Vendredi saint

Voilà des lustres que je ne célèbre plus la Semaine sainte – depuis mon enfance et mon adolescence poitevine (lire Retour à Poitiers) sans doute – et voici que, séjournant en terre musulmane durant le ramadan, j’éprouve le besoin de retrouver au moins certaines émotions musicales liées notamment à la Passion.

Comme celle que me procura l’un de mes premiers disques (La découverte de la musique), un double album Kathleen Ferrier :

Est-ce la raison pour laquelle j’ai toujours préféré la Passion selon Saint-Jean à la Saint-Matthieu ? Et que je garde toujours aussi vif dans ma mémoire le souvenir d’un concert du si regretté Michel Corboz et de ses forces lausannoises ?

Quoique le choeur introductif de la Passion selon Saint-Matthieu selon Otto Klemperer (Eloge de la grandeur) me bouleverse à chaque écoute :

Est-on si loin de Bach avec cette musique du Vendredi Saint de Parsifal de Wagner, dans cette version si chère à mes oreilles, Rudolf Kempe dirigeant l’orchestre philharmonique de Vienne ?

Et puis il y a une oeuvre, découverte récemment, à l’occasion d’un CD dont j’avais fait la critique pour Forumopera : Miroir de peine du compositeur néerlandais Henrik Andriessen (1892-1981). Voici en substance ce que j’écrivais : « Est-on plus heureux à l’écoute du cycle de cinq brèves mélodies qui ouvre le disque ? La notice – indigente – du livret n’en dit quasiment rien, et ne livre aucun des cinq poèmes, hormis les titres – Agonie au jardin, Flagellation, Couronnement d’épines, Portement de croix, Crucifixion – qui évoquent la Passion du Christ. Pas un mot de l’écrivain Henri Ghéon, étrange personnage resté dans la – petite – histoire de la littérature française pour avoir été l’ami « intime » de Gide, catholique fervent et fervent promoteur de l’homosexualité (auteur de la Vie secrète de Guillaume Arnoult, qui inspirera le Corydonde Gide) On sait seulement que ce Miroir de peine est écrit par Henrik Andriessen en 1923 pour voix aiguë et orgue, puis orchestré en 1933. Les influences de Diepenbrock, Caplet ou Pierné y sont audibles« .

Entre-temps j’ai trouvé une très belle version, remarquablement chantée par Roberta Alexander de ce Miroir de peine, qui décrit la Passion du Christ :

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