Des Américains à Paris

Mercredi dernier, j’étais à la Philharmonie de Paris pour le concert d’ouverture de la saison de l’Orchestre de Paris et de son chef Klaus Mäkelä (cf. Paris passé présent avenir). Programme avantageux dont le clou était assurément An American in Paris, le célébrissime chef-d’oeuvre de Gershwin. Mais, comme je l’ai écrit pour Bachtrack (L’Amérique pressée et bruyante de Klaus Mäkelä et l’Orchestre de Paris) j’ai été déçu, non pas par la prestation de l’orchestre, virtuose, éblouissant, mais précisément par l’excès de brillant, voire de clinquant, de la vision du chef. Je ne peux pas être taxé d’anti-« mäkelisme » primaire, il n’est que de lire plusieurs de mes papiers enthousiastes dans Bachtrack ! Mais il arrive à tout le monde, même aux meilleurs, de faire sinon fausse route, du moins de se méprendre sur une oeuvre.

Gershwin à Paris

George Gershwin vient à Paris au printemps 1928. Il reviendra au pays avec ce qui restera son oeuvre la plus célèbre (avec Rhapsody in blue) : An American in Paris / Un Américain à Paris. Dont le descriptif est précis comme un scénario: une balade sur les Champs-Elysées au milieu des taxis qui klaxonnent, puis dans le quartier des music-halls avant un café à une terrasse du Quartier latin. Au Jardin du Luxembourg, notre Américain a la nostalgie du pays (le superbe blues chanté à la trompette bouchée). Rencontrant un compatriote, ils échangent leurs impressions – Gershwin récapitule les épisodes de cette promenade heureuse.

Dans une oeuvre aussi descriptive, aussi imagée, le chef doit se laisser porter par les atmosphères successives, et laisser jouer ses musiciens avec une certaine liberté.

Quelques exemples de versions récentes, qui répondent à ces critères. Trois chefs français, Louis Langrée (avec l’orchestre de Cincinnati qu’il a dirigé de 2013 à 2024), Alain Altinoglu et son orchestre de la radio de Franfort, et Stéphane Denève, actuel chef du St Louis Symphony, ici à la tête de l’Orchestre national de France. Aucun d’eux ne joue la virtuosité, le super-contrôle, bien au contraire.

Dans ma discothèque personnelle, j’ai dénombré 27 versions différentes, dont pas mal qu’on peut qualifier d’exotiques, et qui sont loin d’être les moins intéressantes.

Kurt Masur / Gewandhaus de Leipzig

Je me rappelle très bien la surprise qui avait été celle des participants à la défunte émission Disques en Lice de la Radio suisse romande, lorsque nous avions élu – après écoute à l’aveugle – la meilleure version de Rhapsody in blue – Siegfried Stöckigt au piano, Kurt Masur dirigeant l’orchestre du Gewandhaus de Leipzig !

Kirill Kondrachine / Concertgebouw Amsterdam (1977)

Voir le long article que j’avais consacré à celui qui fut l’un des plus grands chefs du XXe siècle, Kirill Kondrachine (1914-1981) : le Russe oublié

On ne trouve malheureusement plus les disques de cette fabuleuse collection de « live »…

André Cluytens / Société des Concerts du Conservatoire (1949)

Eh oui André Cluytens, en 1949, s’encanaille avec un orchestre un peu brouillon mais plus « jazzy » si possible que des collègues américains

Felix Slatkin / Hollywood Bowl Orchestra (1960)

J’ai déjà dit ici mon admiration pour le grand Felix Slatkin (1915-1963) – on évitera par charité de comparer le père, Felix, et le fils, Leonard ! – Pas loin de mettre sa version au sommet :

Neville Marriner / orchestre de la radio de Stuttgart (SWR)

On n’associe pas spontanément Gershwin à Neville Marriner (1924-2016), et on se trompe parce que sa version captée à Stuttgart n’est pas la moins réussie de la discographie

Les Américains à Paris

Gershwin a fait une visite plutôt furtive à Paris et en a rapporté un chef-d’oeuvre. Mais bien d’autres Américains ont été captivés par la ville lumière. Cole Porter (1891-1964) y passe une dizaine d’années après la Première Guerre mondiale. Il étudie avec Vincent d’Indy, rencontre celle qui deviendra sa femme, la riche héritière Linda Lee Thomas, qu’il épouse à la mairie du 18e arrondissement le 18 décembre 1919. Le Châtelet avait donné fin 2021 un spectacle intitulé Cole Porter in Paris : ma déception avait été à la mesure de l’attente d’un spectacle bien maigre.

Aaron Copland chez Nadia Boulanger

Autre hôte d’importance de Paris, le compositeur Aaron Copland (1900-1990), qui sera durablement marqué par sa rencontre avec Nadia Boulanger au conservatoire de Fontainebleau qu’il fréquente de 1921 à 1924. Conséquence de ce séjour parisien, la Symphonie pour orgue et orchestre de 1924 sera créée à New York le 11 janvier 1925 avec Nadia Boulanger.

