Charles et Camille, les deux amis

Auvers-sur-Oise est à tout jamais associé à Vincent Van Goghpuisque c’est dans le cimetière de cette charmante commune du Val d’Oise, à quelques encâblures de Pontoiseque le peintre hollandais repose pour toujours, aux côtés de son frère Theo.

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(Lire : Vincent à Auvers)

Pourtant Auvers n’a pas attendu Van Gogh et le printemps 1890 pour attirer les artistes, et les plus célèbres.

C’est ce que rappelle une exposition organisée au Musée Daubigny :

IMG_3622Le manoir de Colombières, siège du musée Daubigny.

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Camille Corot (1796-1875) et Charles-François Daubigny (1817-1878) se rencontrent en 1852. La mort du premier mettra, seule, fin à une riche amitié.

Un mot d’abord sur Daubigny : Elevé en nourrice à Valmondois jusqu’à l’âge de 9 ans, à cause d’une santé fragile, le Parisien Charles-François tombera ici amoureux de la nature.

Il fait de l’île de Vaux, à Auvers-sur-Oise, le principal port d’attache du « Botin », le bateau qu’il a acheté et aménagé en atelier afin de peindre au plus près de l’eau.

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En 1861, il décide de s’installer définitivement dans la commune, où il fait construire sa maison-atelier

La communauté de peintres pré-impressionnistes ayant séjourné dans la vallée de l’Oise gravite notamment autour de Daubigny. En s’installant à Auvers-sur-Oise, le peintre crée un véritable foyer artistique que fréquente assidûment son ami Corot.  Ils voyagent ensemble pour peindre notamment dans le Dauphiné. Corot vient à de multiples reprises à Auvers, il est là pour l’inauguration du Botin. Il peint souvent sur place et participe aux fresques qui ornent la maison de Daubigny. Les deux hommes s’inscrivent clairement dans la même ligne artistique. En 1870, lorsque Daubigny démissionne de son poste de juré du grand Salon de Paris devant l’obstination de ses pairs qui refusent d’exposer les œuvres de Monet et Sisley, il est imité par Corot.

Les dix œuvres de Corot qui jalonnent l’exposition permettent de comprendre toutes les étapes de la carrière du peintre.  Au Manoir des Colombières, les œuvres de Corot sont mises en perspective avec d’autres tableaux réalisés à la même époque.

IMG_3665Karl Daubigny – 1846-1886), fils de Charles-François / La Cueillette des pois à Auvers, 1883

IMG_3659Charles-François Daubigny, Moulins à Dordrecht (1872)

IMG_3661C.F. Daubigny, La Haie basse, paysage animé

IMG_3663K.Daubigny, Bords de l’Oise près d’Auvers (1885)

 

IMG_3671Karl Daubigny, Péniches sur l’Oise (1876)

IMG_3667K.Daubigny, Pêcheurs à pied à Villerville 

IMG_3669K.Daubigny, Côtes rocheuses à Pen’march

IMG_3657Pierre-Emmanuel Damoye (1847-1916), Le Vallon (1883)

IMG_3650C.F. Daubigny, La Seine à Herblay

IMG_3648C.F. Daubigny, Paysage idéal (1839)

IMG_3646C.F. Daubigny, La Fête villageoise

IMG_3638C.F. Daubigny, Retour à la ferme, site d’Optevoz

IMG_3640Corot, Une Allée dans les bois de Wagnonville (1872)

IMG_3642Corot, Un Ruisseau, environs de Beauvais (1860-1870)

IMG_3644Corot, Mantes le matin  (1865-1868)

IMG_3636Corot, Le Lac, effet de nuit

IMG_3632Corot, Le Coup de vent (1865-1870)

IMG_3630Corot, Le Pêcheur en barque auprès des saules (1870-1872)

IMG_3628Corot, Ville d’Avray, l’étang à l’arbre penché

IMG_3626Corot, La Vasque de la Villa Médicis (1825-1828)

IMG_3624Eugène Lavieille (1820-1889), Le Repos du jeune garçon

IMG_3623Corot, Jeune Italien assis (1825-1827)

 

 

 

Portraits de Berlin

Les musées de Berlin – la plupart situés dans la Museuminsel (l’île aux musées) – regorgent de trésors que j’ai enfin pris le temps d’admirer (voir Le peintre romantique et Les musiciens en peinture). 

