Ravel #150 : Shéhérazade

Bref retour sur le premier billet de cette mini-série consacrée à Ravel et à son fameux Boléro.

Je m’attendais à beaucoup d’écrits, de célébrations, d’hommages – mais il n’y a apparemment pas eu une note de Ravel, ni de Boulez dans la cérémonie des Victoires de la Musique classique du 5 mars dernier ! – mais rien qui m’eût laissé supposer un témoignage… d’Anne Hidalgo, la maire de Paris, publié avant-hier, le jour du 150e anniversaire du compositeur ! Je ne savais pas la bientôt ex-maire mélomane, mais dès lors qu’elle signe un texte, elle doit en assumer les termes. J’ignore qui a pu lui inspirer pareille navrance, des mots et des expressions aussi risibles (« fredonner une interprétation »). A moins qu’il ne faille comprendre, en filigrane, une auto-célébration, puisque honorer Ravel le Parisien, c’est honorer Paris, et par voie de conséquence honorer sa maire ! A lire à la fin de cet article.

En revanche, j’ai été heureux de découvrir sur Instagram les photos que Louis Langrée a prises lors de sa visite très privée, le 7 mars, de la maison de Ravel à Montfort-l’Amaury. Il faudra vraiment que je m’organise pour m’intégrer à une prochaine visite, puisque, vu l’étroitesse et la fragilité du lieu, ce ne peut pas être un musée qu’on visite à son gré.

Le piano de Ravel

J’ai songé à faire un billet spécial sur l’oeuvre pianistique de Ravel. Mais je ne m’en sens ni le talent ni l’envie. Ravel est interdit aux mauvais pianistes. Je ne connais pas une mauvaise intégrale. J’ai lu que la soirée du 7 mars à la Philharmonie de Paris, où Bertrand Chamayou a donné tout l’oeuvre pour piano, a été une formidable réussite. Je n’en suis pas surpris.

Et quand je veux écouter Gaspard de la nuit, je me tourne vers Samson François et Martha Argerich

Shéhérazade

J’ai une affection, un attachement sans borne pour le cycle de mélodies Shéhérazade , créé le 17 mai 1904. J’ai compté 25 versions différentes (par 22 chanteuses) de l’œuvre dans ma discothèque. Et j’en ai sûrement oublié.

En concert, j’ai eu la chance de l’entendre assez souvent, et je n’ai jamais manqué une occasion de le programmer quand j’avais la combinaison idéale chef-chanteuse.

Je m’en veux d’avoir manqué ce concert du 6 octobre 2023 :

Magnifique Fatma Said, mieux que magnifiquement « accompagnée » par Pietari Inkinen et l’orchestre philharmonique de Radio France.

Beaucoup de mes versions préférées sont le lot de chanteuses de langue anglaise. J’ai toujours été frappé par la qualité de la diction française d’interprètes qui parfois, dans la vie courante, ne parlent pas un mot de français. Souvenir d’une tournée en Amérique du Sud, en 2008, avec l’orchestre de Liège et Susan Graham chantant les Nuits d’été de Berlioz à la perfection, et ne parlant qu’anglais dans nos conversations.

Admirable Marilyn Horne en 1975 au théâtre des Champs Elysées avec l’Orchestre national de France et Leonard Bernstein

Jessye Norman, plus placide mais somptueuse de voix, avec Colin Davis et le London Symphony

Disparue il y a six ans, la soprano irlandaise Heather Harper m’a toujours séduit, quelque soit le répertoire abordé. Elle trouve en Pierre Boulez un partenaire idéal.

Oui j’en reviens souvent à Armin Jordan, tant son intégrale Ravel reste une référence. Peu se souviennent en revanche de la Shéhérazade qu’il grava avec la grande Rachel Yakar, disparue il y a deux ans. Armin Jordan récidivera plus tard avec Felicity Lott.

Anne Hidalgo : Ravel et moi

« Génie de la musique, la vie, l’art et la mémoire du grand Maurice Ravel sont intimement liés à Paris.

Arrivé en 1875 à Paris, Maurice Ravel y trouve son terrain d’inspiration.

Dès son entrée au Conservatoire de Paris et poussé par l’effervescence culturelle parisienne, il puise ses influences aux côtés de Fauré ou de Debussy. C’est de là que naissent à la fois ses premières compositions et ses premiers succès.

