Chez Maxim

Il est de ces jeunes chefs que les grandes phalanges symphoniques s’arrachent, mais il est loin d’être (encore) aussi médiatisé que ses trois collègues finlandais Klaus Mäkelä, Santtu-Matias Rouvali ou Tarmo Peltokoski. Il est russe, originaire de la région de Nijni-Novgorod, au confluent de la Volga et de l’Oka, et il est temps que je lui consacre tout un billet, après l’avoir ici et là mentionné et salué sur ce blog : Maxim Emelyanychev.

Comme on le chante dans La Veuve joyeuse de Lehar – Da geh ich zu Maxim – j’aurais pu dire jeudi dernier au théâtre des Champs-Elysées : Da hör ich zu Maxim ! Et ce que j’ai entendu, je l’ai écrit pour Bachtrack : L’exultation de Maxim Emelyanychev et Sabine Devieilhe au TCE.

Maxim Emelyanychev je le connais d’abord par la rumeur – qui se répand vite dans le milieu professionnel quand on a le sentiment d’être tombé sur l’oiseau rare. Je crois bien que c’est à Toulouse que j’en ai entendu parler pour la première fois.

J’ai d’abord acheté ses premiers disques.

Ce qui m’a immédiatement frappé, en écoutant ses disques, en le regardant diriger, c’est l’absence totale de dogmatisme dans la manière d’aborder les oeuvres et les répertoires, c’est aussi et surtout l’humilité, la modestie de l’approche – il ne bombe pas le torse, ne cherche pas à épater la galerie, à prendre la pose – à la différence de tant de ses jeunes confrères. J’ai eu la chance, plus tard, de mieux le connaitre, de dîner avec lui. Comme avec un autre chef que j’adore – Santtu-Matias Rouvali – on a l’impression qu’il est en permanence branché sur le courant alternatif, non pas qu’il soit agité, mais traversé par une énergie irrésistible.

Ce qui frappe tout autant, c’est ce qu’on a remarqué jeudi soir avec l’Orchestre national de France, c’est l’éventail de ses curiosités, de ses répertoires, et cette capacité, assez unique dans le paysage musical, d’être aussi convaincant dans le baroque – c’est un formidable claveciniste et pianofortiste ! – que dans le grand répertoire romantique. Parce qu’il semble redécouvrir les oeuvres, sans posture ni excès.

À l’automne 2019, je m’étais rendu en Ecosse notamment pour rencontrer les responsables du Scottish Chamber Orchestra en prévision d’une édition 2021 du Festival Radio France que je souhaitais vouer à la musique anglaise. Finalement pour cause de pandémie, l’édition sera retardée à 2022, mais le Scottish Chamber et Maxim Emelyanychev sont bien venus à Montpellier clore une fabuleuse édition avec deux concerts, avec un soliste exceptionnel, Benjamin Grosvenor, qui avait joué deux concertos de Beethoven ! Je râle encore de l’absence des micros de France Musique…

La même joie contagieuse se retrouve dans son clavecin :

Emelyanychev a entrepris une intégrale des symphonies de Mozart. A en juger par les deux premiers volumes, on pourrait tenir là la grande version moderne de ce corpus.

Deux fois Lalo

Lalo Schifrin (1932-2025)

Comme tout le monde, j’ai découvert Lalo Schifrin grâce au générique d’un feuilleton dont je n’aurais pas voulu rater un épisode :

Comme tous les grands compositeurs de musiques de film ou de séries, Lalo Schifrin, a eu une formation tout ce qu’il y a de plus classique (rappelons ici qu’à ses débuts Maurice Jarre était un compositeur plus radical encore que son contemporain Pierre Boulez !). C’est assez sympathique de découvrir qu’en 1952, Lalo Schifrin, au consulat de France à Buenos Aires, passe le concours d’entrée au Conservatoire de Paris. Il étudiera auprès d’Olivier Messiaen (qu’il écoutera régulièrement à la tribune de l’orgue de la Trinité) et fréquentera les clubs de jazz.

Il faut écouter les hommages que France Musique a rendus au compositeur, avec Max Dozolme par exemple

Lalo par Beecham

J’ai, à plusieurs reprises, raconté ma découverte de l’unique symphonie en sol mineur d’Edouard Lalo (Lalo ou l’éternel second) grâce à un disque de Thomas Beecham et de l’Orchestre national à l’époque de la RTF ! C’est d’ailleurs avec le même disque que j’avais découvert la symphonie de Bizet (lire Le jeune homme et l’orchestre).

Warner vient de rééditer l’ensemble des enregistrements stéréo du chef britannique après un « remastering » très réussi, réalisé par Art et Son à Annecy (*)

Ne me demandez pas pourquoi mon admiration pour Thomas Beecham (1879-1961) n’a jamais baissé, et qu’au contraire, plus je l’écoute, plus j’aime son art si singulier fait d’une élégance rare, d’une justesse stylistique absolue en particulier dans la musique française dont il est l »un des serviteurs les plus exceptionnels. C’est tout de même celui qui nous a laissé la version de référence de Carmen de Bizet (malgré toutes les difficultés qu’a connues cet enregistrement : lire L’impossible Carmen). Tout est à entendre, à aimer dans ce coffret, à part peut-être des Haendel un peu surannés, mais les rares Beethoven et Mozart, les « Londoniennes » de Haydn, les trois symphonies de Schubert d’une grâce inouïe (exception faite du scherzo inexplicablement lent de la 3e symphonie) sans parler des Delius juste parfaits..

Ce qui frappe aussi chez Beecham – c’est bien la caractéristique des plus grands ! – c’est la capacité de saisir l’architecture d’une oeuvre, les rapports de tempo entre les mouvements, la manière unique qu’il a de faire vivre la musique de l’intérieur. Un très bel exemple nous en est fourni par la 5e symphonie de Schubert : Beecham prend son temps dans l’énoncé du 1er mouvement, y crée une atmosphère pastorale, qui n’est pas pour autant placide et molle.

Que dire de l’excitation, de l’exaltation qui nous saisit à l’écoute de la 7e symphonie de Beethoven, le vivace du 1er mouvement est pure folie ! Et quel sens des transitions !

On voudrait aussi citer un Peer Gynt de Grieg d’anthologie :

Contenu du coffret Warner (enregistrements stéréo de 1955 à 1959)

Sibelius: The Oceanides, Op. 73

Sibelius: Symphony No. 7 in C major, Op. 105

Sibelius: Pelléas and Mélisande

Schubert: Symphony No. 6 in C major, D589

Grieg: In Autumn, Op. 11

Grieg: Old Norwegian Romance with Variations, Op. 51

Balakirev: Symphony No. 1 in C major

Borodin: Prince Igor: Polovtsian Dances

Handel: Samson

Brahms: Schicksalslied, Op. 54

Brahms: Academic Festival Overture, Op. 80

Liszt: Psalm XIII 3 “Herr, wie lange willst du » lange willst du”

Mozart: Symphony No. 41 in C major, K551 ‘Jupiter’

Mozart: Divertimento No. 2

Mozart: Die Entführung aus dem Serail

Beethoven: Symphony No. 2

Beethoven: Incidental music to The Ruins of Athens

Bizet: L’Arlésienne Suites 1 & 2

Sibelius: Tapiola

Fauré: Pavane

Delius: Summer Evening

Delius: Irmelin Prelude

Dvořák: Legend in B flat major, B. 117

Grieg: Symphonic Dance, Op. 64 No. 2

Delius: Brigg Fair

Delius: A Song Before Sunrise

Delius: Marche Caprice

Delius: Pieces (2) for Small Orchestra

Delius: Sleigh Ride

Delius: Intermezzo

Delius: Florida Suite

Delius: Dance Rhapsody No. 2

Delius: Over the hills and far away

Delius: Songs of Sunset (John Cameron, Maureen Forrester)

Grieg: Peer Gynt

Haydn: The Seasons

Handel: Love in Bath (suite on Handel arias by Sir Thomas Beecham)

Rimsky Korsakov: Scheherazade

Lollipops

Fauré: Dolly Suite

Bizet: Carmen Suite No. 1

Franck: Symphony in D minor

Liszt: A Faust Symphony

Liszt: Orpheus, symphonic poem No. 4

Strauss, R: Ein Heldenleben

Beethoven: Mass in C major

Handel: The Gods go A’Begging (Ballet Suite)

Handel: Amaryllis Suite arr. By Beecham

Handel: Arrival of the Queen of Sheba (from Solomon)

Mozart: Die Entführung aus dem Serail, ouv.

Rossini: Semiramide our.

