Atout cheffes

J’ai plutôt en horreur cette mode des « journées » (les grands-mères hier), et encore plus la confusion qui s’opère, en ce 8 mars présenté comme « la journée de la femme » ou « des femmes ». Alors qu’il s’agit bien selon l’appellation officielle de l’ONU, de la Journée internationale des Femmes / International Women’s Day, en France on ajoute, pour être plus explicite encore, Journée internationale des Droits des Femmes.

A propos d’un secteur où les inégalités hommes-femmes sont historiques et évidentes- la direction d’orchestre – j’avais déjà écrit cet article, après une réflexion malheureuse du regretté Mariss Jansons : Le chef qui n’aime pas les cheffes. Je n’ai rien à retirer à ce texte écrit il y a plus de trois ans, au contraire je ne peux que me réjouir de ce que les artistes que je citais aient vu leur carrière, leurs projets, leur notoriété croître et se développer. Voir ci-dessous l’intégralité de ce billet du 28 novembre 2017.

Depuis ce billet, me sont revenus d’autres noms de cheffes d’orchestre, et ont surgi des initiatives comme le premier concours de direction réservé aux femmes, La Maestra, organisé en septembre 2020 à la Philharmonie de Paris à l’initiative de Claire Gibault.

Dans mes souvenirs, des figures contrastées: en 2006 au festival de Savonlinna (Finlande), une fantastique représentation de Carmen dirigée par l’Estonienne Anu Tali, mais quelques années plus tôt, à San Francisco, un concert d’été très décevant qui ne m’a pas laissé une bonne impression (euphémisme !) de la New Yorkaise JoAnn Faletta (ses nombreux disques chez Naxos ne m’ont pas fait changer d’avis). Et j’avais rapporté d’un voyage au Mexique un disque très coloré dirigé par une jeune femme qui se ferait bientôt connaître en Europe, Alondra de la Parra

En revanche, j’ai redécouvert récemment dans ma discothèque deux superbes galettes, auxquelles j’avoue ne pas avoir prêté l’attention qu’elles méritaient pourtant.

La Cinquième de Beethoven a fière allure sous la baguette de la Française Claire Gibault enregistrant au milan des années 80 avec le Royal Philharmonic de Londres. Son Inachevée de Schubert est une vraie splendeur, enfin un Schubert jeune, allant, vivant, et non plombé d’accents wagnériens comme trop de chefs l’en ont affublée.

Mais j’ai vu et entendu plusieurs fois Claire Gibault diriger, à Aix-en-Provence, à Lyon, à Paris, à Liège.

Ce qui n’est pas du tout le cas d’une cheffe britannique, dont je connaissais à peine le nom, avant de le repérer dans un gros coffret récapitulatif d’une collection de disques très British : Sian Edwards.

Sian Edwards est, semble-t-il, très investie dans la musique contemporaine. Ces enregistrements d’orchestre de Tchaikovski n’en sont que plus intrigants. On aime beaucoup, vraiment beaucoup, ces visions alertes, nerveuses, romantiques en diable.

« Le chef qui n’aimait pas les cheffes

France Musique s’est fait l’écho de l’une de ces polémiques dont raffolent les réseaux sociaux : Les femmes chefs d’orchestre ? Pas la « tasse de thé » de Mariss Jansons

600x337_gettyimages_mariss_jansons_michel_porro_

Cher Mariss Jansons, même si vous vous êtes rattrapé depuis, vous devriez savoir qu’il ne faut jamais se laisser aller au politiquement incorrect. Vous aviez bien le droit de penser que les femmes chefs d’orchestre, ce n’est pas trop votre cup of tea, vous n’étiez pas obligé de le dire !

Certes, comme vous-même vous passez votre vie à répéter et à diriger, à l’instar de tous vos collègues chefs, vous n’avez pas le temps d’aller voir et écouter de plus jeunes collègues, hommes ou femmes, et de constater que le monde musical a bien changé.

