Bruckner et alors ?

On y est, on l’avait annoncé : Les anniversaires 2024 : Bruckner. Le compositeur autrichien est né le 4 septembre 1824 à Ansfelden près de Linz.

Honnêtement, on n’a rien attendu, ni rien à attendre de ce bicentenaire. Rien à découvrir de caché, aucune nouvelle édition « originale », certes quelques nouveautés discographiques plutôt marginales. Mais une « première » au festival de Salzbourg le 15 août dernier : Riccardo Muti dirigeant la 8e symphonie à la tête des Wiener Philharmoniker ! Peut-être pas indispensable…

Alors pour marquer le coup, indépendamment de mes « références » Jochum, Schuricht (relire mon billet de janvier), quelques versions que je chéris particulièrement des symphonies et de quelques grandes oeuvres chorales de Bruckner :

1ere symphonie (1868) : pourquoi pas l’une des premières gravures du jeune Claudio Abbado avec l’Orchestre philharmonique de Vienne (1970) pour Decca… et la toute dernière à Lucerne en août 2012

Symphonie n°2 (1872)

C’est par Carlo-Maria Giulini et sa version enregistrée, en 1974, avec l’orchestre symphonique de Vienne que j’ai naguère découvert cette 2e symphonie. Je lui garde toutes mes faveurs.

Symphonie n°3 (1874)

Carl Schuricht bien sûr avec les Wiener Philharmoniker, mais aussi le grand Kurt Sanderling et le formidable Gewandhaus de Leipzig ou un « live » de 1978 aux Prom’s.

Signalons aussi un « live » prodigieux à Amsterdam, qu’on trouve désormais dans un coffret issu de la monumentale (et très coûteuse) édition de prises de concerts de l’orchestre amstellodamois.

Symphonie n°4 (1874)

La plus connue, la plus jouée (?) des neuf symphonies, peut-être à cause de son surnom « Romantique », est aussi la plus enregistrée. Il y a pléthore d’excellentes versions. Celle-ci est un peu passée sous les radars : Istvan Kertesz (1929-1973) l’enregistrait en 1966 avec l’orchestre symphonique de Londres.

Symphonie n°5 (1878)

Sans doute impressionné par sa longueur, son aspect monumental, c’est la symphonie de Bruckner que j’écoute le moins. Peut-être est-ce pour cela que j’aime la version du jeune Lorin Maazel à Vienne, parce qu’il ne la traite pas justement comme un monument, peut-être un peu trop « tchaikovskien » ?

On aura bientôt la chance de redécouvrir la somme enregistrée à Cleveland par Christoph von Dohnányi qui fête ses 95 ans (!) ce 8 septembre, en particulier les 6 symphonies de Bruckner qu’il a gravées et qui n’ont jamais été bien distribuées en France

Symphonie n°6 (1881)

A l’inverse de la Cinquième, c’est sans doute la symphonie de Bruckner que j’écoute le plus souvent. Je pourrais citer Klemperer, Rögner, Haitink, Sawallisch dans mes favoris, mais j’ai découvert récemment cette réédition d’un chef magnifique, qui n’a jamais bénéficié de la notoriété de ses contemporains, Ferdinand Leitner (1912-1996)

Je me rappelle avoir programmé cette 6e symphonie à Liège en 2008 avec le chef finlandais Petri Sakari. Grand souvenir !

Symphonie n°7 (1884)

Ici aussi pléthore de grandes versions. Pour l’émotion de ce concert de 2005 – avec en première partie Alfred Brendel dans Beethoven ! – Claudio Abbado au festival de Lucerne.

Symphonie n°8 (1892)

Au disque, définitivement et sans concurrence, Eugen Jochum à Berlin.

Et en vidéo, ce témoignage bouleversant d’un Karajan en fin de vie qui y jette ses dernières forces.

Symphonie n°9 (1887)

Comme Jochum pour la 8e, j’en reviens toujours à Carl Schuricht pour la 9e symphonie, magnifique gravure en stéréo (1961) avec l’Orchestre philharmonique de Vienne. Et un deuxième mouvement qui est véritablement un scherzo…

Pour les oeuvres chorales, en dépit de quelques réussites individuelles, la somme enregistrée par Eugen Jochum reste insurpassée.

