Le grand Prêtre

Je l’avais annoncé dans mon billet Festival d’orchestresmais, anniversaires obligent (Orchestre de ParisBarenboim 75), j’ai différé de quelques jours l’hommage que je veux rendre à un chef sur qui j’ai eu des avis contrastés, Georges Prêtre (lire Série noire).

En effet, Sony/RCA sort un coffret annoncé, à tort, comme comprenant l’intégrale des enregistrements du chef français sous étiquette RCA.

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Il manque à ce coffret une formidable version de la Symphonie en ut de Bizet, captée à Bamberg.

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Mais pour le reste, à côté de deux opéras souvent réédités – pour moi l’une des plus belles versions de Traviata avec la jeune Montserrat Caballéet une Lucia di Lammermoor vénéneuse avec Anna Moffo – d’authentiques découvertes.

J’ignorais que Georges Prêtre eût enregistré des symphonies de Sibelius – le moins qu’on puisse dire c’est qu’il est très à l’aise et convaincant dans un univers sonore très éloigné de son coeur de répertoire, aussi bien dans la 2ème que la 5ème symphonie et dans un poème symphonique qui a résisté à plus d’une baguette Chevauchée nocturne et Lever de soleil

A écouter Also sprach Zarathustra, on regrette que Prêtre – qui a dirigé la création française de Capriccio à l’Opéra de Paris en 1964 avec Elisabeth Schwarzkopf – n’ait pas enregistré plus de Richard StraussRelever aussi un magnifique 3ème concerto de Rachmaninov par un Alexis Weissenberg à son meilleur – en 1967 – bien préférable à la version ultérieure avec Bernstein et l’Orchestre national. Et un récital plus anecdotique de la grande Shirley Verrett. L’occasion aussi de retrouver un grand violoniste italien un peu négligé chez nous, Uto Ughi, dans Bruch et Mendelssohn.

Mais il était impensable de ne pas retrouver Georges Prêtre dans de la musique française (malgré l’oubli du CD Bizet). Un doublé Berlioz, Harold en Italie et la Symphonie fantastique captés à Boston, sur les traces de Charles Munch.

Un coffret qui rend mieux justice à l’art polymorphe du chef décédé au début de cette année, et qui complète celui, plus fourre-tout, que Warner lui avait consacré: Georges Prêtre 1924-2017

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