Haydn: Symphony No. 99

Haydn: Symphony No. 100

Haydn: Symphony No. 103

Haydn: Symphony No. 101

Haydn: Symphony No. 102

Haydn: Symphony No. 104

Schubert: Symphony No. 3

Schubert: Symphony No. 5

Mozart: Bassoon Concerto (Gwydion Brooke)

Mozart: Clarinet Concerto (Jack Brymer)

Bizet: Carmen

Beethoven: Symphony No. 7

Brahms: Symphony No. 2

Rossini: La gazza ladra Overture

Rossini: La cambiale di matrimonio Overture

Mendelssohn: A Midsummer Night’s Dream Overture, Op. 21

Mendelssohn: The Fair Melusine

Delibes: Le roi s’amuse

Berlioz : Symphonie fantastique

Bizet : Symphonie

Lalo : Symphonie

*Apparemment, la remasterisation n’a pas permis d’effacer un téléphone intempestif qu’on entend très nettement (au casque) sonner dans le 2e mouvement « Un bal » de la Symphonie fantastique de Berlioz (à 0’56 du début du mouvement) !)

Et toujours les bonnes ou moins bonnes nouvelles des jours sur mes brèves de blog

Alfred Brendel, le modeste géant

Ce n’est pas la tristesse qui me vient, lorsque j’apprends le décès, à 94 ans, d’Alfred Brendel (1931-2025), mais la gratitude, la reconnaissance envers celui qui m’a introduit dans l’univers de Bach, Beethoven, Schubert, qui a pour beaucoup fait mon éducation à la musique.

J’aime tellement cette photo du gros coffret que Decca lui avait consacré, reprenant l’intégralité de ses enregistrements pour Philips.

Je n’ai entendu le pianiste autrichien qu’une seule fois, à Montpellier, dans les années 90 : il jouait Haydn et Mozart. Haydn était étrangement crispé, Mozart sublimement détendu.

Avant que Philips ne grave sa légende, le jeune Brendel avait confié ses débuts discographiques à des labels comme Vox, Vanguard, qu’on trouve facilement sur les sites d’écoute en ligne ou en coffrets très bon marché

Le coeur de ce qui sera le répertoire de prédilection de Brendel s’y trouve déjà : une première intégrale des sonates de Beethoven, des Schubert, mais aussi des Chopin que j’aime beaucoup :

J’aurais du mal à choisir dans ma discothèque ces disques qui m’ont éduqué à la musique, comme ceux de Wilhelm Kempff

Revue de détail non exhaustive :

D’abord l’île déserte, le compagnon de toute une vie

Puis les concertos de Mozart avec Marriner – que la critique regardait parfois de haut.

Des impromptus de Schubert insurpassés pour moi.

Pour Beethoven, c’est l’embarras du choix, tant pour les sonates que les concertos. Peut-être une préférence pour la première intégrale Philips (sonates) et pour l’alliage inattendu avec James Levine et Chicago pour les concertos.

On ne peut oublier cette rencontre avec un autre géant, dont on célébrait il y a peu le centenaire de la naissance, Dietrich Fischer-Dieskau

Le même Alfred Brendel est présent, comme piano obbligato, dans deux enregistrements de l’air de concert de Mozart Ch’io mi scordi di te, avec Elisabeth Schwarzkopf (et George Szell) puis Jessye Norman (et Neville Marriner)

Il faut aussi lire Alfred Brendel.

Je suis très troublé, parce que cinq minutes avant d’apprendre sa mort, j’étais en train de ranger une partie de ma bibliothèque, et j’étais tombé sur ce livre… que je croyais avoir perdu dans un déménagement.

Ce soir, on peut méditer cet aphorisme que nous laisse Alfred Brendel :

The word LISTEN contains the same letters as the word SILENT

Munich-Amsterdam

Mes dernières acquisitions discographiques – oui j’aime bien avoir sous la main des coffrets de CD, même si je suis abonné à Idagio qui reste pour moi le meilleur site de téléchargement classique – révèlent des proximités pas si étranges que cela entre deux grandes capitales musicales : Amsterdam et Munich.

Work in progress… ou comment ranger, arranger les rayons d’une discothèque volontairement restreinte en surface !

Mahler Live

L‘Orchestre royal du Concertgebouw d’Amsterdam recèle des trésors d’archives de concert, qui sont depuis une vingtaine d »années soigneusement éditées par l’orchestre lui-même à partir des captations réalisées par l’une ou l’autre radio publique néerlandaise (voir Un orchestre royal et pour le détail des coffrets Concertgebouw 125)

En fonction des anniversaires, ces archives sont rééditées en coffrets « dédiés » comme Beethoven (Les géants d’Amsterdam) et Bruckner (Bruckner et alors?)

C’est au tour de Mahler d’être « mis en coffret ».

Certes, dans ce coffret, il y a des enregistrements bien connus et plusieurs fois réédités, mais il y a surtout, pour les années récentes, de nouvelles archives « live ».

Das Lied von der Erde : Haitink 2006

Symphonie 1 : Chailly 1999

Symphonie 2 : Gatti 2016

Symphonie 3 : Van Beinum 1957

Symphonie 4 : Mengelberg 1939

Symphonie 5 : Chailly 1997

Symphonie 6 : Haitink 2001

Symphonie 7 : Jansons 2016

Symphonie 8 : Jansons 2011

Symphonie 9 : Haitink 2011

Symphonie 10 : Chailly 2000

Les Bavarois

Le lien le plus évident entre Amsterdam et Munich est la communauté de direction musicale entre le Concertgebouw et l’orchestre de la Radio bavaroise : Mariss Jansons (1943-2019) a été le chef du premier de 2004 à 2016, et du second de 2003 à 2019. Tout cela a été amplement documenté, on ne compte plus les doublons, voire les triplons, entre les captations réalisées aux Pays Bas ou en Bavière.

Mais il y eut bien d’autres relations musicales entre les deux villes. Bernard Haitink (1929-2021) , le légendaire patron du Concertgebouw de 1961 à 1988 fut l’un des invités les plus réguliers de l’orchestre de la radio bavaroise fondé après la guerre par Eugen Jochum. Cette relation est documentée, entre autres, par deux coffrets passionnants :

Les mélomanes les plus avertis peuvent s’amuser à comparer les différentes versions des mêmes oeuvres telles que Bernard Haitink les a données au fil des décennies, dans Mahler ou Bruckner bien sûr. Mais aussi dans cette 7e symphonie de Dvorak, que le chef hollandais avait enregistrée au tout début de sa carrière pour Philips, avant même de prendre la direction du Concertgebouw

et cette captation de concert à Munich en 1981 :

Pour l’actualité, toujours mes brèves de blog

Comment naît-on à la musique ?

Sur ce blog j’ai consacré toute une série d’articles à ma/mes découverte(s) de la musique (La découverte de la musique de I à XVI), aux concerts, aux rencontres, aux disques qui m’ont fait aimer la musique et les musiciens.

Mais la vraie question, qu’on me pose d’ailleurs fréquemment – à moi qui serais devenu (sourire) quelqu’un d’important dans la musique classique (re-sourire !) – est : comment suis-je venu à la musique ? comment et pourquoi ma mémoire a-t-elle emmagasiné autant de sons, autant de notes ?

Naissance à la musique

Dans un article consacré aux chefs d’orchestre (Pères et fils) mais que j’aurais pu étendre aux musiciens en général, je relevais une évidence : quand on naît dans une famille de musiciens, on a mécaniquement plus de chances de développer une appétence pour la musique. Dans la chanson, la musique classique, plus rarement à l’opéra, on connaît des générations de musiciens. Mais il y a quantité de contre-exemples, où le milieu social ou familial n’a eu aucune influence sur le développement du goût voire de la pratique de la musique. On se rappelle cette séquence de l’émission « La France a un incroyable talent » où un adolescent de 15 ans, hébergé dans un foyer, avait surpris et ému tout le jury en répondant d’abord que ses idoles étaient Liszt et Beethoven et en jouant le finale de la sonate « au clair de lune » de Beethoven : Rayane Hechmi.

Je ne sais pas si ce garçon qui s’est depuis inscrit au Conservatoire Paul Dukas à Paris fera ou non une carrière de pianiste concertiste. Mais pour lui et sans doute pour beaucoup de ceux qui l’ont regardé à la télévision ou écouté dans les gares où il jouait, la musique est devenue indispensable, vitale.