Mais c’est sans aucun doute avec son célèbre Boléro qu’il joue le 22 novembre 1928 à l’Opéra de Paris, que Maurice Ravel accède au rang des plus grands musiciens du monde. Cette interprétation que nous continuons encore aujourd’hui de fredonner marquera à jamais l’histoire de la musique.

Le Boléro est largement inspiré par la musique andalouse qui a bercé mon enfance et que j’aime tant.

Le Boléro, est sans doute l’œuvre la plus écoutée au monde, toujours réinventée ou réinterprétée. Partout où l’on va il n’est pas rare d’entendre le Boléro.

Ce morceau est pour moi l’incarnation de l’esprit de Paris, cette ville qui ne cesse de se réinventer, baignée par toutes les influences du monde, une ville où l’on marche, où l’on court parfois, où on se mélange, où on fait des rencontres improbables à toute heure ; bref c’est tout cela à la fois le Boléro. C’est Paris.

Alors que nous célébrons le 150e anniversaire de sa naissance, à travers lui, c’est la ville lumière que nous célébrons, moderne et ouverte sur le monde qui a su au fil des siècles accompagner les artistes et donner toute sa place à l’art et à la culture.

Merci Maurice Ravel.« 

Anne Hidalgo (Facebook 7 mars 2025)

Pour rappel le petit frère de ce blog : brevesdeblog

Tristes constats et Renaissance

J’ai, depuis quelques jours, l’humeur morose, à l’image du ciel pourri de ce début d’été. Ce n’est pas pourtant pas mon habitude, surtout à l’approche d’une échéance électorale qui devrait raviver mon goût pour la politique. J’ai commencé un texte, je n’en trouve pas l’issue, je ne sais pas si je l’achèverai avant le 30 juin.

Tristes constats

Quand une figure aussi reconnue du monde de la culture, Ariane Mnouchkine, fait un redoutable constat devant la montée inexorable de l’extrême droite :

« Je nous pense, en partie, responsables, nous, gens de gauche, nous, gens de culture. On a lâché le peuple, on n’a pas voulu écouter les peurs, les angoisses. Quand les gens disaient ce qu’ils voyaient, on leur disait qu’ils se trompaient, qu’ils ne voyaient pas ce qu’ils voyaient. Ce n’était qu’un sentiment trompeur, leur disait-on. Puis, comme ils insistaient, on leur a dit qu’ils étaient des imbéciles, puis, comme ils insistaient de plus belle, on les a traités de salauds ». Elle continue :  « pas certaine qu’une prise de parole collective des artistes soit utile ou productive », car « une partie de nos concitoyens en ont marre de nous : marre de notre impuissance, de nos peurs, de notre narcissisme, de notre sectarisme, de nos dénis ».

Une longue interview croisée dans Le Monde d’Eric Ruf, l’administrateur de la Comédie-Française, et de Tiago Rodriguez, le directeur du Festival d’Avignon, ne dit pas autre chose : « La culture n’a plus aucun poids dans le débat politique »

Je m’effare moi-même en relisant un billet écrit le 25 mars 2017 : L’Absente.

Ils sont partis avant nous

Nous restons sidérés par la disparition, si jeune, de Jodie Devos (voir Jodie dans les étoiles), pointant l’injustice d’une maladie, le cancer, qui l’a emportée en quelques mois.

(Le 15 juillet 2022 à Montpellier Jodie Devos chantait Ophélie dans Hamlet d’Ambroise Thomas avec le ténor John Osborn (Hamlet) et le chef Michael Schonwandt)

Elle n’est pas malheureusement pas la seule chanteuse à avoir subi le même sort. Il y a vingt ans, la soprano britannique Susan Chilcott mourait à tout juste 40 ans.

Qui a pu oublier la destinée tragique de la contralto Kathleen Ferrier, morte elle aussi à 40 ans ?

À chaque fois que je pleure une disparition, je me récite le sublime poème de Friedrich Rückert que Mahler a mis en musique dans ses Kindertotenlieder, et j’écoute Kathleen Ferrier…

Oft denk' ich, sie sind nur ausgegangen,
Bald werden sie wieder nach Hause gelangen,
Der Tag ist schön, o sei nicht bang,
Sie machen nur einen weiten Gang.