Je n’ose vous croire nostalgique d’une époque où les grands phalanges comme Berlin ou Vienne étaient exclusivement masculines (souvenez-vous de l’affaire Sabine Meyer, cette jeune clarinettiste que Karajan voulait recruter contre l’avis des musiciens des Berliner Philharmoniker)

Mais, je vous le concède, la féminisation des orchestres n’a pas été suivie, dans les mêmes proportions, de la féminisation des podiums. Et pourtant, elles ont bien du talent, et plus que ça même, les quelques cheffes qui ont émergé ces dernières années, sur les traces de leurs aînées Simone Young ou Marin Alsop.

51zRh1XQF1L
71OMEAUcilL._SL1472_
71TF-TPIMzL._SL1429_
71Eh-oPD5xL._SL1200_

En France, Claire Gibault et Laurence Equilbey ont longtemps été seules à fréquenter les podiums de chef.

91BuOMi77zL

Aujourd’hui Nathalie Stutzmann dirige autant sinon plus qu’elle ne chante, certes plus à l’étranger qu’en France, même si Jean-Louis Grinda, après l’avoir invitée à l’Opéra de Monte-Carlo, lui a confié la direction du Mefistofele de Boito l’été prochain aux Chorégies d’Orange.

L’Opéra royal de Wallonie, à Liège, a depuis le début de cette saison, une nouvelle cheffe, Speranza Scappucci

La saison dernière, la cheffe assistante de l’Orchestre philharmonique de Radio France, Marzena Diakun, avait fait sensation en remplaçant au pied levé Mikko Franck dans Die tote Stadt de Korngold en version de concert à la Maison de la radio

12417625_10153410868722602_5845595679502226402_n

Billet du 28 novembre 2017.

Les raretés du confinement (X) : Rimbaud, Orozco, Susskind, Seefried, Lalo, Saint-Saëns etc.

#Confinement2 Une rubrique quotidienne sur Facebook qui n’est malheureusement pas près de s’éteindre… Puisqu’on évoque même, avec une sorte de gourmandise malsaine, la perspective d’un reconfinement dans certaines régions de France !

17 février : Les Illuminations de Felicity Lott

Hommage à Steuart Bedford (1939-2021) suite : un extrait de l’une des oeuvres les plus fortes de Benjamin Britten, le cycle de mélodies « Les Illuminations » (sur des poèmes de Rimbaud), une interprète d’exception de ce cycle, ma très chère Felicity Lott (lire : Dame Felicity) ici accompagnée par Steuart Bedford :

18 février : le Chopin de Rafael

Rafael Orozco (1946-1996) est un immense musicien, un pianiste majeur, un interprète d’élection des grands romantiques. Malheureusement ses disques (EMI, Philips, Valois) sont pour l’essentiel devenus introuvables, voire non édités en CD. Souhaitons que la magnifique réédition de ce double album Chopin (une première en CD pour les Préludes) par Warner soit le prélude à d’autres rééditions indispensables (excellente notice de Jean-charles Hoffelé sur les raisons d’une discographie erratique)

19 février : L’Empereur Rafael

#RafaelOrozco Pour prolonger mon billet d’hier sur le pianiste Rafael Orozco (1946-1996) – lire Le Chopin de Rafael – cette captation très émouvante d’un concert à Londres, probablement en 1995, un splendide « Empereur » de Beethoven, où Rafael Orozco retrouve Neville Marriner (1924-2016)

20 février : Un premier disque pour l’éternel second

Ce disque a vingt ans et une histoire. J’avais découvert et aussitôt aimé passionnément la bien trop méconnue Symphonie en sol mineur d’Edouard Lalo grâce à la version impérissable de Thomas Beecham. Je ne l’avais jamais entendue en concert et jusqu’à ma nomination à la direction générale de l’ Orchestre Philharmonique Royal de Liège, je n’étais jamais parvenu à la programmer (lire L’éternel second). Dès la saison 2000/2001 je la confiai au jeune chef belge Jean-Pierre Haeck et dans la foulée proposai au label Cypres un disque tout Lalo, avec la Symphonie en sol mineur (1886), contemporaine de la 3ème symphonie de Saint-Saëns et de la symphonie cévenole de D’Indy.