Education et intérêt pour la musique

Je suis en revanche beaucoup plus circonspect quant à la relation éducation à la musique => goût pour la musique. Je ne sais pas moi-même si mon goût puis ma passion pour la musique ont pour origine mes années au Conservatoire de Poitiers (solfège, piano, trois ans de violon, ensemble vocal), alors que mes deux soeurs, elles aussi inscrites dans le même établissement, ont choisi d’autres voies, même si elles sont comme on dit « sensibles » à la musique.

Parenthèse, j’ai été ému de retrouver dans les archives numérisées de l’INA les deux émissions de France Musique « Les jeunes Français sont musiciens » qui avaient été enregistrées fin mars et diffusées en avril 1973 à Poitiers. J’aimerais bien récupérer une copie…

Au fil des années et de mes responsabilités dans le domaine musical, je suis allé de surprise en déception en constatant chez nombre de professionnels, en particulier les musiciens d’orchestre, un manque de culture musicale, une absence d’intérêt pour la substance même de leur métier. Comment peut-on étudier dur pendant des années, passer des concours très difficiles pour accéder à des postes de titulaires, et rester indifférent, voire ignorant, aux répertoires joués, à la vie musicale, aux artistes invités ? Il y a heureusement beaucoup d’exceptions, mais c’est resté pour moi une énigme.

Je me rappelle aussi avoir dû, tout au long de ma vie professionnelle, rechercher, recruter des collaborateurs, pour travailler, qui dans une chaîne de radio musicale, qui dans un orchestre, qui dans un festival ou la direction de la Musique de la radio… Quand je posais comme pré-requis au moins une connaissance certaine de la musique classique, je voyais parfois/souvent poindre l’étonnement chez les DRH et lorsque nous en arrivions à l’entretien avec des candidats pré-sélectionnés d’après leur CV, nous n’étions pas toujours au bout de nos surprises… J’ai en revanche un souvenir encore très vivace de l’expérience que j’avais proposée à la direction de la chaîne culturelle de la Radio Suisse romande – Espace 2 – en 1991, pour faire face à la pénurie de producteurs/animateurs : un recrutement complètement ouvert ! En deux temps : après inscription, les candidats étaient soumis à une épreuve écrite destinée à cerner leurs connaissances musicales et leurs goûts. Des questions à choix multiples, presque conçus comme des jeux. Puis, à partir de ces réponses, des entretiens individuels. Il en résulta l’engagement de six producteurs. Quatre d’entre eux ont depuis lors été des voix reconnues et admirées de la radio suisse, jusqu’à leur retraite récente, comme l’ami Charles Sigel, l’une des meilleures plumes de Forumopera.

Encyclopédisme et gourmandise

J’ai longtemps fait un complexe – que certains appellent le syndrome de l’imposteur – du fait que, dans les fonctions qui m’ont été successivement confiées, je ne me sentais pas à ma place, parce que je n’avais pas le savoir musicologique, les diplômes, voire le « niveau » a priori requis pour la fonction, ou parce que je côtoyais des personnages infiniment plus cultivés et/ou expérimentés que moi. Je me rappellerai jusqu’à mon dernier souffle mon premier contact avec l’Orchestre de la Suisse romande, dont j’allais être le producteur à la Radio suisse romande, de 1986 à 1993. Totalement inconnu dans le milieu musical genevois, je succédais à quelqu’un qui était lui-même musicien, sorti d’un conservatoire romand, organisateur de concerts, etc. Je n’étais rien de tout cela (et c’est peut-être pour cela qu’on m’avait choisi comme « outsider »). Je jouai la franchise, en leur disant que j’allais apprendre à leurs côtés et que je m’efforcerais de les servir de mon mieux. J’ai la faiblesse de penser qu’ils n’ont pas gardé un trop mauvais souvenir de mon passage à la RSR…

J’ai beaucoup d’admiration pour les musicologues, les spécialistes qui savent faire partager non seulement leur science mais surtout leur passion, leur gourmandise. Ce sont en général d’excellents pédagogues, des « transmetteurs » recherchés (je me rappelle deux rencontres avec le célèbre musicologue américain H.C. Robbins Landon, dont les travaux sur Haydn et Mozart ont fait date. C’était l’incarnation de l’honnête homme du XVIIIe siècle, infatigable narrateur et pourvoyeur d’histoires, petites et grandes, et surtout bon vivant). J’ai plus de réticences – euphémisme – à l’égard de professeurs – je ne citerai pas de noms – qui sont de bien piètres communicants.

Aujourd’hui heureusement, on est sorti de ces vieux clivages. Nos Conservatoires produisent non seulement d’excellents musiciens, qui pourront être d’excellents enseignants, mais aussi de formidables médiateurs – puisque c’est le terme usité -, je les nommerais plutôt « passeurs ». Pendant quelques années, nous avions noué, avec le Festival Radio France et le Conservatoire supérieur de Lyon, des contrats permettant à quelques étudiants du CNSMDL de participer au festival notamment pour y animer des séances avec le public – présentation d’oeuvres, d’artistes, entretiens, etc. – J’allais moi-même à Lyon animer des échanges avec ces étudiants, pour les inciter à se former, se perfectionner à cet exercice indispensable. Ils sont plusieurs à avoir poursuivi dans cette voie avec succès, le plus connu d’entre eux étant Max Dozolme qui officie sur France Musique.

Enfin, pour grandir dans l’amour de la musique, il y a la critique, les critiques – cf. les articles que j’ai consacrés au sujet -, ceux qui, sans être nécessairement ni spécialistes ni musicologues, ont le don de donner envie, de donner à aimer.

Je l’ai cité une seule fois il y a longtemps (Les arbitres des élégances). J’ai repris ces jours derniers un ouvrage qu’on déguste comme un merveilleux livre de souvenirs : Jacques Lonchampt

Une mine d’or !

Et dans mes brèves de blog à découvrir quelques pépites (Argerich, Barenboim, Maria Tipo, etc.)

Arrivages de printemps

Après ceux de l’automne (Arrivages), les arrivages du printemps, ou plus exactement la somme de mes courses et commandes. Au gré de mes envies, de mes découvertes.

Les bonnes affaires

Toujours suivre sur le site allemand jpc.de les bonnes affaires, les déstockages qui réservent souvent d’étonnantes surprises à prix très doux, comme ce coffret de 10 CD qui est beaucoup plus et mieux qu’une habituelle compilation de tubes et de stars (à 9,99 €)

Exemples, le tout premier enregistrement de Joan Sutherland sous la direction du compositeur Arthur Bliss

ou cet air vraiment magique de l’opéra de Goldmark, La Reine de Saba, par Nicolai Gedda

Même en France, on compare toujours les prix : la FNAC ou Gibert ne sont pas toujours la garantie du meilleur prix. Cette belle réédition des enregistrements réalisés pour Supraphon par le chef croate Lovro von Matačić (1899-1985) est à commander directement sur le site du distributeur clicmusique.com.

Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Symphonie n° 3 en mi bémol majeur, op. 55 « Eroica »

Richard Wagner (1813-1883)
Suite orchestrale « Le Crépuscule des Dieux » (arr. de L. von Matacic)

Piotr Ilyitch Tchaikovski (1840-1893)
Symphonie n° 5 en mi mineur, op. 64
Symphonie n° 6 en si mineur, op. 74

Oldrich Korte (1926-2014)
Flutes Story

Anton Bruckner (1824-1896)
Symphonie n° 5 en si bémol majeur, WAB 105
Symphonie n° 7 en mi majeur, WAB 107 « Symphonie des trémolos »
Symphonie n° 9 en ré mineur, WAB 109 « Inachevée

Géza Novák, flûte
František Cech, flûtes
Czech Philharmonic Orchestra
Lovro von Matacic, direction

On ne se lasse jamais du son d’ensemble de la Philharmonie Tchèque – l’orchestre légendaire de Talich, Ancerl puis Neumann – surtout dans la « rumeur » du Rudolfinum de Prague.

Toujours chez Clicmusique, cette réédition par le label italien Urania d’une version jadis parue sous étiquette Decca du Don Giovanni de Mozart capté en 1956 à Vienne avec une équipe de légende sous la houlette d’Erich Leinsdorf : Siepi, Corena, Valletti, Leontyne Price, Birgit Nilsson, excusez du peu

Ce n’est pas ma référence, mais on ne peut être insensible au côté si vintage de cette version.

Maazel à Pigalle

Je me rappelle très bien cette émission de télévision – ce n’était pas un Grand Echiquier je pense, mais plutôt une variété signée Gilbert et Maritie Carpentier autour de Serge Lama

Quelle ne fut pas ma surprise d’y voir le grand chef – il était alors le premier chef invité de l’Orchestre national de France – Lorin Maazel débarquer avec son violon ! Et encore plus lorsque quelques mois plus tard sortira un 33 tours vraiment improbable d’arrangements signés Maazel des grandes chansons de Serge Lama… enregistré non pas à Paris, mais à Cleveland.