Ja wohl, sie sind nur ausgegangen,
Und werden jetzt nach Haus gelangen,
O, sei nicht bang, der Tag ist schön,
Sie machen den Gang zu jenen Höh'n.

Sie sind uns nur voraus gegangen,
Und werden nicht hier nach Haus verlangen,
Wir holen sie ein auf jenen Höh'n
Im Sonnenschein, der Tag is schön

Souvent je pense qu’ils sont seulement partis se promener,
Bientôt ils seront de retour à la maison.
C’est une belle journée, Ô n’aie pas peur,
Ils ne font qu’une longue promenade.

Mais oui, ils sont seulement partis se promener,
Et ils vont maintenant rentrer à la maison.
Ô, n’aie pas peur, c’est une belle journée,
Ils sont seulement partis se promener vers ces hauteurs.

Ils sont seulement partis avant nous,
Et ne demanderont plus à rentrer à la maison,
Nous les retrouverons sur ces hauteurs,
Dans la lumière du soleil, la journée est belle sur ces sommets.

Eric Tappy

La disparition le 11 juin dernier du magnifique ténor suisse Eric Tappy (1931-2024) a été éclipsée par celle de Jodie Devos. Diapason lui rend l’hommage qui lui est dû. Je l’avais moi-même évoqué lors de la disparition de Rachel Yakar (lire Rachel et Zémire).

Les voici l’une et l’autre dans un extrait d’un Couronnement de Poppée mythique, dirigé par Nikolaus Harnoncourt.

Renaissance

Voulant échapper à ces tristes torpeurs, j’ai profité de la visite d’un ami étranger à Paris, pour visiter – c’était le dernier jour ! – une magnifique exposition L’invention de la Renaissance à la Bibliothèque Nationale de France dans ses locaux historiques de la rue de Richelieu.

La grande salle ovale de lecture était comble ce dimanche matin : des bacheliers qui préparaient l’épreuve de philo ?

La galerie Mazarin

(Copie du portrait de Pétrarque peint par Andrea del Castagno au musée des Offices à Florence)

(Copie du portrait de Virgile conservé au Musée du Louvre)

Le nombre et la beauté des livres et des manuscrits exposés fait regretter que cette exposition ne dure pas plus longtemps. On a surtout envie de lire et relire les grandes figures de la Renaissance, en premier lieu Pétrarque.

La Commedia, Dante Alighieri (1481)

Triomphes de Pétrarque (1503)

Apollon et Daphnis, Pérugin (1490)

Rachel et Zémire

Rachel Yakar (1936-2023)

Je ne l’ai pas connue personnellement, je ne me souviens pas de l’avoir entendue en concert, et pourtant c’est l’une des musiciennes que j’admire depuis longtemps.

La chanteuse Rachel Yakar est morte ce 24 juin. Personne ne lui a rendu plus bel hommage qu’Ivan Alexandre dans Diapason :

Chérie des pionniers « baroques », mozartienne de style et de cœur, la soprano lyonnaise fut aussi la voix intime de Strauss, Debussy ou Messiaen. Carrière éclatante d’une artiste sans fard.

La maturité venue, son aigu ardent quasi sans vibrato, son style direct et son profil altier lui ouvrirent le royaume des sorcières. Médée de Clérambault pour Reinhard Goebel, Armide de Lully pour Philippe Herreweghe, Circé de Leclair pour John Eliot Gardiner, Melissa de Handel pour Roger Norrington : cris et chuchotements à la demande générale. Quelle ironie ! Sorcière, Rachel ? La plus tendre, la plus maternelle des sopranos. La plus aimée des collègues. La plus courue des professeurs. Un ange sur la terre.

Née à Lyon mardi 3 mars 1936, tentée par le dessin et la peinture puis absorbée par la musique, Rachel Yakar étudie dans les années 1950 au Conservatoire de Paris et, comme Régine Crespin ou Nadine Denize, fréquente le 5, quai Voltaire, où Germaine Lubin rentrée d’exil forme une génération fastueuse. « Lubin n’était pas la femme à poigne qu’on prétendait. Exigeante, oui, mais généreuse et attentionnée. » Bonne école.