21 février : Claude Carrière et le Duke

Pour rendre hommage à notre cher Claude Carrière disparu samedi (lire La belle carrière de Claude) et à sa passion pour Duke Ellington, cette soirée du 28 juillet 1965 au festival de Tanglewood où le génial pianiste et compositeur de jazz partageait la scène avec Arthur Fiedler et ses Boston Pops

22 février : Céleste duo

Peut-être pas « historiquement informé », mais depuis longtemps un trésor de ma discothèque. Une bonne dose de jubilation, si nécessaire en cette période.La voix plus « céleste » que jamais de Teresa Stich-Randall mariée à celle de Dagmar Hermann sous la direction de Felix Prohaska (1960)

23 février : Les enfants de Jonas K.

Une des grandes soirées du Festival Radio France Occitanie Montpellier, le 27 juillet 2005, l’opéra d’Engelbert Humperdinck, Les enfants du Roi / Die Köningskinder, un ténor de 36 ans qui n’est pas encore la star qu’il est devenu, Jonas Kaufmann, un merveilleux chef qui dirigeait pour la dernière fois à Montpellier, Armin Jordan

24 février : les Cent de Saint-Saëns

#SaintSaens100 #FestivalRF21 Saint-Saëns (1835-1921) va être à l’honneur toute cette année, centenaire de sa mort oblige, et ce n’est que justice. J’ai découvert le plus connu de ses cinq concertos pour piano, le Deuxième, grâce à Artur Rubinstein, et à sa première version stéréo en 1958, sous la direction d’Alfred Wallenstein (lire : La découverte de la musique)

25 février : Cheffe d’orchestre

On parle et on entend – heureusement – de plus en plus des cheffes d’orchestre. Dans une collection « super-économique » j’ai retrouvé dans ma discothèque un disque magnifique de l’une de ces cheffes pionnières, la Française Claire Gibault – organisatrice du concours La Maestra, fondatrice du Paris Mozart Orchestra – Claire Gibault – un disque gravé au milieu des années 80, à Londres, avec le Royal Philharmonic Orchestra. Sur ce disque une splendide 5ème symphonie de Beethoven, et surtout l’une des versions les plus vivantes, joyeuses, allantes (aux antipodes des accents wagnériens qu’y mettent beaucoup de chefs) de la symphonie n°8 dite « Inachevée » de Schubert.

26 février : Vivement l’été

Un très beau disque, un peu passé inaperçu à sa sortie en 2011, dont je suis fier. De beaux artistes, Anne-Catherine Gillet, le chef Paul Daniel, mon cher Orchestre Philharmonique Royal de Liège, et un programme original et sans concurrence discographique !Envie, en ces temps de morosité, de fatigue morale, de penser à l’été, avec ce titre si évocateur de Samuel Barber (1910-1981) : Knoxville : Summer of 1915 est une « rhapsodie lyrique » qui évoque un soir d’été à Knoxville dans le Tennessee sur un texte de James Agee. L’oeuvre a été créée en 1948 par Eleanor Steber et le Boston Symphony Orchestra dirigé par Serge Koussevitzky

27 février : Walter le Tchèque

Un grand chef d’origine tchèque, Walter Susskind (1913-1980), une discographie remarquable mais disparate (lire : Les sans-grade: Walter Susskind) Ici un extrait des Spirituals de Morton Gould, qui doit rappeler des souvenirs aux plus âgés des téléspectateurs français.

