Chansons tristes

Les lieux que j’ai traversés ces derniers jours, Nîmes auprès de ma mère, Poitiers sur les traces de mon enfance, et de façon plus générale les villes, les paysages, les pays que je visite, sont toujours associés à des chansons, beaucoup plus qu’à de la musique classique. Le plus souvent sur le mode nostalgique. Mais les chansons tristes sont, dans mon cas, souvent bienfaisantes, régénérantes. J’ai besoin, à intervalles réguliers, de les entendre, de les retrouver, a fortiori lorsque les circonstances les font resurgir.

Je les jette ici, sans ordre ni préférence. Je les aime toutes, j’ai besoin de toutes.

Que sont mes amis devenus ? (Pauvre Rutebeuf)

Joan Baez

Nana Mouskouri

Autumn leaves

La javanaise

Marlene Dietrich : Where are all the flowers gone ?

Les enfants de Zorba

Suzanne (Leonard Cohen)

Mon père, qui était professeur d’anglais, fut l’un des premiers à faire découvrir Leonard Cohen à ses élèves…

Et Maurane que j’avais de si près connue…

Blowing’ in the wind (Bob Dylan)

J’aime le poète mais pas le chanteur Bob Dylan. Les femmes le chantent mieux que lui…

La dernière valse

Un 45 tours, le seul que j’aie jamais eu, de Mireille Mathieu, et l’émotion intacte de cette Dernière valse

Ma mère aimait bien ce que les Allemands appellent des Schlager, des « tubes » à grands renforts de violons et de mélodies entraînantes.

Jipi l’amoroso

La chanson de Dalida est liée à un souvenir très personnel. Tout comme Annie Cordy, plusieurs fois rencontrée au concert.

Bientôt de nouvelles brèves de blog : 13 novembre

Le tourbillon de la vie

Jeanne Moreau est morte, quelques semaines avant son 90ème anniversaire. Comme Michèle Morgan, quelques films seulement ont forgé sa légende.

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Une légende qu’elle-même et le milieu culturel ont soigneusement entretenue, jusqu’à la caricature souvent. Mais c’est le propre des stars que de susciter, longtemps après qu’elles ont disparu des plateaux de cinéma ou des scènes de théâtre, engouement, vénération, admiration exclusifs.

Je n’ai rencontré qu’une fois Jeanne Moreau à l’occasion de la sortie d’un CD qui n’a pas laissé un souvenir impérissable de ses talents de conteuse, même si le piano de Jean Marc Luisada est comme toujours passionnant.

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J’étais tout prêt à lui dire des gentillesses, à avoir même un brin de conversation avec elle, j’étais alors directeur de France Musique. Elle était en service commandé, on lui avait demandé de paraître à un cocktail organisé par Deutsche Grammophon, elle ne manifesta aucun intérêt pour les personnes présentes (essentiellement des professionnels), se fit tirer le portrait avec son pianiste, et s’en fut dès que la corvée fut achevée.

Quelques années plus tard, l’actrice sur le retour allait faire la cruelle expérience de ce qu’on ne se risque pas impunément à la mise en scène d’opéra. J’ai rarement vu pareil ratage dans cet Attila de 2001 à l’Opéra de Paris, sauvé du naufrage par l’immense Samuel Ramey .

Il ne faudrait pas non plus que les jeunes générations ne gardent de Jeanne Moreau que la savoureuse caricature de Laurent Gerra (à voir ici à 3’33 »)

Pour beaucoup d’entre nous, l’actrice disparue reste une voix, inimitable, inimitée.

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Et, dans l’éclat de sa beauté première, nous restent quelques grands films qui la font immortelle.

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