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Essentiellement présents dans la Alte Nationalgalerie (photo ci-dessus) et la Gemäldegalerie (intégrée au Kulturforum, un complexe inauguré en 1998 à côté de la Philharmonie), ce sont des dizaines de portraits de toutes époques. Florilège très loin d’être exhaustif !

img_0684Sandro BotticelliJulien de Médicis (Gemälde-Galerie)

img_0688Sandro Botticelli, Portrait d’une jeune femme (probablement Simonetta Vespucci)

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Jan Sanders van Hemessen, ,La peseuse d’or

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Rembrandt, Jeune femme accoudée à la porte (Hendrickje Stoffels)

img_0654Frans Hals, Catharina Hooft et sa nourrice

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Rubens, L’enfant à l’oiseau

img_0629Lucas Cranach le jeune, Portait du juriste Leonhard Badehorn

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Anselm Feuerbach Autoportrait (1873)

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Arnold Böcklin, Le chanteur Karl Wallenreiter (1861)

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Böcklin, Autoportrait avec un verre de vin (1888)

img_0516Böcklin, Autoportrait avec la mort jouant du violon, 1872

img_0482Böcklin, Le peintre et sa femme, 1863

img_0463Elisabeth Jerichau-BaumannDouble portrait des frères Jacob et Wilhelm Grimm, 1855

img_0523Franz von LenbachRichard Wagner (voir aussi Les musiciens en peinture)

A propos de Wagner, je signale un coffret passionnant des trois opéras de jeunesse de Wagner dirigés par Sawallisch, encore proposé à prix réduit sur jpc.de

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Balade d’automne

Un bref reportage vendredi matin sur France 2 et la décision fut prise de retourner à Chantilly où se déroulent ce week-end les Journées des Plantes.

Magie des petits matins d’automne, le château et les alentours émergent doucement de la brume.

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IMG_9371(Les grandes écuries)

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IMG_9383Le domaine de Chantilly, le parc, les jardins, sont pures merveilles à l’automne.

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Constitué depuis le Moyen Âge par ses propriétaires successifs, le domaine de Chantilly est un vaste ensemble de 7 830 hectares de terres qui appartient depuis 1897 à l’Institut de France. Il s’étend sur 15 communes de l’Oise et du Val-d’Oise. Il est composé du château de Chantilly, de ses collections d’œuvres d’art, regroupées dans le musée Condé, de son parc et d’une forêt, la forêt de Chantilly, pour ses éléments les plus célèbres, mais aussi de propriétés, de bâtiments dont plusieurs monuments historiques, de terres agricoles, de terrains de golf. Cet ensemble est protégé au titre des sites classés depuis 1960.

De 1386 à 1897, le domaine est passé par héritage, sans jamais être vendu, à différentes branches d’une même famille. Après les Orgemont (xive et xve siècles), les Montmorency (xve – xviie siècles), une des plus puissantes familles du royaume, contribue beaucoup au développement du domaine, notamment au temps du connétable Anne de Montmorency. Familier des rois François Ier et Henri II, il fait construire le petit château par Jean Bullant. Viennent ensuite les Bourbon-Condé (xviie – xixe siècle), cousins des rois de France. Le plus célèbre, le Grand Condé, fait dessiner le parc par André Le Nôtre.