28 février : Dvořák l’Américain

Un chef d’orchestre britannique, d’origine tchèque, Walter Susskind (lire Les sans-grade: Walter Susskind), une violoncelliste canadienne d’origine russe, Zara Nelsova (1918-2002), ça donne une splendide version du concerto pour violoncelle de Dvořák :

Concerto pour violoncelle (3ème mouvement)

Zara Nelsova, violoncelle

St. Louis Symphony Orchestra

dir. Walter Susskind. (Vox/Brilliant Classics)

1er mars : Respighi au couchant

Dans la discographie de la grande soprano allemande Irmgard Seefried (1919-1988) une vraie rareté : cette longue mélodie pour soprano et cordes d’Ottorino Respighi, qui date de 1914, intitulée Il Tramonto.

Un mauvais feuilleton

img_9477

À longueur d’émissions (très rares) de musique classique à la télévision (encore récemment Fauteuils d’orchestre d’Anne Sinclair), les animateurs passent leur temps à s’excuser d’oser diffuser de la musique classique à une heure de grande écoute, et à balancer toujours les mêmes poncifs sur « l’élitisme » de cette musique, la distance entre artistes et publics, bref de vieilles lunes qui n’ont plus cours depuis longtemps…

On pouvait légitimement se réjouir qu’une série, un feuilleton, ambitionne d’évoquer l’univers, les « coulisses », la vie d’un orchestre classique, une micro-société qui, comme tous les groupes, toutes les entreprises, est un reflet de la société, d’une époque, etc.  Sans lire les critiques, j’ai donc regardé, en différé, le premier épisode de Philharmoniaj’ai abandonné au bout d’une demie heure, j’ai de nouveau essayé ce soir – les épisodes 3 et 4 – je n’ai pas persévéré.

Comme j’ai découvert ce soir ce texte de Vincent Agrech sur Diapasonmag.fr, je m’autorise à le reproduire, puisqu’il exprime exactement ce que je pense :

« Pour une fois que la musique classique a les honneurs d’une série télévisée, on guettait avec gourmandise l’équivalent français de Mozart in the jungle, le légendaire feuilleton américain où Gustavo Dudamel, Lang Lang, Joshua Bell ou Nico Muhly se bousculaient pour faire une apparition. Las ! C’est peu dire qu’on en est loin avec le brouet des deux premiers épisodes de Philharmonia, diffusés mercredi dernier. Dans l’espoir de mets mieux choisis ce 30 janvier, et puisque la mode est à nouveau aux cahiers de doléance, Diapason a listé les principales critiques exprimées par la rédaction, mais aussi par le milieu musical.

1 – C’est macho et réac !

Claire Gibault le dit parfaitement dans les colonnes de Télérama. « Nous n’avions pas besoin d’une série qui insinue qu’être une femme chef d’orchestre, c’est être malade, guettée par la démence et autoritaire. » En effet l’héroïne, dont la nomination est imposée à l’orchestre par le ministère de la Culture (plutôt discret, dans la vraie vie, quand il s’agit de soutenir les candidates lors des jurys) semble tenir de sa mère une grave maladie mentale qui l’a probablement déterminée à choisir cette carrière bien moins féminine que la danse ou la couture. Heureusement, elle témoigne d’une conception de son métier renversante de nouveauté. A côté, Toscanini et Karajan étaient des adeptes de la démocratie participative. Et pour le répertoire, notre maestra 4.0 a même inventé le fil à couper le beurre : pour ramener les jeunes dans les salles de concert, si on ajoutait un peu de variétoche à ces vieilles barbes de Beethoven et de Brahms ? En effet, on se demande pourquoi personne n’y avait jamais pensé.

2 – C’est parfaitement invraisemblable.

Une série n’est pas un documentaire, et il faut parfois sacrifier la réalité sur l’autel du drame. Entendu, mais les grands auteurs de fiction sont toujours ceux qui parviennent à tirer le second d’une observation fine de la première. En matière de grand n’importe quoi, le premier épisode de Philharmonia tient hélas du collector. Afin de marquer sa désapprobation à l’arrivée de la patronne, l’orchestre lui joue, pour sa première répétition, la BO de Mission Impossible. Heureusement, la virago a du répondant : et zou, voilà qu’elle t’éjecte le premier violon pour le remplacer par une jeunette du fond des rangs, à qui elle va imposer une relation abusive. Cinquante ans de luttes syndicales et de conventionnements d’orchestres nationaux pour en arriver là… Quant aux dialogues en répétitions, on croirait que Guillaume Musso et Eric-Emmanuel Schmitt ont convolé en justes noces pour les écrire. « Je voudrais que vous sentiez toute la puissance de cette œuvre » ; « Je sais que tu peux libérer cette rage au fond de toi »… même Stanislas Lefort n’avait pas osé dans La Grande vadrouille.

