trouvé refuge dans ma discothèque pour échapper au chaos ambiant et à venir.

Alexandre Tharaud qui a raison de manifester son inquiétude nous offre ces jours-ci le meilleur remède à la morosité, avec cette formidable compilation :

Dans le coffret Warner des enregistrements de Wolfgang Sawallisch (lire Les retards d’un centenaire), il y a deux pépites que les mélomanes chérissent depuis longtemps, les deux seuls enregistrements officiels de concertos que Youri Egorov a réalisés (lire La nostalgie des météores) : le 5e concerto de Beethoven et les 17 et 20 de Mozart.

J’ai eu envie de me replonger dans ce fabuleux coffret édité aux Pays-Bas et composé de prises de concert. Tout y est admirable.

Dans un récent article que je consacrais, entre autres, aux Etudes de Chopin, j’avais oublié de mentionner l’enregistrement exceptionnel de Yuri Egorov :

J’avais tout autant oublié Lukas Geniušas que j’avais pourtant entendu donner les deux cahiers à la fondation Vuitton en 2016, et invité à trois reprises à Montpellier.

Je trouve sur YouTube cette magnifique captation réalisée au conservatoire de Bruxelles, apparemment sans public (Covid ?)

Salut à la France

Je ne peux pas clore ce billet sans cet air de circonstance :

Croyons avec notre chère Jodie Devos que c’est cette France que nous aimons qui sortira victorieuse.

Post scriptum : Une ode à la joie

Depuis que j’ai bouclé ce papier hier soir, j’ai écouté une nouveauté qui m’a remis en joie, et qui est vraiment ce dont nous avons besoin aujourd’hui :

Encore une version de ce triple concerto de Beethoven, qui, en dehors de son ‘aspect inhabituel, l’insertion d’un trio avec piano dans une pièce d’orchestre, n’est pas le plus grand chef-d’oeuvre de son auteur ? Oui mais joué comme ça par cette équipe, on oublie toutes les réserves, on se laisse porter par l’inépuisable tendresse et la formidable énergie que dégagent ces musiciens qu’on adore : Benjamin Grosvenor au piano (comment pourrais-je oublier les 3e et 4e concertos de Beethoven joués à ma demande à Montpellier en juillet 2022 ?), Sheku Kanneh-Mason au violoncelle, qui force mon admiration chaque fois que je l’entends en concert (lire sur Bachtrack : La jeunesse triomphante de Sheku Kanneh-Mason), Nicola Benedetti que je ne connais que par le disque, et un chef, Santtu-Matias Rouvali, à qui je dois bien avoir consacré une dizaine de billets sur ce blog !

Mais il n’y a pas que le triple concerto sur ce disque. Les « compléments » sont tout sauf secondaires, ils font partie de la partie la moins connue de ‘l’œuvre de Beethoven, toutes ces mélodies, ces Songs qu’il a collectés sur les îles britanniques, arrangés pour quelques-uns pour trio autour du magnifique Gerald Finley.

Les raretés du confinement (VI) : Nouvel an, Nouveau monde

La culture et le sport restent confinés… jusqu’à nouvel ordre. C’est en substance ce qu’a annoncé le gouvernement jeudi dernier. Et pourtant on continue à y croire, on espère que, le vaccin aidant, on finira par sortir du cauchemar…

30 décembre 2020 : Dean Martin

Lorsqu’elle est morte (à 97 ans!) en mai 2019, j’avais consacré tout un billet à Doris Day, Doris Day que je qualifiais de « crooner » au féminin. Son pendant masculin, LE crooner par excellence, est pour moi Dean Martin (1917-1995), jamais égalé, une voix inimitable de charme, de chaleur et de velours. Il passait pour être ivre en permanence sur scène, dans cet extrait de 1965 il en plaisante lui-même. Il chante Everybody Loves Somebody Sometime, une chanson de 1953, gravée sur sa tombe. On ne disait pas alors « chanson à message » et pourtant…

31 décembre 2020 : Armin Jordan à Liège

De 2001 à 2006 (trois mois avant sa mort), le grand chef suisse Armin Jordan (lire Etat de grâce) vint chaque année diriger l’ Orchestre Philharmonique Royal de Liège, souvent deux programmes différents (avec des solistes comme Emmanuel Pahud, Sophie Karthäuser, Martha Argerich…).En 2005 il dirigeait le rare ballet de Paul Dukas (1865-1935), La Péri (1910) dont on ne connaît le plus souvent que la fanfare introductive. Armin Jordan a enregistré La Péri avec l’ OSR – Orchestre de la Suisse Romande pour Erato – Warner Classics France.

