Gare aux gorilles

Un ami naguère m’a rayé de ses listes Facebook après m’avoir reproché l’insolence de mes photos de voyages ou de vacances. Je rendais jaloux ceux qui n’avaient pas ma chance ni – à peine sous-entendu – mes moyens . Ainsi j’aurais dû m’excuser d’avoir gagné ma vie, épargné pour me payer quelques voyages… Mais je sais que d’autres, plus nombreux, me disent leur plaisir de découvrir ici des contrées, des paysages, des cultures, des populations qu’ils ne pourraient pas eux-mêmes visiter.

Après deux années d’interruption – la pandémie et mon infarctus l’an passé – j’ai repris l’habitude de m’échapper plus ou moins loin de France après Noël. Au tournant de 2020 c’était le Kenya. Cette année j’ai eu la surprise et le cadeau qu’on m’entraîne dans l’Ouganda voisin, dont je savais si peu de choses.

La découverte est totale. L’éblouissement complet.

Trois zones, trois parcs protégés dans l’ouest du pays aux confins du Congo et du Rwanda. Au cœur d’une écologie en action. Tout ce qu’on mange est produit sur place bien sûr. Mais les « lodges » qui nous accueillent – souvent fondés et construits par des pionniers de l’environnement – fonctionnent en autonomie – électricité solaire, eau recyclée, etc.

Un orphelinat comme tant d’autres

De belles rencontres même trop brèves avec de belles personnes qui s’engagent en faveur de l’éducation, de la protection des femmes, de responsables d’un orphelinat où vivent près de cent enfants dont les parents ont pour la plupart disparu, fauchés par le Sida. Parmi eux beaucoup de malades… On a complètement oublié, en Europe, que le Sida a fait et continue de faire des ravages sur le continent africain

Joyeuse baignade dans une rivière de montagne à 1300 m

Premières images qui seront complétées lorsque les connexions internet le permettront, notamment par les sons, la musique de la nature.

Coucher de soleil sur le parc national Queen Elizabeth
Une colonie de girafes dites « de Rothschild » vit dans le parc du lac Mburo
Une espèce spécifique de « lions grimpeurs » au pelage foncé vit dans les arbres de Ishasha Sector au sud du parc national Queen Elizabeth
Les gorges de Kyambura au milieu du parc national Queen Elizabeth abritent 33 chimpanzés

Un millier seulement de gorilles de montagne vivent dans la forêt impénétrable de Bwindi à l’ouest de l’Ouganda. L’espèce ne peut vivre en dehors de son milieu naturel et bénéficie de la protection de l’UNESCO.

La grâce des éléphants

Après deux jours en montagne (voir Dans les Highlands cingalaisretour momentané dans la plaine tropicale.

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Etape obligée quand on visite le Sri Lanka, le parc national d’Udawalawe. Au petit matin, les 4×4 sont déjà présents par dizaines à l’entrée du parc. Le business est juteux pour toute la région.

Et les promesses seront à peu près tenues, malgré le bruit et l’odeur des moteurs mal réglés des Jeep qui n’ont pas l’air de trop indisposer les mastodontes qui promènent leurs petits…

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ou ceux qui barrent le chemin !

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A vrai dire, on avait déjà eu un avant-goût de rencontre inattendue avec ce prodigieux animal qui nous semble si familier, dont la démarche tranquille est marquée par la grâce. Au bord de la route, à plusieurs kilomètres du parc, ces deux-là avaient l’air de nous dire : On sait bien que vous ne pouvez pas nous donner à manger ni même nous serrer la trompe…

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Des oiseaux par milliers, des paons sauvages qui ne se font pas prier pour se montrer.

d0ad8054-80e4-4d8d-83ae-1613e63e007eLe coq sauvage de Lafayetteemblème national et variété endémique du Sri Lanka.

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IMG_1934Un aigle huppé sur son arbre perché !