3 – C’est mal foutu, mal joué, mal filmé.

Quand Mozart in the jungle faisait une sortie de route, ce qui arrivait aussi, il nous restait au moins les stars (acteurs et musiciens) et le glamour hollywoodien. Ici, on campe au département fiction de France Tévé, huitième étage, au fond du couloir. Le temps de formation en direction d’orchestre de Marie-Sophie Ferdane (qui joue le rôle principal) semble avoir été bref, relève encore Claire Gibault. Un point positif toutefois : les gestes de plusieurs comédiens, mélangés aux musiciens méritants de l’Orchestre National d’Ile-de-France, s’avèrent plutôt convaincants. Davantage, en tout cas, que leurs prestations d’acteurs, guère soutenues il est vrai par ces dialogues mémorables, ni par une réalisation qui sait, elle, ce que minimum syndical veut dire. On a gardé le meilleur pour la fin : les séquences de concerts à la Philharmonie de Paris, si mal cadrées qu’on voit les rangs vides autour des deux-cents figurants que la production s’est autorisée. C’est sûr, ça donnera aux novices envie de se ruer dans les auditoriums. »

(Vincent Agrech, Diapason, 30 janvier 2019)

La musique n’avait vraiment pas besoin de ça ! Je ne sais pas ce qu’en pensent les musiciens professionnels, membres de nos orchestres. Acceptent-ils d’être ainsi caricaturés, ridiculisés ? Même dans le cadre d’une fiction.

Je me rappelle le très beau travail qu’avait fait Laurent Stine, lorsque l’Orchestre philharmonique royal de Liège avait célébré son 50ème anniversaire en 2010-2011. Le jeune réalisateur belge avait eu toute liberté de filmer l’orchestre, ses musiciens, la vraie vie d’une collectivité musicienne, avec un regard sensible. Cela a donné l’un des plus beaux documentaires qu’il m’ait été donné de voir sur un orchestre. Je sais que très nombreux ont été ceux qui ont découvert les véritables coulisses de l’exploit, la vraie vie d’artiste, la musique comme elle se construit, se conçoit, se propage. La formidable aventure d’un orchestre. Bref le contraire absolu de la caricature de Philharmonia

La dernière fugue

32073199_10155226325237735_3102212697026985984_n

« C’est fou comme Maurane suscite des réactions personnelles, des souvenirs précis et précieux, avec cette impression si rare qu’elle était proche de nous, avec nous dans nos vies ». 

C’est exactement cela – merci à Séverine M. pour ces mots parfaits – le sentiment qui nous étreint après l’annonce de la mort soudaine de Maurane.

En 2002, j’ai eu l’occasion d’approcher la chanteuse dont j’admirais déjà la chaleur de la voix, la douce nostalgie des chansons. Nous avons partagé de savoureux moments, autour d’une bonne table, et bien sûr plusieurs concerts avec l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège. 

Maurane m’avait confié sa fascination pour la musique classique, son complexe aussi de n’être qu’une chanteuse « de variété » – je me rappelle un débat animé sur la position de Gainsbourg, lui aussi fasciné par la musique classique, qui considérait la chanson comme un art mineur, Maurane n’était pas loin de penser la même chose, alors que je pensais – et continue de penser – tout le contraire – Maurane était si fière de son père Guy Luypaerts (prononcer L’oeil-parts), mort en 1999, directeur estimé et aimé de l’Académie de Musique (Conservatoire) de Verviers.