Julius Katchen (1926-1969)

À intervalles réguliers je me replonge dans un merveilleux coffret, qui récapitule la discographie d’un formidable artiste, malheureusement disparu à 42 ans des suites d’un cancer, le pianiste américain Julius Katchen. Encore un Américain devenu Parisien, de la fin des années 50 à sa mort en 1969.

Depuis longtemps, les Brahms virtuoses autant que poétiques de Julius Katchen sont une référence. Sa version du 1er concerto avec Pierre Monteux (85 ans au moment de l’enregistrement !) reste l’une des plus fameuses qui soient.

Mais l’art de Katchen ne se réduit pas à Brahms.

En 1958, il signe avec Georg Solti l’une des versions les plus électrisantes du 2e concerto de Rachmaninov.

Et toujours impressions et humeurs du jour sur mes brèves de blog

Les raretés de l’été (XIII) : Arthur Fiedler et ses amis

Troisième et avant-dernier article de cette mini-série consacrée au chef américain Arthur Fiedler (lire Le chef américain et Les racines européennes) dont la longévité – près de cinquante ans – à la tête des Boston Pops, lui a permis de côtoyer toutes les stars de son temps. L’abondante discographie qu’il a signée parvient à peine à restituer la richesse de cet héritage partagé. Heureusement les documents vidéo sont de moins en moins rares (ils l’ont été longtemps en raison de règles drastiques de protection des droits d’auteur et des droits des interprètes aux Etats-Unis)

Earl Wild (1915-2010)

Le pianiste virtuose américain a signé peut-être la référence absolue de Rhapsody in Blue et du concerto en fa de Gershwin avec Arthur Fiedler. Version toujours rééditée et d’une richesse inépuisable.

Témoignage de cette amitié, ce concert de 1974 qui réunit le pianiste et le chef américains dans le concerto en fa de Gershwin :

Leontyne Price

La grande cantatrice américaine – 98 ans ! – n’a jamais dédaigné d’offrir sa voix à un public peu familier de l’opéra.

Stan Getz (1927-1991)

« Le » saxophoniste Stan Getz fut un hôte régulier des sessions des Boston Pops et Arthur Fiedler

Duke Ellington (1899-1974)

Toujours parmi les invités réguliers d’Arthur Fiedler, singulièrement pendant le festival d’été de Tanglewood – qui est en quelque sorte la résidence estivale de l’orchestre de Boston – le jazzman Duke Ellington.

Al Hirt (1922-1999)

Ce trompettiste né à La Nouvelle Orleans, Al Hirt, avait une popularité qu’on n’imagine pas en France (sauf pour l’exception qu’était Maurice André)

Roy Clark (1933-2018)

Le bicentenaire de l’indépendance des Etats-Unis en 1976 est évidemment l’occasion de fêtes spectaculaires pour les Boston Pops et Arthur Fiedler. A cette occasion, ils accueillent le chanteur et guitariste country Roy Clark

Judy Collins

La chanteuse Judy Collins interprète Elton John en mai 1976 pour l’ouverture de la « saison » d’été des Boston Pops.

Liste non exhaustive… suite à lire dans le prochain épisode sur Arthur Fiedler

Et toujours mes brèves de blog

Le phénomène Yuja

Si on cherche « Yuja Wang » sur mon blog, on a des chances de tomber sur une dizaine d’articles consacrés à la pianiste chinoise, 38 ans aujourd’hui et toujours cette allure d’adolescente effrontée et joueuse.

Elle était à Montpellier lundi dernier (voir mes brèves de blog du 7.07.2025)

A la sortie du concert, on n’entendait parler que de ses tenues sur la scène de l’Opéra Berlioz !

Il faut dire que pour quelqu’un qui n’avait jamais vu l’artiste sur scène, la surprise était au rendez-vous. Les avis étaient tout de même partagés, entre réprobation de la part de dames d’un certain âge, et étoiles dans les yeux pour la gent masculine !

Cela fait vingt ans que Yuja Wang balade sa plastique avantageuse sur tous les continents. Et pourtant elle ne prend pas la pose ou alors c’est pour laisser éclater sa joie, son espièglerie. Sans doute prend-elle plaisir à choquer un peu – joue-t-elle ainsi accoutrée lorsqu’elle se produit dans son pays natal ? Quelle importance !