PS Je préfère anticiper les commentaires/reproches que la publication de ce billet va inévitablement susciter. Ce sont ici quelques choix très subjectifs, qui ne prétendent aucunement constituer une sorte de « discothèque idéale » de Bruckner encore moins résumer ma propre discothèque en la matière. Inutile donc de me rappeler les mérites de Blomstedt, Celibidache, Karajan, Klemperer, Jochum/Dresde, Masur, Skrowaczewski, Wand et tant d’autres… !

La découverte de Bologne (III) : Rossini, Respighi, Pasolini et tutti quanti…

Pour prolonger la visite du Musée international et bibliothèque de la Musique de Bologne, et de quelques autres lieux chargés de musique de la capitale de l’Emilie-Romagne – avant une grande surprise demain pour le dernier jour de l’année – évoquons quelques célébrités locales ou assimilées.

La salle du Stabat Mater

Pour les fétichistes de Rossini, cette robe de chambre et ces objets pieusement conservés au musée de la musique valent le détour.

Ils pourront être plus surpris encore en visitant l’Archiginnasio, siège de l’Université de Bologne depuis le XVIe siècle, et la salle dite Stabat Mater parce qu’y fut donnée la création italienne de l’oeuvre éponyme de Rossini en 1842 sous la direction de Donizetti, un an après la première parisienne. Le succès est tel qu’on raconte que plus de 500 personnes envahirent les rues de Bologne pour raccompagner Rossini à son hôtel.

Je n’ai pas une passion dévorante pour l’oeuvre, mais je ne déteste pas la seule version que j’ai dans ma discothèque : Pavarotti ça ne se refuse pas !

Natifs de Bologne

Il paraît qu’on peut voir une plaque sur la maison natale de Pier-Paolo Pasolini – je ne l’ai pas cherchée – tandis que j’ai fait le détour pour voir celle d’Ottorino Respighi (lire L’axe Rome-Rio)

A quelques mètres, une autre plaque rappelant la mémoire d’un grand chef d’opéra italien, Francesco Molinari-Pradelli, né en 1911 et mort en 1996 à Bologne !

Je trouve sur YouTube cette absolue rareté qu’est l’opéra La Fiamma de Respighi, dirigée en 1955 par son voisin de rue !

Les souvenirs de Martucci

Dans la dernière – petite -salle du Musée de la musique, à côté de quelques photos de Respighi, un portrait moustachu intrigue :

Je connais bien le compositeur, mais je n’en avais jamais vu de portrait : Giuseppe Martucci (1856-1909) a été le professeur de Respighi, le directeur du Liceo Musicale de Bologne de 1886 à 1902, et présente la particularité rare pour un Italien de n’avoir jamais composé d’opéra alors qu’il en a souvent dirigé – c’est lui la création italienne de Tristan et Isolde en 1888 ! – mais il a écrit de la musique d’orchestre et de chambre d’un raffinement inouï. Des artistes comme Riccardo Muti ou Mirella Freni n’ont pas été les derniers à le promouvoir !

L’autre Richter du piano

Cela fait longtemps que j’aurais dû évoquer cet illustre pianiste, par exemple l’année dernière dans la série Beethoven 250.

Hans Richter-Haaser est l’archétype du pianiste allemand, abreuvé aux sources les plus classiques, Beethoven, Brahms, Schumann. Il naît en 1912 à Dresde et meurt en 1980 à Brunswick. Sa carrière est relativement brève et tardive – la Seconde guerre mondiale l’interrompt de longues années. Il ne fait ses débuts à New York qu’en 1959 – il a 47 ans ! – et à Salzbourg en 1963.

Sur les traces de Brahms

En 1947 Hans Richter-Haaser s’installe à Detmold, une ravissante cité de l’actuel Land de Rhénanie du Nord-Westphalie, jadis chef-lieu du comté de Lippe. Où 90 ans plus tôt, Brahms a occupé, de 1857 à 1859, le poste de professeur de musique et de directeur de la société de chant de la Cour du prince Leopold III de Lippe. Une ville visitée lors de mon premier séjour en Allemagne (lire La découverte de la musique : France-Allemagne).

Dans le château de Detmold est conservé cet étrange piano ovale qui fut celui de Brahms.