La cheffe d’orchestre Claire Gibault me rappelait ce matin qu’elle avait eu la chance de travailler avec Maurane, grâce à l’Orchestre philharmonique de Liège, au cours de trois concerts en juin 2002 dans le cadre du Festival de Wallonie sur le thème de Ainsi soient-elles. 

Je n’ai plus guère revu Maurane après cette rencontre de 2002. Nous avions tenté, elle et nous, de retrouver des dates, les choses ne se sont pas faites.

Quelques années plus tard, j’ai aimé retrouver Maurane, actrice, donnant la réplique à Catherine Deneuve dans le délicieux Palais Royal de Valérie Lemercier.

Et puis restent la générosité, les fêlures, les engagements, les souvenirs, comme ce duo inoubliable lors d’une soirée des Enfoirés en 1996…

Merci

Les Liégeois ont voulu conclure en beauté l’aventure qui a été la nôtre, ensemble, pendant 15 ans : voir OPRL, les adieux à J.P.Rousseau

Le temps n’est pas encore venu du souvenir, mais c’est celui de la reconnaissance et de la gratitude. Merci à tous ceux qui ont participé à cette formidable aventure humaine et musicale. Merci aux chefs d’orchestre Paul STRAUSS, Pierre BARTHOLOMEE, Louis LANGREE, Pascal ROPHÉ, François-Xavier ROTH, Christian ARMING qui, comme directeurs musicaux, ont attaché leurs noms à la prestigieuse histoire plus que cinquantenaire de l’Orchestre philharmonique royal de Liège.

71Me0-9f8gL._SX522_

41CB1VDL6yL

51yKlRF6+6L

71TobT+GVSL._SL1500_

61BQSJU3pGL

Merci à Serge BAUDO, Rudolf BARCHAI, Gabriel CHMURA, Alexandre DMITRIEV, Theodor GUSCHLBAUER, Luca PFAFF, Jaap SCHRÖDER, Jerzy SEMKOW, Muhai TANG, Ronald ZOLLMAN qui ont longtemps accompagné la vie de l’orchestre. Merci à tous ces amis qui ont fait confiance au talent des Liégeois, qui ont répondu à mes invitations, pour certains au tout début de leur carrière, bien avant qu’ils n’acquièrent sur les grandes scènes du monde la notoriété qui est aujourd’hui la leur : Eivid AADLAND, David AFKHAM,  Stefan ASBURY, Alain ALTINOGLU, John AXELROD, Christoph CAMPESTRINI, Edmon COLOMER, Paul DANIEL, Patrick DAVIN, Pieter-Jelle DE BOER, Stéphane DENEVE, Jean DEROYER, Enrique DIEMECKE, Rumon GAMBA, Edward GARDNER, Claire GIBAULT, Pablo GONZALEZ, Jean-Pierre HAECK, Vernon HANDLEY, Günther HERBIG, Philippe HERREWEGHE, Domingo HINDOYAN,  Armin JORDAN, Philippe JORDAN, Jean Jacques KANTOROW, Kirill KARABITS, Fayçal KAROUI, Pavel KOGAN, Hannu LINTU, Manuel LOPEZ-GOMEZ, John NELSON, John NESCHLING, George PEHLIVANIAN, Tommaso PLACIDI, Thomas RÖSNER, Pablo RUS, Petri SAKARI, Oswald SALLABERGER, Stefan SANDERLING, Thomas SANDERLING, Radoslav SZULC, Antoni WIT, Michael ZILM…

