La leçon de Galilée

Je l’avoue, je n’y serais pas allé spontanément, si je n’avais été entraîné par un ami à la Comédie-Française pour voir La Vie de Galilée de Bertolt Brecht. Et je l’aurais immensément regretté.

Je relis ce matin le papier – qui m’avait échappé à l’époque, je suis très peu Télérama ! – de Fabienne Pascaud sur cette nouvelle production en 2019 :

« Il se régale à l’avance de déguster oie grasse et bonne bouteille, et quand commence le spectacle, il se prélasse avec satisfaction dans l’eau d’un bain chaud…Le Galilée réinventé ici par Bertolt Brecht (1898-1956) est un jouisseur. Qui aura poursuivi le dramaturge allemand sa vie durant. Trois versions de la pièce ! La première, écrite en exil au Danemark en 1938, alors que Brecht avait fui le régime nazi ; et la dernière, créée peu avant qu’il meure d’un infarctus (1956). Se reconnaissait-il si fort dans le grand astronome, mathématicien et physicien italien ? Galilée (1564-1642) — qui prônait une science fondée sur l’expérience, accessible et transmissible au plus grand nombre — avait scandalisé l’Eglise toute-puissante de son temps en reprenant et étayant la thèse de Copernic : la Terre tourne autour du Soleil et n’est ainsi plus le centre du monde…

Devant le tribunal de l’Inquisition, il dut se rétracter publiquement, en 1633 : ses affirmations remettaient trop en question la place et le rôle de l’homme, créature divine, dans l’Univers. Elèves et disciples auraient certes préféré qu’il mourût pour la science au lieu de renoncer à ses découvertes. Mais face à la torture, Galilée n’avait pas hésité. Lâcheté ? Intuition que vivre permet de résister autrement et dans la durée ? L’héroïsme est parfois à si court terme…/

La Vie de Galilée est une pièce sur le doute. Aucune certitude ne s’y proclame sur la conduite que devraient tenir les éclaireurs de notre monde, les Lumières. Il faut juste vivre, comme on le dit dans les pièces de Tchekhov…/

Alambiquée — comme la position de l’auteur —, embarrassée de longues tirades parfois confuses et à la traduction forcément difficile, l’œuvre aux allures testamentaires est parfois d’une pesante lourdeur. Et la mise en scène, très respectueuse du texte, ne l’allège guère. Dans un étonnant décor écrin, reprenant quelques chefs-d’œuvre religieux de la Renaissance, Eric Ruf enferme plutôt ses personnages dans un espace muséal. Mais la direction des acteurs y fait merveille. » (Fabienne Pascaud, Télérama, 14 juin 2019).

Je ne partage pas du tout le point de vue de la directrice de la rédaction de Télérama sur la « pesante lourdeur » du texte, les « longues tirades parfois confuses », encore moins sur la mise en scène empesée, trop « respectueuse » d’Eric Ruf. L’actuel administrateur de la Comédie-Française, qu’on a aperçu hier dans la salle, a, au contraire, conçu un spectacle d’abord visuellement magnifique (les costumes de Christian Lacroix, les lumières de Bertrand Couderc n’y sont évidemment pas pour rien).

Quant au « décor », il vaut de rapporter ce qu’écrit Joseph Lapostolle, responsable des ateliers de décors de la Comédie-Française : « Quand Eric Ruf nous a dévoilé la maquette de La Vie de Galilée, ce fut avant tout une grande excitation. La perspective de réaliser autant de toiles décors pour une seule pièce… savoir que l’on va reproduire tant de détails d’oeuvres de grands maîtres de la peinture*, c’est le rêve secret de tout peintre décorateur. Le rêve est devenu réalité« . Pure merveille !

Je ne connaissais pas La Vie de Galilée, enfermé sans doute dans l’idée que j’avais – héritée de mes années d’études – de Brecht et de son théâtre militant. De sa collaboration avec Kurt Weill pour Die Dreigroschen Oper (L’Opéra de Quat’sous), un chef-d’oeuvre qui a sans doute masqué le reste, et chez Weill et chez Brecht.

Mon attention, mon intérêt n’ont pas fléchi une seconde, durant les 2h50 que dure le spectacle.