Yuja Wang est un phénomène. Je l’avais déjà écrit il y a dix ans – Les surdouées – la comparant à Martha Argerich, ce qui m’avait valu quelques commentaires pas toujours bienveillants. Entre temps j’ai souvent écouté l’une et l’autre, au disque et surtout au concert. Dans cet article de 2015, je me disais impatient d’écouter Yuja dans les concertos de Ravel qu’elle a gravés avec Lionel Bringuier. Je l’ai entendue les jouer en concert il y a deux ans à Bucarest, et je n’ai pas caché ma déception dans mon article pour Bachtrack :

 » …on est curieux d’entendre la pianiste chinoise dans le Concerto pour la main gauche . Première surprise : depuis le fond du parterre où, la veille, on entendait très distinctement le piano de Kirill Gerstein, on tend cette fois-ci l’oreille pour percevoir un clavier émacié, privé de puissance, et surtout stylistiquement complètement à côté de la plaque. Quand Ravel regarde ouvertement du côté de Gershwin, la pianiste fait du Rachmaninov ou du Scriabine, le sfumato de ses pianissimosn’a rien à faire ici/…/ dans le Concerto en sol, le premier et le dernier mouvements sont pris à un tempo d’enfer mais le piano est toujours engorgé, à l’exact opposé de la clarté solaire que demande Ravel. Le pire restera le mouvement médian, pourtant lui pris au bon tempo, où l’on n’entend tout simplement pas la soliste qui s’avère incapable d’énoncer cette simple mélodie si mozartienne d’inspiration.

Je me demande si ce n’est pas Alain Lompech qui (d)écrit le mieux ce qu’est l’art et qui est aujourd’hui Yuja Wang dans ce billet : Chopin rappelle à l’ordre Yuja Wang : « Qu’elle joue bien du piano, se dit-on immédiatement ! À ses débuts, elle éblouissait par sa virtuosité, mais une sonorité monochrome et un feeling discret semblaient la déconnecter parfois de la musique sans nous y connecter nous. Deviendrait-elle ce « néant avec des doigts au bout » raillé par Yves Nat ? Elle a au contraire acquis un répertoire encyclopédique qui lui vaut le respect et l’admiration de nombre de ses confrères qui s’inclinent devant une telle versatilité, et avec d’autant plus d’admiration qu’elle profite de sa célébrité pour présenter des œuvres anti-démagogiques au possible… tout en sachant s’amuser quand elle sort le grand jeu de la virtuosité. Et elle joue pour des maîtres. Pas pour être adoubée, puisque sa carrière surclasse souvent la leur : elle cherche, elle écoute, elle travaille. »

Lundi soir elle avait décidé de remplacer le 2e concerto de Chopin – qu’elle devait jouer en première partie avant le n°1 de Tchaikovski en seconde partie ! – par le 4e concerto de Nikolai Kapoustine (1937-2020), un compositeur russe qui n’écrivit ses oeuvres « classiques » qu’en recourant au langage du jazz, ce qui lui valut une place très singulière dans la musique russe. D’ailleurs Gershwin, ou le Bernstein de The Age of anxiety ne sont jamais loin dans une oeuvre longue et bavarde qui avait l’air d’amuser follement la pianiste et le batteur du Mahler Chamber Orchestra. On peut réécouter tout cela sur France Musique.

Mais on comprend que la pianiste ait été séduite par ce compositeur si longtemps resté dans l’ombre.

La jeune génération de pianistes paraît s’être amourachée de ce compositeur singulier

Quant au 1er concerto de Tchaikovski, Yuja Wang, qui dirige le Mahler Chamber Orchestra de son clavier, le joue sans jamais verser dans les défauts usuels dans cette oeuvre, la virtuosité tape-à-l’oeil, le romantisme à l’eau de rose. C’est époustouflant techniquement, mais toujours guidé par la musique, et c’est bien en cela que la pianiste est une grande artiste. Et puis, avouons-le, c’est tellement réjouissant de voir une musicienne de ce calibre, casser les codes, manifester, après vingt ans de carrière, toujours la même espièglerie, la même joie de jouer !

Mes humeurs du jour à suivre sur mes brèves de blog

Les anniversaires 2025 (II) : L’ami Fritz

Lors des concerts de Nouvel an de l’Orchestre national de France et de l’ensemble Janoska (lire Bachtrack : Le Nouvel an viennois du National) – qui se poursuivent ces prochains jours dans toute la France, de Châteauroux à Vichy – on a bien sûr célébré le bicentenaire de Johann Strauss fils, mais – cela a été moins remarqué – le sesquicentenaire* de la naissance d’un autre Viennois très célèbre, sans doute le violoniste le plus admiré de la première moitié du XXe siècle, Fritz Kreisler, né à Vienne le 2 février 1875, mort à New York le 29 janvier 1962.

