France Musique s’est fait l’écho de l’une de ces polémiques dont raffolent les réseaux sociaux : Les femmes chefs d’orchestre ? Pas la « tasse de thé » de Mariss Jansons
Cher Mariss Jansons, même si vous vous êtes rattrapé depuis, vous devriez savoir qu’il ne faut jamais se laisser aller au politiquement incorrect. Vous aviez bien le droit de penser que les femmes chefs d’orchestre, ce n’est pas trop votre cup of tea, vous n’étiez pas obligé de le dire !
Certes, comme vous-même vous passez votre vie à répéter et à diriger, à l’instar de tous vos collègues chefs, vous n’avez pas le temps d’aller voir et écouter de plus jeunes collègues, hommes ou femmes, et de constater que le monde musical a bien changé.
Je n’ose vous croire nostalgique d’une époque où les grands phalanges comme Berlin ou Vienne étaient exclusivement masculines (souvenez-vous de l’affaire Sabine Meyer, cette jeune clarinettiste que Karajan voulait recruter contre l’avis des musiciens des Berliner Philharmoniker)
Mais, je vous le concède, la féminisation des orchestres n’a pas été suivie, dans les mêmes proportions, de la féminisation des podiums. Et pourtant, elles ont bien du talent, et plus que ça même, les quelques cheffes qui ont émergé ces dernières années, sur les traces de leurs aînées Simone Young ou Marin Alsop.
En France, Claire Gibault et Laurence Equilbey ont longtemps été seules à fréquenter les podiums de chef.
Aujourd’hui Nathalie Stutzmann dirige autant sinon plus qu’elle ne chante, certes plus à l’étranger qu’en France, même si Jean-Louis Grinda, après l’avoir invitée à l’Opéra de Monte-Carlo, lui a confié la direction du Mefistofele de Boito l’été prochain aux Chorégies d’Orange.
L’Opéra royal de Wallonie, à Liège, a depuis le début de cette saison, une nouvelle cheffe, Speranza Scappucci
La saison dernière, la cheffe assistante de l’Orchestre philharmonique de Radio France, Marzena Diakun, avait fait sensation en remplaçant au pied levé Mikko Franck dans Die tote Stadt de Korngold en version de concert à la Maison de la radio
Une réflexion sur “Le chef qui n’aime pas les cheffes”