Brahms qui, pendant son séjour à Detmold, entreprend son 1er concerto pour piano, compose ses deux sérénades pour orchestre, des Lieder, dont Unter Blüten des Mai’s spielt’ich mit ihrer Hand. Ce lied évoque une rencontre, celle d’Agathe von Siebold. Un été, il s’adonnera à sa nouvelle passion avec tant de fougue que Clara Schumann sera vexée qu’il ait rencontré une autre femme aussi vite. Son deuxième sextuor à cordes opus 36 fait, dans la première phrase, allusion à Agathe von Siebold : il contient en effet la suite de notes : la-sol-la-si-mi (en allemand : A-G-A-H-E). Peu après leurs fiançailles, Brahms change d’avis : il se sent incapable d’avoir une liaison. Il restera célibataire le restant de ses jours…

Beethoven d’abord

Richter-Haaser se fait repérer, heureusement, par quelques grands chefs et directeurs artistiques. Ce qui nous vaut une discographie certes restreinte mais d’une exceptionnelle qualité, pour la majeure partie consacrée à Beethoven.

Première salve Beethoven chez Philips : en novembre 1955 il enregistre aux Pays-Bas les sonates 8, 14 et 23, en mars 1956 les 21 et 28, en mai 1958 la 24, et en juin 1957 à Vienne il se joint à un prestigieux plateau – Teresa Stich-Randall, Hilde Rössl-Majdan, Anton Dermota, Paul Schöffler – pour la seule version enregistrée par Karl Böhm de la Fantaisie chorale de Beethoven

Walter Legge, le célèbre producteur d’EMI, l’attire dans son écurie et, de 1959 à 1964, va lui faire enregistrer, dans les mythiques studios d’Abbey Road, les concertos 3, 4, 5 de Beethoven (avec le Philharmonia dirigé par Giulini et Kertesz), treize sonates et les variations Diabelli.

Un coffret très précieux, un indispensable de toute discothèque.

Karajan, Sanderling, Moralt

Hans Richter-Haaser laisse au disque deux magnifiques concertos de Brahms : le second avec Karajan, magnifiquement capté en stéréo à Berlin, en 1957.

Le premier concerto (celui que Brahms entama à Detmold !) est capté « live » à Copenhague avec Kurt Sanderling :

Les collectionneurs connaissent quelques rares autres disques du pianiste allemand :

Les concertos de Grieg et de Schumann, gravés pour Philips, en 1958 à Vienne : ce n’est pas faire injure à Richter-Haaser que de noter que son Grieg est bien sérieux, et que l’accompagnement de Rudolf Moralt – dont c’était le dernier enregistrement ! – est bien plan plan !

Des sonates de Schubert

Deux concertos de Mozart avec Istvan Kertesz, reparus en CD en 1991 (pour le bicentenaire de la mort du compositeur) mais devenus introuvables

Et puis à nouveau Beethoven captés en concert en 1971 et 1978 à Leipzig avec le grand chef est-allemand Herbert Kegel.

Le chef du Nouveau monde

Pas de méprise sur l’objet de ce billet : je me suis promis de ne jamais prononcer le nom de l’actuel locataire de la Maison Blanche, encore moins de commenter ses faits et gestes. L’humour de Plantu est assez éloquent pour que j’en reste à mes résolutions.

Lorsque je titre « Le chef du Nouveau monde » c’est évidemment en pensant à un tout autre personnage, éminemment respectable et respecté !

Comme chaque fois que je pars en vacances je télécharge sur mon IPhone des disques, voire des coffrets que je veux réécouter plus attentivement, sans craindre d’être interrompu. Cette fois ci, j’ai jeté mon dévolu sur Rudolf Kempe, l’un de ces chefs qui n’ont jamais eu le statut de stars de la baguette comme Furtwängler, Toscanini, Karajan et quelques rares autres. Mais plus j’écoute et réécoute ses enregistrements, croissant va mon admiration pour cet immense chef, né à Dresde en 1910, disparu à 65 ans seulement à Zurich en 1976.

On connaît ses miraculeux enregistrements de l’œuvre symphonique de Richard Strauss au début des années 70 avec l’orchestre de sa ville natale, magnifiquement « remasterisés ».

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Mais il y a dans ces deux coffrets

des trésors qui valent d’être redécouverts absolument.