Presque aussitôt après ses débuts à Strasbourg, elle passe la frontière et intègre en 1964 – à l’instant où Carlos Kleiber s’en va ! – la troupe du Deutsche Oper am Rhein. Entre Duisbourg et Düsseldorf elle sera deux décennies durant Gilda de Rigoletto comme Antonia des Contes d’Hoffmann, Liù de Turandotcomme Mimi de La Bohème, la Comtesse de Figaro comme la Maréchale du Chevalier à la rose, Marguerite de Faust comme Anne du Rake’s Progress… rôles qu’elle reprendra partout en Europe. Notamment à Munich (Don Giovanni, titre de ses débuts à Glyndebourne en 1977) ou au palais Garnier qui la découvre en 1970 – Gilda de Verdi puis Micaëla de Bizet.

Sculptrice du verbe, dessinatrice du chant, mélodiste et bête de scène, elle marque à cette époque des rôles délicats : la tragique Jenufa, la virtuose Celia de Lucio Silla, la malheureuse Elvira de Don Giovanni, la périlleuse Fiordiligi (premier Mozart / Da Ponte enregistré avec « instruments historiques », au festival de Drottningholm), Mélisande dont elle incarne l’idéal à la fin des années 1970 et qu’elle immortalise sous la baguette d’Armin Jordan (Erato), Madame Lidoine des Carmélites… tout en se distinguant loin du théâtre avec Michel Corboz (Messe en si mineur de Bach en 1979 et Paulus de Mendelssohn sept ans plus tard, joyaux purs et simples) ou dans les mélodies de Fauré, Duparc, Poulenc, Messiaen (Harawi absolu).

Quelques silhouettes de Wagner (Freia à Bayreuth dans le Ring selon Boulez & Chéreau) lui font vite comprendre que la clameur n’est pas son fort. C’est au contraire par les champs baroques qu’elle devient semeuse. Poppée pour l’éternité dans le cycle Monteverdi que le Dr Drese, alors patron de l’Opéra de Zurich, confie au duo Harnoncourt-Ponnelle. Ce 8 janvier 1977, la scène où, quittant le lit de Néron (Eric Tappy), elle tisse fil à fil une toile sans issue, comble d’érotisme et de pureté, sonne la fin des à-peu-près. L’art des Anciens a trouvé sa muse. Nikolaus Harnoncourt ne la lâche plus (lien réciproque : elle adore ce maître de l’infime détail qui laisse au chant toute latitude) ; Gustav Leonhardt lui fait enregistrer Campra, Grétry, Rameau (Pigmalion, autre bijou) ; elle est des premières Indes galantes au disque (Emilie avec Jean-Claude Malgoire), du premier opéra de Handel sur instruments d’époque (Admeto par Alan Curtis), d’Hippolyte & Aricie à Aix (fière rivale de Jessye Norman), de Scylla & Glaucus à Lyon… jusqu’aux adieux à la scène dans sa ville natale : Clymène de Phaëton avec Marc Minkowski et Karine Saporta pour l’inauguration de l’Opéra Nouvel en 1993.

C’était il y a trente ans. Pour quelques saisons encore elle enseignait au Conservatoire de Paris. Peu à peu retirée à Loix dans l’Île de Ré, elle ne se voulait plus Mademoiselle Yakar mais Madame Lecocq, épouse qu’on dirait aujourd’hui fusionnelle du ténor Michel Lecocq. Joyeuse et intarissable quand il s’agissait de parler musique, elle souffrait depuis longtemps quand ses grands yeux noirs se sont fermés au matin du 24 juin. Condoléances muettes à Michel qui ne doit plus savoir où regarder, à leurs proches, et à vous qui savez quelle fontaine d’amour vient de disparaître. Un amour qui s’entend et qui – disques, bandes, DVD, mémoires (dûment consignés pour sa famille) – n’est pas près de finir. (Ivan A.Alexandre, Diapason)

J’ai heureusement nombre des enregistrements auxquels elle a participé, dont ceux-ci que je chéris particulièrement, comme cet inoubliable Pelléas et Mélisande dirigé par Armin Jordan (lire Etat de grâce)

Ou ce Scylla et Glaucus de Leclair récemment réédité dans le coffret Warner de John Eliot Gardiner (lire Les Pâques de Gardiner)

Rachel Yakar a souvent chanté – et enregistré – avec Michel Corboz, tous enregistrements heureusement réédités (lire Ferveurs)

C’est peut-être dans l’art de la mélodie que Rachel Yakar me touche le plus. On espère que Warner lui consacrera l’hommage qui est lui dû…

Zémire et Azor à l’Opéra Comique

J’avais deux raisons d’être à l’Opéra Comique ce lundi soir : le souvenir d’un bicentenaire qui m’avait coûté pas mal d’efforts en 2013, Louis Langrée à la manoeuvre. Je voulais vérifier ce que je pensais de Grétry – dont on avait – plutôt mal -célébré les 200 ans de la mort dans sa ville natale, Liège – et d’une oeuvre dont je ne connaissais que quelques extraits, Zémire et Azor.

