Sibelius m’était conté à Laon

Après une longue interruption (lire Retour à Laon) j’aime, depuis quelques années, reprendre régulièrement le chemin du chef-lieu du département de l’Aisne.

C’est toujours impressionnant, venant par la route, de voir au loin se dresser les deux tours de la Cathédrale de Laon, la ville ancienne étant construite sur un promontoire qui domine la plaine picarde.

J’ai raconté l’excellent concert auquel j’ai assisté mardi soir. Lire Bachtrack : Les paysages pastoraux de l’Orchestre de Picardie.

L’occasion pour moi de découvrir un autre monument de Laon, l’église Saint-Martin, située à l’entrée de la ville haute, à peine moins imposante que la cathédrale.

J’étais en bonne compagnie pour ce concert d’une originalité bienvenue (c’est la signature depuis toujours du festival de Laon et de son directeur artistique Jean-Michel Verneiges). Hasard (?) du placement, j’avais à ma droite le directeur régional des affaires culturelles des Hauts-de-France, mélomane averti qui se rappelait parfaitement notre conversation d’il y a deux ans (!), et à ma gauche le compositeur Karol Beffa, dont l’Orchestre de Picardie donnait ce soir-là une première mondiale. Je ne l’avais pas revu, pas plus que le soliste de la soirée, Bruno Philippe, depuis six ans et les Victoires de la Musique classique à Evian.

Sibelius à Laon

Dans mon papier pour Bachtrack, je parle bien sûr du Divertimento de Rautavaara (1928-2016) qui date de 1953, et j’ajoutais « quatre ans avant la mort de Sibelius ». Sibelius est bien mort, en effet, le 20 septembre 1957, il y a donc 67 ans ! Il est heureusement bien loin le temps où l’oeuvre du compositeur finlandais était encore, en France, largement terra incognita. Mais si les symphonies, le concerto pour violon, sont devenus fréquents au concert, la suite de Pelleas et Melisande que dirigeait Emilia Hoving à Laon reste peu jouée, peu connue, alors que rien ne justifie cet ostracisme.

J’ai découvert l’oeuvre par la gravure qu’en avait faite en 1981 Herbert von Karajan, grand sibélien devant l’Eternel :

A Liège, j’eus le bonheur de pouvoir la programmer en 2007 sous la direction formidable d’Hannu Lintu (lire le compte-rendu de l’époque Musiques nordiques à l’OPL)

Au disque il y a encore peu de versions de ce Pelleas nordique.

Thomas Beecham, bien sûr et le Royal Philharmonie

Serge Baudo avec la Philharmonie Tchèque avait eu l’heureuse idée d’enregistrer les quatre pièces musicales inspirées par le drame de Maeterlinck

Après le père, le fils, Paavo Järvi, a publié un disque passionnant qu’on aurait pu sous-titrer : Sibelius et le symbolisme

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