La postérité n’a retenu de Kreisler que ces délicieuses pièces de genre que tous les violonistes se sont appropriées, que Rachmaninov a pour partie transcrites. Et qui ont inspiré à l’ensemble Janoska cette très libre transposition, curieusement intitulée Musette

A propos de Kreisler, j’ai gardé en mémoire cette incroyable anecdote que je tiens de Manuel Rosenthal (1904-2003) lui-même (lire Anniversaires : privé/public) : « Je revois encore assis face à face, mon fils de 20 ans et le vieil homme de 96 ans qui lui racontait ses souvenirs de Ravel, de Gershwin… et ses débuts impécunieux de violoniste de salon. J’entends encore Rosenthal raconter que, repéré pour ses talents violonistiques, je ne sais plus qui le recommanda au Ritz où il était de coutume d’accompagner les dîners de riches clients par une sérénade. Arrivé dans le palace de la place Vendôme, on montre au jeune Rosenthal une petite pièce où il doit attendre qu’on lui fasse signe de se présenter dans le salon où il va jouer. Il est surpris d’entendre déjà jouer du violon, et du très beau violon : il entr’ouvre un épais rideau et il aperçoit… Fritz Kreisler en personne ! »

Les deux plus célèbres mélodies faussement viennoises – Liebesleid et Liebesfreud – ont été transcrites par Rachmaninov.

Mais Fritz Kreisler est aussi le dédicataire du concerto pour violon d’Elgar qu’il crée le 10 novembre 1910 à Londres sous la direction du compositeur. Il n’y a pas à ma connaissance de gravure de l’oeuvre par son créateur. Cette version toute récente a toutes les raisons de me réjouir : James Ehnes est un formidable musicien que j’ai souvent invité à Liège, Liège dont la cheffe Speranza Scappucci a naguère dirigé l’opéra.

RCA puis NAXOS ont réédité toute une collection d »enregistrements de Fritz Kreisler réalisés dans les années 30, et qui préservent l’essence d’un art qui à bien des égards ressemble à celui d’un Rachmaninovc au piano. Jamais de sirop, de gras, de fioritures inutiles, mais une élégance, un charme, une classe folle

*Sesquicentenaire = 150e anniversaire

Les meilleures notes de 2024

Oublier l’encombrant, le navrant, l’accessoire, ne garder que l’exceptionnel, le singulier, l’essentiel. C’est ainsi que je fais mon bilan d’une année musicale dont je ne veux retenir que les moments de grâce.

Ces souvenirs de concert, j’ai la chance de les avoir consignés pour Bachtrack.

La Chauve-Souris de Minkowski

« Marc Minkowski dirige d’une main de maître l’opérette de Strauss, dans une version portée par une distribution idéale. »

Bon c’était encore en décembre 2023, mais la dernière représentation a eu lieu le 31 !

Le triomphe d’Anna Netrebko dans Adriana Lecouvreur

L’Agrippina impériale d’Ottavio Dantone à la Seine musicale

Les tableaux symphoniques d’Esa-Pekka Salonen

Esa-Pekka Salonen et Sarah Connolly avec l’Orchestre de Paris

La Didon bouleversante de Joyce DiDonato

L’Heure espagnole délurée de Louis Langrée à l’Opéra Comique

Le fascinant parcours de Mikko Franck dans les paysages de Sibelius

Mikko Franck et l’orchestre philharmonique de Radio France

Martha Argerich réinvente le concerto de Schumann

Le marathon Beethoven de Dinis Sousa à la Philharmonie

Le bonheur d’avoir entendu le jeune chef portugais Dinis Sousa – découvert à l’été 2023 au Portugal – diriger une quasi intégrale des symphonies de Beethoven

Klaus Mäkelä et Oslo voient double dans Brahms

Ouverture de fête à Colmar avec Alain Altinoglu

Retrouvailles avec la double casquette d’Alain Altinoglu, directeur du festival de Colmar et chef de son excellent orchestre de la Monnaie

Avec Julian Rachlin au festival de Zermatt

Marianne Crebassa bouleversante dans Picture a day like this

<

Le génial Don Giovanni de Julien Chauvin à l’Athénée

I got rhythm avec Bertrand Chamayou et Antonio Pappano

L’admirable Nelson Goerner

Le retour de la musique à Notre Dame de Paris

Pas de toccata de Widor pour la réouverture de Notre Dame, mais je la livre ici dans la version jubilatoire du légendaire Pierre Cochereau, pour conclure cette année en beauté.

MTT le chef sans âge

On a bien cru qu’il n’atteindrait pas son 80e anniversaire le 21 décembre prochain. Les nouvelles qu’on lit dans le dernier numéro de BBC Music Magazine, sur Radio Classique récemment, et surtout cette vidéo datant d’il y a quelques semaines montrent que le chef américain Michael Tilson Thomas qui souffre d’un cancer du cerveau depuis trois ans semble bénéficier d’une rémission que nous espérions tous.

Je n’ai jamais évoqué longuement sur ce blog la figure, la personnalité, la carrière de l’un des seuls chefs « natifs » des Etats-Unis à avoir, avec son contemporain James Levine (1943-2021), atteint une célébrité internationale.

Pourtant nombre de ses disques, les premiers pour Deutsche Grammophon, puis tous les suivants pour CBS, Sony ou RCA, ont été les premiers à figurer dans la discothèque que je me constituais adolescent.

Mon premier Carmina Burana, partagé avec deux ou trois copains dans ma petite chambre d’étudiant, c’était lui

Mon premier Sacre du printemps c’était lui, et c’était aussi un de ses tout premiers disques avec Boston !

