Beethoven 250 (XVIII) : Bouquet final

L’épidémie de Covid-19, la fermeture des lieux de culture, l’annulation des festivals, la mise au chômage de milliers d’artistes, ont éclipsé le 250ème anniversaire de la naissance de Beethoven. Le génie universel du natif de Bonn n’a, en réalité, nul besoin d’un anniversaire pour être célébré.

En guise de bouquet final, à quelques heures de la fin de cette sinistre année 2020, ces quelques pépites tirées de ma discothèque.

  1. An die ferne Geliebte / Fritz Wunderlich

2. Bagatelle WoO 59 « Für Elise » : Wilhelm Kempff, le pianiste de Positano

3. Concerto pour piano n°2 / Martha Argerich, Claudio Abbado

4. Triple concerto / Richter, Oistrakh, Rostropovitch, Kirill Kondrachine, orchestre philharmonique de Moscou

Les mêmes solistes que dans la célèbre version Karajan, mais sous la baguette moins figée de Kirill Kondrachine à Moscou (une version disponible dans le gros coffret Richter/Melodia: Edition limitée)

5. Quatuor op.59 n°1 « Razumovsky » : Incontournable dans Beethoven le Quatuor Alban Berg

6. Sonate pour piano et violon op.24 « Le Printemps » : Alina Ibragimova, Cédric Tiberghien

L’une des plus réjouissantes intégrales des sonates pour violon et piano.

7. Symphonie n°7 / William Steinberg, Pittsburg Symphony Orchestra

L’intégrale des symphonies réalisée dans les années 60 par William Steinberg à Pittsburgh a ouvert la série de billets consacrée à Beethoven250 : Beethoven (I), Steinberg, Milstein

8. Concerto pour violon / Wolfgang Schneiderhan, Eugen Jochum, orchestre philharmonique de Berlin

L’une des moins connues et pourtant l’une des plus belles versions du concerto pour violon, enregistrée à Berlin en 1962 par Wolfgang Schneiderhan et Eugen Jochum (auteur de trois intégrales des symphonies, comme celle qui a été captée à Amsterdam : Beethoven 250 Jochum Amsterdam)

9. Fantaisie chorale op.80 : Rudolf Serkin, Leonard Bernstein, New York Philharmonic

La version la plus survoltée de cette préfiguration de la 9ème symphonie :

10. Rondo a capriccio « pour un sou perdu » : Evgueni Kissin

Une pièce souriante (il n’y en a pas tant que cela !) de Beethoven, faussement facile, le bis favori du jeune Evgueni Kissin

Le printemps

La Tribune des critiques de disques de France Musique avait mis à l’honneur ce dimanche Beethoven et l’une de ses oeuvres les plus célèbres : sa 5eme sonate pour violon et piano dite « Le printemps« .

http://www.francemusique.fr/emission/la-tribune-des-critiques-de-disques/2014-2015/sonate-violon-piano-printemps-beethoven-10-05-2014-20-30

Excellente idée de faire le point sur la surabondante discographie de cette sonate, qui est toute allégresse, bonheur simple, tournée vers Haydn et Mozart. Le risque ou le piège d’une écoute morcelée, à l’aveugle, qui est le propre de ce genre de tribune, est de détruire les mythes, d’abîmer les versions dites « de référence ». En l’occurrence, tel n’a pas été le cas, et on a plutôt aimé redécouvrir une version qui avait fait sensation à sa parution il y a 40 ans : Perlman/Ashkenazy.

51MwC0MiQNL

J’imagine que Jérémie Rousseau a reçu quantité de messages de protestation : pourquoi n’avoir pas retenu, ou avoir oublié telle ou telle version légendaire, ou toute récente ? Les mélomanes, et cette espèce particulière de mélomanes que constituent les discophiles, ont leurs exigences, leurs préférences, leurs propres références !

Pour compléter le beau panorama offert par la dernière Tribune, quelques-unes de mes versions favorites.

La toute récente intégrale des sonates pour violon et piano de Beethoven captée en concert au Wigmore Hall de Londres par un duo qui fonctionne à merveille, Alina Ibragimova et Cédric Tiberghien

51jH4h4NNQL

Après sa légendaire partenaire Clara Haskil, Arthur Grumiaux a réenregistré six des dix sonates pour violon et piano de Beethoven avec Claudio Arrau (en 1975/1976). Cet enregistrement nous a été restitué dans la collection Eloquence. Un grand duo !

51r3CPzac5L

Dans les grands anciens, impossible de passer à côté du charme et du rayonnement solaire de deux de nos plus grands violonistes français, Christian Ferras et Zino Francescatti (et de leurs formidables partenaires respectifs, Pierre Barbizet et Robert Casadesus)

51w4Um+k0-L618VXwLX29L