J’ai précieusement gardé ce disque, doutant de jamais le voir édité en CD. Il aura fallu un nouveau coffret regroupant les enregistrements réalisés pour CBS par le couple Maazel/Cleveland pour y retrouver cette étonnante rareté.

Ce Lama/Maazel est le seul inédit d’une boîte qui regroupe une intégrale des symphonies de Beethoven – assez curieusement enregistrées, comme dans une boîte à chaussures – les 4, 5, 6 de Tchaikovski, quelques Richard Strauss.

Le coin des amis

Pierre Génisson joue – très bien – Mozart (lire Leur Mozart), mais avec la complicité de Bruno Fontaine et de quelques amis choisis, il marche sur les traces d’un Benny Goodman ou d’un Michel Portal, comme j’ai pu le constater mercredi soir au Bal Blomet (brevesdeblog)

Benoît Dunoyer de Segonzac (contrebasse), Bruno Fontaine (piano), Pierre Genisson (clarinette) @JPR

Je ne suis pas sûr d’avoir évoqué l’un des derniers disques d’Eric Le Sage – pas tout à fait une nouveauté puisque paru il y a plus de deux ans ! – Retard rattrapé pour un album intemporel joliment intitulé Jardins suspendus, avec de petits trésors de musique française

Gabriel Dupont Après-midi de dimanche from Les Heures dolentes; Clair d’étoiles from La Maison dans les dunes
Jean Cras Maritime from Paysages
Lili Boulanger D’un Vieux jardin from 3 Morceaux
Reynaldo Hahn Hivernale from Le Rossignol éperdu; Valse “A l’Ombre reveuse de Chopin”
Erik Satie Gnossiennes Nos. 1-3
Jacques Ibert Matin sur l’eau
Camille Saint-Saëns Valse nonchalante in D flat major op. 110
Vincent D’Indy Lac vert from Tableaux de Voyage op. 33
Louis Vierne Impression d’Automne op. 7 No. 2
Gabriel Pierné Prélude op. 3 No. 6
Louis Aubert Nocturne op. 7 No. 2
Germaine Tailleferre Valse lente
Gustave Samazeuilh Prélude from Le Chant de la Mer
Florent Schmitt Doux et calme from Musiques intimes Livre 1 op. 16
Cecile Chaminade Souvenance from Romances sans paroles op. 76
Arthur Honegger Souvenir de Chopin
Ernest Chausson Paysage op. 38
Francis Poulenc Valse des Musiques de Soie
Jehan Alain Comme une Barcarolle from Suite facile
Deodat De Severac Valse romantique
Nadia Boulanger Vers la Vie nouvelle
Cesar Franck Prélude op. 18

Et toujours : brevesdeblog

Pierre Boulez : un centenaire (I)

J’ai souvent évoqué ici la figure et la personne de Pierre Boulez, dont on va célébrer le centenaire de la naissance ce 26 mars..

Je raconterai encore quelques souvenirs personnels, mais je me garderai de participer à la critique et à l’exégèse de son oeuvre et de son action : le colloque Pierre Boulez, l’orchestre et la politique culturelle , auquel j’assisterai mercredi et jeudi prochains à la Philharmonie de Paris devrait susciter d’utiles débats.

Parce que, comme le relevait Bruno Mantovani lors d’une récente soirée du Printemps des Arts de Monte-Carlo, l’admiration qu’on peut éprouver pour Boulez n’empêche pas, au contraire, de reconnaître ses erreurs, voire ses ratages.

La critique a souvent relevé que le chef d’orchestre Pierre Boulez excellait dans la musique du XXe siècle, et qu’à la différence de ses contemporains, son répertoire au disque était plutôt réduit, commençant à Mahler pour finir par lui-même et une liste parcimonieuse des autres grands noms de la composition (Ligeti, Birtwhistle, Carter, un peu de Messiaen).

L’une des plus belles versions de la Valse de Ravel est assurément celle de Pierre Boulez à Berlin.

La sensualité, la conduite des ralentis comme des emballements, la capture de la décadence de cette valse morbide, sont d’un maître absolu de l’orchestre.

Pourquoi donc le même chef était-il si peu à l’aise – c’est un euphémisme – avec le répertoire plus classique où ses quelques incursions au disque sont assez spectaculairement ratées.

Les ratages

Dans le coffret Sony qui récapitule ses années américaines et londoniennes, il y a quelques perles rares qui sont autant d’anti-modèles : Haendel et Beethoven par exemple.

Je découvre sur YouTube un enregistrement que j’ignorais, et qui n’est guère plus convaincant de Water Music, réalisé à La Haye

J’ai aussi acheté des « live » chez Yves St.Laurent (78experience.com), ce courageux amateur canadien qui a déjà restauré un impressionnant catalogue d’enregistrements de concert.

Il fallait bien que comme directeur musical à Cleveland comme à New York, Pierre Boulez dirige aussi le grand répertoire. Les témoignages qu’on en a ne sont pas ce que le chef nous a laissé de meilleur…

Schubert avec des pieds de plomb…

Schumann n’est pas mieux servi !

Mais en 1962 à Baden Baden, le Beethoven de la 3e symphonie « Héroïque » lui convient manifestement mieux :

Les « one shot »

Il y a aussi des oeuvres que Boulez n’a enregistrées qu’une seule fois et sans doute rarement abordées au concert. Sans doute pas sa tasse de thé, mais à plus d’un titre intéressant.

C’est par Pierre Boulez dirigeant l’Orchestre de Paris pour un concert de gala à la fin des années 70 que j’ai découvert le ballet de Paul Dukas, La Péri. Depuis j’ai appris à préférer la transparence et la sensualité d’un Martinon ou d’un Jordan.

Dans la 3e symphonie de Roussel, il manque tout de même la saveur, le pétillement qu’y mettait un Bernstein

Richard Strauss n’était pas non plus dans le coeur de répertoire du chef Boulez. Il a certes enregistré pour DG un Also sprach Zarathustra de belle facture mais pas primordial dans une discothèque. Et le Till Eulenspiegel que j’ai sur un double CD édité par la boutique du Chicago Symphony est loin d’être inoubliable.

Enfin il se niche dans un coffret hommage à Yvonne Loriod un authentique rareté : les quatre premiers concertos pour piano de Mozart, peut-être l’un des tout premiers disques de Pierre Boulez.

J’invite ceux qui voudraient explorer plus avant l’héritage discographique de Pierre Boulez à lire Les chefs de l’été..

J’invite surtout à réécouter tous ces enregistrements qui nous ont nourri, enchanté, souvent fait découvrir des oeuvres, comme les Sieben frühe Lieder de Berg, chantés ici par la grande Heather Harper

et plus encore dans cette version de concert au Japon, en 1995, avec l’insurpassée Jessye Norman

Et toujours le petit frère de ce blog : brevesdeblog

Un vrai festival

Qu’est-ce que ça fait du bien d’assister à un vrai festival, de partager débats, discussions, moments de musique et d’amitié qui réchauffent le coeur autant que les oreilles ! C’est ce qui m’est arrivé le week-end dernier au Printemps des Arts de Monte-Carlo, et dont j’ai essayé de rendre compte pour Bachtrack.:

Le Bruckner « objectif » de Jukka Pekka Saraste

Venise et Vienne à Monte Carlo

« Un mot d’abord d’un festival qui porte bien et haut son nom, qui n’est pas juste une addition de grands noms et de tubes du classique, qui rempliraient à coup sûr le Forum Grimaldi ou l’Auditorium Rainier III, mais un patchwork astucieux de rencontres d’avant (les before) ou d’après (les after) concert, de soirées de musique de chambre, de récitals, de concerts symphoniques, et à l’intérieur de ces formats habituels, des surprises, des aventures, et toujours ce lien entre un directeur artistique, le compositeur Bruno Mantovani, aussi savant que pédagogue, et le public qui boit ses paroles introductives, rit à ses souvenirs croustillants ou admire sa capacité d’expliquer simplement des concepts bien complexes. » (Extrait de Venise et Vienne au Printemps des Arts de Monte Carlo @JPR)

Ne pas prendre le public pour des c…

En réalité, il n’y a pas de mystère. Un bon festival, une bonne saison de concerts (ou d’opéra) c’est d’abord un(e) bon(ne) « patron(ne)  » qui a des envies, des idées, des intuitions, si possible une grande culture, et qui n’oublie pas qu’il fait partie lui aussi, lui d’abord, du public auquel il s’adresse.