Il faut dire, on aurait dû commencer par là, qu’une pièce qui rassemble une vingtaine de comédiens et « apprentis » de l’académie de la Comédie-Française, ne peut que séduire. C’est ce qu’on vient chercher et qu’on trouve toujours ici, l’esprit de troupe, la formidable capacité qu’ont chacun des artistes qui la composent d’incarner tant de personnages et de rôles différents, y compris au sein de cette Vie de Galilée.

Honneur d’abord à Hervé Pierre, qui est un formidable Galilée, à tous les âges de sa vie, mais il faudrait citer tous ses comparses, à commencer par Serge Bagdassarian qui remplace au pied levé Thierry Hancisse dans les rôles du cardinal inquisiteur et du marchand, Clotilde de Bayser, Guillaume Gallienne, Laurent Stocker, Bakary Sangaré, Pierre-Louis Calixte, Marie Oppert, Gilles David, Nicolas Chupin, etc.

Je me disais, en sortant du théâtre, qu’on devrait montrer cette pièce à tous les collégiens, tant le propos de Brecht est pédagogique au sens premier du terme. En ce dimanche où l’on commémore le martyre de Samuel Paty, ce professeur victime du terrorisme islamiste il y a deux ans, l’humanité d’un Galilée, génie et lâcheté, courage et faiblesse mêlés, telle que la restitue cette formidable pièce, reste un modèle à suivre et méditer.

* Fra Angelico La descente de croix, Pieta, Raphaël Le couronnement de la Vierge, La sainte famille de François Ier, Le Caravage La mort de la Vierge, Rembrandt La lutte de Jacob avec l’ange

Tables d’harmonie : Goebel, Zimmermann

Le CD est mort ? Vive le CD. En gros coffrets de préférence.

On est gâté en cette rentrée. Deux belles boîtes pour deux violonistes d’exception.

Le violon de la main gauche

Reinhard Goebel, rappelez-vous, le violoniste allemand, septuagénaire depuis juillet, est celui qui, à la fin des années 70, a surgi, avec son ensemble Musica antiqua Köln, comme un révolutionnaire dans un univers de la musique baroque déjà défriché par Leonhardt ou Harnoncourt. Ils cassent la baraque avec les concertos brandebourgeois, puis les Suites pour orchestre, de Bach, qui paraissent chez Archiv Produktion. La critique manque de s’étrangler…

Vous avez dit contraste ?

Depuis lors, Reinhard Goebel a construit une somme discographique principalement dédiée à la musique allemande. En 1990 lorsque sa main gauche se paralyse, il change de côté et maniera désormais l’archet du bras gauche, jusqu’à ce que, de nouveau, se manifeste la dystonie de la main gauche et le contraigne à abandonner son instrument en 2006 ainsi que la direction de l’ensemble qu’il avait fondé en 1973.

Cette somme est aujourd’hui rassemblée dans un magnifique coffret, où l’on retrouve des références jamais dépassées, notamment dans Bach et Telemann. Mais Biber (fabuleuses Sonates du rosaire), Hasse, Leclair, Heinichen, tout est admirable !

Frank Peter le Grand

Il est allemand lui aussi, n’a pas encore 60 ans, mais Warner lui offre un coffret absolument justifié. Frank Peter Zimmermann est né en février 1965 à Duisbourg. J’ai eu la chance de l’entendre et de l’inviter plusieurs fois à Liège et avec l’Orchestre philharmonique royal de Liège : la veille de mon passage devant le grand jury qui allait me choisir comme directeur général de l’orchestre, le 24 septembre 1999, il jouait le concerto de Beethoven sous la direction du très regretté Patrick Davin (Liège à l’unanimité). Quelque temps après, il serait le soliste d’une partie de tournée de l’OPRL en Europe centrale sous la baguette de Louis Langrée (superbe 3ème concerto de Mozart).

Quand nous décidons avec Louis Langrée de consacrer toute une semaine de festival à Mozart, en janvier 2006, pour les 250 ans de la mort du Salzbourgeois, le nom de Frank Peter Zimmermann s’impose naturellement pour la symphonie concertante pour violon et alto. FPZ nous donne le nom d’un altiste dont il a entendu beaucoup de bien mais avec qui il n’a encore jamais joué : Antoine Tamestit.

