Prokofiev, Ozon, Paris années 20/30

Le nouveau « Crime » d’Ozon

Avant-première hier, dans une salle que j’affectionne – Le Conti à L’Isle-Adam, confortable, accueillant, soucieux de son public – du nouveau film de François Ozon « Mon Crime« .

Rien à retirer ou ajouter à ce que j’écrivais déjà ici du cinéaste de Huit femmes ou Franz : « On est rarement déçu par un film de François OzonMême si, comme avec Woody Allen, les réussites sont inégales. »

En l’occurrence, Mon Crime est une totale réussite. J’ai adoré du début à la fin : casting d’enfer – savoureux petits rôles – lumineuse Nadia Tereszkiewicz (il faudra que Jamel Debbouze apprenne à prononcer son nom la prochaine fois qu’elle aura un César !) découverte, pour ma part, dans Les Amandiers, affriolante Isabelle Huppert…Une histoire, des décors, quantité de sous-entendus, de clins d’oeil, une réalisation au cordeau.

Prokofiev à Paris

Le scénario du film d’Ozon est inspiré d’une pièce de théâtre de Georges Berr et Louis Verneuil (1934). Serge Prokofiev n’aura pas eu l’occasion de la voir, il est alors de retour en URSS.

Prokofiev est mort le 5 mars 1953, officiellement le même jour que Staline, sauf qu’on sait maintenant que le « petit père des peuples » avait passé l’arme à gauche quelques jours auparavant (voir ou revoir à ce sujet le film de 2009 de Marc Dugain « Une exécution ordinaire » où – lien avec le film d’Ozon – André Dussollier compose un Joseph Staline absolument étonnant).

Comme Classica en février (lire Les deux Serge) qui dressait un parallèle entre Rachmaninov et Prokofiev, Diapason de mars consacre sa une au seul Prokofiev.

On ne va pas se livrer au jeu, bien inutile, de la comparaison entre les deux magazines des dossiers consacrés à Prokofiev, plus traditionnel chez Diapason avec André Lischke, sous un angle plus historique et littéraire chez Classica avec Laetitia Le Guay.

Attardons-nous sur le Prokofiev parisien qui va livrer deux musiques de ballet aux Ballets Russes :

Le bouffon (Chout/шут), créé le 17 mai 1921 au théâtre de la Gaité. La suite que Prokofiev en tire en 1922 est une sorte de manifeste de la modernité, même si huit ans plus tôt Stravinsky a déjà tout dit avec son Sacre du printemps

Le fils prodigue, créé le 21 mai 1929 – dernière création des Ballets Russes, trois mois avant la disparition de Diaghilev.

La discographie des ballets de Prokofiev, en dehors des deux monuments que sont Cendrillon et Roméo et Juliette, reste assez limitée. Pas sûr que le coffret annoncé par Warner pompeusement intitulé Prokofiev : The Collector’s Edition, comble ces lacunes.

Rojdestvenski reste une référence insurpassée.

A suivre !

Les raretés du confinement (XI) : tristes Césars, Gainsbourg, Doria, Milhaud et la veuve de Karajan

Tristes Césars

Heureusement qu’il y eut Catherine Ringier, Alain Souchon, Benjamin Biolay – que des jeunes pousses de la chanson ! – pour donner un peu d’allure à une cérémonie qui n’en eut aucune : la 46ème édition des Césars était un ratage, une caricature, le comble de l’entre-soi, rien ni personne qui donne envie au public de retrouver le chemin des salles obscures. Lire ce texte de Nathalie Bianco (Un presque sans-faute)

En ce 13 mars, la culture n’est donc toujours pas déconfinée, et Roselyne Bachelot continue de croiser les doigts pour que les lieux de culture rouvrent…. dans le courant du deuxième trimestre !

2 mars : Gainsbourg et Brahms

Serge Gainsbourg (1928-1991) disparu il y a 30 ans a beaucoup emprunté à la musique classique. En particulier à Brahms, le 3ème mouvement de sa Troisième symphonie (pour Baby alone in Babylon). Lire : Les classiques de Gainsbourg) John Barbirolli dirige en 1967 les Vienna Philharmonic / Wiener Philharmoniker

3 mars : La Veuve de Karajan

Je considère depuis longtemps Die lustige Witwe / La Veuve joyeuse comme un absolu chef-d’oeuvre. En ces temps si incertains, on ne se lasse pas d’écouter cette valse si érotique, si bienfaisante, par des interprètes aussi exceptionnels.: Elizabeth Harwood, René Kollo, Herbert von Karajan et les Berliner Philharmoniker

4 mars : Nelson et Martha dansent

Quand deux géants s’amusent avec le troisième mouvement – « Brasileira » – de Scaramouche de Darius Milhaud. Ça danse et ça chaloupe – et c’est d’une mise en place périlleuse. Et ça nous fait un bien fou sous les doigts complices du Brésilien Nelson Freire et de l’Argentine Martha Argerich :

5 mars : Verdi revisité

Quand les musiciens se prêtent aux petits et aux grands arrangements (lire Petits et grands arrangements) cela peut donner des résultats étonnants. Honneur aux Britanniques ou quand Charles Mackerras revisite Verdi avec le ballet The Lady and the Fool (1954) :

6 mars : Les matinées et les soirées de Benjamin B.