A Paris, la rue Grétry débouche sur la place Boieldieu où se dresse l’Opéra Comique.

Il est des soirs où l’on se félicite en secret de ne pas devoir écrire de critique. J’aurais sans doute écrit – mais moins bien que lui – quelque chose comme le papier d’Emmanuel Dupuy dans Diapason : À l’Opéra Comique, un trop sage Zémire et Azor. Mais je n’aurais pas pu dire que Grétry ne m’a jamais passionné, quelques efforts que j’aie faits en 2013, pour essayer de comprendre son succès.

Il a fallu toute la conviction, la subtilité de la direction de Louis Langrée, pour donner un peu de relief à des airs et des situations bien conventionnels, à quelques passages d’orchestre plus relevés. Et ce n’est pas l’absence de mise en scène de Michel Fau qui nous aura fait changer d’avis.

Le seul avantage est que le spectacle n’est pas long, et que Louis Langrée parvient à nous faire croire qu’il s’agit d’un chef-d’oeuvre.

Paradis perdu et retrouvé

Les responsables de Forumopera – le « magazine du monde lyrique » – ont eu l’imprudente (!) idée de me proposer de participer à leur aventure. Mon premier papier sur un tout récent disque vient d’y paraître. J’ai failli renoncer à l’écrire, je m’en suis ouvert à CdR qui est finalement passé outre mes réticences. Je préfère, sur ce blog, comme sur les réseaux sociaux, évoquer mes enthousiasmes que mes déceptions, mais dans le cas de ce disque, je ne pouvais décemment pas écrire le contraire de ce que j’avais entendu.

Oui la diction est plus que problématique, quelle que soit la langue. Et l’absence de caractérisation des mélodies choisies.

Lecteur je t’en fais juge ici – ce que je ne pouvais pas faire dans mon article (Un Paradis jamais atteint).

Trois extraits, l’un en allemand – un air normalement confié au baryton – du Paradis et la Péri de Schumann, les deux autres en français – la Chanson d’Ève de Fauré, et Bonjour toi, colombe verte de Messiaen.

La comparaison avec son compatriote Christian Gerhaher est terrible pour la chanteuse allemande…

 

Elly Ameling (1937) est néerlandaise, le français n’est pas sa langue maternelle, et pourtant… on partage avec bonheur ce « matin du monde » (ces diphtongues – in -on -an si difficiles à attraper quand on n’est pas francophone!)

 

Contraste saisissant avec Rachel Yakar, accompagnée par Madame Messiaen, Yvonne Loriod !

Inutile d’en rajouter. Anna Prohaska a d’autres talents, sur scène notamment, son projet était ambitieux et intelligent, le résultat n’est pas à la hauteur de nos attentes.

Pour qui voudrait retrouver ces grandes interprètes, françaises ou étrangères, qui ont su nous mener vers les paradis de la mélodie française, ces quelques piliers impérissables de ma discothèque.

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Suggestion/supplique à Warner : rééditer au plus vite ce double album de la merveilleuse Rachel Yakar

A propos de Susan Grahamlire Le français chanté

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Doit-on redire ici l’admiration, l’affection qu’on éprouve pour la plus française des chanteuses britanniques, notre chère Felicity Lott ?

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Regret que ce beau disque gravé par Françoise Pollet et Armin Jordan n’ait pas été réédité dans le coffret consacré au chef suisse disparu en 2006 !

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Irma Kolassi (1918-2012) a pour longtemps fixé une sorte d’idéal dans nos mémoires.

Superbe réédition, en 4 CD, il y a quelques mois de quelques indispensables de toute discothèque

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Et puis comment oublierais-je Jessye Norman (lire Les chemins de l’amourdisparue en septembre dernier ? Même, surtout quand elle est un peu too much…  

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Le Paradis avec elle, je prends !