Les maisons bleues

Ce sont des maisons bleues, adossées à la montagne… Ce n’est pas San Francisco, comme dans la chanson de Maxime Le Forestierc’est une cité magnifique, Chefchaouensituée à une bonne centaine de kilomètres au sud-est de Tangerdans la chaîne du Rifau pied des monts Kelaa et Meggou.

La construction de la ville est projetée dès 1415 par Moulay Ali Ibn Rachid plus connu par Ibn Joumaa, dans un contexte de résistance locale à la conquête ibérique .

Ibn Joumaa ne peut mener à terme son projet puisqu’il meurt assassiné par les Portugais. C’est son cousin Abou Al-Hassan Ali Ibn Rachid qui, de retour d’un séjour guerrier à Grenade, conduit les travaux de construction en 1480 après avoir transplanté le site à la rive droite de l’oued Fowarat.

Construite dans un style architectural andalous-maghrébin, la ville comprenait :
Une citadelle (la kasba) rectangulaire de 72m x 52m qui occupe la partie nord-ouest, le quartier de Souiqa, une grande mosquée, un puissant rempart flanqué de tours et percé par sept portes. L’arrivée massive et successive de familles andalouses durant la période de la Reconquista espagnole contribue au développement démographique et architectural de la ville et lui donne un cachet typiquement grenadin.

Une esplanade de plus de 3000m2 appelée Wataa El Hamam, réhabilitée aujourd’hui en place publique, fait office de marché hebdomadaire de la ville.

En plus de son rôle militaire, Chefchaouen a constitué à travers son histoire un pôle religieux et spirituel qui exerçait une influence régionale mobilisatrice contre le danger ibérique. C’est ce qui lui a valu le toponyme de El Madine El Saliha « la ville sainte ». Ainsi et bien que petite d’envergure, elle compte un important patrimoine matériel religieux qui se traduit par la présence de 20 mosquées et oratoires, 11 zawiyas et 17 mausolées. Au nombre de ces monuments nous trouvons.

– la grande mosquée « El Masjid El Aadam » construit par Mohammed Ibn Ali Ibi Rachid en contiguïté de la Kasba. C’est une mosquée à nefs longitudinales relevées par des arcs plein cintre. La salle de prière dispose de quatre portes: la porte principale Bab El Hamraa, Bab El Janayaz, Bab El Wodoua, Bab El Madrassa. la mosquée connaîtra des travaux d’agrandissement sur l’initiative du cadi de chefchaouen Abou El Abbas Ahmed Ibn Cherif El Alami en au 17ème siecle. Hormis l’entrée principale, le sanctuaire est dépourvu de la traditionnelle décoration luxuriante qui enjolive l’espace intérieur. L’intérêt architectural réside dans son minaret octogonal très caractéristique du style des minarets du nord du Maroc notamment de Tanger et de Tétouan

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Mais ce qui frappe le visiteur d’aujourd’hui (voir photo ci-dessus) c’est la prédominance, l’omniprésence du bleu dans la médina, au détriment des couleurs ocre et blanche typiques des constructions traditionnelles comme la casbah. Selon notre guide, c’est au début des années 2000, que l’incitation a été faite aux propriétaires de maisons, d’hôtels du centre historique, de forcer sur le bleu, pour en faire un élément déterminant d’attractivité et de reconnaissance touristique. Pari réussi puisqu’on voit déambuler dans la médina des groupes de touristes chinois ou japonais, qu’on ne voit pas à Tanger par exemple…et qui ne semblent intéressés que par un seul objectif (!!), se prendre et prendre en photo ces si jolies maisons.

Toutes les photos de la ville bleue à voir ici : Blue City

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