Lors d’une de mes premières présentations de saison à Liège, j’avais eu cette formule, qui avait surpris la presse : « Je ne programme que ce que j’ai envie d’entendre » Au-delà de la formule elliptique, je voulais évidemment dire qu’on ne peut rien faire sans la passion, le désir de convaincre, mais surtout cette irrépressible envie de partager avec le plus grand nombre les merveilles – artistes et/ou partitions – qu’on aime, qu’on a découverts.

Quand j’évoquais avec Bruno Mantovani sa programmation à Monte Carlo, en louant son audace, son courage même, sa réplique a fusé : « Il faut arrêter de prendre le public pour des cons« . Du Mantovani tout craché, tel que je l’aime et le pratique (pas assez souvent à mon gré) depuis des années. J’ai ici même théorisé – ou plus modestement rapporté mon expérience personnelle – sur « le grand public« . Je n’ai pas une ligne à changer à cet article d’il y a bientôt dix ans. J’ajoute, dans le cas de l’ami Mantovani, une sorte de gourmandise (pas seulement celle du gastronome !), d’exubérance absolument contagieuses, que ses origines catalanes n’expliquent pas totalement.

Porter la musique partout où elle peut aller

Lorsque j’ai dû composer ma première édition en 2015 comme directeur du festival de Radio France, fondé il y quarante ans par Georges Frêche (maire de Montpellier), Jean-Noël Jeanneney (PDG de Radio France) et René Koering, j’ai immédiatement pensé célébrer « 30 ans d’amour« , d’audace, de premières, de découvertes d’un festival unique en son genre. Et c’est la même idée qui a présidé à toutes les éditions qui ont suivi jusqu’en 2022. Comme l’attestent ces quelques bandes-annonces

En 2021, après l’épreuve du COVID, nous avions affirmé : Chaque concert est une fête

En réalité, ce n’est pas seulement le slogan d’un festival. C’est l’essence même du concert.

Heureusement, il y a plein de festivals en France qui se sont régénérés ces dernières années, grâce à des musiciens et des animateurs gourmands, créatifs, attentifs précisément à offrir au public l’aventure de la découverte, je pense – liste absolument pas exhaustive – à Colmar, Beaune, La Chaise-Dieu

Pour les à-côté de mon séjour à Monaco : brevesdeblog

Les années Ormandy (suite)

Un an et demi après un premier gros coffret (Les années Ormandy) dévolu aux années « stéréo » du couple Ormandy/Philadelphie, voici le suivant et dernier pour le legs Columbia (un autre suivra pour les publications sous étiquette RCA)

Je renvoie à mon premier article et à tout ce que je peux répéter sur ce grand chef (de petite taille !) Eugene Ormandy et l’Orchestre de Philadelphie dont il fut l’incarnation durant près d’un demi-siècle.

Je n’ai jamais compris l’espèce de condescendance avec laquelle une grande partie de la critique européenne regardait ce chef, qui n’aurait été préoccupé de que de beau son, de brillance orchestrale. Il est vrai que la remastérisation est spectaculaire et nous restitue le son de cet orchestre avec une définition, une précision, un espace qu’on ne connaissait pas.

Ce nouveau coffret (94 CD plus un livre cartonné trilingue) réunit les enregistrements stéréo pour Columbia des années 1964 à 1983 (en fait on parle des années de parution : de 1964 à 1968 avec un disque plus tardif en 1983 avec Yo Yo Ma) Un grand nombre d’entre eux apparaissent pour la première fois en CD, comme la Passion selon saint Jean de Bach, les Métamorphoses symphoniques de Hindemith, la Sixième symphonie de Schubert, le Concerto pour cordes de Ginastera ou la musique de ballet du « Cid » de Massenet et le Divertimento de Bartók. On retrouve bien sûr des enregistrements connus et légendaires comme les « Tableaux d’une exposition », les Première et Troisième symphonies de Rachmaninov, la Cinquième de Chostakovitch, la Dixième complétée de Mahler, ou la « Symphonie du Nouveau Monde » (exceptionnellement avec le London Symphony Orchestra), mais aussi les Quatrième et Cinquième symphonies de Bruckner. Et deux intégrales des symphonies de Beethoven et Brahms, injustement négligées par la critique, et qui méritent vraiment une écoute attentive.. et passionnante.

Isaac Stern, Rudolf Serkin, Eugene Istomin, Emil Gilels, Gary Graffman, Philippe Entremont, Leonard Rose et Yo Yo Ma sont les solistes qu’Ormandy entoure toujours du fameux Philadelphia Sound. A quoi s »ajoutent deux CD qui mettent en lumière les solistes de l’orchestre.

Alors Ormandy dans le répertoire classique ? Qu’on prenne au moins la peine d »‘écouter…

Cette 8e symphonie de Beethoven avec les Wiener Philharmoniker en 1963 :

Comme « accompagnateur » Eugene Ormandy savait, lui, comment ouvrir le 1er concerto de Chopin – quelle leçon cette longue introduction sur laquelle tant de chefs achoppent ! :

Alors, bien sûr, on aime aussi – et depuis longtemps – Ormandy et Philadelphie pour tous ces arrangements, ces pièces de genre, qu’ils jouent comme personne

Dans cet extrait trouvé sur YouTube, ne pas s’attacher à la restitution sonore – manifestement il s’agit ici d’un repiquage de 33 tours –

Les plus avisés relèveront que dans les équipes vocales qu’Ormandy invitait pour les oeuvres chorales, il y avait presque toujours la sublime Maureen Forrester (1930-2010). Clin d’oeil à Thomas Deschamps et aux amis de Classica qui nous offrent avec leur dernier numéro (lire La messe est dite) un formidable inédit :

DISC 1:
Bach, J.S.: Oster-Oratorium, BWV 249 (Judith Raskin, Maureen Forrester, Richard Lewis, Herbert Beattle)

DISC 2:
Prokofiev: Symphony No. 1 in D Major, Op. 25 « Classical »
Prokofiev: Lieutenant Kijé Suite, Op. 60
Prokofiev: The Love for Three Oranges (suite), Op. 33bis

DISC 3:
Strauss, R.: Also sprach Zarathustra, Op. 30

DISC 4:
Offenbach: Gaîté Parisienne
Bizet: L’Arlésienne Suite No. 1
Bizet: L’Arlésienne Suite No. 2

DISC 5:
Hindemith: Mathis der Maler Symphony
Hindemith: Symphonic Metamorphosis of Themes by Carl Maria von Weber

DISC 6:
Tchaikovsky: The Nutcracker, Op. 71, TH 14 (Extracts)
Tchaikovsky: Romeo and Juliet Overture-Fantasy, TH 42 (1880 Version)

DISC 7:
Bartók: Concerto for Orchestra, Sz. 116

DISC 8:
Mendelssohn: Symphony No. 4 in A Major, Op. 90 « Italian »
Mendelssohn: A Midsummer Night’s Dream, incidental music, Op. 61

DISC 9:
Ravel: Piano Concerto in G Major, M. 83
Falla: Noches en los Jardines de España, IMF 8 (Philippe Entremont)

DISC 10:
Prokofiev: Violin Concerto No. 1 in D Major, Op. 19
Prokofiev: Violin Concerto No. 2 in G Minor, Op. 63 (Isaac Stern)

DISC 11:
Traditional: O Tannenbaum
Traditional: It Came Upon the Midnight Clear
Simeone: Little Drummer Boy
Niles: I Wonder as I Wander
Handel: Messiah, HWV 56: For unto us a Child is bor
Traditional: Here We Go A-Caroling
Traditional: Good King Wenceslas
Traditional: Away in a Manger
Traditional: Jingle Bells
Traditional: We Three Kings of Orient Are
Handel: Messiah, HWV 56: Hallelujah Chorus
Traditional: We Wish You a Merry Christmas
Pergolesi: Glory to God in the Highest
Franck: Psalm 150 in D Major, FWV 69
Robertson: How Beautiful Upon the Mountain
Schubert: Psalm 23, D. 706
Beethoven: Christus am Ölberge, Op. 85: Hallelujah (Mormón Tabernacle Choir)

DISC 12/13:
Verdi: Messa da Requiem (Lucine Amara, Maureen Forrester, Richard Tucker, George London)

DISC 14:
Strauss, R.: Der Rosenkavalier Suite, TrV 227d
Strauss, R.: Till Eulenspiegels lustige Streiche, Op. 28
Strauss, R.: Salome, Op. 54, TrV 215: Dance of the Seven Veils