51rJNrAYxTL

91ndei8wIwL._SL1500_

Merci à ces grands artistes qui, pour les plus jeunes, ont souvent fait leurs débuts en Belgique avec l’OPRL, et qui ont témoigné d’une longue et belle fidélité, nourrie par une amitié rare et précieuse, les pianistes  Piotr ANDERSZEWSKI, Nicholas ANGELICH, Martha ARGERICH,  Yulianna AVDEIEVA, Jean Efflam BAVOUZET, Boris BEREZOVSKI,  Hervé BILLAUT, Daniel BLUMENTHAL,  Frank BRALEY, Ronald BRAUTIGAM, Rudolf BUCHBINDER, Philippe CASSARD, Bertrand CHAMAYOU, François CHAPLIN, Michel DALBERTO, Nikolai DEMIDENKO, Claire DESERT, Luc DEVOS, Severin von ECKARDSTEIN, Brigitte ENGERER, Till FELLNER, David FRAY, Nelson FREIRE, Kemal GEKIC, Jonathan GILAD, Boris GILTBURG, Roberto GIORDANO, Nelson GOERNER, Benjamin GROSVENOR, Alexander GURNING, François-Frédéric GUY, Jean-François HEISSER, Arthur et Lucas JUSSEN, David KADOUCH, Katia et Marielle LABEQUE, Florence et Isabelle LAFITTE, Adam LALOUM, Willem LATCHOUMIA, Claire-Marie LE GUAY, Eric LE SAGE, Bernard LEMMENS, Julien LIBEER, Robert LEVIN, David LIVELY, Benedetto LUPO, Radu LUPU, Plamena MANGOVA, Wayne MARSHALL, Denis MATSUEV, Jeremy MENUHIN, Laura MIKKOLA, Roger MURARO, Jean-Frédéric NEUBURGER, Ferhan et Ferzan ÖNDER, Francesco PIEMONTESI, Maciej PIKULSKI, Menahem PRESSLER, Dezsö RANKI, Vitaly SAMOSHKO, Fazil SAY, Johan SCHMIDT, Andreas STAIER, Cédric TIBERGHIEN, Andrew TYSON, Mauricio VALLINA, Jean-Claude VANDEN EYNDEN, Anna VINNITSKAIA, Stefan VLADAR, Bojan VODENITCHAROV, Vanessa WAGNER, Christian ZACHARIAS, et j’en oublie sûrement…,

51OpGswTOhL

41R74G1BGWL41MPRPYY0TL

les violonistes Pierre AMOYAL, Rashya AVANESIAN, Boris BELKIN, Véronique BOGAERTS, Nikita BORISO-GLEBSKI, Marc BOUCHKOV, Boris BROVTSYN, Renaud CAPUÇON, Stéphanie-Marie DEGAND, Augustin DUMAY, James EHNES, Miriam FRIED, David GARRETT, Lorenzo GATTO, David GRIMAL, Daniel HOPE, Yossif IVANOV, Daishin KAJIMOTO, Ning KAM, Barnabas KELEMEN, Sergei KHATCHATRYAN, Laurent KORCIA, Harriet LANGLEY, Maria MILSTEIN, Sarah NEMTANU, Tedi PAPAVRAMI, Régis PASQUIER, Alina POGOSTKINA, Vadim REPIN, Tatiana SAMOUIL, Baiba SKRIDE, Valery SOKOLOV, Kirill TROUSSOV, Frank Peter ZIMMERMANN

418YRwnl97L

81PBHh0DcAL._SL1500_

51rztH21aLL

51cfhiKMyDL

les altistes Lise BERTHAUD,  Nathan BRAUDE, Gérard CAUSSÉ, Kim KASHKASHIAN, Antoine TAMESTIT, Arnaud THORETTE, Tabea ZIMMERMANN

41f68uP2bZL

les violoncellistes Emmanuelle BERTRAND, Gautier CAPUÇON, David COHEN, Marc COPPEY, Henri DEMARQUETTE, Anne GASTINEL, Alban GERHARDT, Marie HALLYNCK, Gary HOFFMANN, Christian-Pierre LA MARCA, Ivan MONIGHETTI, Truls MORK, Christian POLTERA, Jean-Guihen QUEYRAS,  François SALQUE, Sébastien WALNIER, Sonia WIEDER-ATHERTON, PIeter WISPELWEY