Quand Benjamin Britten « arrange » Rossini (lire Petits et grands arrangements) cela donne deux suites d’orchestre, l’une pour le matin, l’autre pour le soir ! Richard Bonynge dirige les Matinées et les Soirées musicales de Rossini/Britten :

7 mars : Capriol suite

Dans mon article (Petits et grands arrangements) j’aurais pu ajouter le nom du compositeur anglais Peter Warlock, de son vrai nom Philip Heseltine, né en 1897, mort prématurément à 36 ans en 1930 (suicide ou accident ?), auteur d’une Capriol Suite (1926) inspirée de l’Orchésographie du compositeur français Thoinot Arbeau (1520-1595).

Neville Marriner dirige « son » Academy of St Martin in the Fields

8 mars : atout cheffes

Ce n’est pas parce que les cheffes d’orchestre sont moins nombreuses que les hommes qu’elles ont moins de talent ! Revue non exhaustive dans ce billet : Atout cheffes/ Un disque redécouvert dans ma discothèque, Tchaikovski dirigé par la cheffe britannique Sian Edwards, la fougue romantique de Roméo et Juliette :

9 mars : hommage à Renée Doria

J’ai toujours aimé cette voix si française. Renée Doria. Telle une ombre légère, est partie rejoindre les étoiles, quelques semaines seulement après avoir fêté ses 100 ans.

10 mars : La Grande Duchesse

L’une des plus impérissables incarnations de La Grande Duchesse de Gérolstein d’Offenbach, Dame Felicity Lott. Marc Minkowski dirige Les Musiciens du Louvre

11 mars : Astor Piazzolla et Liège

Astor Piazzolla est né il y a cent ans le 11 mars 1921 à Mar Del Plata (Argentine).En mars 1985, il crée à Liège avec l’ Orchestre Philharmonique Royal de Liège son célèbre concerto pour bandonéon et guitare.

Un fils de théâtre

Toujours cette méfiance initiale pour les pièces à succès. Ridicule, comme si le succès était nécessairement démagogique…

Après le Tartuffe d’Arditi  et Weber, au théâtre de la Porte Saint-Martin (lire La Scala et Tartuffe), j’ai finalement vu une pièce de Florian Zeller, qui enchaîne les succès sur les planches.

J’avais deux bonnes raisons de voir la reprise du Fils, une histoire de père, de mère, et d’enfant. Histoire de culpabilité qui lamine ; histoire d’écritures aussi… Que Florian Zeller s’attaque au Fils, et on a l’impression que la boucle est bouclée, ou plutôt une trilogie familiale patraque et disloquée. En 2010, il créait la Mère, personnage ultra dépressif magistralement interprété par Catherine Hiegel. En 2012, vint un Père possédé par Alzheimer qu’incarnait superbement Robert Hirsch. Voilà qu’apparaît aujourd’hui ce fils adolescent en proie au naufrage intérieur — Nicolas —, que le metteur en scène Ladislas Chollat, habitué des univers tortueux de Zeller, a confié au jeune et très électrique acteur de cinéma Rod Paradot (Télérama).

Rod Paradot, 22 ans, Molière de la révélation théâtrale pour ce rôle qui lui colle à l’âme et à la peau, qu’on avait découvert comme beaucoup dans La Tête haute d’Emmanuelle Bercot (2016) qui lui avait valu un César du meilleur espoir masculin.

Ma deuxième raison, c’était Florence Darel, l’amie, l’épouse de Pascal Dusapin, l’actrice de cinéma (Rohmer, Biette, Rivette…) encore jamais vue – à ma grande honte – sur une scène de théâtre.

img_1696(Ici chez Chaumette, en janvier 2015, avec, de gauche à droite, Pascal Dusapin, Florence Darel, Daniel Harding et Barbara Hannigan)

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Comment qualifier ce qu’on a vu à la Comédie des Champs-Elysées ? On a craint au départ, avouons-le, d’assister à une sorte de télé-réalité, une suite de séquences assez convenue – un divorce, un ado mal dans sa peau, des personnages de parents un peu caricaturaux -, et puis on s’est laissé prendre comme le critique de Télérama :