DISC 15:
Mendelssohn: Concerto for 2 Pianos in E Major, MWV O 5
Mendelssohn: Concerto for 2 Pianos in A-Flat Major, MWV O 6 (Arthur Gold, Robert Fizdale)

DISC 16:
Copland: Fanfare for the Common Man
Copland: Lincoln Portrait
Ives: 3 Places in New England (Orchestral Set No. 1)
Ives: Symphony No. 1 in D Minor

DISC 17:
Schumann: Piano Concerto in A Minor, Op. 54
Schumann: Introduction & Allegro appassionato, Op. 92 « Konzertstück » (Rudolf Serkin)

DISC 18:
Ravel: Rapsodie espagnole, M. 54
Debussy (orch. Ravel): Danse, L. 69 « Tarantelle styrienne »
Debussy: Nocturnes, L. 91
Debussy (arr. William Smith): Rêverie, L. 68
Debussy (orch. Smith): 2 Arabesques, L. 66: 1. Andantino con moto
Debussy (orch. Smith): Préludes, Livre 1, L. 117: 8. La fille aux cheveux de lin
Debussy (orch. Büsser): Petite Suite, L. 65: 1. En bateau

DISC 19:
Wagner: Tannhäuser, WWV 70, Act II: Festmarsch
Wagner: Lohengrin, WWV 75: Prelude to Act III
Wagner: Die Walküre, WWV 86b, Act III: Magic Fire Music
Wagner: Die Walküre, WWV 86b Act III: The Ride of the Valkyries
Wagner: Tannhäuser, WWV 70: Overture
Wagner: Tristan und Isolde, WWV 90: Prelude & Liebestod
Wagner: Die Meistersinger von Nürnberg, WWV 96, Act I: Prelude

DISC 20:
Chopin: Piano Concerto No. 1 in E Minor, Op. 11 (Emil Gilels)

DISC 21:
Dvorák: Cello Concerto in B Minor, Op. 104, B. 191
Tchaikovsky: Variations on a Rococo Theme, Op. 33 (Leonard Rose)

DISC 22:
Brahms: Concerto No. 2 for Piano and Orchestra in B-Flat Major, Op. 83 (Eugene Istomin)

DISC 23:
Brahms: Double Concerto for Violin and Cello in A Minor, Op. 102 (Isaac Stern, Leonard Rose)
Beethoven: Triple Concerto for Violin, Cello & Piano in C Major, Op. 56 (Eugene Istomin, Isaac Stern, Leonard Rose)

DISC 24:
Mozart: Symphony No. 30 in D Major, K. 202
Mozart: Symphony No. 31 in D Major, K. 297 « Paris »

DISC 25:
Beethoven: Piano Concerto No. 4 in G Major, Op. 58
Beethoven: Piano Concerto No. 1 in C Major, Op. 15 (Rudolf Serkin)

DISC 26:
Stravinsky: Petroushka

Kodály: Háry János Suite

Stravinsky: The Firebird Suite (1919 Version)

DISC 27:
Foster (arr. Harris): Camptown Races
Traditional (arr. Harris): When Johnny Comes Marching Home
Traditional (arr. Harris): Sailor’s Hornpipe
Paderewski (arr. Harris): Minuet in G Major Op. 14, No. 1
Rameau (arr. Harris): The Hen
Benjamin (arr. Harris): Jamaican Rumba
Debussy: General Lavine
Harris: March of the Mandarins
Traditional (arr. Harris): Londonderry Air
Rimsky-Korsakov: The Flight of the Bumblebee
Grieg (arr. Harris): March of the Dwarfs (Arranged by Arthur Harris)
Rimsky-Korsakov: Procession of the Nobles from « Mlada » Suite
Halvorsen: March of the Boyars
Chabrier: Joyeuse Marche for Orchestra
Saint-Saëns: Suite algérienne, Op. 60: IV. Marche militaire française
Mendelssohn: War March of the Priests from « Athalie, Op. 74 »
Rimsky-Korsakov: Farewell of the Tsar from « Tsar Saltan Suite, Op. 57 »
Ippolitov-Ivanov: Caucasian Sketches Suite, Op. 10: Procession of the Sardar

DISC 28:
Guthrie (arr. Cormier): This Land is Your Land
arr. Hunter: Down in the Valley
arr. De Cormier: She’ll be coming round the mountain
Foster (arr. Robertson): Beautiful Dreamer
arr. De Cormier: Sweet Betsy from Pike
Gould: Spirituals for Orchestra: Gospel Train – Old Time Religion
arr. De Cormier: When I First Came to This Land
arr. De Cormier: Shenandoah (or, Across the Wide Missouri)
arr. De Cormier: Home on The Range
arr. De Cormier: He’s Got the Whole World in His Hands
arr. Harris: I Wonder as I Wander
Foster (arr. Shaw): Oh, Susanna
Traditional: Deep River

DISC 29:
Tchaikovsky: Piano Concerto No. 2 in G Major, Op. 44
Tchaikovsky: Piano Concerto No. 3 in E-Flat Major, Op. 75 (Gary Graffman)

DISC 30:
Tchaikovsky: Symphony No 4 in F Minor, Op. 36
Tchaikovsky (arr. Harris): None but the Lonely Heart, Op. 6, No. 6
Tchaikovsky (arr. Gould): The Seasons, Op. 37a: No. 6, June. Barcarolle

DISC 31:
Saint-Saens: Piano Concerto No. 2 in G Minor, Op. 22
Saint-Saens: Piano Concerto No. 4 in C Minor, Op. 44 (Philippe Entremont)

DISC 32:
Berlioz: Grande messe des morts, H 75 (Cesare Valletti)

DISC 33:
Mozart: Concerto No. 1 in D Major for Horn and Orchestra, K. 412
Mozart: Concerto No. 2 in E-Flat Major for Horn and Orchestra, K. 417
Mozart: Concerto No. 3 in E-Flat Major for Horn and Orchestra, K. 447
Mozart: Concerto No. 4 in E-Flat Major for Horn and Orchestra, K. 495 (Mason Jones)

DISC 34:
Bartók: A csodálatos mandarin, Op. 19 « The Miraculous Mandarin »
Bartók: 2 Pictures, Op. 10
Bartók: 2 Portraits, Op. 5 (Anshel Brusilow)

DISC 35:
Sarasate: Introduction and Tarantelle for Violin and Orchestra, Op. 43
Cooley: Aria and Dance for Viola and Orchestra
Fauré: Élégie for Cello and Orchestra, Op. 24
Vanhal: Concerto in E Major for Bass and Orchestra
Riisager: Concertino for Trumpet and Orchestra, Op. 29
Saint-Saëns: Morceau de concert, Op. 94
Guilmant: Morceau Symphonique for Trombone and Orchestra, Op. 88

DISC 36:
Mahler: Symphony No. 10 in F-Sharp Minor (1976 Version)

DISC 37:
Haydn: Symphony No. 96 in D Major, Hob. I:96, « Miracle »
Haydn: Symphony No. 101 in D Major, Hob. I:101 « Clock »

DISC 38:
Rodrigo: Concierto de Aranjuez
Castelnuovo-Tedesco: Concerto in D Major for Guitar and Orchestra, Op. 99 (John Williams)

DISC 39:
Beethoven: Piano Concerto No. 2 in B-Flat Major, Op. 19
Mozart: Piano Concerto No. 27 in B-Flat Major, K. 595 (Rudolf Serkin)

DISC 40:
Beethoven: Christus am Ölberge, Op. 85 (Christ on the Mount of Olives) (Judith Raskin, Richard Lewis, Herbert Beattle)
Bruckner: Te Deum (Maria Stader, Helen Vanni, Stanley Kolk, Donald Gramm)

DISC 41:
Rossini (arr. Respighi): La boutique fantasque: 2. Tarentella « La Danza »
Rossini (arr. Respighi): La boutique fantasque: 4. Danse Cosaque. Allegretto marcato
Rossini (arr. Respighi): La boutique fantasque: 5. Can-Can. Allegretto grottesco « Petite Caprice Style Offenbach »
Ponchielli: La gioconda, Op. 9, Act III: Dance of the Hours
Brahms: Hungarian Dance No. 5 in F-Sharp Minor
Falla: El amor brujo: 8. Ritual Fire Dance
Smetana: The Bartered Bride: Dance of the Comedians
Rossini: Dance for Six from William Tell
Weinberger: Polka from « Schwanda »
Tchaikovsky: Eugene Onegin, Op. 24, TH 5: Polonaise
Brahms: Hungarian Dance No. 6 in D Flat Major3:22