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945c72e6-bbba-4d92-bef6-5928ff2fdac6Un troupeau de buffles tout aux joies du bain…

IMG_1932IMG_1933Au bord d’une onde pure, un marabout surveille le crocodile solitaire…

PS J’ai appris cette nuit la disparition d’André Previn, qui a manqué de quelques semaines son 90ème anniversaire. Je lui avais en quelque sorte rendu un hommage anthume à l’occasion de la publication d’un beau coffret Sony/RCA : Génération Bernstein et André Previn l’éclectique

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Serendipité

Je n’avais qu’une vague idée du Sri-Lanka – que je continuais dans mon imaginaire d’appeler Ceylan (le thé !). Une opportunité s’est offerte il y a peu de découvrir cette île. Je ne regrette pas de l’avoir saisie !

Une explication du titre de ce billet : le Sri-Lanka a porté beaucoup de noms au cours de son histoire, ce sont les Arabes qui la désignaient par Serendip :

Depuis une dizaine d’années, le nom sérendipité est entré dans l’usage en français. Il s’agit d’un emprunt de l’anglais serendipity, « don de faire par hasard des découvertes fructueuses », un mot créé par Horace Walpole et qu’il avait tiré d’un conte oriental, Les Trois Princes de Serendip (1754), Serendip ou Serendib étant une ancienne transcription anglaise de Sri Lanka, ce dernier étant lui-même composé du sanscrit Sri, « souveraineté, richesse, éclat », et Lanka, primitivement Langkâ, que l’on a rapproché du grec lagkanein, « obtenir par le sort ». Serendip est donc cette terre bénie des dieux où la fortune semble être offerte à chacun.

On constatera avec étonnement que c’est sur leur propre territoire que les habitants du Sri Lanka ont placé cette possibilité d’obtenir richesse et prospérité. (Source: Dictionnaire de l’Académie française)

Arrivé dans la nuit de lundi à mardi, j’ai d’abord trouvé Colombo, la capitale, quasi-déserte en ce 19 février 2019. Et pour cause, les jours de pleine lune sont fériés dans ce pays aux trois quarts bouddhiste, on préparait le grand défilé nocturne de la Poya.

Il y a des capitales plus imposantes, plus riches en sites et monuments. Colombo a encore le charme de son passé portugais, hollandais et britannique. Après la quasi-guerre civile qui a déchiré le pays, opposé les communautés tamoule et cinghalaise pendant près de trente ans, le Sri-Lanka vit sous le régime d’une « république démocratique socialiste » fortement soutenue par la Chine. La Chine qui a vu tout le bénéfice qu’elle pouvait tirer de cette position stratégique dans l’Océan Indien, la Chine qui investit massivement et méthodiquement dans les infrastructures et l’économie du pays (voir les photos ici :  Colombo)

Après Colombo, ses fêtes de la pleine lune et ses encombrements du lendemain, cap vers le nord, au centre de l’île, la première capitale, les premiers lieux du bouddhisme. Une nature luxuriante, un silence millénaire, le dépouillement, la pureté des premières constructions, les sites sacrés de Mihintale et Anurâdhapura

Mihintale et son Boudha blanc en promontoire

Plus de 1800 marches pour accéder au plateau sacré de Mihintale !

Singes et vaches sacrées en libertéL’une des deux « pierres de lune » (Sandakada pahana) – 3ème siècle av.J.C. – retrouvées intactes sur l’île.

Les stupas ou dagobas, les plus grandes et anciennes constructions au monde après les pyramides d’Egypte

Un éléphant à tête de cobra autour de la « piscine » des moines

La plus ancienne construction de l’île, 3ème siècle avant notre ère.Le pilier d’or qui soutient le plus vieil arbre sacré de l’île

Drôles de zèbres

(Namibie IV)

On aura tant emmagasiné d’images, de paysages infiniment variés, d’horizons sublimes, de déserts perdus, qu’on reviendra dans les semaines qui viennent sur le fabuleux voyage qui s’achève bientôt.

Au hasard des dernières rencontres, ces quelques images qu’une connexion internet aléatoire me permet de charger. Des instantanés de beauté pure.

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(Namibie, Etosha National Park)