Le domaine est mis sous séquestre le en application de la loi sur les émigrés et vendu par lots. Une première partie est vendue entre 1793 et 1795 : l’ancien potager, le jardin des cascades, les derniers terrains disponible le long de l’actuelle rue du Connétable et autour de l’actuelle petite pelouse ainsi que les maisons de la ville appartenant au Prince. Une bonne partie de ces premières aliénations ne réintègreront jamais le domaine. Le reste du domaine est loti en 1798 et vendu progressivement2.

Les Princes reviennent à Chantilly, récupèrent une bonne partie du parc et la totalité de la forêt. À la mort du dernier prince de Condé, son petit neveu Henri d’Orléans, duc d’Aumale, fils du roi Louis-Philippe, hérite du domaine de Chantilly, à l’âge de huit ans, en 1830. Il fait reconstruire « le grand château », rasé après la Révolution, par l’architecte Honoré Daumet de 1875 à 1882 pour y installer ses collections de livres, peintures, dessins, objets d’art, etc. L’opération coûte la somme considérable pour l’époque de 5 360 000 francs.

En 1886, le duc, sans héritiers directs vivants, lègue son domaine de Chantilly à l’Institut de France et non à la France qui change régulièrement de régime. Celui-ci créée alors la fondation d’Aumale pour regrouper l’ensemble de la donation (donation sous réserve d’usufruit) et ouvre le musée Condé au public moins d’un an après sa mort, le . L’ensemble est confié à un collège des conservateurs, soit trois académiciens issus de trois Académies de l’Institut.

En 2005, face aux difficultés de gestion du domaine par l’Institut, il est décidé de créer une fondation pour la gestion des éléments les plus importants et prestigieux : le Château, le parc et les Grandes Écuries : c’est la « Fondation pour la sauvegarde et le développement du domaine de Chantilly ». Elle est fondée à l’initiative et avec le soutien financier de Karim Aga Khan IV. Elle est chargée de réaliser le développement économique du domaine tout en assurant sa restauration et sa pérennité (Source Wikipedia)

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Picasso à Montpellier

Les habitués du Musée Picasso à Paris ne feront pas de découverte majeure dans l’exposition Picasso, Donner à voir proposée par le Musée Fabre de Montpellier jusqu’au 23 septembre (lire Picasso et la musique). Mais on apprécie – et à en juger par l’affluence, je ne suis pas le seul ! – la proposition très pédagogique de 14 étapes, 14 moments-clés de l’oeuvre de l’artiste le plus prolifique du XXème siècle, rebelle à toutes les écoles, à tous les systèmes.

Quelques-uns de mes coups de coeur :

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fullsizeoutput_94fPicasso,

Et puis, quand on est au Musée Fabre, comment ne pas revisiter les riches collections permanentes…

fullsizeoutput_959Frédéric Bazille, La petite chanteuse italienne, 1868

fullsizeoutput_95cFrédéric BazilleVue sur le village, 1868

fullsizeoutput_95fNicolas de StaëlPaysage, Ménerbes, 1954

Et les grandes salles SoulagesIMG_7422

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Art Nouveau

 

 

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Partant vendredi pour Riga (lire Riga choeur du monde) j’avais une idée assez vague de la physionomie de la capitale lettone, je savais qu’elle faisait partie de la Ligue hanséatique et je m’attendais à trouver des vestiges de l’architecture caractéristique des villes médiévales qui bordent la Baltique. Mais je ne m’attendais absolument pas à u trouver une telle concentration d’édifices Art Nouveau, y compris dans le coeur historique.

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L’art nouveau à Riga se découvre principalement sur les façades d’imposants immeubles comportant souvent plus de deux étages et de nombreuses travées. Ces façades assez majestueuses sont presque toujours symétriques. Le style Art nouveau se décline surtout par la présence ostentatoire de moulures, de sculptures et de statues représentant souvent des personnages des mythologies grecque et romaine ainsi que des faunes ou des créatures diaboliques. Certaines constructions sont par ailleurs inspirées du romantisme national letton. Ainsi peut-on voir des décorations de feuilles de chêne, arbre sacré en Lettonie, de fleurs comme les marguerites, de pommes de pin ou d’animaux de la région (écureuils, ours,…). D’autres immeubles possèdent des façades beaucoup plus sobres se référant à l’art nouveau nordique comme des frises reprenant des dessins et motifs propres aux pays scandinaves.

