Le sujet abordé hier (Vingt fois sur le métier) semble inépuisable. Les documents sur l’art du chef d’orchestre sont désormais légion.
Un aperçu de ma moisson/sélection de ces derniers jours, en forme d’hommage à de grandes personnalités disparues l’an passé.
Comme par exemple cette répétition – dont j’ignorais l’existence – entre Nikolaus Harnoncourt et l’orchestre des jeunes Simon Bolivar du Venezuela…. en présence de Gustavo Dudamel. Sur la Cinquième symphonie de Beethoven. Phénoménal !
Le même Harnoncourt quelque vingt ou trente ans plus tôt avec un orchestre professionnel – l’Orchestre de chambre d’Europe – est tout aussi passionnant et pédagogue dans son approche de la symphonie beethovénienne.
Le tout dernier enregistrement d’Harnoncourt et son intégrale Beethoven avec l’orchestre de chambre d’Europe (Warner)
On a beaucoup évoqué Georges Prêtre, disparu en ce début d’année. La Radio suisse romande vient de publier une précieuse archive du chef français répétant Debussy avec l’Orchestre de la Suisse romande en 1972.
Autre disparu de 2016, Pierre Boulez, sur qui les témoignages ne manquent pas. Je suis tombé par hasard sur une masterclass donnée par le chef/compositeur en 2009 aux élèves de la classe de direction du Conservatoire de Paris.
La bienveillance naturelle de Boulez envers les jeunes musiciens n’exclut pas le franc-parler, voire une pointe d’agacement. Cette vidéo démontre aussi une évidence : certains sont faits pour être chefs, même maladroits ou hésitants, d’autres non. Amusant de voir parmi ces étudiants, Alexandre Bloch, qui vient de prendre les rênes de l’Orchestre National de Lille.
L’art irremplaçable du (grand) chef n’est jamais mieux mis en valeur que dans le travail d’une pièce particulièrement difficile, comme le sont les redoutables Pièces op.6 de Berg.
Simon Rattle déçoit parfois au concert, jamais en répétition. C’est ce que disent les musiciens qui ont travaillé avec lui, à Birmingham, à Berlin. C’est éloquent ici avec tous ces jeunes musiciens berlinois…