DISC 42:
Dvorák: Violin Concerto in A Minor, Op. 53
Dvorák: Romance in F Minor, Op. 11, B. 39
Sibelius: Violin Concerto in D Minor, Op. 47 (Isaac Stern)

DISC 43:
Beethoven: Symphony No. 1 in C Major, Op. 21
Beethoven: Symphony No. 2 in D Major, Op. 36

DISC 44:
Beethoven: Symphony No. 3 in E-Flat Major, Op. 55, « Eroica »

DISC 45:
Beethoven: Symphony No. 4 in B-Flat Major, Op. 60
Beethoven: Symphony No. 5 in C Minor, Op. 67

DISC 46:
Beethoven: Symphony No. 6 in F Major, Op. 68 « Pastoral »

DISC 47:
Beethoven: Symphony No. 7 in A Major, Op. 92
Beethoven: Symphony No. 8 in F Major, Op. 93

DISC 48:
Beethoven: Symphony No. 9 in D Minor, Op. 125 « Choral » (Lucine Amara, Lili Chookasian, John Alexander, John Macurdy)

DISC 49:
Nielsen: Symphony No. 6, Op. 116 « Sinfonia Semplice »
Nielsen: Maskarade Overture
Nielsen: Maskerade: Prelude to Act II

DISC 50:
Tchaikovsky: Italian Capriccio, Op. 45, TH 47
Tchaikovsky: Eugene Onegin, Op. 24, TH 5: Waltz
Rimsky-Korsakov: Capriccio espagnol, Op. 34
Rimsky-Korsakov: Le Coq d’or – IV. Bridal Procession and Lamentable Death of Tsar Dodon

DISC 51:
Mahler: Das Lied von der Erde (Lili Chookasian, Richard Lewis)

DISC 52:
Nielsen: Symphony No. 1 in G Minor, Op. 7
Nielsen: Helios Overture, Op. 17
Nielsen: Pan and Syrinx, Op. 49
Nielsen: Rhapsodisk ouverture, CNW 39 « An Imaginary Journey to the Faroe Islands »

DISC 53:
Marcello: Concerto in C Minor for Oboe and Orchestra
Weber: Hungarian Fantasy for Bassoon and Orchestra
Debussy: Danse sacrée et danse profane, L. 103
Creston: Concertino for Marimba and Orchestra, Op. 21
Bloch: Suite Modale for Flute and Orchestra
Debussy: Rhapsody No. 1 for Clarinet and Orchestra, L.116
Liszt: Fantasie über ungarische Volksmelodien, S. 123

DISC 54:
Rachmaninoff: Symphony No. 1 in D Minor, Op. 13

DISC 55:
Lalo: Symphonie espagnole, Op. 21
Bruch: Violin Concerto No. 1 in G Minor, Op. 26 (Isaac Stern)

DISC 56:
Gershwin: Piano Concerto in F Major
Gershwin: Rhapsody in Blue (Philippe Entremont)

DISC 57:
Orff: Catulli Carmina (Judith Blegen, Richard Kness)
Mussorgsky (orch. Ravel): Pictures at an Exhibition, IMM 50

DISC 58:
Kodály: Concerto for Orchestra
Kodály: Dances of Galanta
Kodály: Dances of Marosszék

DISC 59:
Berg: Lulu Suite
Schoenberg: Theme and Variations, Op. 43B
Webern: Im Sommerwind
Webern: Three Pieces for Orchestra, Posth.

DISC 60:
Bruckner: Symphony No. 5 in B-Flat Major, WAB 105

DISC 61:
Bizet: Les Voici from « Carmen »
Mascagni: The Lord Now Victorious from « Cavalleria Rusticana »
Gounod: Soldiers’ Chorus from « Faust »
Wagner: Hail, Bright Abode from « Tannhäuser »
Puccini: Humming Chorus from « Madama Butterfly »
Verdi: Il Trovatore, Act II: Anvil Chorus
Wagner: Pilgrims’ Chorus from « Tannhäuser »
Leoncavallo: Bell Chorus from « I Pagliacci »
Wagner: Bridal Chorus from « Lohengrin »
Weber: Huntsmen’s Chorus from « Der Freischütz »
Verdi: Grand March from « Aida »

DISC 62:
Rachmaninoff: Symphony No. 3 in A Minor, Op. 44
Rachmaninoff: Vocalise, Op. 34, No. 14

DISC 63:
Dinicu (arr. Heifetz): Hora Staccato
Dvorák: Humoresque
Rimsky-Korsakov: The Flight of the Bumblebee
Tchaikovsky (arr. Frost): String Quartet No. 1 in D Major, Op. 11: II. Andante cantabile
Strauss, Johann II and Josef: Pizzicato-Polka
Bach, J.S. (arr. Kresiler/Smith): Preludium in E Major
Paganini (orch. Ormandy): Moto Perpetuo
Granados (arr. Harris): Andaluza, Op. 37, No. 5
Schubert, François (arr. Harris): The Bee
Brahms: Hungarian Dance No. 5
Novacek: Perpetual Motion
Kreisler (arr. Leidzen): Liebesfreud (Love’s Joy)

DISC 64:
Beethoven: Piano Concerto No. 4 in G Major, Op. 58 (Eugene Istomin)

DISC 65:
Respighi: Vetrate di chiesa
Respighi: Gli uccelli

DISC 66:
Gershwin: An American in Paris
Gershwin: Porgy and Bess: A Symphonic Picture (Arr. for Orchestra by Robert Russel Bennett)
Grofé: Grand Canyon Suite

DISC 67:
Schubert: Symphony No. 9 in C Major, D. 944 « The Great »

DISC 68:
Handel: Awake the Trumpet’s Lofty Sound from Samson
Handel: Judas Maccabaeus, HWV 63: See, the Conqu’ring Hero Comes!
Handel: Sing Unto God from Judas Maccabaeus
Handel: Messiah, HWV 56
Handel: Let Their Celestial Concerts All Unite from Samson
Handel: Welcome, Welcome Mighty King from Saul
Handel: David, His Ten Thousands Slew from Saul
Handel: Zadok the Priest – Coronation Anthem
Handel: Hallelujah Chorus from Messiah, HWV 56
Handel: Holy Art Thou (Largo from « Xerxes »)
Handel: How Excellent Thy Name from « Saul »
Handel: Hallelujah, Amen from Judas Maccabaeus
Handel: But as for his people from Israel in Egypt
Handel: Sing Ye to the Lord from Isreal in Egypt

DISC 69:
Shostakovich: Symphony No. 5 in D Minor, Op. 47

DISC 70:
Bach, J.S.: Jesu, Joy Of Man’s Desiring (From « Herz und Mund und Tat und Leben, BWV 147 »
Bach, J.S.: « What Tho’ the World Be Full of Sin » from Cantata No. 80
Bach, J.S.: A Mighty Fortress is Our God from Cantata No. 80, BWV 80
Bach, J.S.: « Ah, Dearest Jesus » from « The Christmas Oratorio », BWV 245
Bach, J.S.: « Sleepers Awake » from Cantata No. 140
Bach, J.S.: « Zion Hears the Watchmen’s Voices » from Cantata No. 140
Bach, J.S.: « My Soul Doth Magnify the Lord » from Magnificat, BWV 243
Bach, J.S. (arr. Walton/Katherine Davis): Sheep May Safely Graze (From « The Birthday Cantata, BWV 208)
Bach, J.S. (arr. Gounod): Father in Heaven (Ave Maria)
Bach, J.S.: « Now Keep We All This Holy Feast » from Cantata No. 4
Bach, J.S.: « Come, Sweet Death », BWV 478
Bach, J.S.: « Now Thank We All Our God » from Cantata No. 79
Bach, J.S.: In Deepest Grief – From the « St. Matthew Passion »

DISC 71:
Mendelssohn: Capriccio brillant, Op. 2
Schumann: Introduction & Allegro, Op. 134
Strauss, R.: Burleske, TrV 145: Allegro vivace. (Rudolf Serkin)

DISC 72:
Alfén: Midsommarvaka, Op. 19 « Swedish Rhapsody No. 1 »
Sibelius: Karelia Suite, Op. 11
Grieg: Norwegian Dance, Op. 35, No. 2: Allegretto tranquillo e grazioso
Grieg: Sigurd Jorsalfar (suite), Op. 56, No. 3: Huldigungsmarsch. Allegro molto
Grieg: Lyric Pieces, Op. 54, No. 2: Gangar. Allegretto marcato « Norwegian March »
Sibelius: Finlandia, Op. 26
Grieg: Lyric Suite, Op. 54, Nr. 4: Notturno. Andante