Unknown

419H0eygMmL

et puis encore Thierry ESCAICH, Bernard FOCCROULLE, Johan FOSTIER, Anne FROIDEBISE, Sharon ISBIN, Olivier LATRY, Anneleen LEENHAERTS François LELEUX, Christian LINDBERG, Paul MEYER, Sergei NAKARIAKOV, Francis ORVAL, Emmanuel PAHUD, Bruno SCHNEIDER, Olivier VERNET

51Nii27P5YL

les chanteurs Yann BEURON, Alexia COUSIN, Inger DAM-JENSEN, Stéphane DEGOUT, Marie DEVELLEREAU, Karine DESHAYES, Melanie DIENER, Ruxandra DONOSE, Domagoj DOROTIC, Wojtek DRABOWICZ, Karina GAUVIN, Anne-Catherine GILLET, Isabelle GEORGES, Susan GRAHAM, Nora GUBISCH, Sébastien GUEZE, Hélène GUILMETTE Werner GÜRA, Reinhard HAGEN, Barbara HANNIGAN, Dietrich HENSCHEL, Wolfgang HOLZMAIR, Sophie KARTHÄUSER, Marc LAHO, Thomas LASKE, Magali LEGER, Felicity LOTT, Geraldine McGREEVY, Charlotte MARGIONO, Sophie MARIN-DEGOR, Clémentine MARGAINE, Elsa MAURUS, Peter MIKULAS, Sara MINGARDO, Evgeny NIKITIN, Olga PASICHNYK, Patrick RAFTERY, Antony ROLFE-JOHNSON, Céline SCHEEN, Elzbieta SMYTKA, Kenneth TARVER, Béatrice URIA-MONZON, José VAN DAM, Iris VERMILLION, David WILSON-JOHNSON, Endrik WOTTRICH, etc

.41obCaqUCBLA1kiNTv2MgL._SY550_

Merci aux artistes qui sont venus jouer ou diriger dans la Salle Philharmonique, Sharon BEZALY, Andrey BOREIKO, Jean-Claude CASADESUS, Christophe COIN, Mikko FRANCK, Hélène GRIMAUD, Hilary HAHN, Pierre HANTAI,  Emmanuel KRIVINE,  Philippe PIERLOT, Christophe ROUSSET, Jordi SAVALL, Yuri SIMONOV, Kenneth WEISS… et tant d’autres ensembles, groupes, qu’il m’est impossible de tous citer ! Merci aux compositeurs qui nous ont fait confiance pour les créer, les jouer, les enregistrer, Ondrej ADAMEKJohn ADAMS, Nicolas BACRI, Philippe BOESMANS, Pierre BOULEZ, Jean-Paul DESSY, Pascal DUSAPIN, Thierry ESCAICH, Jean-Luc FAFCHAMPS, Bernard FOCCROULLE, Michel FOURGON, Claude LEDOUX, Jacques LENOT, Magnus LINDBERG, Bruno MANTOVANI, Benoit MERNIER, Marc MONNET, Wolfgang RIHM, Eric TANGUY, Jörg WIDMANN, liste non exhaustive…

41WFW9NJ2NL51G3IJdgWKL._SX450_51S2U8UdzOL

Et surtout merci à tous les musiciens de l’Orchestre, ceux d’hier, ceux d’aujourd’hui, qui nous ont offert des centaines de concerts et de moments d’exception, comme pendant ces inoubliables tournées en France, en Allemagne, en Espagne, en Suisse, en Amérique du Sud, en Europe centrale – trois concerts en moins de dix ans dans la grande salle dorée du Musikverein de Vienne, trois concerts au Théâtre des Champs-Elysées, trois concerts au Concertgebouw d’Amsterdam, etc… Merci à Anne-France, Antoine, Christophe, Elise, Eric, Erwan, Hervé, Laurent, Malik, Marie-Caroline, Marlène, Pierre, Robert, Sabine, Séverine, Silvia, Sophie, Stéphane, Valérie, merci aux garçons et aux filles qui sont le sourire de la Salle Philharmonique.