 

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Les Lettons Konstantīns Pēkšēns (1859-1928) et Eižens Laube (1880-1967) figurent aussi parmi les architectes les plus influents et les plus prolixes dans la construction d’immeubles de style Art nouveau de la capitale lettone.

On peut aussi citer le Germano-balte Friedrich Scheffel (décédé en 1913) auteur de la Maison du Chat Noir qui fut souvent associé à Heinrich Scheel mais aussi Wilhelm Bockslaff (1858-1945) ou Paul Mandelstam (1872-1941)

IMG_6612La maison de Konstantīns Pēkšēns aujourd’hui transformée en musée (images à voir bientôt sur lemondeinmages)IMG_6610

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IMG_6639L’architecte principal est Mikhaïl Eisenstein (1867-1921), un Germano-balte de Saint-Pétersbourg. Il est le père du cinéaste russe Sergueï Eisenstein, auteur du célèbre Cuirassé Potemkine. Son œuvre se retrouve principalement dans Alberta iela.

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IMG_6522(L’ancienne maison de la Radio au centre de Riga)

Pour écouter le célèbre Choeur de la radio lettone, rendez-vous dans le cadre du Festival Radio France le 23 juillet à la Cathédrale de Montpellier et le 25 juillet à la Cathédrale de Cahors.

 

 

Ainsi fonts font fond…ou fonds !

Il y a quatre ans, je m’amusais à proposer ici La dictée verte de Cendrillonen réaction à une faute courante : la pantoufle de verre au lieu de vair (quoique le débat reste ouvert sur le choix du matériau opéré par Charles Perrault !).

Dans plusieurs articles récents, et des interventions d’amis sur Facebook, je vois une confusion fréquente entre fond et fondsD’où l’idée de cette nouvelle dictée de mon cru, pour tester votre orthographe et celle de vos proches, dans la bonne humeur !

Dans le fond

« Me remémorant mes belles années à Liège, et les amitiés que je m’y suis faites, je me disais que les animateurs du Fonds Léon Frédéricq avaient bon fond – ils se reconnaîtront -, se dévouant à fond à la cause de la recherche médicale de fond, et à la recherche de fonds pour alimenter ce fonds ! Ceux-là, quand ils font quelque chose, ils le font à fond

Je me rappelle aussi la réouverture de l’imposante Collégiale Saint-Barthélemy de Liège, en 2006, et la redécouverte de ses fonts baptismaux.

800px-Renier_de_Huy_JPG00Encore aujourd’hui, je fonds littéralement à la vue de pareil chef-d’oeuvre. Un trésor de l’art mosan qui n’appartient pas au fonds d’art religieux aujourd’hui réuni au Grand Curtius.voisin. Qui n’a pas non plus bénéficié, pour sa rénovation, des fonds d’un fonds souverain, tant mieux peut-être !

Dans le fond, pour bien gérer nos fonds personnels ou secrets – le conseil vaut aussi pour  le responsable des fonts baptismaux de Liège ! – il faut deux qualités : avoir bon fond, et disposer d’un fonds de roulement, ou d’un fond de caisse qui permette de voir venir…en dégustant un fond d’artichaut ! » (Jean-Pierre Rousseau)

 

(La reproduction de tout ou partie de ce texte est interdite sauf accord exprès de l’auteur)

Les couleurs de Kupka

Le Grand Palais à Paris annonce une « rétrospective exceptionnelle », elle l’est véritablement.