DISC 73:

Ravel: Boléro, M. 81
Massenet: Le Cid (Ballet Suite)
Falla: El Sombrero de Tres Picos, Parte II

DISC 74:
Bach, J.S. (arr. Ormandy): Toccata and Fugue in D Minor, BWV 565
Bach, J.S. (arr. Smith): Cantata No. 156, BWV 156 – Sinfonia « Arioso »
Bach, J.S. (arr. Frost): Notebook for Anna Magdalena Bach: Little Suite
Bach, J.S. (arr. Harris): A Mighty Fortress is Our God
Bach, J.S. (arr. Cailliet): Cantata Herz und Mund und Tat und Leben, BWV 147: Jesu, Joy of Man’s
Desiring
Bach, J.S. (arr. Smith): Fugue in G Minor « The Little »
Bach, J.S. (arr. Busoni): Fugue in G Minor, BWV 542 « Great »
Bach, J.S. (arr. Walton): Sheep May Safely Graze (from Cantata No. 208)
Bach, J.S. (arr. Taynton): Come, Sweet Death
Bach, J.S. (arr. Bantok): Wachet auf, ruft uns die Stimme, BWV 140 « Sleepers Awake »: I. Wachet auf, ruft uns die Stimme

DISC 75:
Beethoven: Missa Solemnis in D Major, Op. 123 (Martina Arroyo, Maureen Forrester, Richard Lewis, Cesare Siepi)

DISC 76:
Lalo: Concerto for Cello and Orchestra in D Minor
Saint-Saens: Cello Concerto No. 1 in A Minor, Op. 33
Fauré: Élégie for Cello and Orchestra in C Minor, Op. 24. (Leonard Rose)

DISC 77:
Berlioz: Harold in Italy, H. 68. (Joseph de Pasquale)

DISC 78:
Shostakovich: Symphony No. 10 in E Minor, Op. 93

DISC 79:
Rossini (arr. Respighi): La boutique fantasque
Adam: Giselle Ballet Suite (Excerpts)
Meyerbeer: Les patineurs Ballet Suite
Waldteufel: Estudiantina Waltz, Op. 191
Waldteufel: Les patineurs, Op.183
Goundod: Faust: Waltz
Ivanovici: Danube Waves

DISC 80:
Boccherini: String Quintet in E Major, Op. 13, No. 5. Minuet
Beethoven (arr. Smith): Bagatelle in A Minor, WoO 59 « Für Elise »
Handel: Largo from Xerxes
Mozart: Don Giovanni, KV527 – Minuet
Handel (arr. Harty): Water Music Suite
Clarke: Trumpet Voluntary
Beethoven (arr. Burmester): 6 Minuets, WoO 10: No. 2 in G Major
Hofstetter (attr. Haydn): String Quartet no. 5 in F Major, Op. 3 « Serenade »
Gluck (arr. Frost): Iphigénie en Aulide, Wq. 40: Gavotte
Gluck: Armide, Wq. 45: Musette
Gluck: Orpheo ed Euridice, Wq. 30, Act II: Dance of the Blessed Spirits
Fauré: Pavane in F-Sharp Minor, Op. 50
Menotti: Sebastian Suite: II Barcarolle
Brahms (arr. Jacques): 11 Chorale Preludes, Op. 122, No. 8: Es ist ein Ros’ entsprungen
Humperdinck: Hänsel und Gretel: Abends, will ich schlafen gehn
Schumann (arr. T. Frost): Kinderszenen, Op. 15: No. 7, Träumerei
Saint-Saens: Carnival of Animals: The Swan
Massenet (arr. Frost): Élégie

DISC 81/82:
Bach, J.S.: Johannespassion, BWV 245. (Judith Raskin, Maureen Forrester, Richard Lewis, George Shirley, Norman Treigle, Thomas Paul)

DISC 83:
Respighi: Fountains of Rome
Respighi: The Pines of Rome

DISC 84:
Elgar: Enigma Variations (Variations on an Original Theme), Op. 36
Vaughan-Williams: Fantasia on a Theme by Thomas Tallis – Largo sostenuto
Elgar: Cockaigne Overture (In London Town), Op. 40

DISC 85:
Gounod: Faust, Act V, Ballet Music
Thomas: Mignon: Gavotte
Offenbach: Les contes d’Hoffmann. Prelude to Act II: Minuet
Wolf-Ferrari: I gioielli della Madonna: Intermezzo from Act III
Verdi: Aïda, Act II, Gran marcia trionfale
Verdi: La Traviata: Overture
Mascagni: Cavalleria Rusticana: Intermezzo
Berlioz: Les troyens, H. 133: Marche troyenne
Rossini: Guillaume Tell: Overture
Jaernfelt: Praeludium für kleines Orchester
Liszt: Grand galop chromatique
Pierné: Cydalise et le chèvre-pied. Act I, Marche des petits faunes
Mendelssohn: Midsummer Night’s Dream, op. 61 – Intermezzo

DISC 86:
Brahms: Symphony No. 1 in C Minor, Op. 68

DISC 87:
Brahms: Symphony No. 2 in D Major, Op. 73
Brahms: Symphony No. 3 in F Major, Op. 90

DISC 88:
Brahms: Symphony No. 4 in E Minor, Op. 98
Brahms: Academic Festival Overture, Op. 80

DISC 89:
Schubert: Symphony No. 4 in C Minor, D. 417 « Tragic »
Schubert: Symphony No. 6 in C Major, D. 589 « Little »
Brahms: Variations on a Theme by Haydn, Op. 56a

DISC 90:
Bruckner: Symphony No. 4 in E-Flat Major, WAB 104 « Romantic » (1886 Version, ed. L. Nowak)

DISC 91:
Bartók: Divertimento for String Orchestra
Ginastera: Concerto per Corde

DISC 92:
Strauss, R.: Der Bürger als Edelmann Suite, Op. 60
Strauss, R.: Horn Concerto No. 1 in E-Flat Major, Op. 11. (Mason Jones)

DISC 93:
Shostakovich: Cello Concerto No. 1 in E-Flat Major, Op. 107
Kabalevsky: Cello Concerto No. 1 in G Minor, Op. 49. (Yo Yo Ma)

DISC 94:
Dvorák: Symphony No. 9 in E Minor, Op. 95 « From the New World » (London Symphony Orchestra)

Et toujours le petit frère de ce blog : brevesdeblog

Coda

« A “coda” is a musical element at the end of a composition that brings the whole piece to a conclusion. A coda can vary greatly in length. My life’s coda is generous and rich. Life is precious ». / En musique, la coda est l’élément qui marque la fin d’une composition, la conclusion de la pièce. La longueur d’une coda peut varier considérablement. La « coda » de ma vie est généreuse et riche. La vie est précieuse » (Michael Tilson Thomas, 24 février 2025)

Hier Michael Tilson Thomas postait un message bouleversant sur sa page Facebook, où il annonce que la tumeur qui le touche depuis trois ans a repris de la vigueur et que ses chances de s’en sortir sont incertaines (« the odds are uncertain« ).

Nous sommes tous confrontés, un jour ou l’autre, avec la fin de vie, la fin d »une vie. Nos sociétés contemporaines refusent la mort, ou sans aller si loin, la retraite, le retrait, la mise à l’écart de l’activité sociale, quelles qu’en soient les raisons.

Je disais, dans un précédent billet (Complexité, perplexité), que l’obstination que mettent certains musiciens, les chefs surtout, à durer au-delà du raisonnable, était souvent incompréhensible. Pourquoi, par exemple, publier (ou laisser publier) cet enregistrement récent de la Symphonie de Franck par un Daniel Barenboim qui n’est plus que l’ombre de lui-même (le 6 février dernier il reconnaissait lui-même être atteint de la maladie de Parkinson depuis plus de trois ans), alors qu’il a livré avec l’Orchestre de Paris il y a quarante ans une version qui avait fait date.

Il y a, heureusement, des contre-exemples, des miracles parfois : les pianistes Horszowski, Pressler… ou Rubinstein !

Et comme on le relevait dans un précédent article (Nelson et Martha), la pianiste argentine, 84 ans dans trois mois, semble être atteinte, elle, du syndrome de l’éternelle jeunesse

Témoin ce document étonnant et récent (capté au Japon ?) où Martha Argerich fait d’un mauvais piano droit l’instrument d’une ineffable poésie dans les Jeux d’eau de Ravel…

et ce merveilleux trio de Mendelssohn capté le 20 décembre dernier à Toulouse !