Voilà quelques années que le mensuel Diapason – à l’instar de la plupart de ses confrères français et anglo-saxons – offre un ou des CD à ses abonnés et lecteurs, avec chaque numéro. Il se singularise par cette collection d’Indispensables qui, au fil des mois, constitue un fort catalogue de références et de rééditions.
Seul inconvénient, de taille : à de rares exceptions près, ne figurent dans ces Indispensables que des versions « libres de droits », donc relativement anciennes, même si elles bénéficient d’une édition soignée. C’est la limite de l’exercice.
Avec le numéro de janvier 2019, Diapason propose un double album de valses viennoises, dans des versions souvent sinon toujours citées en référence : Karajan/Vienne 1946-49, Krauss 1950-53, Böhm 1939, Erich Kleiber 1932, Szell 1934, Krips 1957, Boskovsky 1958-61. Glorieuses vieilles cires, mais rien pour les soixante dernières années.
Pour compléter cette sélection, j’ai donc fait ma propre liste de versions plus récentes, en stéréo, que je considère aussi comme… indispensables !
Comme cette magnifique et méconnue interprétation de la Valse…des empereurs – car c’est bien ainsi qu’on devrait traduire Kaiserwalzer et non Valse de l’empereur (en allemand ça donnerait (Des)KaiserS Walzer) comme le font tous les catalogues français depuis plus d’un siècle.
Qui sont les interprètes ? Réponse dans l’article ci-dessous avec vidéos, références, pochettes, et quelques commentaires historiques. Cliquer ici
Valses de Strauss: les indispensables
Linguistiquement, le „ Kaiser“ dans „Kaiserwalzer“ peut être singulier ou pluriel. Les deux traductions sont possibles. Mais l’histoire de cette valse plaide pour votre traduction, cher Jean-Pierre. Le titre original était „Hand in Hand“ (Main dans la main) et devait fêter les empereurs François-Joseph et Guillaume. C’est seulement pour la première exécution en public, à Berlin (!) , qu’elle fut renommée „Kaiserwalzer“, apparemment sur insistance de l‘editeur. A la création à Vienne, postérieure, la valse était censée dédicacée au seul Francois-Joseph. D‘où peut-être la traduction française.