« Le drame de Zeller bouleverse parce qu’il raconte — pour une fois sobrement — tout ce que la douleur d’un enfant qui se tait, qui ne peut plus parler, peut avoir de tragiquement énigmatique. Rendant l’entourage impuissant et même l’amour inutile. Les scènes s’enchaînent ; sèches et cliniques. Le père et sa jeune épouse tentent de remettre Nicolas dans les rails ; sa mère le couve désespérément de loin. « Le mal vient de plus loin », dirait la Phèdre de Racine. D’où ? C’est l’horreur sans fond des indicibles peines et invincibles chagrins, de ces abîmes de l’être dont nul n’est responsable ni coupable que Florian Zeller donne à pressentir ici avec une lumineuse et terrible délicatesse. Dans des décors presque abstraits, comme pour parer à la difficulté d’exister, Ladislas Chollat a dirigé avec rigueur ses acteurs. Et tous sont d’une magnifique et émouvante justesse. Qui concernera bien des pères, bien des mères. Bien des adolescents peut-être. » 

Les larmes affleurent plus d’une fois. Tous les acteurs sont justes, vraisemblables, pudiques. Une pièce à voir assurément, au risque d’une émotion persistante.

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Les battements de l’amour

Il y a une semaine, j’assistais aux 25èmes VIctoires de la Musique classique (lire Victoires jubilaires). Hier j’ai suivi une partie de la 43ème cérémonie des CésarPas plus dans un cas que dans l’autre, je ne sais comment s’opèrent la sélection des « nommés », puis le vote pour les récompensés, mais j’ai trouvé les deux palmarès également intéressants, et plutôt justes. De belles personnalités ont été distinguées, c’est l’essentiel.

On avait lu partout que le film de Robin Campillo, 120 battements par minute était l’un des grands favoris. Pronostic confirmé.

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Je ne peux que répéter ce que j’écrivais en septembre 2017 :

« C’est une histoire, celle d’Act Up, que ma génération a vécue en direct, tout ici est juste, sobre, magnifiquement filmé, rien n’est de trop, pas de mélo ni de caricature. Les acteurs sont parfaits. Sortant du cinéma de quartier où j’ai vu le film hier soir, je repensais intensément au printemps 1993 – il y a 25 ans ! – ces allers-retours Haute-Savoie Paris pour rendre visite à B. à l’hôpital Rothschild. Le corps ne suivait plus, mais l’esprit était encore vif, malgré le visage et les yeux creusés par l’inexorable maladie : « Tu leur diras bien que je les embrasse, et que je viendrai vous voir bientôt ». Il savait, comme moi, que jamais il ne viendrait plus embrasser son filleul et son frère, mes enfants. Il n’avait pas 40 ans…Combien sont-ils, connus ou inconnus, artistes, musiciens, danseurs, que j’ai eu la chance de rencontrer, fréquenter, pendant des jours heureux et des soirs de fête, qui ne sont plus qu’un long cortège de souvenirs… »

Je suis retourné au cinéma cet après-midi voir un autre film qui parle d’amour, de l’éveil, de la naissance, des battements de l’amour,  Call me by your name du cinéaste italien Luca Guadagnino.

J’avais beaucoup aimé Amoresorti en 2010 à Liège. Très forte et durable impression, renforcée par une bande-son due à John Adams, qui avait toujours refusé jusqu’alors que sa musique soit utilisée au cinéma. Déjà une histoire d’amour contrariée, transgressive.

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Luca Guadagnino réédite l’exploit d’Amore avec Call me by your name. Certains critiques y ont vu un excès de sophistication, d’esthétisme, là où il n’y a que de superbes plans, captant la douceur d’un regard, l’affolement des sentiments, la beauté de l’été italien.

imagesLes deux acteurs principaux, Timothée Chalamet (Elio)– à qui on promet un Oscar – et Armie Hammer (Oliver) jouent tout en pudeur et en finesse. Un très beau film, inspiré du roman éponyme d’André Aciman, qui évite autant la caricature que le manichéisme. Parmi bien des scènes magnifiques, l’une m’a tout particulièrement touché, lorsque, vers la fin du film, le père d’Elio se confie à son fils et lui donne le plus beau des conseils qu’un père puisse donner à son fils… Je sais pourquoi cette séquence m’a bouleversé, c’est un dialogue que je n’ai jamais pu avoir avec le mien (Dernière demeure)

La bande-son de ce dernier film de Guadagnino est particulièrement soignée, elle est due à Gerry Gershman et Robin Urdang. Avec un emprunt à Ravel et son Jardin féérique (Ma Mère l’oye) dans l’un des derniers plans, le jardin de la propriété familiale sous la neige comme un adieu aux bonheurs fugaces de l’été.

https://www.youtube.com/watch?v=DTSey_og_hk

Florence

La météo en région parisienne ce mardi était une invitation au cinéma. Je n’étais pas le seul à en avoir eu l’idée, à en juger par l’affluence inhabituelle dans ce complexe associatif…images

J’avais vu le pendant français du film de Stephen FrearsMarguerite de Xavier Giannoli avec Catherine Frot dans le rôle titre qui lui a valu le César de la meilleure actrice en 2016.

