Le temps retrouvé

J’achève un week-end à Deauville et dans sa région, pour « couvrir » quelques concerts du Festival de Pâques de Deauville qui en est à sa 29e édition (compte-rendu à lire sur Bachtrack: Les joyeuses Pâques musicales de Deauville)

Le souvenir de Nicholas

Ce 18 avril, je ne pouvais pas ne pas penser à la disparition, il y a trois ans exactement – le 18 avril 2022 – au terme de mois de souffrance, de Nicolas Angelich (lire Sur les ailes du chant). Parce que je retrouvais Deauville et son directeur artistique, compagnon de tant d’aventures musicales et amicales, Yves Petit de Voize, et que c’était précisément pendant la première édition du festival, au printemps 1997, que Nicholas avait joué – et gravé pour toujours dans ma mémoire de mélomane – le Concert de Chausson avec Augustin Dumay au violon, et comme 1er violon du quatuor formé pour l’occasion, un tout jeune violoniste Renaud Capuçon. Cette oeuvre est d’ailleurs devenue une figure obligée du festival : elle était encore donnée le 12 avril dernier… avec Augustin Dumay et de tout jeunes partenaires.

Les souvenirs de Deauville

Depuis 1997, j’ai dû revenir trois ou quatre fois à Deauville pour le festival. Je n’ai jamais beaucoup aimé cette partie de la côte normande, la foule qui l’envahit. Je préfère de loin les alentours, l’intérieur des terres ou des lieux plus authentiques comme Houlgate. Mais une balade sur les célèbres planches est incontournable surtout lorsque les prévisions de la météo sont aussi contredites que ce samedi de Pâques

Mais ce que j’ai toujours aimé ici, c’est l’état d’esprit d’un festival qui fait ce que tout festival digne de ce nom devrait faire : révéler des artistes, des partitions, des compositeurs, et ainsi gagner la fidélité d’un public toujours plus curieux.

Vendredi soir, Justin Taylor et l’ensemble Sarbacanes
Samedi soir, de gauche à droite, Pierre Fouchenneret, Théo Fouchenneret, Lise Berthaud, François Salque

La Villa de Cabourg

A Cabourg, il y a bien sûr le Grand Hôtel et Marcel Proust. J’y ai découvert un lieu dont l’intitulé ne pouvait manquer de m’intriguer : la Villa du Temps retrouvé, en fait un musée municipal inauguré au printemps 2021 dans une jolie demeure.de ce quartier comme hors du temps de la cité côtière.

Voir l’album photo : Cabourg, Villa du Temps retrouvé

J’y ai vu beaucoup de correspondances avec la Maison de Tante Léonie à Illiers-Combray que j’avais visitée en novembre dernier (Tante Léonie et les favorites)

On n’est pas surpris que la musique y ait une place de choix, surtout en découvrant ce fameux portrait par Jacques-Emile Blanche du Groupe des Six : tout en bas à gauche Germaine Tailleferre, au-dessus à gauche, de face Darius Milhaud, de profil Arthur Honegger, au fond avec des lunettes le pianiste Jean Wiener, au centre la pianiste Marcelle Meyer, à sa droite debout Francis Poulenc et Jean Cocteau, assis Georges Auric. Manque Louis Durey.

Je ne peux que renvoyer à l’excellent petit bouquin de Pierre Brévignon publié chez Actes Sud et à l’article que je lui avais consacré (Groupe de Six)

Exemple de ce foisonnement des années folles, ce ballet, aujourd’hui bien oublié, de Darius Milhaud, Le Train bleu (1924)

Et toujours mes brevesdeblog