1er janvier 2021 : Le Danube chanté

En attendant le tube du traditionnel concert du Nouvel an, joué une fois de plus dans sa seule version orchestrale, l’histoire vraie d’une valse d’abord conçue pour un choeur d’hommes ! Le compositeur Johann von Herbeck (directeur du prestigieux Wiener Männergesang-Verein, importante chorale masculine de Vienne d’environ 130 membres) demande vers 1865 à Johann Strauss fils (alors âgé de 42 ans) de composer une nouvelle « valse chorale vivante et joyeuse » pour leur festival d’été Sommer-Liedertafel. Cette œuvre est inspirée à Strauss par un voyage sur le Danube. L’auteur-poète-parodiste de la chorale Josef Weyl (ami d’enfance du compositeur) écrit les premières versions de paroles qui traitent par la dérision la défaite militaire historique de la Maison d’Autriche à la guerre austro-prussienne de 1866 (qui met fin à sa suprématie historique sur la confédération germanique par le traité de Prague (1866), au détriment des prémisses de l’Empire allemand de 1871 du chancelier prussien-allemand Otto von Bismarck). Les membres indignés de la chorale s’offusquent des paroles. La première représentation publique du Wiener Männergesang-Verein a lieu le 13 février 1867 à l’établissement thermal Dianabad sur le canal du Danube à Vienne, avec un important succès enthousiaste et retentissant (mais le texte de Weyl produit de vives critiques, indignations et offuscations du public viennois autrichien)L’interprétation par Strauss de la version orchestrale symphonique féerique définitive de son œuvre (sans paroles) à Paris lors de l’Exposition universelle de 1867 est un triomphe majeur international, avec plus de 20 rappels, et plus d’un million de partitions vendues dans le monde. Le texte définitif (rarement interprété depuis) est écrit en 1890 par l’auteur-compositeur Franz von Gernerth sur la thème du poème symphonique actuel « Danube si bleu, si beau et si bleu, vous tourbillonnez calmement à travers la vallée et les prairies, notre Vienne vous salue, votre ruban d’argent lie le pays à la terre, et les cœurs heureux battent sur votre belle plage… ».En 1975, Willi Boskovsky (lire Wiener Blut) dirige la version chantée, qui a été rééditée dans le coffret hommage à l’ancien Konzertmeister et chef des concerts de Nouvel an des Vienna Philharmonic / Wiener Philharmoniker.

2 janvier 2021 : Avec nos meilleurs vieux

Ces vieux qui rajeunissent… et inversement

Il y a des chefs qui ralentissent en vieillissant (cf. le concert de Nouvel an hier avec Riccardo Muti), et d’autres que le grand âge semble ragaillardir. D’autres enfin comme Otto Klemperer qui pouvait passer d’une énergie furieuse à une lenteur sépulcrale. L’enregistrement par Otto Klemperer de la Symphonie n°25 de Mozart en 1956 reste l’une des versions les plus emportées, très « Sturm und Drang » de la discographie de cette oeuvre :

3 janvier 2021 : Cavalerie légère

Contraste complet avec la version bien peu légère de Riccardo Muti, ce 1er janvier 2021, la célèbre ouverture de Franz von Suppé (1819-1895) Leichte Kavallerie / Cavalerie légère a trouvé en Georg Solti (1912-1997) son interprète le plus fougueux à la tête d’un Orchestre philharmonique de Vienne de haute école (enregistré en 1957!)

4 janvier 2021 : Richter en janvier

Tchaikovski compose une suite de douze pièces pour piano (chaque mois de l’année), Les Saisons, entre novembre 1875 et mai 1876. Sviatoslav Richter (1915-1997) est l’un des rares pianistes de son envergure à avoir souvent joué en public et enregistré ces Saisons.

5 janvier 2021 : In memoriam Pierre Boulez

Pierre Boulez cinq ans après

Pierre Boulez est mort le 5 janvier 2016. Son héritage demeure, plus vivant que jamais.J’ai redécouvert ses gravures des symphonies de Mahler. Admirables, magnifiques !

6 janvier 2021 : Pierre Monteux et Dvořák

A priori on n’imagine pas Pierre Monteux (1875-1964) – toujours les clichés – comme un interprète exceptionnel de la Septième symphonie de Dvořák. Et pourtant cet enregistrement de 1959 (Monteux a 84 ans !) est en tête de ma discographie de l’oeuvre. Une poésie, une vitalité, une jubilation magnifiques !

7 janvier 2021 : L’assaut du Capitole

On reste encore abasourdi par ce qu’on a vu, suivi en direct sur franceinfo le 6 au soir :

Après ce qui s’est passé hier à Washington, ce disque, cette oeuvre s’imposent. De William Billings (1746-1800) le père de la musique chorale américaine : Be glad America. Antal Dorati dirige l’Orchestre National de Washington

8 janvier 2021 : Le Nouveau monde

La célèbre Symphonie « du Nouveau monde » est écrite par Antonín Dvořák durant son séjour à New York (1892-1896) et créée le 15 décembre 1893 au Carnegie Hall. L’un des meilleurs interprètes de ce chef-d’oeuvre est, pour moi, le chef allemand Rudolf Kempe (1910-1976) qui en a laissé plusieurs versions extraordinaires au disque, en 1957 avec Berlin (EMI), en 1972 avec le Royal Philharmonic Orchestra. Lire Le Chef du Nouveau monde. Ici un live tout aussi exceptionnel avec le BBC Symphony

9 janvier 2021 : L’Or et l’argent

Le même Rudolf Kempe a laissé les deux plus belles versions de la célèbre valse de Franz Lehar, Gold und Silber/ L’Or et l’argent. D’abord avec l’Orchestre philharmonique de Vienne – c’était, paraît-il, son enregistrement préféré ! puis avec la Staatskapelle de Dresde.