La comparaison entre les deux films tourne très nettement à l’avantage du dernier sorti. Certains ont reproché à Stephen Frears de s’en tenir à un biopic, et à une mise en scène trop léchée. Comme s’il y avait besoin d’en rajouter à la vie et au personnage si peu ordinaires de Florence Foster Jenkins. Giannoli en fait des tonnes dans la caricature, même si Catherine Frot parvient à rester crédible et émouvante, au contraire de Michel Fau qui fait ce qu’il sait parfaitement faire – et ce pour quoi on l’aime ! -, l’extravagant, le doux dingue.

Meryl Streep est, quant à elle, totalement, parfaitement, le personnage (jusqu’à d’ailleurs prêter sa propre voix à ses vocalises improbables). Je ne suis pas objectif s’agissant de cette actrice américaine que j’admire depuis toujours et qui ne m’a jamais déçu ou désorienté dans aucun de ses films, que j’aime aussi comme citoyenne engagée.

Hugh Grant campe un mari éperdu, aveuglé par l’amour qu’il porte à Florence. Le pianiste est incarné, à la perfection, par un Simon Helberg touchant de vérité – combien d’apprentis musiciens ou de professionnels se reconnaîtront dans ce personnage ! –

Florence Foster Jenkins est un cas extrême, mais les deux films qui lui sont consacrés jettent une lumière crue sur des phénomènes qui n’ont pas perdu de leur actualité : les fans, la cour, les admirateurs qui gravitent autour des stars, l’entourage immédiat d’un grand soliste, d’une grande chanteuse, voire d’un chef d’orchestre célèbre, osent-ils dire la vérité, parfois désagréable, à ceux qu’ils croient servir en les protégeant de la réalité ?

La réponse n’est jamais simple, j’en sais quelque chose depuis trente ans que je fais le métier de servir la musique et les musiciens…

 

Ave Cesar(s)

Rapide retour sur Les Victoires de la Musique classique ce mercredi. Je ne voulais pas relancer le débat (https://jeanpierrerousseaublog.com/2016/02/23/victoires/), c’est raté ! Mais au-delà de la contestation – légitime, quoique parfois injuste – du palmarès, de la présentation, de l’organisation de la soirée, du « spectacle », de la prise de son, etc., une vraie question a surgi, qui mérite mieux que des invectives ou des propos de comptoir : la musique classique à la télévision, mission impossible ? On y reviendra, parce qu’il y a beaucoup à inventer, plus qu’à reproduire la nostalgie d’émissions comme Le Grand échiquier.

On peut susciter l’émotion autour de la musique classique, avec parfois un simple reportage, comme celui-ci qui m’a doublement ému : parce que c’est un beau projet, et parce qu’il a été initié par mon cher orchestre liégeois (http://rtc.be/reportages/societe/1470091-el-sistema-de-jeunes-musiciens-encadres-par-loprl). Ecoutez bien ce que dit la petite Dina, apprentie violoniste : « Si vous aimez quelque chose, rien n’est difficile ».

Mais l’actualité ce sont les Césars décernés hier soir au Châtelet. Comme pour Les Victoires de la musique, on peut indéfiniment critiquer le principe, la forme, le fond, etc.

On peut aussi se réjouir, d’abord de la vitalité du cinéma français ou francophone, de la qualité de nos réalisateurs, acteurs, scénaristes, comme l’a rappelé, dans un français presque parfait, l’invité d’honneur de la soirée, Michael Douglas (dont la ressemblance avec le vieux Karajan ne m’a jamais semblé aussi forte !)

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Je n’ai pas vu tous les films primés, loin de là, mais le palmarès de ces 41èmes Césars m’a donné envie de les voir : http://www.telerama.fr/cinema/cesar-2016-fatima-meilleur-film-vincent-lindon-catherine-frot,138891.php.

J’ai l’impression que celles et ceux qui ont été distingués le méritaient. L’émotion (ah oui la fameuse émotion !) des récipiendaires n’était pas feinte, et c’est pour cela qu’on aime Vincent Lindon, Catherine Frot (https://jeanpierrerousseaublog.com/2015/09/17/malentendus/), ou celle que j’appelle Madame Borgen, Sidse Babett Knudsen, et tous les autres…

Mais ce type de soirée, longue, trop longue, n’échappe pas toujours à l’ennui et à la convention. Est-ce pour cela qu’on avait demandé à Florence Foresti (qu’on aime bien par ailleurs) d’en faire des tonnes, avec des saynètes pré-enregistrées qui tombaient comme des cheveux sur la soupe ? Des extraits un peu plus longs des films primés n’auraient pas dépareillé la soirée…