J’ai déjà écrit ici, à l’occasion du décès d’une personnalité, ou d’un événement marquant, ma réticence à me mêler à l’émotion ou à l’admiration collectives et leur caractère automatique sur les réseaux sociaux (ah ces « RIP » qui nous envahissent… sans souvent que leurs auteurs sachent ce que cet acronyme signifie !)
Si je remonte le temps de ma semaine écoulée, j’ai été servi en monuments qu’il est convenu, convenable, d’admirer.
Nos meilleurs vieux : Zubin Mehta et Pinchas Zukerman
Trois semaines après le concert du Nouvel an, l’orchestre philharmonique de Vienne (183 ans d’existence) faisait halte au théâtre des Champs-Elysées avec une affiche qui ne pouvait manquer d’impressionner : le violoniste Pinchas Zukerman – 76 ans – et le chef d’orchestre Zubin Mehta – 88 ans – rescapé d’un cancer qui l’avait sévèrement secoué il y a sept ans. La critique de ce concert est parue sur Bachtrack. : Le rendez-vous de la nostalgie
Mais pour ces seules images, je devais y être



Il est tout de même rare dans un vie de mélomane de pouvoir entendre une oeuvre, la 9e symphonie de Bruckner, qu’on a découverte avec une version enregistrée par le même chef et le même orchestre… il y a 60 ans !

Le monument David Lynch
Mercredi on apprenait la mort de David Lynch… un monument du cinéma !
Oserai-je reprendre le texte que j’avais écrit à la mort de Jean-Luc Godard ? Vous remplacez Godard par Lynch… et ça marche !
« Le monument Godard
Ce n’est pas surprenant, mais ça reste agaçant : Jean-Luc Godard meurt et tous les médias, sans exception, balancent les mêmes titres, les mêmes clichés, que tout le monde reprend sur les réseaux sociaux. Pour ne pas être pris au dépourvu, on cite les trois ou quatre films qu’on se doit d’avoir vus : A bout de souffle, Pierrot le fou, Le Mépris (ah les fesses de Bardot !), Détective (pour et parce ce que Johnny). On évoque sa personnalité, ses écrits, bref un monument qu’on est prié d’admirer.
Un ami avouait sur Facebook : « Je ne suis jamais parvenu à voir un film de Godard jusqu’au bout. Ceci n’est pas un jugement de valeur mais un constat personnel. Son univers m’ennuie terriblement, profondément… » J’ai fait l’effort, quant à moi, pour les quatre films cités plus haut, et même quelques autres (La Chinoise, Prénom Carmen…). Vaines tentatives. » (JPR, 15 septembre 2022)
Pour être tout de même sur une note positive, j’ai bien aimé Lost Highway et Mulholland Drive.


Pourquoi pas une renarde en français ?
J’adore Janáček inconditionnellement. Aussi ai-je été particulièrement heureux de chroniquer la reprise à l’Opéra Bastille de La petite renarde rusée pour Bachtrack : lire Le bestiaire enchanté de Janacek.


Il y a l’embarras du choix pour les grandes versions. Préférence pour cette extraordinaire collection enregistrée par Charles Mackerras avec les Viennois

Mais il existe aussi des suites d’orchestre tirées des opéras de Janacek, et celle que Vaclav Neumann avait réalisée de La petite renarde est particulièrement réussie