La rencontre fait des étincelles, Louis Langrée se fera de l’un et l’autre des complices artistiques à vie. Et FPZ formera dès 2007 avec Antoine Tamestit et Christian Poltera un trio à cordes qui nous laissera de pures merveilles :

Warner a donc réuni tout ce que ce magnifique musicien avait enregistré pour EMI.

Puisse cette somme donner envie au public et aux mélomanes français de mieux connaître un musicien trop peu célébré dans l’Hexagone. Je voudrais signaler en particulier le duo formidable que formait FPZ avec le pianiste Alexander Lonquich, lui aussi trop peu connu chez nous.

Le jardinier de la Musique

Le chef britannique, natif du Dorset, John Eliot Gardiner n’aura 80 ans que dans deux ans, mais l’un de ses éditeurs historiques, Deutsche Grammophon, lui consacre, dès ce printemps, un coffret de 104 CD, censé comprendre l’intégrale de ses enregistrements pour le label jaune et sa sous-marque baroque Archiv Produktion.

Si on veut pinailler – et on le peut avec une somme d’une telle importance, et pour ce prix – on relèvera une documentation plutôt fruste (il manque par exemple un index des oeuvres ! l’iconographie est chiche), et surtout la présence de quelques enregistrements Philips/Decca – qui font partie du même groupe Universal – et l’absence de beaucoup d’autres. Un coffret Philips/Decca viendra-t-il compléter ce pavé ? Rien n’est moins sûr.

En réalité, ce pavé compile d’autres coffrets parus précédemment : un cinquième du coffret est consacré à Bach, les grands oratorios, une petite quarantaine de cantates. On sait les affinités… familiales de Gardiner avec le cantor de Leipzig (lire : Le mystère Jean-Sébastien Bach ). j’ai encore en mémoire ce concert du festival Berlioz fin août 2018 (lire Les Nuits de La Côte)

Il y a, bien sûr, un grand corpus beethovénien, qui se bonifie avec les années à mes oreilles.

Monteverdi, les grands opéras de Mozart, les oratorios de Haydn (mais pourquoi pas les quatre messes naguère captées pour Philips ?) et puis tout ce qui fait le charme de ce chef, un électisme, un goût pour des chemins de traverse (Chabrier, Dvorak, Weill) jusqu’à une Veuve joyeuse de très belle venue et cette compilation de viennoiseries.

CD 1,2: Bach: Oratorio de Noël (1987) Anthony Rolfe-Johnson, Anne-Sofie von Otter, Olaf Bär, Hans-Peter Blochwitz, Lisa Beznosiuk, Nancy Argenta, English Baroque Soloists, Monteverdi Choir

CD 3,4: Bach: Passion selon St Matthieu (1988) Anthony Rolfe-Johnson, Andreas Schmidt, Anne-Sofie von Otter, Barbara Bonney, Howard Crook, Olaf Bär, English Baroque Soloists, Monteverdi Choir

CD 5,6: Bach: Passion selon St Jean (1986) Anthony Rolfe-Johnson, Michael Chance, Ruth Holton English Baroque Soloists, Monteverdi Choir

CD 7,8: Bach: Messe en si (1985) Lynne Dawson, Carol Hall, Nancy Argenta, English Baroque Soloists, Monteverdi Choir

CD 9: Bach: Magnificat BWV 243 (1985) Patrizia Kwella, David Thomas, Anthony Rolfe-Johnson, Cantate 51 „Jauchzet Gott in allen Landen“ Emma Kirkby, English Baroque Soloists, Monteverdi Choir

CD 10-21 Bach: Cantates 6, 11, 16, 34, 36, 37, 43, 59, 61-64, 66, 72-74, 82, 83, 94, 98, 105, 106, 111, 113, 121, 125, 128, 133, 139, 140, 147, 156, 168, 172, 179, 198, 199

CD 22-26 Beethoven: Symphonies Orchestre Révolutionaire et Romantique, Luba Orgonasova, Anne-Sofie von Otter, Anthony Rolfe-Johnson, Gilles Cachemaille, Monteverdi Choir

CD 27-29 Beethoven Concertos clavier, Robert Levin, Orchestre Révolutionaire et Romantique