Dernièrement sur Facebook un fil de discussion avait été lancé sur la 3ème symphonie de Brahms, qui a échappé à plus d’une glorieuse baguette, qui est le point faible de l’intégrale gravée par Kertesz. Plusieurs participants à cette discussion avaient donné leurs (p)références, aucun – moi non plus – n’avait cité Kempe et son enregistrement exceptionnel avec les Berliner Philharmoniker. Tout y est, la grandeur mais pas marmoréenne, un parfait usage du rubato, une animation du discours qui ne laisse jamais l’attention de l’auditeur en berne. Exaltant !

En fait, j’avais et j’ai toujours une réticence par rapport aux Beethoven de Kempe. Très étrangement, ses symphonies sont trop sages, placides même, à mes oreilles. Le contraire de ce qu’il fait dans Brahms.

Autre exemple, cette phénoménale Première symphonie de Brahms, captée avec les Münchner Philharmoniker dont Rudolf Kempe fut le chef de 1967 à sa mort.

Mais il y a une oeuvre en particulier qu’il a trois fois parfaitement réussie au disque, la 9ème symphonie de Dvořák, plus connue sous son titre de « Nouveau monde« .  En 1958 avec l’orchestre philharmonique de Berlin, en 1972 avec le Royal Philharmonic, puis en 1975 avec la Tonhalle de Zurich, la première étant dans le coffret Icon, les deux autres dans le coffret Scribendum. Je ne sais plus dans quelle tribune de critiques (Disque en Lice ?), lors d’une écoute à l’aveugle, la version Kempe/RPO était arrivée en tête.

Cette vidéo d’un concert avec le BBC Symphony paraît presque en retrait des performances du chef à Berlin et avec le Royal Philharmonic, où il ose tous les contrastes, la grandeur et la tendresse, l’épopée et l’élégie, comme il le fait si bien dans Brahms.

https://www.youtube.com/watch?v=N48Ap1MHRmM

Dans ce court poème symphonique, le Scherzo capricciosoaux humeurs et aux rythmes si changeants, Kempe donne la pleine mesure de ses qualités narratives, de la souplesse de sa baguette.

Il faudrait tout citer dans ces deux coffrets qui sont loin de refléter la carrière et l’art de ce grand chef, notamment dans le domaine lyrique. Mais j’ai, pour ma part, redécouvert cet été deux extraordinaires versions des Quatrième et Cinquième symphonies de Bruckner

J’avoue avoir toujours un peu de mal avec cette monumentale Cinquième. Rien de tel ici, Kempe nous tient en haleine du début à la prodigieuse coda du dernier mouvement.

Dans le coffret Scribendum d’autres pépites moins attendues et d’autant plus remarquables : Des Pins de Rome de pleine lumière, avec le Royal Philharmonic somptueusement capté, contrastant avec les alanguissements hédonistes d’un autre K. et surtout une 2ème suite de Daphnis et Chloé bavaroise, sommet de poésie des timbres et de sensualité orchestrale.

Et puis l’amateur de viennoiseries que je suis (Wiener Blut) ne peut que conseiller l’écoute de l’un des plus parfaits disques de valses et ouvertures viennoises, chic, tenue, élégance, capté en 1958/9 dans une superbe stéréo à Vienne. Témoin cette valse L’Or et l’Argent de Franz Lehar dont la veuve du chef dira qu’il la considérait comme son plus bel enregistrement ! Il gravera dix ans plus tard une autre superbe version avec la Staatskapelle de Dresde !

La petite histoire (IV) : déjeuner royal

En Belgique, le Concours Reine Elisabeth est une institution que nul ne peut ignorer. Chaque année, des moyens publics et privés très importants sont mobilisés pour assurer à ce concours un rayonnement médiatique dont ne bénéfice aucune autre entreprise culturelle – orchestre, opéra, festival – du pays. Je me suis déjà exprimé sur le sujet : De l’utilité des concours.

Chaque année, le Concours organise (organisait ?) à Bruxelles un déjeuner pour ses généreux donateurs, pour les membres du jury de la discipline concernée et ses partenaires, sous la présidence d’un membre de la famille royale. J’ai eu le privilège (!), comme directeur de l’orchestre philharmonique de Liège, qui assume certains concerts des lauréats, d’être invité deux ou trois fois à ces déjeuners. Ils étaient alors présidés par la Reine Fabiola (prononcer : la Rhin-ne !), la veuve du Roi Baudoin, brutalement décédé au cours de l’été 1993 dans sa résidence d’été en Espagne.