L’exposition consacrée au plus français des Tchèques, František Kupka (1871-1957) est à voir absolument. Aux toiles que les visiteurs du Centre Pompidou connaissent déjà, s’ajoutent nombre de tableaux du Musée national de Prague, et d’autres musées ou collections privées, qui retracent généreusement le parcours d’un artiste qui, dès son arrivée à Paris en 1896, trace un chemin singulier, où la richesse des couleurs domine, même quand il recourt à l’abstraction.

Détails et photos de l’exposition à voir iciKupka à Paris

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Lumières baltes

Les présidentes et président des républiques baltes d’Estonie, Lettonie et Lituanie, ont inauguré, lundi dernier, aux côtés d’Emmanuel Macron, une très belle exposition au Musée d’Orsay  : Âmes sauvages, le Symbolisme dans les pays baltes.

IMG_4970(Nikolai Trrik / Estonie, Le départ pour la guerre 1909)

Cette exposition – la première de cette envergure à Paris – s’inscrit dans un ensemble de manifestations culturelles organisées pour célébrer le centenaire de l’indépendance de ces trois pays de l’est de l’Europe – Lettonie, Lituanie, Estonie – si mal connus. Le moins qu’on puisse dire est que ceux qu’on désigne par facilité les pays baltes sont les grands oubliés de l’histoire du XXème siècle (lire Les pays baltes).

On n’a pas honte d’avouer qu’à l’exception du Lituanien Čiurlionis – que je connaissais comme compositeur, que j’ai découvert comme peintre – les noms des peintres et sculpteurs exposés à Orsay m’étaient tous inconnus.

IMG_4954(Oskar Kallis / Estonie, Linda portant un rocher, 1917)

IMG_4956(Janis Rozentals / Lettonie, Arcadie, 1910)

IMG_4960(Emilija Gruzite / Lettonie, Paysage fantastique, 1910)

IMG_4964(Petras Kalpokas / Lituanie, La Cité enchantée, 1912)

IMG_4963(Alexandrs Romans / Lettonie, Paysage au cavalier, 1910)

IMG_4966(Rudolfs Perle / Lettonie, Le soleil au crépuscule, 1916)

IMG_4968(Antanas Zmuidzinavicius / Lituanie, Au pays où sont les tombes des héros, 1911)

IMG_4972(Antanas Zmuidzinavicius / Lituanie, La tombe de Povilas Visinskis, 1907)

IMG_4974(Johann Walter / Lettonie, Jeune paysanne, 1904)

IMG_4976(Ferdynand Ruszczyk / Biélorussie, Le passé, 1902)

IMG_4978(Nikolai Trrik / Estonie, Paysage décoratif de Norvège, 1908)

IMG_4982(Vilelms Purvitis / Lettonie, Les eaux printanières, 1910)

IMG_4980(Jaan Koort / Estonie, Paysage de Norvège, 1907)

IMG_4984(Vilelms Purvitis / Lettonie, Hiver, 1908)

IMG_4986(Vilelms Purvitis / Lettonie, Automne, 1914)

IMG_4988(Johann Walter / Lettonie, Un bois, 1904)

IMG_4990(Petras Kalpokas / Lituanie, Paysage, 1911)

IMG_4992(Petras Kalpokas / Lituanie, Arbres près d’un lac, 1914)

Je laisse aux spécialistes le soin d’opérer des rapprochements ou des comparaisons avec les peintres symbolistes occidentaux, j’ai pour ma part été enthousiasmé par la lumière et la vivacité des couleurs de ces toiles.

Si la peinture balte est encore une vaste terra incognita pour nos regards français, que dire de la musique de ces pays ? Pour un Arvo Pärt qui a conquis une célébrité universelle, les noms de ses compatriotes estoniens Tubin, Tüur, restent l’apanage des seuls mélomanes curieux, grâce aux efforts des Järvi, père et fils, pour les faire connaître.

La musique lituanienne est bien servie, notamment par le label Naxos, et grâce à des interprètes comme la pianiste Mūza Rubackytė.