Mes premiers Debussy à l’orchestre c’était lui :

Et puis il y aura la 1ere symphonie de Tchaikovski, et tant d’autres…

J’ai eu une seule fois le bonheur de le voir diriger à Paris, à moins que j’aie enfoui des souvenirs antérieurs (à Pleyel ?), j’en ai gardé le même souvenir qu’Alain Lompech (Les débuts souverains de TIlson-Thomas à l’Orchestre de Paris).

Ses éditeurs historiques ont eu la bonne idée de rééditer la presque intégralité de son legs discographique.

CD 1
TCHAIKOVSKY Symphony No. 1
Boston Symphony Orchestra / Michael Tilson Thomas

CD 2
GRIEG · SCHUMANN Piano Concertos
Jean-Marc Luisada; London Symphony Orchestra / Michael Tilson Thomas

CD 3
DEBUSSY Images; Prélude à l’après-midi d’un faune
Boston Symphony Orchestra / Michael Tilson Thomas

CD 4
DEBUSSY Violin Sonata; Cello Sonata; Sonata for Flute, Viola and Harp; Syrinx 
Boston Symphony Chamber Players; Michael Tilson Thomas, piano

CD 5
IVES Three Places in New England
RUGGLES Sun-treader
Boston Symphony Orchestra / Michael Tilson Thomas

CD 6
STRAVINSKY Le Roi des étoiles; Le Sacre du printemps
Boston Symphony Orchestra / Michael Tilson Thomas

CD 7
PISTON Symphony No. 2
WILLIAM SCHUMAN Violin Concerto
Paul Zukofsky, violin; Boston Symphony Orchestra / Michael Tilson Thomas

CD 8
SHOSTAKOVICH Cello Concertos Nos. 1 & 2
Mischa Maisky, cello; London Symphony Orchestra / Michael Tilson Thomas

CD 9
BERNSTEIN On the Town
Frederica von Stade; Tyne Daly; Marie Mclaughlin; Thomas Hampson & supporting cast
London Symphony Orchestra / Michael Tilson Thomas

CD 10
BERNSTEIN Arias and Barcarolles; A Quiet Place; Symphonic Dances from West Side Story
Frederica von Stade; Thomas Hampson
London Symphony Orchestra / Michael Tilson Thomas

CD 11
ELVIS COSTELLO Il sogno
London Symphony Orchestra / Michael Tilson Thomas

CD 12
TANGAZO – MUSIC OF LATIN AMERICA
Chávez; Copland; Roldán; Revueltas; Caturla; Piazzolla; Ginastera
New World Symphony / Michael Tilson Thomas

CD 13
INGOLF DAHL Concerto for Alto Saxophone; Hymn; Music for Brass Instruments; The Tower of Saint Barbara
John Harle; New World Brass; Ertan Torgul; Gregory Miller; Tisha Murvihill
New World Symphony / Michael Tilson Thomas

CD 14
MORTON FELDMAN Piano and Orchestra; Cello and Orchestra; Coptic Light
Alan Feinberg; Robert Cohen
New World Symphony / Michael Tilson Thomas

Le coffret Sony est évidemment beaucoup plus important : 80 CD pour 80 ans.

(Tracklist à consulter sur Amazon.it)

Mais, il y a un gros mais, comment a-t-on pu « oublier » une magnifique intégrale de Casse-Noisette, gravée avec le Philharmonie de Londres, tout comme Le Lac des cygnes qui lui est bien dans le coffret ! Il semblerait que cet « oubli » résulte d’une question de droits… qui n’est explicitée que dans le livret en anglais inséré dans le coffret !

Pour ceux qui comme moi pensaient posséder à peu près toute la discographie de MTT, le coffret Sony réserve pas mal de surprises, soit des disques qu’on avait oubliés (suites de Tchaikovski), soit des compositeurs américains, peu ou jamais distribués en Europe (une « intégrale » Ruggles)

Si je devais caractériser d’un mot l’art de ce très grand chef – gageure impossible ! – ce serait l’absence de poids de traditions européennes qu’assumaient, chacun avec leur génie propre, tous les grands chefs du XXe siècle qui ont fait la réputation des grands orchestres américains, la très grande majorité nés sur le continent européen. Même Bernstein en était tributaire. J’ai toujours eu l’impression que MTT se réappropriait le répertoire classique (une intégrale des symphonies de Beethoven, bien oubliée voire méprisée, alors qu’elle renonçait au grand orchestre) ou romantique, voire Debussy, Stravinsky, avec une sorte de fraîcheur, de naturel bienfaisants.

Je découvre sur YouTube, avec une vive émotion, ces captations très récentes de Michael Tilson Thomas avec l’orchestre de jeunes – le New World Symphony, basé en Floride, qu’il a fondé en 1997 et dont il a cédé la direction musicale en 2002 à Stéphane Denève. Dans un répertoire que le chef n’a jamais abordé au disque.