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Nous prenions place autour de tables rondes, au Palais d’Egmont, selon un plan de table soigneusement revu par le protocole de la Maison du roi. Les invités devisaient debout près de leur table, attendant que la Reine paraisse, vêtue de mauve, de pourpre ou de rose ancien, coiffure bouffante. Le rituel était immuable : Fabiola était accompagnée par le comte Jean-Pierre de Launoit, inamovible président du Concours jusqu’à sa mort en 2014 et intime de la famille royale de Belgique, elle saluait d’un discret signe de tête les personnes qu’elle reconnaissait et, plus rarement, elle tendait une main fine et molle à ceux que Jean-Pierre de Launoit lui indiquait. J’eus ainsi le privilège d’être distingué et de m’entendre dire de la royale bouche : « J’aime beaucoup votre orchestre » !

Inutile de dire que, ce jour-là, je bénéficiai soudain d’une attention soutenue de la part de mes voisines de table (nous n’y étions que deux représentants de l’espèce masculine) qui, jusque là, m’avaient soigneusement ignoré, ne faisant même pas semblant, comme on le fait d’ordinaire chez ces gens-là, de manifester un tant soit peu d’intérêt pour ma fonction ou ma personne. Je n’en avais cure – j’ai toujours fui les mondanités et les mondains ! – parce que l’occasion m’était donnée de parler avec l’un des plus grands chanteurs de l’époque, l’un de ceux que j’avais entendus et admirés si souvent au disque (Istvan Kertesz à Vienne), le grand baryton-basse finlandais Tom Krause (1934-2013)

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Cette année-là, les épreuves du Concours étaient réservées au chant, et lors de ce déjeuner, j’apercevrais aussi Joan Sutherland et Grace Bumbry !

J’eusse aimé être placé à table à côté de Tom Krause, mais le protocole avait placé entre nous une dame sans doute très importante qui nous assomma durant tout le repas des soucis de son mari banquier. À ma droite était assise une autre dame qui avait dû être très belle dans sa jeunesse, qui débitait banalités et fadaises sur la musique et les musiciens avec une telle bonne humeur que je l’aurais presque remerciée d’égayer cette sinistre tablée.

Heureusement les déjeuners « royaux » ne durent jamais longtemps. Sitôt le café servi, les convives se levaient de table et se saluaient avant de prendre congé. Je pris encore un peu de temps pour converser avec Tom Krause, nous fûmes évidemment interrompus par ces dames qui ne voulaient pas être impolies avec celui qui avait été distingué par la Reine Fabiola (« Vous devez être quelqu’un d’important ! » me dit l’une d’elles) et accessoirement avec l’autre homme de la table, qu’aucune n’avait reconnu ni identifié (« Et vous Monsieur vous êtes musicien? », « Vous êtes professeur ? vous enseignez quoi? »).

La honte m’étreignait, j’eus beau essayer de rattraper les bêtises entendues (« Vous aurez bien sûr reconnu l’un des plus grands chanteurs de notre temps, Tom Krause »), c’était peine perdue, et le premier à s’en amuser était Tom Krause lui-même.

J’ai fait allusion à un autre de ces déjeuners dans un récent billet : Demandez le programme !

Difficile de faire une sélection dans la discographie considérable de Tom Krause. Quelques-uns de mes disques préférés :

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Discothèque

J’avais ouvert, il y a quelques années, un blog en forme de discothèque idéaleMes coups de coeur, recommandations, bons plans. Ce blog était jusqu’à présent hébergé par un opérateur belge (Skynet) qui vient gentiment de signifier à ses centaines d’abonnés qu’il ne voulait plus assumer cette fonction. J’ai donc transféré ce blog chez un autre hébergeur… plus convivial !

Consultez-le, abonnez-vous : bestofclassicfr.wordpress.com

Aujourd’hui, pour faire suite à mon papier Schubert à Santorinma discothèque idéale – et très personnelle ! – des Symphonies de Schubert.

Réévaluation de certaines « références » et remise en lumière de versions injustement oubliées. Lire Les symphonies de Schubert