Le violoniste Gidon Kremer, né à Riga, s’est toujours fait le héraut des musiques baltes, il ne manquait jamais une occasion – j’en ai vécu quelques-unes ! – de donner un bis d’un compositeur complètement inconnu, souvent imprononçable, après avoir joué un grand concerto du répertoire.

Les fidèles du Festival Radio France retrouveront, quant à eux, en juillet prochain l’une des plus fameuses phalanges chorales d’Europe, le Choeur de la radio lettone et son chef Sigvards Klava, présents chaque été à Montpellier depuis plus de 25 ans. Mais cette année, pour célébrer le centenaire de l’indépendance de leur pays, ils ont concocté un beau programme en forme de découverte de la spiritualité balte.

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Le 23 juillet à la Cathédrale de Montpellier et le 25 juillet à la Cathédrale de Cahors : Chants de la Baltique

Cantates

Si « les cantates de Bach sont ce qu’il a composé de plus beau, …cette musique mystérieuse et invisible, pleine de vie et d’énergie qui traduit l’idée d’un monde parfait» comme l’écrit John Eliot Gardiner (lire Le mystère Jean-Sébastien Bach), j’imagine l’embarras – qui fut longtemps le mien – de celui qui aimerait s’initier à cet univers.

Par quoi commencer parmi les plus de 250 cantates répertoriées du Cantor de Leipzig ? Quels interprètes, quelles versions ?

71KCovyCQTL._SL1200_Une excellente compilation des chorals les plus célèbres extraits de cantates, des passions (St Jean et St Matthieu), de la Messe en si.

Si on ne veut/peut pas investir dans le projet grandiose entrepris par le chef anglais – l’enregistrement ou ré-enregistrement de l’oeuvre sacrée de Bach – on trouvera un panorama quasi idéal dans ce coffret à prix « budget »

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Ce coffret de 22CD réunit pour la première fois tous les enregistrements de John Eliot Gardiner d’oeuvres vocales de Bach, réalisés pour Archiv Production et Philips du début des années 1980 à 2000. Plusieurs de ces enregistrements  font office de référence : L’Oratorio de Noël, la Passion selon Saint Matthieu, la Passion selon Saint Jean et la Messeen si mineur. 12 CD sont consacrés à une large sélection de 37 cantates, odes et motets , comme Nun komm, der Heiden Heiland, Wachet auf, Herz und Mund und Tat und Leben, et Ich habe genug. On y trouve également le Magnificat et la Cantate 51 enregistrés pour Philips. Et quelle brochette de solistes ! Nancy Argenta, Olaf Bär, Barbara Bonney, Michael Chance, Bernarda Fink, Magdalena Kozená, Derek Lee Ragin, Sara Mingardo, Anne Sofie von Otter, Mark Padmore, Anthony Rolfe Johnson, Andreas Schmidt et Stephen Varcoe. La maîtrise du Monteverdi Choir et des English Baroque Soloists est comme toujours imposante. Un livret de 32 pages contient les tracklistings complets et renvoie sur un lien internet où sont disponibles textes chantés et traductions.

Et puis il y a des disques que je chéris particulièrement, même s’ils ne sont répondent pas aux critères actuels de l’interprétation « historiquement informée », parce que je les ai découverts un peu par hasard. Comme celui-ci :

91rdJb9LBcL._SL1500_Sans doute la fascination de la voix très particulière, sans aucun vibrato, de la soprano américaine Teresa Stich Randallet ce sublime duo de la cantate 78

Et malgré la direction très planplan d’un pionnier du répertoire baroque, le trop oublié Karl Ristenpart, j’ai une affection toute particulière pour la version de la même soprano de la célèbre Cantate 51 (avec le jeune Maurice André à la trompette). Bien des consoeurs de Stich Randall, et de plus célèbres qu’elle, s’y sont essayées et cassé les dents (on évitera soigneusement Mme Schwarzkopf qui y chante constamment faux et surjoué)

https://www.youtube.com/watch?v=i0NK2JzplZU

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Au plus près de la tradition du légendaire Choeur de Saint-Thomas de Leipzig, on trouvera de réelles beautés dans cette généreuse collection de cantates d’église enregistrées in situ par l’un des successeurs de Bach à la direction de cette phalange, Hans-Joachim Rotzsch

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Et, tout aussi avantageux, republié par Brilliant Classics, un coffret de cantates profanesdirigées par le grand Peter Schreier.