Heureux finalement de pouvoir dire notre admiration et à notre gratitude de manière anthume à celui que nous continuerons de nommer par ces trois lettres MTT !

PS Je signale que le coffret Sony est en France vendu à plus de 200 €, en Italie il est à 159 €… Vive l’Europe !

Inconnus à connaître

Un bel inconnu qui a vieilli

S’il y a bien un lieu à Paris où l’on n’est jamais déçu, un gracieux écrin dans le quartier de l’Opéra, c’est bien le théâtre de l’Athénée-Louis Jouvet. Jusqu’à ce dimanche 16 avril, on y donne la comédie musicale Ô mon bel inconnu de Sacha Guitry pour le livret et Reynaldo Hahn pour la musique, une production du Palazzetto Bru Zane qui avait déjà publié le disque il y a deux ans.

Je suis d’ordinaire très bon public pour ces « vieilleries » d’un répertoire si longtemps oublié ou négligé. Nombre de mes articles ici en témoignent (lire par exemple Le mois de l’opérette). Mercredi soir j’ai été plutôt déçu non pas par la mise en scène (bravo Emeline Bayart !) ou les interprètes, mais par la faiblesse du texte comme de la musique, comme je l’ai écrit dans Bachtrack : Le bel inconnu a pris un coup de vieux

Quand Luisada fait son cinéma

Comme tous ceux qui connaissent un peu le pianiste français, je savais de longue date la passion de Jean-Marc Luisada pour le cinéma, sa connaissance encyclopédique du 7ème art. On n’est donc pas surpris qu’enfin il ose en faire l’aveu par un disque magnifique (enregistré, de surcroît, dans un lieu qui m’est cher, la Salle philharmonique de Liège !).

J’imagine, même s’il ne m’en a rien dit, la difficulté pour Jean-Marc Luisada, de choisir ce programme, qui ressemble à tout sauf à un « best of ». Dans le beau livret qui nourrit ce disque, le pianiste cinéphile donne quelques clés. On appréciera le clin d’oeil de l’interprète au label qui le publie (Dolce Volta) puisqu’il ouvre son programme avec le thème de La dolce Vita !

Un bon conseil : précipitez-vous sur cet album, et si vous êtes à Paris mercredi prochain, allez écouter Luisada à la Salle Gaveau.

Méconnues mélodies

Ce n’est pas la première fois que je parle ici des bonnes affaires que propose le site allemand jpc.de (cf. mon dernier billet Inspirations).

Ne pas se fier à la photo de couverture de ce double album, mais constater la qualité de cette compilation : pour moi quelques découvertes (Bloch, Wellesz) et non des moindres.

Magnifique Sophie Koch dans les Poèmes d’automne d’Ernest Bloch :

Somptueux cycle des Symphonische Gesänge de Zemlinsky :

Les inattendus (XIII): Svetlanov, Bruckner et Gershwin

L’éditeur Weitblick est spécialisé dans l’édition de bandes radio de concerts : l’essentiel de ses parutions est facilement accessible sur Amazon.co.uk.

On trouve dans cette liste de grands chefs comme Sanderling, Tennstedt, Georges Prêtre, Jochum, dans des répertoires pas toujours disponibles dans leur discographie officielle. Et Evgueni Svetlanov (1928-2002), l’immense chef russe, n’est pas le dernier à livrer des interprétations qui sortent du cadre dans lequel l’a enfermé la postérité, la musique russe. On connaît ses symphonies de Brahms, qu’il a enregistrées en URSS, et avec l’orchestre de la radio suédoise.

Mais même si l’on connaissait une Huitième de Bruckner captée en URSS, on a eu la surprise de découvrir une 9ème symphonie avec la radio suédoise, qui n’est pas vraiment dans la tradition germanique. Musique de l’éternité, des espaces infinis… et dans une prise de son magnifique.

Et alors si l’on cherche vraiment l’inattendu, un disque tout Gershwin prouvera à ceux qui en douteraient qu’un grand chef russe pouvait aussi s’encanailler…d’un pas un peu lourd!

Doráti l’Américain

Coup de gueule

Le coup de gueule est à la hauteur de l’attente… déçue. On était très heureux de voir que Decca avait rassemblé dans un coffret tout ce que le chef américain d’origine hongroise, Antal Doráti (1906-1988), avait enregistré du temps où il était le directeur musical de l’orchestre symphonique de Detroit, de 1977 à 1981. (*)

L’objet en impose, un gros boîtier pour seulement 18 CD – vendu au prix très fort de 75 à 98 € selon les fournisseurs !. La mauvaise surprise, c’est qu’à peu près tout avait déjà été réédité souvent dans des collections économiques, et qu’on nous ressert les pochettes d’origine (qui cela intéresse-t-il encore ?) et surtout les minutages d’origine ! Autrement dit 1 CD pour Le Sacre du printemps (36 minutes !), idem pour les autres ballets de Stravinsky… En bon français, ça s’appelle du foutage de gueule.