CD 30 Beethoven Concerto 4 et Symphonie 2 versions chambre Robert Levin, Peter Hanson, David Watkin , Lucy Howard & Annette Isserlis

CD 32: Beethoven: Missa Solemnis (1989) Charlotte Margiono, Catherine Robbin, William Kendall, Alastair Miles, Elizabeth Wilcock, Alastair Ross, Monteverdi Choir Orchestre Revolutionaire et Romantique

CD 33: Beethoven: Ah! Perfido! Charlotte Margiono, Meeresstille und glückliche Fahrt Op. 112 Messe Op. 86 Monteverdi Choir Orchestre Revolutionaire et Romantique

CD 34, 35: Beethoven: Leonore / Christiane Oelze, Christoph Bantzer, Michael Schade, Franz Hawlata, Matthew Best, Hillevi Martinpelto, Monteverdi Choir Orchestre Revolutionaire et Romantique

CD 36: Gardiner évoque Beethoven

CD 37: Benjamin Britten: War Requiem / Anthony Rolfe-Johnson, Boje Skovhus, Luba Orgonosova NDR Sinfonieorchester Chor des Norddeutschen Rundfunks Tölzer Knabenchor

CD 38: Benjamin Britten: Spring Symphony, Hymn to St. Cecilia, Five Flower Songs / John Mark Ainsley, Alison Hagley, Catherine Robbins, Philharmonia Orchestra Monteverdi Choir

CD 39: Bruckner: Messe 1 + motets / Luba Orgonosova, Bernarda Fink, Christoph Pregardien, Eike Wim Schulte, Monterverdi Choir Wiener Philharmoniker

CD 40: Schütz: „O bone Jesu, fili Mariae / Ruth Holton, Ashley Stafford, Nicolas Robertson, English Baroque Soloists; Buxtehude: Membra Jesu Nostri Monteverdi Choir English Baroque Soloists

CD 41: Chabrier: Suite Pastorale; Habanera, Espana, Larghetto für Horn und Orchester, Gwendoline Ouverture, -Prelude Pastoral, Joyeuse Marche, Fête Polonaise extra. de Le Roi Malgré lui / Wiener Philharmoniker

CD 42: Dvorak: Variations symph.Op. 78 Suite tchèque Op. 39 / Brahms Danses hongroises 1, 3, 5, 10, 16, 18, 19-21 NDR Sinfonieorchester

CD 43: Elgar: In the South (Alassio), Introduction and Allegro for Strings, Sospiri, Enigma-Variations / Wiener Philharmoniker

CD 44, 45: Haendel: Acis und Galatea / Norma Burrowes, Paul Elliott, Willard White, Anthony Rolfe-Johnson, Martin Hill, Monteverdi Choir English Baroque Soloists

CD 46, 47: Haendel: Hercules / Catherine Denley, Sarah Walker, Anthony Rolfe-Johnson, Monteverdi Choir English Baroque Soloists

CD 48, 49: Haydn: Die Schöpfung / Sylvia McNair, Gerald Finley, Michael Schade, Monteverdi Choir English Baroque Soloists

CDs 50, 51: Haydn: Die Jahreszeiten / Andreas Schmidt, Anthony Rolfe-Johnson, Barbara Bonney, Monteverdi Choir English Baroque Soloists

CD 52: Percy Grainger: The Warriors; Gustav Holst: The Planets / Philharmonia Orchestra

CD 53: Léhar: Die lustige Witwe / Bryn Terfel, Barbara Bonney, Karl Magnus Frederikson, Uwe Peper, Constanze Backes, Heinz Zednik, Monteverdi Choir Wiener Philharmoniker

CD 54: Mahler: Lieder eines fahrenden Gesellen, Rückert-Lieder; Zemlinsky: 6 Lieder Op. 13 / Anne Sofie von Otter NDR Sinfonieorchester

CD 55: Mendelssohn: Symphonie 4 „Italienische“ (2 versions), 5 „Reformation“ / Wiener Philharmoniker

CD 56, 57: Monteverdi: Vêpres de la Vierge 1610 Magnificat (1989 San Marco, Venise) Ann Monoyios, Mark Tucker, Marinella Pennicchi, Nigel Robson, Alastair Miles, Bryn Terfel, His Majesties Sagbutts, Monteverdi Choir English Baroque Soloists