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Et puisque c’est la première cantate que j’ai entendue en concert, dans une modeste église de la région parisienne, j’aime toujours autant cette cantate 70 « Wachet, betet » (Veillez, priez), créée le 21 novembre 1723 à Leipzig.

Pour le reste, je renvoie aux spécialistes, aux revues comme Diapason ou Classica, ou à un site passionnant Wunderkammern.fr qui fait la part belle à Jean-Sébastien Bach et à sa discographie récente.

J’évoquais hier le pavé de John Eliot Gardiner, on peut aussi se plonger avec délice dans les ouvrages du grand spécialiste français de Bach, Gilles Cantagrelqui me précéda à la direction de France Musique, et avec qui j’ai eu le plaisir de travailler, regrettant qu’il ne fasse pas plus souvent profiter les auditeurs de la chaîne d’une science aussi vaste que gourmande.

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Le mystère Jean-Sébastien Bach

Il est des monuments qui vous impressionnent tellement qu’on ne les approche qu’avec circonspection, timidement. Jean-Sébastien Bach en est un. J’ai mis, j’ai pris du temps pour entrer dans son oeuvre, et je suis encore loin d’en être familier (comme je l’ai raconté ici même : Quand j’ai eu mon Bach.)

Ma journée de visite à Leipzig, le 28 décembre dernier (Leipzig, ville musiquea évidemment ravivé des souvenirs et surtout réveillé ma curiosité pour un personnage et un musicien complètement hors du commun.

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En face de l’église Saint-Thomas, dans l’ancien hôtel Bose  se trouve le Musée Bach de Leipzig qui abrite la Fondation des Archives Bach et une des plus importantes collections de manuscrits du Cantor.

IMG_3692C’est dans ce musée qu’on peut voir désormais le plus célèbre portrait du compositeur réalisé en 1746 par Elias Gottlob Haussmann.

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John Eliot Gardiner – devenu l’an dernier président de la Fondation des Archives Bach de Leipzig ! – a raconté la singulière histoire de ce portrait sous lequel il a grandi enfant : Retour à Leipzig du portrait de Bach.

De retour d’Allemagne, j’ai ressorti de ma bibliothèque l’un des beaux cadeaux que j’avais reçus à mon départ de Liège (Merci), que j’avais feuilleté mais pas osé entreprendre, toujours cette timidité face à une figure aussi imposante.

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«Bach était un homme mystérieux et a caché de nombreuses choses de sa vie personnelle, comme le fait qu’il fut orphelin à l’âge de 9 ans. C’était un très mauvais élève, souvent absent à l’école, qui avait un véritable problème avec l’autorité et ne supportait pas l’hypocrisie. Mais d’un autre côté, cet homme, qui a perdu ses parents, deux frères, sa première femme, et dix enfants sur les vingt qu’il a eus, n’était pas amer. Au contraire, sa musique est toujours lumineuse, humaine, tendre et réconfortante»

«Pour moi, les cantates de Bach sont ce qu’il a composé de plus beau, car on sent, derrière le masque de sévérité, une véritable sympathie pour les gens qui ont des problèmes et qui doutent, à qui il offre ce château dans le ciel, cette musique mystérieuse et invisible, pleine de vie et d’énergie qui traduit l’idée d’un monde parfait»

J’ai décidé cette fois de me plonger dans ce pavé qui n’a rien de rebutant, au contraire. L’érudition de l’auteur va de pair avec un art consommé du récit, qui tient en haleine le novice comme l’initié.

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lemondenimages.wordpress.com