S’il s’agissait de republier les enregistrements de la dernière époque de Doráti, pourquoi ne pas y avoir inclus la petite dizaine de disques réalisés à Washington, quand il était à la tête du National Symphony Orchestra, voire ceux qu’il a faits avec le Royal Philharmonic de Londres pour Decca ?

On eût aimé retrouver les Nocturnes de Debussy (l’un des très rares disques de Dorati consacrés à ce compositeur) captés à Washington

En l’état ce coffret n’a aucun sens.

Une discographie pléthorique

Cela dit, Antal Doráti est un cas. C’est probablement le détenteur du record de disques enregistrés. Personne, à ma connaissance, ne s’est risqué à dresser une discographie exhaustive du chef hongrois, à l’exception du site Discogs qui a relevé 745 occurrences (ce qui ne veut pas dire autant de disques !).

Notons d’abord, qu’à la différence de nombre de ses contemporains – pour ne prendre que des Hongrois d’origine comme lui, Ormandy, Solti – Doráti n’a jamais occupé longtemps de fonctions de directeur musical. Après guerre, 4 ans à Dallas, 11 ans à Minneapolis, 4 ans à la BBC, 8 ans à Stockholm, 6 ans à Washington, 3 ans au Royal Philharmonic, 4 ans à Detroit, puis une dizaine d’années sans poste fixe. Cette relative « instabilité » peut signifier que chef et musiciens se lassaient vite les uns des autres, ou que le tempérament de Dorati, sa boulimie d’enregistrements, ne favorisaient pas l’établissement de relations de longue durée.

Ce n’est d’ailleurs avec aucun de « ses » orchestres qu’il a réalisé ses enregistrements les plus fameux, on pense bien sûr à ce qui, sans même tout le reste, aurait assuré sa postérité : les Symphonies de Haydn (avec le Philharmonia Hungarica) et les opéras de Haydn (avec l’Orchestre de chambre de Lausanne).

Bien sûr, il y a l’immense collection réalisée pour Mercury Living Presence, là encore quelques-uns, les premiers, avec Minneapolis, mais l’essentiel avec le London Symphony, ou le Concertgebouw d’Amsterdam (peut-être le plus beau Casse Noisette de toute la discographie)

Quant au répertoire, seul un Neeme Järvi dépasse Dorati en curiosité tous azimuts. Tous les grands symphonistes, à l’exception notable de Rachmaninov (sauf pour accompagner – et comment ! – le légendaire Byron Janis dans les concertos n° 2 et 3)

Difficile pour moi de faire un choix dans ma propre discothèque, où je pense avoir à peu près tous les enregistrements Mercury et Decca d’Antal Dorati.

Si l’on cherche un modèle de prise de son « réaliste », les rhapsodies hongroises captées à Londres sont spectaculaires :

J’ai longtemps eu une seule version du ballet La boutique fantasque de Respighi :

(*) Contenu du coffret Doráti/Detroit

CD 1 (41′)

Tchaikovski : Ouverture 1812, Capriccio italien, Marche slave

CD 2 (50’07)

Liszt : Rhapsodie hongroise n°2, Dvořák: Rhapsodie slave n°3, Enesco: Rhapsodie roumaine n°1, Ravel: Rapsodie espagnole

CD 3 (53’04)

Bartók: Suite n°1, Deux portraits

CD 4-5 Richard Strauss: Die aegyptische Helena

Gwyneth Jones, Martti Kartu, Dinah Bryant, Barbara Hendricks, Willard White, Betty Lane, Birgit Finnilä

CD 6 (54’14)

Richard Strauss: Don Juan, Till Eulenspiegel, Tod und Verklärung

CD 7 (37’07)

Stravinsky ; Petrouchka

CD 8 (52’48)

Szymanowski : Symphonies n°2 et 3

CD 9 (47’36)

Dvořák: Suite tchèque, Valses de Prague, Polonaise, Polka des étudiants, Nocturne

CD 10 (50’56)

Copland : El salon Mexico, Dance Symphony, Fanfare for a common man, Rodeo

CD 11 (33’31)

Stravinsky : Le Sacre du printemps

CD 12 (53’31)

Richard Strauss : Also sprach Zarathustra, Macbeth

CD 13 (43’34)

Stravinsky : L’Oiseau de feu

CD 14 (55’42)

Gershwin : Porgy and Bess, suite symphonique, Grofé: Grand Canyon suite

CD 15 (45’35)

Richard Strauss : Der Rosenkavalier suite, Die Frau ohne Schatten fantaisie symphonique

CD 16 (60’19)

Bartók: Le Mandarin merveilleux, Musique pour cordes percussion et célesta

CD 17 (55’37)

Stravinsky : Symphonie en mi b M, Scherzo fantastique

CD 18 (53’14)

Copland: Appalachian Spring, Stravinsky: Apollon musagète

Ardeurs et pudeurs de la critique

Sujet récurrent sur ce blog : la critique (cf. Le difficile art de la critique, L’art de la critique, etc.).