CD 58, 59: Monteverdi: L’Orfeo / Mark Tucker, Nancy Argenta, Michael Chance, Anthony Rolfe-Johnson, Anne Sofie von Otter, Monteverdi Choir English Baroque Soloists

CD 60-62: Monteverdi: L’incoronazione di Popea / Anne Sofie von Otter, Catherine Bott, Marinella Pennicchi, Mark Tucker, Michael Chance, Nigel Robson, Sylvia McNair, Bernarda Fink English Baroque Soloists

CD 63-71: Mozart Klavierkonzerte 5-27 / Malcolm Bilson English Baroque Soloists

CD 72-74: Mozart: Idomeneo, re di Creta / Sylvia McNair, Anne Sofie von Otter, Anthony Rolfe-Johnson, Nigel Robson, Hillevi Martinpelto, Monteverdi Choir English Baroque Soloists

CD 75, 76: Mozart: Die Entführung aus dem Serail / Stanford Olsen, Cornelius Hauptmann, Uwe Peper, Hans-Peter Mineti, Luba Orgonosova, Monteverdi Choir English Baroque Soloists

CD 77-79: Mozart: Le Nozze di Figaro Bryn Terfel, Alison Hagley, Carlos Feller, Susan McCulloch, Pamela Helen Stephen, Rod Gilfry, Monteverdi Choir English Baroque Soloists

CD 80-82: Mozart: Don Giovanni / Luba Orgonosova, Ildebrando d’Arcangelo, Rod Gilfry, Christoph Prégardien, Charlotte Margiono, Monteverdi Choir English Baroque Soloists

CD 83-85: Mozart: Cosi fan tutte / Rainer Trost, Rod Gilfry, Carlos Feller, Amanda Roocroft, Rosa Mannion, Monteverdi Choir English Baroque Soloists

CD 86, 87: Mozart: La Clemenza di Tito Anne Sofie von Otter, Julia Varady, Catherine Robbin, Cornelius Hauptmann, Sylvia McNair, Monteverdi Choir English Baroque Soloists

CD 88,89: Mozart: Die Zauberflöte / Gerald Finley, Susan Roberts, Michael Schade, Christiane Oelze English Baroque Soloists Monteverdi Choir

CD 90, 91: Purcell: The Fairy Queen / Judith Nelson, Eiddwen Harrhy, Stephen Varcoe, Elisabeth Priday, David Thomas, Wynford Evans, Martyn Hill, Monteverdi Choir English Baroque Soloists

CD 92: Rachmaninov: Danses symphoniques Op. 45; Janacek: Taras Bulba NDR Sinfonieorchester

CD 93: Schubert: Gesang der Geister über den Wassern, Symphonie 9 „Die Große“ Wiener Philharmoniker

CD 94: Schütz: „Freue dich des Weibes deiner Jugend“, „Ist nicht Ephraim mein teurer Sohn“, „Saul, Saul, was verfolgst du mich?“, „Auf dem Gebirg hat man Geschrei gehört“, Musikalische Exequien SWV 279/281

CD 95-97: Symphonies Robert Schumann (Zwickauer Fragment, 2 versions Quatrième, Ouverture, Scherzo et Finale, Konzertstück pour 4 cors / Orchestre Revolutionaire et Romantique

CD 98, 99: Robert Schumann: Requiem für Mignon; Nachtlied Op. 108; Le Paradis et la Peri / William Dazeley,, Bernarda Fink, Barbara Bonney, Christoph Prégardien, Alexandra Coku, Monteverdi Choir Orchestre Revolutionaire et Romantique

CD 100: Lilli Boulanger Psaumes; Stravinsky Symphonie de psaumes / Monteverdi Choir London Symphony Orchestra

CD 101, 102: Stravinsky: The Rake’s Progress / Anne Sofie von Otter, Ian Bostridge, Bryn Terfel, Deborah York, Peter Bronder, Monterverdi Choir London Symphony Orchestra

CD 103: Kurt Weill / Anne-Sofie von Otter

CD 104: Ouvertures et valses de Suppé, Ziehrer, Lehar, Lanner, Heuberger / Wiener Philharmoniker