J’en reparle à propos de deux articles récents : la chronique d’Alain Lompech (Le coup de gueule de Tonton Piano !) dans le Classica de juin, et un billet de Philippe Cassard dans L’Obs du 2 juin dernier.

L’aveu d’Alain

Alain Lompech relate La Tribune des critiques de disques de France Musique à laquelle il a participé, à propos de la 3ème sonate pour piano de Brahms (lire : Ils aiment Brahms) : « J’adore quand elle (La Tribune) m’inflige des leçons de modestie, comme lors de cette émission d’avril…où j’ai éliminé deux de mes versions préférées. Je n’ai même pas eu de mots assez durs en réserve pour parler de celle de Jonathan Fournel que j’avais pourtant placée très haut quand elle est sortie et n’ai pas été accroché par celle d’Alexandre Kantorow« . Lompech raconte s’être refait La Tribune chez lui et en déduit : « Fournel comme Kantorow dont les interprétations exigent des écoutes au long cours pour être comprises… Voici ce qui explique aussi pourquoi Claudio Arrau ou Alfred Brendel se sortent souvent assez mal des confrontations d’extraits ».

Ayant été, de sa fondation fin 1987 à 1993, l’un des trois « permanents » de l’équivalent suisse de La Tribune, la défunte émission « Disques en Lice » (lire Une naissance) alors animée par François Hudry, j’aurais bien des exemples à donner à l’appui des dires d’Alain Lompech. Il faut rappeler que ces émissions fonctionnent avec des écoutes « à l’aveugle » ! Ainsi dans Disques en Lice, Clara Haskil, lorsqu’elle était.. en lice, ne franchissait, elle non plus, jamais le cap de la première écoute. Et des versions multi-référencées de parfois s’incliner devant des inconnus (comme pour Rhapsody in Blue la victoire haut la main de Siegfried Stöckigt, Kurt Masur et le Gewandhaus de Leipzig !!)

La critique impossible ?

Philippe Cassard a eu le courage, selon certains, le malheur selon d’autres, de publier ce billet dans L’Obs de la semaine dernière :

Que n’a-t-on lu, depuis, sur Facebook essentiellement, de « commentaires » sur cette prise de position émanant d’un pianiste et producteur de radio (éternel débat : peut-on être juge et partie ?).

Moi-même j’avais écrit à propos de ce coffret consacré à la pianiste française Cécile Ousset, retirée depuis bien des années : « Je suis pour le moins perplexe, après avoir écouté les enregistrements que je ne connaissais pas (Debussy, Chopin, Rachmaninov). Du piano solide, au fond du clavier, mais qui me semble bien court d’inspiration et de feu« .

Le plus cocasse, dans l’histoire, c’est que ceux qui ont reproché à Cassard la virulence de son propos ne semblent pas non plus toujours convaincus par le jeu et les interprétations de la pianiste. Diapason (Laurent Muraro) et Classica (Jean-Charles Hoffelé) mettent chacun 5 diapasons ou 5 étoiles à ce coffret – la note la plus haute avant le Diapason d’Or ou le Choc de Classica ». Et pourtant :

J.C.H : Dans Ravel « Son piano ample et un brin distant n’y charge rien mais éclaire le texte avec cette pudeur qui signe l’essence et aussi la limite de son art. Cécile Ousset ne se déboutonne jamais/…./ Des Chopin « impeccables » / « Debussy d’une évidence qui se passe de mystère mais aussi, hélas, de magie »

J’aime bien Jean-Charles Hoffelé (il faut lire son site Artamag), je suis souvent d’accord avec ce qu’il écrit, dans son style inimitable, mais ici je ne comprends pas les prudences qu’il a à l’égard de disques – on ne parle pas de la personne de Cécile Ousset, mais de ce qu’on entend ! – qui sont bien ennuyeux.

Laurent Muraro : « Côté concerto, on pourra rester sur sa faim devant quelques lectures sans folie et un peu empesées du 1er de Tchaikovski ou du Schumann (avec Masur) ainsi que par des Rachmaninov également un peu sages (2ème et Rhapsodie avec Rattle, 3ème avec Herbig)/…./ Pâles Tableaux d’une exposition/…./Pas d’esbroufe et quand Cécile Ousset prend son temps c’est pour mieux nuancer sa palette ».

De nouveau, l’enthousiasme du critique de Diapason est plutôt parcimonieux !

Puisque l’un et l’autre trouvent de l’intérêt à une version du concerto de Poulenc – que je ne connaissais pas – écoutons-la. La concurrence discographique est moins forte, il est vrai, et Poulenc s’accommode plutôt bien de cette vision charnue. Même si ma (p)référence reste un CD qui m’est cher, pour beaucoup de raisons (Eric Le Sage / Orchestre philharmonique de Liège / Stéphane Denève /Sony RCA)